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vendredi, juillet 08, 2016

Collusion: Gérald Tremblay éclaboussé par des témoignages incriminants

http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/

Publié le 08 juillet 2016 à 07h25 | Mis à jour à 07h25
Selon les documents rendus publics hier, une fois... (PHOTO IVANOH DEMERS, Archives LA PRESSE)
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE
Selon les documents rendus publics hier, une fois élu maire, Gérald Tremblay participait à des déjeuners-causeries qui servaient à « partager des informations sur les projets et les contrats à venir à la Ville de Montréal, avec comme opportunité pour les entrepreneurs d'entrer en contact, dans un deuxième temps, avec les décideurs de la Ville pour manifester leur intention d'avoir accès à des contrats ».

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a recueilli plusieurs témoignages incriminants sur la connaissance que Gérald Tremblay aurait eue de la collecte de fonds illégaux pour se maintenir au pouvoir, allant jusqu'à donner lui-même des directives.
C'est ce qui ressort d'une déclaration sous serment qu'un enquêteur de l'UPAC avait préparée l'année dernière afin d'obtenir un mandat de perquisition pour fouiller la résidence de Gérald Tremblay, le 29 juillet 2015. De grands pans de ce document judiciaire ont déjà été rendus publics depuis un an. Hier, un tribunal a autorisé la publication d'autres passages.
Vingt-trois autres déclarations sous serment au soutien de demandes de perquisition (chez Tony Accurso, les firmes Dessau, Groupe SM, BPR, au cabinet d'avocats Dunton Rainville et chez Paolo Catania, par exemple) ont connu le même sort, ce qui permet de connaître certains détails sur des dossiers litigieux qui ont provoqué une certaine tourmente sur la scène montréalaise depuis 2007.
Ainsi, pour sauver le championnat de natation FINA, en pleine année électorale de 2005, l'ancien maire Gérald Tremblay aurait demandé au directeur général de la Ville, Robert Abdallah, de solliciter le soutien financier de l'entrepreneur Tony Accurso, qui brassait des affaires avec Montréal. M. Abdallah a déclaré à la police avoir refusé de le faire ; c'est l'argentier d'Union Montréal, Bernard Trépanier, qui s'en serait chargé. Son témoignage est consigné dans l'un des documents judiciaires.
M. Abdallah est un ami de M. Accurso ainsi que de l'ancien président du comité exécutif de la Ville, Frank Zampino. Ce dernier est soupçonné par l'UPAC d'avoir dirigé un système collusionnaire permettant le trucage d'offres et le financement politique sous forme d'une quote-part correspondant à 3 % de la valeur des contrats obtenus.
Les allégations de M. Abdallah et sa crédibilité n'ont pas été mises à l'épreuve en cour, tout comme tous les témoignages recueillis par l'UPAC pour l'enquête Fronde. Cette enquête s'intéresse au financement occulte d'Union Montréal par des entreprises, au trucage du contrat des compteurs d'eau, au système de collusion sous la coordination de Frank Zampino et de l'argentier du parti, Bernard Trépanier, ainsi qu'au financement douteux du championnat de natation FINA en 2005. La nature d'un cinquième volet de l'enquête demeure toutefois caviardée.
Le chapitre sur le financement du parti Union Montréal permet de comprendre que les enquêteurs croient que Gérald Tremblay était bien au fait des manoeuvres financières autour de lui. 
Ainsi, en préparation de son arrivée sur la scène municipale en 2001, M. Tremblay aurait prévenu le collecteur de fonds et responsable du développement des affaires chez la firme de génie Roche, Gilles Cloutier, que son bras droit, le futur président du comité exécutif Frank Zampino, l'appellerait pour conclure une entente. Par la suite, Roche aurait versé 100 000 $ à Union Montréal par tranches de 25 000 $. Cinq autres contributeurs auraient également donné 100 000 $ chacun au nouveau parti politique.
Une fois élu maire, Gérald Tremblay participait à des déjeuners-causeries qui servaient à « partager des informations sur les projets et les contrats à venir à la Ville de Montréal, avec comme opportunité pour les entrepreneurs d'entrer en contact, dans un deuxième temps, avec les décideurs de la Ville pour manifester leur intention d'avoir accès à des contrats », peut-on lire dans le document qui relate le témoignage de l'ancien directeur administratif d'Union Montréal, Louis Lewis.
Parmi les documents saisis à la résidence de M. Tremblay, à Outremont, l'UPAC indique qu'il y a cinq relevés bancaires de M. Tremblay « comportant des transactions de 35 000 $ ou plus ».
COMPTEURS D'EAU
Dans le dossier des compteurs d'eau, dont les révélations remontent à 2007, le nom de Gérald Tremblay est rarement mentionné, contrairement à celui de Frank Zampino. Tous les témoins rencontrés par la police ont soutenu que le contrat, le plus important jamais attribué par la Ville de Montréal, avait été truqué.
« Nous avions des rencontres tous ensemble [les concurrents]. Ils savaient tous que les contrats (ICI, PI et MNU) étaient arrangés », relate la vice-présidente de la firme de génie Tecsult, Chantal Morasse. Son collègue Pierre Asselin explique que les soumissions de complaisance pour laisser la voie libre à une firme concurrente étaient chose courante
«Il s'agit d'un échange de bons procédés. Je rends service à une firme désignée gagnante pour une soumission et tantôt, c'est elle qui me rend service.»Pierre Asselin, de la firme de génie Tecsult
Les contrats qui ont mené aux scandales du Faubourg Contrecoeur et des compteurs d'eau auraient été partagés derrière des portes closes entre les entrepreneurs controversés Paolo Catania et Tony Accurso. C'est du moins ce qu'a affirmé à la police l'homme d'affaires Elio Pagliarulo, un ancien ami de M. Catania.
Selon M. Pagliarulo, Paolo Catania lui a dit avoir discuté avec Tony Accurso, après quoi « une décision a alors été prise à l'effet que Catania et Dessau auraient Faubourg Contrecoeur, tandis qu'Antonio Accurso et encore une fois Dessau auraient le contrat des compteurs d'eau ».
SYSTÈME COLLUSIONNAIRE 
C'est à cette époque que se serait mis en place un système collusionnaire, selon ce que rapporte l'UPAC. Une des illustrations de cette situation concerne les documents retrouvés à Union Montréal lors d'une perquisition. Des documents ont été transmis par télécopieur, en 2004 et 2005, à Frank Zampino. Cela concernait des appels d'offres lancés par Montréal. Bernard Trépanier y indiquait « qui aurait le contrat, à combien étaient évalués les travaux, l'implication en pourcentage de chacune des compagnies formant les consortiums et qui seraient les autres soumissionnaires complaisants », le tout envoyé quelques jours seulement après que les appels d'offres étaient rendus publics.
Les liens étroits entre MM. Zampino et Trépanier tendent à se confirmer grâce à l'agenda de M. Zampino. On y retrouve 49 inscriptions pour des rencontres avec les membres de son équipe, à l'hôtel de ville. À 13 reprises, Bernard Trépanier est inscrit à ces rencontres alors qu'il n'est pas un employé municipal mais le responsable du financement d'Union Montréal.

samedi, août 29, 2015

D'ex-élus éclaboussés par le scandale des compteurs d'eau

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/societe/

Mise à jour le vendredi 28 août 2015 à 21 h 29 HAE

L'ex-président du comité exécutif de Montréal, Frank Zampino, n'aurait finalement pas été le seul membre de ce comité à avoir des rencontres inappropriées avec des ingénieurs et des entrepreneurs alors que la Ville menait à terme le processus d'octroi du gigantesque contrat des compteurs d'eau.
Un texte de Bernard LeducCourriel
Des mandats de perquisitions, effectuées en juillet dernier, indiquent que Claude Dauphin, Sammy Forcillo, Cosmo Maciocia et Francine Sénécal, tous d'anciens membres du comité exécutif sous Gérald Tremblay, auraient eu des rencontres ou participés à des événements sociaux où se trouvaient des individus travaillant pour des firmes et entreprises soumissionnaires.
Or, la Ville interdit aux soumissionnaires de communiquer avec des élus et des fonctionnaires pendant le processus d'appel d'offres.
Précisons que ces personnes ne sont pas accusées et qu'il s'agit d'allégations fondées sur des éléments et des témoignages contenus dans les mandats de la Sûreté du Québec dont Radio-Canada a obtenu copie et qui n'ont pas été éprouvés en cour. Ils sont soupçonnés d'abus de confiance dans le cadre de cette enquête policière.
Golf, lunch, hockey et BBQ
Entre 2006 et 2008, ces quatre personnes auraient eu plusieurs rencontres avec certains des individus travaillant au sein des firmes et entreprises soumissionnaires pour le contrat des compteurs d'eau, au premier chef Rosaire Sauriol.
Ce dernier, à l'époque numéro deux de la firme Dessau, raflera, avec la compagnie Simard-Beaudry de Tony Accurso, le contrat de 356 millions de dollars, avant qu'il ne soit annulé par le maire Gérald Tremblay, à l'automne 2009, dans la foulée du rapport du vérificateur général.
Par exemple, l'agenda de Frank Zampino, saisi par la police, indiquerait que Claude Dauphin, l'actuel maire de Lachine, devait participer, le 29 août 2006, à un tournoi au club de golf Rosemère en compagnie, notamment, de Rosaire et Jean-Pierre Sauriol, patrons de Dessau.
Puis, le 13 février 2007, MM. Dauphin, Maciocia et Forcillo devaient assister à un match de hockey en compagnie de Rosaire Sauriol et Frank Zampino.
Le 27 février 2007, l'agenda de M. Sauriol ferait état d'un lunch avec Claude Dauphin. M. Sauriol, incidemment, aurait aussi eu un lunch avec M. Forcillo le 20 octobre 2006, avec M. Maciocia le 6 novembre suivant, et un souper chez Mme Sénécal le 22 février 2008.
Claude Dauphin, Frank Zampino, Francine Sénécal, Sammy Forcillo et Cosmo Maciocia feraient aussi partie de la liste des invités - comme Rosaire Sauriol - pour les soupers de Noël de 2006 et 2007 aux bureaux de Frank Catania à Brossard (dont la compagnie, Construction Frank Catania, a soumissionné sans succès sur le projet).
Selon l'agenda de Rosaire Sauriol, le 11 mars 2008, M. Zampino, ainsi que les quatre élus, étaient conviés au Centre Bell.
Et le 27 juin 2008,  selon l'agenda de Frank Zampino, MM. Forcillo, Dauphin, Maciocia et Francine Sénécal auraient été du BBQ annuel chez Frank Zampino où se seraient trouvés, aussi, Rosaire Sauriol et Paolo Catania.
Selon le mandat de perquisition concernant M. Forcillo, il est allégué qu'il s'impliquait quotidiennement dans la gestion du projet des compteurs d'eau. « La supervision du dossier relevait de lui », est-il écrit.
Joint par Radio-Canada, Claude Dauphin ne nie pas, pour sa part, avoir fréquenté ces gens, mais affirme n'avoir jamais rien eu à voir avec le fameux contrat.
« Le dossier des compteurs d'eau, ni de près ni de loin, je m'en suis occupé. »— Claude Dauphin

Rosaire Sauriol et Frank Zampino
Rosaire Sauriol et Frank Zampino
Beaucoup de rencontres et peu d'aveux
Devant la commission Charbonneau, l'entrepreneur Tony Accurso a nié toute forme de collusion dans le cadre du contrat des compteurs d'eau. Il affirmait qu'il n'y avait aucun lien entre l'obtention du contrat et les deux séjours que l'ex-président du comité exécutif de la Ville, Frank Zampino, avait faits sur son bateau, le Touch, avant et après son octroi en novembre 2007.
Il a affirmé que M. Zampino n'aurait rien pu faire pour aider Dessau et Simard-Beaudry à remporter le contrat, même s'il l'avait voulu.
M. Zampino a aussi affirmé à la commission que ses deux séjours sur le Touch n'avaient rien à voir avec l'attribution du contrat des compteurs d'eau et démenti tout rôle dans un quelconque système de collusion. 
Frank Zampino a quitté ses fonctions à la Ville à l'été 2008 et joint, peu après, la firme Dessau, qu'il est contraint de quitter, l'année suivante, lorsqu'éclate dans le grand public, le scandale du Touch.
Rosaire Sauriol, qui était aussi de ces deux voyages, a soutenu pour sa part, devant la commission que Frank Zampino,« l'homme le plus puissant de Montréal », dirigeait le système de collusion mis en place pour répartir d'importants contrats d'infrastructures entre les firmes de génie.
M. Sauriol assurait cependant, d'un même souffle, que le contrat des compteurs d'eau avait été accordé en libre compétition.
La commission a pu établir que M. Sauriol, qui a admis avoir participé à ce système de collusion, entretenait des liens avec Frank Zampino, Tony Accurso et Paolo Catania.
Avec la collaboration de Marie-Maude Denis et Éric Plouffe

vendredi, août 07, 2015

COLLUSION Gérald Tremblay savait, selon l'UPAC

http://www.ledevoir.com/politique/

7 août 2015 19h58 |La Presse canadienne | Montréal
L’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay participait en toute connaissance de cause au système de corruption.
Photo: Graham Hugues La Presse canadienne

L’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay participait en toute connaissance de cause au système de corruption.
Selon des documents obtenus par Radio-Canada, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) dit avoir des « motifs raisonnables » de croire que l’ancien maire de Montréal Gérald Tremblay connaissait l’existence du système de financement illégal de son parti, Union Montréal.
 
L’UPAC affirme également que la réélection de la formation politique du maire à Montréal était « nécessaire à la survie du système de collusion » mis en place.
 
Selon la société d’État, l’UPAC, qui a effectué la semaine dernière des perquisitions à la résidence et au chalet de l’ex-maire, cherchait des preuves que M. Tremblay était au courant du financement occulte de son parti politique.
 
La dénonciation en cour d’un enquêteur en vue d’obtenir un mandat de perquisition à la résidence de l’ex-maire dans l’arrondissement d’Outremont se base sur les déclarations de 11 témoins, rencontrés entre 2011 et le 21 juillet dernier. Notons toutefois qu’aucune des déclarations n’a été prouvée devant la cour.
 
Les agents de l’UPAC sont intervenus le 29 juillet dernier au domicile et au chalet de l’ex-maire qui a toujours répété qu’il n’était pas au courant. Mais les enquêteurs soutiennent qu’ils ont des preuves que M. Tremblay participait en toute connaissance de cause au système de corruption.
 
L’UPAC, selon Radio-Canada, était à la recherche de preuves de corruption, de complot, d’abus de confiance, de fraude et d’usage de faux documents. Le dossier de l’attribution du contrat des compteurs d’eau n’était donc pas le seul à justifier la demande de perquisitions.
 
Gérald Tremblay ne fait face à aucune accusation. De plus, une perquisition ne mène pas toujours à un procès criminel.
 
Les opérations ont été menées dans le cadre du projet FRONDE.