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Sylvain Thibault, responsable du dossier syrien pour la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes.Photo Camille Gaïor / 24 Heures / Agence QMI |
Camille Gaïor
MONTRÉAL - La vague de collectes de vêtements pour les réfugiés syriens s'est rapidement transformée en tsunami, à tel point que des responsables demandent à la population de cesser de donner.
«Depuis deux semaines, ça part dans tous les sens, c'est devenu un peu n'importe quoi, on aura plus de manteaux qu'on va avoir de Syriens, lance Sylvain Thibault, responsable du dossier syrien pour la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI). À partir du moment où le chiffre de 25 000 a été médiatisé, les initiatives se sont multipliées, tuques, toutous, manteaux, bonnets pour bébés...»
DÉPASSÉS
«On a fait juste un jour de collecte et on a deux salles pleines de dons, c'est trop, confirme Laura Zazueta, coordonnatrice aux initiatives communautaires au YMCA. On avait juste demandé des vêtements d'hiver et on s'est retrouvé avec des t-shirts, des shorts et même des sandales.»
Au lendemain de l'initiative organisée à l'Hôpital général juif de Montréal, le YMCA confirme qu'il faudra plusieurs semaines pour désinfecter et trier l'ensemble.
Les bénévoles de la collecte «Opération Paniers de bienvenue» organisée dimanche dernier n'ont pas fini non plus de trier les centaines de sacs. Bien que Yasmine Abdelfadel souhaitait se concentrer sur les produits d'hygiène et les couches, car «les vêtements sont des besoins couverts pas plusieurs initiatives», trois quarts des deux conteneurs de dons reçus étaient des vêtements, ajoute Salima Driss, une des bénévoles.
Des surplus qui ne seront pas perdus, assure le Conseil canado-syrien qui n'hésitera pas à redistribuer l'excédent. «Montréal semble être une des villes qui se mobilise le plus à travers le Canada, donc on ira porter des vêtements ailleurs s'il le faut», précise le porte-parole Faisal Alazem.
AIDER AUTREMENT
Malgré tout, personne ne souhaite freiner ce vaste élan de générosité, mais plutôt le canaliser.
«L'accueil va au-delà de donner un manteau, surtout pas un vieux manteau, croit M. Thibault. L'aide peut passer par l'organisation d'ateliers de sensibilisation ou de démystification des réfugiés, ça peut être au niveau du parrainage privé ou encore des besoins spéciaux pour les personnes handicapées, par exemple.»
Dans le quartier montréalais de Rosemont par exemple, Anaïs Détolle mise plutôt sur l'intégration des personnes nouvellement arrivées plutôt que les besoins vestimentaires.
«On veut les aider, une fois ici, à se fondre dans le tissu social québécois, les aider à faire leurs premières épiceries ou à prendre les transports et pourquoi pas même organiser des visites de Montréal», dit Mme Détolle.
La TCRI invite toutes les personnes qui souhaiteraient s'impliquer à les contacter au infoparrainage@tcri.qc.ca afin de mieux arrimer les besoins aux initiatives.
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