Le Parti québécois mène une « attaque brutale » contre le jurisconsulte de l’Assemblée nationale afin de défendre Pierre Karl Péladeau, a dénoncé le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier.
Le gouvernement libéral condamne l’«attaque brutale» du Parti québécois contre le jurisconsulte de l’Assemblée nationale, Claude Bisson. Le «parti de M.Péladeau» a«inventé» de toutes pièces un conflit d’intérêts afin de discréditer un avis de l’ex-juge en chef du Québec, a dénoncé le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier.
À sa demande, Me Bisson a précisé l’obligation imposée aux membres de l’exécutif de placer leurs actifs dans une fiducie sans droit de regard. Le Code d’éthique et de déontologie de l’Assemblée nationale commande à un ministre ou à un premier ministre de s’abstenir de donner une directive à son fiduciaire avant de lui confier ses avoirs, a-t-il souligné dans un avis daté du 10 mars 2015.
Le PQ a jeté le doute sur l’impartialité du jurisconsulte Claude Bisson, rappelant que son fils, Alain, a été congédié par Québecor, puis embauché par La Presse. «Vraiment épouvantable», a lancé M. Fournier à l’entrée du caucus des élus libéraux mardi. «Au pays du Parti québécois de M.Péladeau, ça va être la façon dont on [va] se comport[er] face aux institutions et face à ceux qui ne partagent pas le même point de vue», a-t-il poursuivi.
Le député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, a promis de placer ses actifs dans une fiducie sans droit de regard advenant son élection à la tête du PQ. Il enjoindrait toutefois à son fiduciaire de ne pas vendre ses actions de Québecor. Lèverait-il cette consigne s’il est élu chef du gouvernement à l’occasion des prochaines élections générales ? Pas sûr.
Selon M. Péladeau, M. Bisson a été «malheureusement instrumentalisé» par le gouvernement libéral. «Je trouve ça tout à fait ridicule», a-t-il dit.
Les libéraux «se sont servis du jurisconsulte pour [tenter d’]arriver à leurs fins», soit de«mettre dehors» Pierre Karl Péladeau, a dénoncé le chef intérimaire du PQ, Stéphane Bédard. À ses yeux, M. Bisson a commis un acte illégal en acceptant de démêler la définition de «fiducie sans droits de regard» — une question touchant au premier chef PKP — à la demande du leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier. «Le jurisconsulte est là pour conseiller les députés. Il n’est pas là pour conseiller le gouvernement. Ça, c’est clair.»
Québecor à la défense de PKP ?
M. Fournier a aussi reproché mardi à Québecor d’avoir volé à la rescousse de son«propriétaire», M. Péladeau, qui a été égratigné par l’hommed’affaires Mitch Garber à l’émission Tout le monde en parle dimanche. «Grâce à la vision de Pierre Karl Péladeau, à son sens des affaires et à sa capacité de diriger l’entreprise avec succès, Québecor est aujourd’hui au coeur de l’économie moderne», a indiqué le grand patron du géant des médias, Pierre Dion, par voie de communiqué lundi. «Là, on a une manifestation claire et nette que Québecor est venue à la défense du député de Saint-Jérôme», a soutenu M. Fournier.
M. Péladeau a dit mardi ne pas avoir contacté un employé de Québecor — ou avoir été contacté par l’un d’eux — depuis le passage de M. Garber sur le plateau de l’émission de Radio-Canada.
L’actionnaire de contrôle de Québecor a fait connaître mardi un huitième appui à sa candidature à la chefferie du PQ ; celui du député de Richelieu, Sylvain Rochon. La«fougue» de PKP à promouvoir le pays du Québec «contrarie ceux qui nous veulent petits[…] assujettis, muets, fondus dans l’ensemble canadien», a fait valoir le nouvel élu. «Tous les Jean-Marc Fournier de ce monde sont contrariés par cet homme», a-t-il conclu.