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Publié par 98,5 fm pour CogecoNouvelles le jeudi 24 septembre 2015 à 15h57. Modifié à 16h03.
Thomas Mulcair
(Cogeco Nouvelles) - Ils seront cinq et c'est le chef du NPD Thomas Mulcair qui sera au centre de la scène et des attaques, ce soir, lors de ce premier débat en français de la campagne électorale fédérale.
À moins de quatre semaines du jour du scrutin et avec des sondages montrant un fort vent de face, le NPD tentera de convaincre les électeurs qu’ils ont fait un bon choix en 2011, lors de la vague orange.
Si les sondages des huit dernières semaines montraient que cette vague d’appuis s’intensifiait, deux coups de sondes publiés jeudi tracent la même conclusion : le niqab coûte cher au NPD.
Thomas Mulcair devra donc convaincre les Québécois qu’il y a d’autres enjeux dans cette élection que le port du voile lors des cérémonies de citoyenneté et faire attention à ne pas paraitre trop arrogant ou colérique, tout en gardant son authenticité.
Le Parti conservateur qui était quatrième position dans les intentions de vote au Québec bénéficie tout comme le Bloc québécois de nouveaux appuis d’électeurs opposés au niqab.
Le dossier devrait d’ailleurs refaire surface ce soir, alors que le Bloc tentera de marquer suffisamment de points pour battre son score famélique de 2011.
Gilles Duceppe, le plus expérimenté des débatteurs, misera aussi sur l’oléoduc Énergie Est. L'enjeu lui permet de placer les conservateurs, libéraux et néo-démocrates dans ce qu’il appelle « le bloc canadien ».
La chef du Parti vert, Élizabeth May, pourrait être une bonne alliée de M. Duceppe dans le dossier du pipeline. Elle tentera de se présenter comme l’équilibre du pouvoir advenant un gouvernement minoritaire.
Il devrait faire attention à ne pas « faire la job de bras » de Stephen Harper lors de ses attaques sur le niqab.
Si le dossier du niqab profite à Stephen Harper, le chef conservateur misera certainement sur l’économie. Il martèlera qu’il mise sur un plan avec des baisses d’impôt pour éviter le chaos économique que provoquerait l’élection d’un gouvernement libéral ou néo-démocrate.
Dans le dossier du niqab, il devra faire attention aux attaques de Gilles Duceppe qui ne manquera pas de rappeler qu’en 2011 les conservateurs avaient promis d’interdire le vote à visage couvert, mais qu’en quatre ans au pouvoir rien n’a été fait.
Le chef libéral Justin Trudeau, qui est deuxième dans les intentions de vote au Québec, jouera la carte du « vrai changement » pour se présenter comme la solution à « l’austérité » de Stephen Harper.
Le thème pourrait faire vibrer une corde sensible auprès des Québécois qui ont gouté à certaines mesures de « rigueur » avec des coupes de services depuis l’élection du gouvernement libéral de Philippe Couillard.
Bien que les deux partis portent le même nom, le parti fédéral prône trois années de déficit avant de renouer avec l’équilibre budgétaire pour relancer l’économie.
M. Trudeau joue la carte de l’authenticité, mais devra faire attention pour exprimer clairement ses idées en français.
Sondages
Deux sondages publiés jeudi matin montrent que le NPD a perdu 8% dans les intentions de vote au Québec. Le Bloc québécois ne parvient pas à retrouver les appuis qu’il avait obtenus lors de l’élection de 2011, où 23% des Québécois avaient voté pour le parti de M. Duceppe.
Léger/Globe and Mail :
Au Québec : NPD 38 %, PLC 22%, Bloc 20% PCC 18%
Au Canada : PCC 31%, PLC 31%, NPD 29%
Le coup de sonde a été effectué auprès de 2115 personnes, dont 1023 au Québec avec une marge d'erreur est de 2,1 %
EKOS/ La Presse
Au Québec : NPD 33%, PCC 24%, PLC 19%, Bloc 18%
Au Canada : PCC 35%, PLC, 26%, NPD 24%
La marge d'erreur du dernier sondage Léger réalisé auprès de 2343 est de 2%, 19 fois sur 20.
Par Philippe-Vincent Foisy