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Publié par Charles Payette pour CogecoNouvelles le vendredi 25 septembre 2015 à 08h05. Modifié à 08h15.
(98,5FM) - Lorsque qu'on vous montre rapidement une image troublante, il vous appartient de détourner ou non le regard. Lorsque qu'on vous raconte l'horreur, il n'y a pas d'issue...
On en parle en ondes :
Un texte de Monic Néron
Jeudi, Patrick Bigras s’est avancé à la barre des témoins et personne ne pouvait rester insensible au récit qu’il s’apprêtait à livrer.
Il est le premier policier à être arrivé sur les lieux du drame.
C'est lui qui a découvert les corps d’Anne-Sophie et Olivier et qui a procédé à l'arrestation de Guy Turcotte le matin du 21 février 2009.
Ce matin-là, il patrouillait dans le secteur de Piedmont quand l’appel est entré. Une dame était inquiète pour son fils qui avait tenu des propos suicidaires la veille.
Quatre minutes plus tard, il arriva sur place. Les portes sont barrées. Il y a une voiture dans l'entrée. Il crie, cogne, aucune réponse. C’est une urgence, il prend la décision de défoncer une fenêtre pour entrer.
Alors qu’il avance dans la maison et qu’il crie «police, police, on est là pour vous aider», il entend un «boum» à l'étage. Il comprend qu'il y a peut-être être quelqu’un d’autre à l’intérieur.
Avec son collègue patrouilleur qui vient d’arriver en renfort, ils montent les escaliers. À peine arrivés en haut, ils aperçoivent le corps d'Olivier inerte sur son lit. Les plaies sont nombreuses. Son petit corps est pâle, froid et rigide. Sur le matelas à côté de lui, le policier remarque un long couteau.
Il n’y avait plus rien à faire.
Ni pour lui, ni pour sa petite sœur qui avait subi le même triste sort dans la chambre d’à côté.
«T’es un imbécile »
Patrick Bigras devait garder la tête froide et poursuivre son travail. Il s'est déplacé dans la chambre des maîtres. Rien. La chambre est vide.
C’est à ce moment qu’il a eu un «flash». Et si le bruit qu’il avait entendu venait de quelqu'un qui s'était jeté en bas du lit pour se cacher ?
Il avait vu juste. Guy Turcotte étendu en dessous du lit. Immobile, les bras allongé chaque côté du corps, les yeux à demi ouverts, le teint pâle. Il ne semblait pas bien aller mais il était conscient et répondait aux questions.
Il a procédé à son arrestation sans pouvoir s’empêcher de lui dire qu’il était un imbécile. Ce à quoi Turcotte a répondu : «Oui, je le sais.»
Guy Turcotte a admis jeudi avoir tué ses enfants Anne-Sophie et Olivier. On devine ainsi que l’enjeu sera de déterminer dans quel état physique et mental il était au moment où il a commis le crime.
Le procès reprend lundi matin avec le 5e de la Couronne.