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vendredi, septembre 25, 2015

La Mecque : Riyad blâme les pèlerins, l'Iran s'indigne

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Mise à jour le vendredi 25 septembre 2015 à 7 h 49 HAE   Reuters
Des pèlerins se réunissent autour des gens qui ont trouvé la mort dans la bousculade survenue près de La Mecque.
Des pèlerins se réunissent autour des gens qui ont trouvé la mort
dans la bousculade survenue près de La Mecque.
 Photo :  PC/AP

Montrée du doigt après la bousculade qui a fait au moins 717 morts et 863 blessés jeudi près de La Mecque, l'Arabie saoudite a tenté de se dédouaner en expliquant que le drame avait été en partie provoqué par le manque de respect des consignes de sécurité par les pèlerins, ce qui a suscité vendredi l'indignation de Téhéran.
Quelque 131 ressortissants iraniens ont trouvé la mort dans la bousculade de jeudi, incitant de nombreux responsables à Téhéran à mettre en cause l'attitude de l'Arabie saoudite qu'ils jugent incapable d'organiser le pèlerinage annuel, plus grand rassemblement annuel de la planète.
Dans un communiqué, le ministre saoudien de la Santé, Khalid al-Falih, a annoncé qu'une enquête serait rapidement menée et que le bilan humain définitif serait établi au plus vite. Mais il évoque aussi le rôle joué par les pèlerins dans la catastrophe.
« L'enquête sur la bousculade qui s'est produite aujourd'hui à Mina, qui est peut-être liée au fait que certains pèlerins se sont déplacés sans suivre les recommandations des autorités compétentes, sera rapide et rendue publique comme cela a été le cas lors de précédents incidents », dit-il.
La question de la sécurité au cours du pèlerinage annuel, le hadj, est une question particulièrement sensible en Arabie saoudite, où la dynastie des Saoud se présente comme le gardien de l'islam orthodoxe et des lieux saints de La Mecque et de Médine.
Avec le choc provoqué par la diffusion rapide de clichés montrant des amoncellements de corps et des pèlerins à la recherche de proches ou de compatriotes, la recherche des responsabilités est devenue d'autant plus urgente et elle pourrait avoir des répercussions politiques.
Incapacité et incompétence
À New York pour participer à l'Assemblée générale des Nations unies, le président iranien Hassan Rohani a tenu des propos qui faisaient échos à ceux du guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a mis en cause dès jeudi la responsabilité de l'Arabie saoudite.
« Je demande au gouvernement saoudien d'assumer la responsabilité de cette catastrophe et de remplir ses devoirs juridiques et islamiques à cette fin », a-t-il dit dans un communiqué publié par l'agence officielle Irna.
Des pèlerins se réunissent autour des victimes de la bousculade qui a fait 450 morts à Mina près de La Mecque, en Arabie saoudite.
Des pèlerins se réunissent autour des victimes de la bousculade qui a fait plus de 700 morts
 à Mina près de La Mecque, en Arabie saoudite.
 
Photo :  PC/Associated Press

À Téhéran, des manifestants ont défilé après la prière du vendredi, exprimant, selon la télévision iranienne, leur colère à l'encontre de « l'incapacité et l'incompétence des Saoudiens à organiser le hadj ».
Selon un député iranien, l'Arabie saoudite n'est pas capable d'organiser le hadj. « La bousculade mortelle s'est produite après que les autorités saoudiennes eurent fermé deux voies d'accès au site rituel », a assuré Alaeddin Boroujerdi, qui dirige la commission parlementaire chargée des Affaires étrangères et de la sécurité nationale, cité par l'agence Fars.
Des survivants iraniens ont qualifié de « trop faible et trop tardive la réaction des autorités saoudiennes », selon la chaîne publique Press TV. Les sauveteurs seraient arrivés sur les lieux du drame deux heures après la bousculade et auraient commencé par récupérer les cadavres au lieu de porter secours aux blessés.
Cette version est contestée par les autorités saoudiennes. Un porte-parole du ministère de l'Intérieur cité par des médias saoudiens a déclaré vendredi que la réaction des forces de sécurité avait été prompte et qu'elles étaient immédiatement venues en aide aux blessés.