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vendredi, octobre 27, 2017

Arrestation de Guy Ouellette par l'UPAC: Guy Ouellette s'est fait piéger

Publié le 27 octobre 2017 à 07h00 | Mis à jour à 07h00
Le député Guy Ouellette... (PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL)
Le député Guy Ouellette
PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL
L'UPAC a piégé le député Guy Ouellette pour procéder à son arrestation mercredi soir. Une technique «non traditionnelle», soutient le ministre et ancien policier Robert Poëti.
Les enquêteurs ont usé de ce subterfuge mercredi lors de la perquisition au domicile de l'ex-policier et ami de M. Ouellette, Richard Despaties, dans le cadre de l'enquête sur la fuite de documents confidentiels liés à l'enquête criminelle sur Jean Charest et l'ex-collecteur de fonds libéral Marc Bibeau. Un autre policier, Stéphane Bonhomme, a été soumis à une perquisition et a été suspendu. Il est lui aussi soupçonné d'être à l'origine de la fuite.
Les enquêteurs se sont emparés du cellulaire de Richard Despaties. Ils ont envoyé un message texte à Guy Ouellette en se faisant passer pour lui. Ils ont écrit que l'ex-policier s'apprêtait à se mettre à table avec une journaliste de La Presse, mais qu'il voulait d'abord le rencontrer.
Un rendez-vous a été fixé en banlieue de Québec. Guy Ouellette a alors quitté l'hôtel du Parlement pour se rendre au lieu désigné. À son arrivée, ce sont les policiers qui l'ont accueilli. Ils l'ont arrêté, l'ont interrogé puis ont fait une perquisition à son condo de Québec.
UN PROCÉDÉ « NON TRADITIONNEL »
« C'est non traditionnel » comme façon de procéder, a commenté Robert Poëti lors d'un entretien avec La Presse. « Est-ce que c'est criminel, ce que tu viens de dire ? Je ne le sais pas, je ne sais pas, je ne crois pas. »
S'apparentant à une provocation policière (entrapment), l'envoi du message à Guy Ouellette est tout à fait légal, indiquent des sources policières. Cette intervention avait été avalisée par la Couronne, font comprendre des sources à l'UPAC.
Un tel geste est couvert par l'article 487 du Code criminel. Selon cet article, « un juge de la cour provinciale [...] peut décerner un mandat par écrit autorisant un agent de la paix, sous réserve du présent article, à utiliser un dispositif ou une technique ou une méthode d'enquête, ou à accomplir tout acte qui y est mentionné, qui constituerait sans cette autorisation une fouille, une perquisition ou une saisie abusive à l'égard d'une personne ou d'un bien ».
L'arrestation de Guy Ouellette s'est faite sans mandat, conformément à l'article 495 du Code criminel : un « agent de la paix peut arrêter sans mandat [...] une personne qui a commis un acte criminel ou qui, d'après ce qu'il croit pour des motifs raisonnables, a commis ou est sur le point de commettre un acte criminel ».
UNE ARRESTATION « NÉCESSAIRE », SELON L'UPAC
Dans un communiqué de presse laconique, l'UPAC a confirmé une arrestation sans confirmer le nom de Guy Ouellette. Cette arrestation était « nécessaire, entre autres pour sécuriser des éléments de preuve ainsi que pour empêcher que les infractions se continuent ou se répètent ». L'UPAC voulait empêcher que Guy Ouellette ne puisse plus tard détruire des preuves qui auraient pu l'incriminer.
L'équipe mixte affectée à l'enquête, formée des membres de plusieurs corps de police, a exécuté six mandats de perquisition et rencontré une dizaine d'individus mercredi, selon le communiqué. 
« Les enquêteurs procéderont à l'analyse de la preuve recueillie [mercredi] avant que le dossier ne soit soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales qui déterminera s'il y a lieu de porter des accusations. »
- Extrait du communiqué de l'UPAC
Pour bien des libéraux, les explications de l'UPAC sont minces et permettent difficilement de comprendre les motifs de l'arrestation de M. Ouellette, qui a décidé de se retirer du caucus libéral temporairement.
« Le petit communiqué était minimal, a réagi Robert Poëti. Je n'ai pas l'information pour apporter un jugement éclairé sur ce qui s'est passé » au sujet de Guy Ouellette.
« UN CHOC »
Avant la réunion du caucus libéral en matinée, Gaétan Barrette disait souhaiter que l'UPAC explique rapidement les motifs de l'arrestation de son collègue. Le communiqué publié par l'organisation de Robert Lafrenière quelques minutes plus tard ne fait « certainement pas » la lumière sur la situation, a déploré le ministre de la Santé à sa sortie de la réunion. « Écoutez, quand on arrête quelqu'un, il doit y avoir des raisons. Alors là, on est dans les hypothèses. Je pense que le communiqué, en ce qui me concerne, n'est pas suffisamment précis », a dit M. Barrette.
De son côté, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, s'est gardé de critiquer le corps policier. « L'UPAC, lorsqu'elle communique sur des questions comme celle-là lors d'enquêtes, elle doit tenir compte d'enjeux juridiques et d'enjeux qui touchent son enquête », a-t-il fait valoir.
Le premier ministre Philippe Couillard se trouvait à Chibougamau mercredi soir lorsqu'il a été informé que M. Ouellette avait été arrêté. Il a immédiatement retardé le voyage qu'il devait faire dans le Grand Nord pour revenir à Québec auprès de ses députés. L'arrestation de Guy Ouellette, « c'est un choc pour l'ensemble de la députation, je pense même pour les partis de l'opposition », a lancé M. Couillard.
Il est trop tôt pour s'avancer sur les conditions d'un éventuel retour dans le caucus libéral, selon le premier ministre. En outre, on ignore les raisons exactes de l'arrestation de M. Ouellette et aucune accusation n'a été portée contre lui.
- Avec la collaboration de Martin Croteau, Hugo Pilon-Larose et Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

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jeudi, octobre 26, 2017

Arrestation de Guy Ouellette par l'UPAC: les dessous de l'enquête

Publié le 25 octobre 2017 à 16h32 | Mis à jour le 26 octobre 2017 à 06h29
Le député libéral de Chomedey, Guy Ouellette.... (Photo Patrice Laroche, archives Le Soleil)
Le député libéral de Chomedey, Guy Ouellette.
PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL
Le député libéral Guy Ouellette a été arrêté hier dans le cadre d'une enquête sur la fuite de documents confidentiels portant sur Jean Charest et l'ex-collecteur de fonds libéral Marc Bibeau. La Presse a reconstitué cette opération secrète menée par six corps policiers qui laisse bien des questions en suspens.

Une équipe secrète d'enquêteurs à pied d'oeuvre depuis des mois

Une équipe secrète formée d'enquêteurs de six services de police différents a arrêté le député libéral Guy Ouellette hier, dans le cadre d'une enquête sur l'origine de la fuite dans les médias de documents confidentiels de l'UPAC liés à l'enquête criminelle sur Jean Charest et l'ex-collecteur de fonds libéral Marc Bibeau.
Selon ce qu'a pu confirmer La Presse, l'arrestation du député de Chomedey, lui-même un ancien policier qui a connu des succès retentissants dans la lutte contre les motards criminels pendant sa carrière, n'était pas prévue hier.
L'équipe spéciale était en train de mener des perquisitions chez un policier actif et un ex-policier, tous deux soupçonnés d'être à l'origine de la fuite de documents confidentiels, lorsqu'elle a obtenu des éléments de preuve qui l'ont convaincue d'arrêter sur-le-champ M. Ouellette. Les deux policiers, eux, n'ont pas été arrêtés, même si l'agent qui est toujours en service a été suspendu avec solde. M. Ouellette a été libéré après avoir été interrogé et il n'est pas accusé pour l'instant. Une perquisition était en cours la nuit dernière à son domicile de Québec.
Selon nos sources, personne chez les enquêteurs ne croit que le député a agi pour tenter d'aider Marc Bibeau ou Jean Charest. Au contraire, le politicien lavallois était connu pour ne pas les porter dans son coeur.
La théorie au centre de l'enquête sur la fuite veut que différents acteurs impliqués à différents niveaux dans les fuites aient agi par vengeance personnelle, par frustration professionnelle ou dans le cadre d'une tentative de putsch contre le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière.
Dans l'entourage du député, on souligne plutôt que l'enquête sur Jean Charest et Marc Bibeau s'éternisait et qu'il aurait pu, de bonne foi, vouloir faire bouger les choses. On ajoute que Robert Lafrenière ne l'a jamais aimé. Il a été impossible de joindre M. Ouellette hier.
La Fédération professionnelle des journalistes a dit suivre le dossier de près en soirée, puisqu'il implique apparemment des sources journalistiques. « C'est quelque chose qui nous touche, mais nous attendons d'en savoir plus avant de commenter », a déclaré son président, Stéphane Giroux.
À partir d'entrevues avec une demi-douzaine de sources qui ont eu connaissance de diverses parties du dossier, La Presse a pu reconstituer la genèse de l'opération d'hier.
La fuite
Hiver 2017, l'UPAC enquête depuis des années sur le financement du Parti libéral du Québec sous le règne de Jean Charest. L'enquête baptisée Mâchurer est l'une des plus grosses à avoir été menée par l'Unité. Les policiers attendent depuis novembre 2013 d'avoir accès à la preuve saisie dans les bureaux des entreprises de Marc Bibeau, ancien grand argentier du PLQ.
Les avocats de l'homme d'affaires ont contesté la perquisition jusqu'en Cour suprême, ce qui a allongé les procédures de plus de trois ans. En février, la Cour suprême a donné raison aux policiers, qui pourront finalement avoir accès aux documents convoités. Mais en raison de délais de traitement, ils se retrouvent en avril 2017 à attendre toujours la livraison (elle est arrivée depuis).
Toujours en avril 2017, des documents internes de l'enquête Mâchurer sont diffusés par les médias de Québecor : un organigramme, des fiches d'informations sur MM. Bibeau et Charest, des courriels de demande d'assistance, des relevés de voyage sont diffusés. Surtout : une déclaration écrite faite aux policiers par un témoin, l'ex-délégué général du Québec à New York Bruno Fortier, se retrouve intégralement à la télévision et dans les journaux. M. Fortier a fourni beaucoup de renseignements à l'UPAC sur les liens entre Marc Bibeau et Jean Charest.
L'un des reportages laisse entendre que l'enquête pourrait avoir avorté et que cela crée un malaise. Or, les enquêteurs affectés au dossier Mâchurer s'apprêtent justement à recevoir enfin la preuve pour laquelle ils se battent devant les tribunaux depuis des années. Le dossier qui détaille toutes leurs démarches en ce sens est public à la cour.
« Les boss en laissent beaucoup passer, des fuites, mais là, ça devenait criminel, sortir ces documents-là en cours d'enquête », a dit une source policière.
Des sources très proches du dossier prétendent que la fuite a compliqué le travail de l'UPAC dans Mâchurer. Au moins un suspect envoie une mise en demeure à la police. Un témoin important a pris peur et ne veut plus collaborer. Des procureurs de la Couronne craignent que les personnes qui se feront arrêter ne déposent des requêtes judiciaires en alléguant qu'elles n'auront pas droit à un procès juste et équitable.
Équipe secrète
Une enquête criminelle pour abus de confiance et entrave à la justice est alors déclenchée. Puisqu'il s'agit d'une enquête interne et qu'elle pourrait impliquer une lutte de pouvoir contre la direction, certains cadres voudraient confier l'affaire à un corps de police externe.
Mais ce scénario forcerait l'UPAC à remettre au corps de police externe toute la preuve amassée sur Jean Charest et Marc Bibeau, ce qu'elle se refuse à faire. Une équipe spéciale d'une dizaine d'enquêteurs est alors formée.
Une poignée d'enquêteurs de l'UPAC sont affectés à cette mission secrète. À leurs collègues, ils prétendent qu'ils s'en vont à Revenu Québec travailler sur un dossier fiscal et qu'ils seront donc absents du bureau pour quelques mois.
En fait, ils s'installent dans un bureau secret, hors des installations de l'UPAC, et commencent à traquer les responsables de la fuite. Par souci de transparence, on leur adjoint des policiers du SPVM, de la police de Québec, de la police de Longueuil, de la police de Gatineau et de la GRC. L'équipe de filature de Revenu Québec leur donne aussi un coup de main.
Une source a confirmé à La Presse qu'une demande avait même été faite auprès de la GRC pour obtenir deux cadres-conseils qui viendraient encadrer l'équipe. Mais le corps policier fédéral, débordé par les enquêtes antiterroristes et la gestion des migrants à la frontière, ne pouvait se passer de personne à ce niveau.
Le dossier est si délicat que le Directeur des poursuites criminelles et pénales est mis dans le coup. Sa patronne Annick Murphy est tenue régulièrement au courant de l'évolution de l'enquête.
À l'époque, la chasse aux sources journalistiques est dénoncée sur toutes les tribunes, dans la foulée de l'espionnage de plusieurs journalistes dans d'autres dossiers.
Dès le départ, une recommandation est envoyée à l'équipe spéciale pour tenir compte de la commission Chamberland sur l'espionnage des journalistes : on leur suggère fortement de ne pas enquêter sur les journalistes qui ont diffusé les documents et de faire approuver chaque mandat de perquisition par un juge de la Cour supérieure, plutôt qu'un simple juge de paix.
La Presse n'a pas été en mesure de vérifier si ces suggestions ont été suivies à la lettre et, fidèle à son habitude, la direction de l'UPAC est restée muette malgré les nombreuses demandes d'entrevues hier.
Dix témoins rencontrés récemment
Pendant que l'équipe spéciale sur les auteurs des fuites s'activait, les enquêteurs chargés du dossier Mâchurer poursuivaient leur travail en parallèle. En juin, La Presse a révélé qu'ils avaient rencontré divers acteurs politiques afin de les interroger sur un présumé « pont d'or » qui aurait pu être versé à Jean Charest par des entreprises privées pour le convaincre de prendre la direction du PLQ.
Depuis, dix rencontres supplémentaires avec des témoins ont été réalisées, affirment nos sources.
Hier, l'équipe spéciale sur les fuites a mené deux perquisitions chez un policier actif de l'UPAC et un ancien policier qui avait quitté l'unité récemment, afin de chercher des preuves de leur participation à la fuite. L'une des cibles est un ancien collègue de travail de Guy Ouellette à la SQ, qui avait porté plainte contre deux cadres de l'UPAC avant de quitter l'organisme en mauvais termes.
L'apparition de nouveaux éléments de preuve a ensuite précipité l'arrestation de M. Ouellette, pour des raisons que l'UPAC refuse de dévoiler. Une source a confirmé qu'il était dans la ligne de mire de l'UPAC depuis un certain temps, mais qu'une décision à son sujet n'avait pas été prise. Une source policière a déploré le fait que la présence d'un politicien libéral parmi les cibles allait accentuer la pression sur l'équipe spéciale.
« On est rendus du caviar pour les politiciens. Si on fait un move d'un bord, l'autre camp reprend ça à son avantage, et vice versa. Tout le monde veut nous utiliser. On doit faire abstraction de ça », dit cette source.

D'enquêteur à député

  • 65 ans
  • Député libéral de Chomedey depuis 2007
  • Président de la Commission des institutions de l'Assemblée nationale
  • Policier durant plus de 30 ans à la Sûreté du Québec
  • Enquêteur à l'escouade Carcajou créée en 1995 pour mettre fin à la guerre des motards
  • Expert des motards criminels, il a témoigné dans plusieurs procès et donné plusieurs conférences
  • Conseiller technique pour la série télévisée Le dernier chapitre, réalisée par Luc Dionne et diffusée au début des années 2000
En septembre 2005, il a lancé, avec le journaliste Normand Lester, le livre Mom, qui raconte l'ascension et la déchéance de l'ancien chef guerrier des Hells Angels Maurice Boucher.
Il a été rencontré par les enquêteurs de l'UPAC en 2014 au sujet du témoignage devant la commission Charbonneau d'un organisateur d'élections clés en main qui avait déclaré avoir travaillé pour Guy Ouellette.
En avril dernier, il a déclaré que l'establishment libéral voulait pousser à la retraite plusieurs élus libéraux.
En mai dernier, il a présidé la commission au cours de laquelle le commissaire de l'UPAC Robert Lafrenière a déclaré qu'il allait arrêter «le bandit» à l'origine des fuites dans l'enquête Mâchurer.
Dans les dernières semaines, il a pris part aux travaux de la commission sur le projet de loi 107 proposant de faire de l'UPAC un corps de police indépendant.
- Daniel Renaud, La Presse

vendredi, juillet 08, 2016

Collusion: Gérald Tremblay éclaboussé par des témoignages incriminants

http://www.lapresse.ca/actualites/montreal/

Publié le 08 juillet 2016 à 07h25 | Mis à jour à 07h25
Selon les documents rendus publics hier, une fois... (PHOTO IVANOH DEMERS, Archives LA PRESSE)
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE
Selon les documents rendus publics hier, une fois élu maire, Gérald Tremblay participait à des déjeuners-causeries qui servaient à « partager des informations sur les projets et les contrats à venir à la Ville de Montréal, avec comme opportunité pour les entrepreneurs d'entrer en contact, dans un deuxième temps, avec les décideurs de la Ville pour manifester leur intention d'avoir accès à des contrats ».

L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a recueilli plusieurs témoignages incriminants sur la connaissance que Gérald Tremblay aurait eue de la collecte de fonds illégaux pour se maintenir au pouvoir, allant jusqu'à donner lui-même des directives.
C'est ce qui ressort d'une déclaration sous serment qu'un enquêteur de l'UPAC avait préparée l'année dernière afin d'obtenir un mandat de perquisition pour fouiller la résidence de Gérald Tremblay, le 29 juillet 2015. De grands pans de ce document judiciaire ont déjà été rendus publics depuis un an. Hier, un tribunal a autorisé la publication d'autres passages.
Vingt-trois autres déclarations sous serment au soutien de demandes de perquisition (chez Tony Accurso, les firmes Dessau, Groupe SM, BPR, au cabinet d'avocats Dunton Rainville et chez Paolo Catania, par exemple) ont connu le même sort, ce qui permet de connaître certains détails sur des dossiers litigieux qui ont provoqué une certaine tourmente sur la scène montréalaise depuis 2007.
Ainsi, pour sauver le championnat de natation FINA, en pleine année électorale de 2005, l'ancien maire Gérald Tremblay aurait demandé au directeur général de la Ville, Robert Abdallah, de solliciter le soutien financier de l'entrepreneur Tony Accurso, qui brassait des affaires avec Montréal. M. Abdallah a déclaré à la police avoir refusé de le faire ; c'est l'argentier d'Union Montréal, Bernard Trépanier, qui s'en serait chargé. Son témoignage est consigné dans l'un des documents judiciaires.
M. Abdallah est un ami de M. Accurso ainsi que de l'ancien président du comité exécutif de la Ville, Frank Zampino. Ce dernier est soupçonné par l'UPAC d'avoir dirigé un système collusionnaire permettant le trucage d'offres et le financement politique sous forme d'une quote-part correspondant à 3 % de la valeur des contrats obtenus.
Les allégations de M. Abdallah et sa crédibilité n'ont pas été mises à l'épreuve en cour, tout comme tous les témoignages recueillis par l'UPAC pour l'enquête Fronde. Cette enquête s'intéresse au financement occulte d'Union Montréal par des entreprises, au trucage du contrat des compteurs d'eau, au système de collusion sous la coordination de Frank Zampino et de l'argentier du parti, Bernard Trépanier, ainsi qu'au financement douteux du championnat de natation FINA en 2005. La nature d'un cinquième volet de l'enquête demeure toutefois caviardée.
Le chapitre sur le financement du parti Union Montréal permet de comprendre que les enquêteurs croient que Gérald Tremblay était bien au fait des manoeuvres financières autour de lui. 
Ainsi, en préparation de son arrivée sur la scène municipale en 2001, M. Tremblay aurait prévenu le collecteur de fonds et responsable du développement des affaires chez la firme de génie Roche, Gilles Cloutier, que son bras droit, le futur président du comité exécutif Frank Zampino, l'appellerait pour conclure une entente. Par la suite, Roche aurait versé 100 000 $ à Union Montréal par tranches de 25 000 $. Cinq autres contributeurs auraient également donné 100 000 $ chacun au nouveau parti politique.
Une fois élu maire, Gérald Tremblay participait à des déjeuners-causeries qui servaient à « partager des informations sur les projets et les contrats à venir à la Ville de Montréal, avec comme opportunité pour les entrepreneurs d'entrer en contact, dans un deuxième temps, avec les décideurs de la Ville pour manifester leur intention d'avoir accès à des contrats », peut-on lire dans le document qui relate le témoignage de l'ancien directeur administratif d'Union Montréal, Louis Lewis.
Parmi les documents saisis à la résidence de M. Tremblay, à Outremont, l'UPAC indique qu'il y a cinq relevés bancaires de M. Tremblay « comportant des transactions de 35 000 $ ou plus ».
COMPTEURS D'EAU
Dans le dossier des compteurs d'eau, dont les révélations remontent à 2007, le nom de Gérald Tremblay est rarement mentionné, contrairement à celui de Frank Zampino. Tous les témoins rencontrés par la police ont soutenu que le contrat, le plus important jamais attribué par la Ville de Montréal, avait été truqué.
« Nous avions des rencontres tous ensemble [les concurrents]. Ils savaient tous que les contrats (ICI, PI et MNU) étaient arrangés », relate la vice-présidente de la firme de génie Tecsult, Chantal Morasse. Son collègue Pierre Asselin explique que les soumissions de complaisance pour laisser la voie libre à une firme concurrente étaient chose courante
«Il s'agit d'un échange de bons procédés. Je rends service à une firme désignée gagnante pour une soumission et tantôt, c'est elle qui me rend service.»Pierre Asselin, de la firme de génie Tecsult
Les contrats qui ont mené aux scandales du Faubourg Contrecoeur et des compteurs d'eau auraient été partagés derrière des portes closes entre les entrepreneurs controversés Paolo Catania et Tony Accurso. C'est du moins ce qu'a affirmé à la police l'homme d'affaires Elio Pagliarulo, un ancien ami de M. Catania.
Selon M. Pagliarulo, Paolo Catania lui a dit avoir discuté avec Tony Accurso, après quoi « une décision a alors été prise à l'effet que Catania et Dessau auraient Faubourg Contrecoeur, tandis qu'Antonio Accurso et encore une fois Dessau auraient le contrat des compteurs d'eau ».
SYSTÈME COLLUSIONNAIRE 
C'est à cette époque que se serait mis en place un système collusionnaire, selon ce que rapporte l'UPAC. Une des illustrations de cette situation concerne les documents retrouvés à Union Montréal lors d'une perquisition. Des documents ont été transmis par télécopieur, en 2004 et 2005, à Frank Zampino. Cela concernait des appels d'offres lancés par Montréal. Bernard Trépanier y indiquait « qui aurait le contrat, à combien étaient évalués les travaux, l'implication en pourcentage de chacune des compagnies formant les consortiums et qui seraient les autres soumissionnaires complaisants », le tout envoyé quelques jours seulement après que les appels d'offres étaient rendus publics.
Les liens étroits entre MM. Zampino et Trépanier tendent à se confirmer grâce à l'agenda de M. Zampino. On y retrouve 49 inscriptions pour des rencontres avec les membres de son équipe, à l'hôtel de ville. À 13 reprises, Bernard Trépanier est inscrit à ces rencontres alors qu'il n'est pas un employé municipal mais le responsable du financement d'Union Montréal.

samedi, juin 25, 2016

Le MTQ berné par le fils d'un homme arrêté par l'UPAC

http://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-affaires-criminelles/

EXCLUSIF
Publié le 25 juin 2016 à 05h00 | Mis à jour à 07h04
En juin 2012, l'UPAC démantèle un cartel qui... (PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
En juin 2012, l'UPAC démantèle un cartel qui truquait des appels d'offres municipaux en Montérégie. Le Bureau de la concurrence présente alors Civ-bec comme le leader du cartel.

MARTIN CROTEAU
La Presse
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) est poursuivi pour « négligence » après s'être fait berner par le fils d'un entrepreneur arrêté par l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Un stratagème par lequel cet homme d'affaires a empoché près de 1 million de dollars avant de disparaître en laissant des milliers de dollars en créances impayées.
Deux entreprises réclament réparation au MTQ en lien avec un contrat de 862 000 $ accordé en 2013 à Travaux routiers majeurs (TRM). Une troisième société avait intenté un recours semblable, mais ce litige s'est réglé à l'amiable.
En 2013, TRM a décroché le contrat pour l'aménagement d'un mur antibruit le long de l'autoroute 20, à Boucherville. Elle a fait exécuter la plus grande partie des travaux par des sous-traitants.
Lorsque, au terme des travaux, TRM a empoché la plus grande partie des sommes qui lui étaient dues, son propriétaire, William Lavoie, n'a jamais payé des dizaines de milliers de dollars qu'il devait toujours aux firmes qu'il avait embauchées.
M. Lavoie est le fils de Jacques Lavoie, administrateur de la firme de construction Civ-bec. Il a été arrêté en 2012 pour son implication dans un cartel qui truquait les marchés publics à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Dans leur recours, les sous-traitants révèlent que William Lavoie a réussi à décrocher le contrat de Boucherville en imitant le nom de la société d'assurance britannique Lloyds. Il a présenté « Lloyd's Entreprises de souscripteurs » comme la société d'assurance qui devait cautionner ses travaux. Cette société appartenait en fait à Patrick Alain, un homme d'affaires de la Rive-Sud.

Alain est un ancien administrateur de Civ-bec, la firme au coeur du cartel de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il a été arrêté en même temps que le père de William Lavoie.
QU'EST-CE QU'UNE CAUTION ?
La caution est un élément clé dans une soumission : aucune entreprise ne peut décrocher un contrat au MTQ si elle n'en a pas. Il s'agit pour une tierce partie de se porter garante de l'exécution du contrat du soumissionnaire. Si un entrepreneur fait faillite pendant le chantier, par exemple, le Ministère pourra exiger que la caution termine les travaux. Les entreprises qui offrent ces services sont des sociétés d'assurance qui doivent être accréditées par l'Autorité des marchés financiers.
À l'évidence, les fonctionnaires du MTQ n'y ont vu que du feu. La soumission de TRM a été jugée conforme, même si « Lloyd's Entreprises de souscripteurs » n'était pas une véritable compagnie d'assurance enregistrée auprès de l'Autorité des marchés financiers.
« Lloyd's Entreprises de souscripteurs » s'est avérée « insolvable » elle aussi, selon la poursuite, et n'a jamais versé un sou aux sous-traitants impayés.
LES SOUS-TRAITANTS ACCUSENT LE MTQ DE « NÉGLIGENCE »
Les entrepreneurs floués se tournent maintenant vers le MTQ, qu'ils tiennent responsable de la situation.
« [Le Ministère] est également responsable des sommes dues à la partie demanderesse en raison de sa négligence dans le traitement du dossier, lequel constitue une faute extracontractuelle », peut-on lire dans la poursuite intentée par un sous-traitant de TRM, l'entreprise Les Écrans Verts.
Cette société de la Rive-Sud a été embauchée par TRM pour construire le mur. L'entreprise de William Lavoie lui devait plus de 30 000 $ à la fin des travaux, et elle n'a jamais été payée.
« Je considère qu'on a fait un travail de qualité et on s'est fait avoir dans cette histoire. En bout de ligne, c'est uniquement les sous-traitants qui sont perdants. »
- Francis Allard, propriétaire de l'entreprise Les Écrans Verts
Jean-Paul Jansen, propriétaire d'une entreprise qui fabrique des produits de béton, calcule qu'il a perdu près de 150 000 $ dans le chantier de Boucherville. Il réclame également réparation au MTQ.
« On ne comprend pas pourquoi le MTQ a payé l'entreprise sans s'assurer qu'elle avait payé ses fournisseurs, a-t-il indiqué. C'est une pratique qui ne se fait pas habituellement. »
Le ministère des Transports a préféré ne pas commenter la cause, puisqu'elle est toujours devant les tribunaux. Sa porte-parole, Stéphanie Langelier, a précisé que la construction du mur antibruit à Boucherville est le seul contrat que le Ministère a consenti à TRM.
Il n'a pas été possible de joindre William Lavoie, propriétaire de TRM. Ses numéros de téléphone sont inactifs, tout comme ses adresses courriel.

LES LAVOIE ET LA CONSTRUCTION

JUIN 2012
L'UPAC démantèle un cartel qui truquait des appels d'offres municipaux en Montérégie. Les dirigeants de neuf entreprises et deux fonctionnaires de Saint-Jean-sur-Richelieu sont arrêtés. Le Bureau de la concurrence présente alors la firme Civ-bec, dirigée par Pasquale Fedele et Jacques Lavoie, comme le leader du cartel.
JUILLET 2012
Quelques semaines après la frappe de l'UPAC, le fils de Jacques Lavoie, William Lavoie, fonde Travaux routiers majeurs (TRM), une firme de construction.
JUIN 2013
TRM remporte un appel d'offres du ministère des Transports pour la construction d'un mur antibruit près de l'autoroute 20, à Boucherville. Sa soumission de 862 000 $ est plus de 30 000 $ inférieure à celle de son plus proche concurrent.
AOÛT 2013
Civ-bec, l'entreprise dont le père de William Lavoie est vice-président, cesse brusquement ses travaux sur l'autoroute 10 à Carignan, en Montérégie. C'est finalement une autre entreprise qui terminera les travaux, aux frais de la caution de Civ-bec.
AOÛT 2013
William Lavoie assure à TVA que sa firme TRM n'a rien à voir avec les pratiques de son père. « Je suis complètement indépendant, je fais les choses de mon côté, déclare-t-il. C'est sûr que mon père est capable de me donner des conseils. Il a beaucoup plus d'expérience que moi. »
SEPTEMBRE 2013
Les sous-traitants de TRM alertent le MTQ que l'entreprise ne les a pas payés pour des travaux effectués sur le chantier de Boucherville.
AOÛT 2015
Le journal La Seigneurie révèle que TRM a abandonné le chantier de restauration du Café centre d'art, à Boucherville, laissant en plan des milliers de dollars en créances impayées. Comme c'était le cas avec le contrat du MTQ, sa caution s'est avérée être une coquille vide.
MARS, AVRIL 2016
Les sous-traitants engagent des poursuites contre le MTQ, l'accusant de « négligence » dans l'attribution du contrat à TRM. Leur poursuite révèle que l'entreprise a pu remporter l'appel d'offres parce qu'elle a imité le nom d'une grande société d'assurance britannique.
MARS 2017
Début prévu du procès de Pasquale Fedele, Jacques Lavoie et Patrick Alain, trois administrateurs de Civ-bec, accusés d'avoir été impliqués dans un système de collusion à Saint-Jean-sur-Richelieu.

samedi, juin 04, 2016

Irrégularités au MTQ: l'UPAC remet plus de 2500 documents aux élus

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Publié le 03 juin 2016 à 16h45 | Mis à jour le 03 juin 2016 à 16h45
Le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, a remis aux élus la quasi-totalité... (Archives)
ARCHIVES

MARTIN CROTEAU
La Presse
(QUÉBEC) Le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, a remis aux élus la quasi-totalité des documents qu'une ex-vérificatrice du ministère des Transports avait transmis au corps policier, vendredi.
Embauchée par l'ancien ministre Robert Poëti, Annie Trudel avait colligé des centaines de documents sur une clé USB, qui a été envoyée à l'UPAC. Celle-ci refusait de rendre les documents publics de crainte de nuire à ses enquêtes. 
Lors d'un témoignage à huis clos devant la commission de l'administration publique, vendredi, M. Lafrenière a finalement accepté de partager presque tous les documents avec les élus. Ils seront rendus publics prochainement.

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Nombre de documents se trouvant sur la clé USB qui seront transmis aux élus.
Seuls huit documents resteront secrets parce qu'ils contiennent des renseignements sensibles. 
« Il y a une petite portion - pour protéger nos enquêtes, pour protéger nos sources - que nous avons dû caviarder », a expliqué M. Lafrenière. 
Le commissaire a également confirmé aux élus que l'UPAC mène une dizaine d'enquêtes sur le MTQ, comme La Presse le révélait il y a deux semaines
Les découvertes de Mme Trudel ont été révélées par une lettre écrite par M. Poëti à l'actuel ministre Jacques Daoust. M. Poëti a dit craindre que le MTQ ait accordé des contrats de gré à gré, que ses vérificateurs internes aient été victimes d'intimidation, et qu'un système de comptabilité complexe camouflé des dépassements de coûts. 
Lors d'un passage en commission parlementaire, l'ancienne sous-minsitre Dominique Savoie a minimisé les anomalies découvertes par Mme Trudel. À ses yeux, il s'agissait de cas « d'insatisfaction administrative » et non d'actes criminels. 
Mme Savoie a été démise de ses fonctions le lendemain matin, tout comme le chef de cabinet de M. Daoust, Pierre Ouellet. 
Selon la députée du Parti québécois, Martine Ouellet, il est clair que la sous-ministre n'a pas pris au sérieux les mises en garde de Mme Trudel. 
« Très clairement, elle avait sous-estimé le contenu de la clé USB », a dit Mme Ouellet. 
Les travaux de la commission de l'administration publique sur le MTQ se poursuivront la semaine prochaine. L'ancienne vérificatrice Annie Trudel et l'ex-vérificatrice interne Louise Boily témoigneront tour à tour. 
Le député de la Coalition avenir Québec, Éric Caire, croit que ces témoignages permettront d'en savoir davantage sur les pratiques du MTQ. 
« On a les documents, on a les acteurs concernés, a dit M. Caire. Moi je pense qu'on va faire un bon bout de chemin. J'ai bon espoir qu'on va aller au bout des choses et qu'on va avoir le fin mot de l'histoire. »

mercredi, juin 01, 2016

MTQ: l'UPAC devra fournir les documents que les députés pourraient lui demander

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 31 mai 2016 à 18h01 | Mis à jour le 31 mai 2016 à 20h36
Le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière... (Archives La Presse Canadienne)
Le commissaire de l'UPAC, Robert LafrenièreARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
ALEXANDRE ROBILLARD
La Presse Canadienne
QUÉBEC
L'Unité permanente anticorruption (UPAC) devra fournir aux députés membres d'une commission parlementaire tous les renseignements qu'ils pourraient lui demander concernant des allégations d'irrégularités au ministère des Transports (MTQ) constatées par l'ex-ministre Robert Poëti.
Dans une décision rendue mardi, la présidence de l'Assemblée nationale a affirmé que le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, ne pourra pas invoquer la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.
Le vice-président de l'Assemblée nationale, François Ouimet, a conclu dans une directive que les dispositions de cette loi ne peuvent limiter les privilèges de l'Assemblée nationale et de ses membres.
«J'en conclus que les dispositions de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels ne sauraient empêcher la remise de documents, tant à l'Assemblée nationale qu'en commission parlementaire», a-t-il dit en Chambre mardi.
La semaine dernière, M. Lafrenière a écrit au MTQ pour indiquer qu'il sera impossible de transmettre certaines informations contenues sur une clé USB aux députés membres de la commission de l'administration publique (CAP).
«Le contenu de la clé USB constitue une dénonciation qui est présentement en enquête par des membres de mon personnel afin de déterminer les suites à lui donner, a-t-il écrit. Dans ce contexte, le commissaire à la lutte à la corruption doit refuser de donner communication d'un renseignement contenu dans un document qu'il détient dans l'exercice d'une fonction.» Des députés de l'opposition membres de la CAP souhaitaient prendre connaissance de documents colligés par une analyste choisie par M. Poëti afin de vérifier les pratiques du MTQ dans l'octroi de contrats.
Le député caquiste Éric Caire, qui avait demandé à la présidence de se prononcer, a salué cette décision.
«Le président a été très clair, c'est lapidaire pour la lettre de M. Lafrenière, a-t-il dit. Je salue cette décision qui fait état de la préséance de l'Assemblée nationale et qui parle du travail des députés comme législateurs, mais aussi qu'ils peuvent faire des enquêtes, pour lesquelles ils ont besoin de ces documents.» En prenant connaissance de la décision mardi, M. Caire a noté qu'il faudra maintenant que la CAP, où les libéraux sont majoritaires, fasse une demande.
«Je comprends qu'à partir de maintenant il en revient à la Commission de l'administration publique de procéder pour la suite des choses», a-t-il dit.
Selon l'opposition, les libéraux n'ont jusqu'ici manifesté aucun appui clair en ce sens.
En Chambre, mardi, le chef intérimaire péquiste Sylvain Gaudreault a demandé aux libéraux d'appuyer une motion qui doit être débattue par la CAP afin que M. Lafrenière soit entendu.
M. Caire a affirmé que la CAQ appuie cette demande.
«Il faut effectivement qu'il vienne nous expliquer ça, pourquoi il a écrit ce document, sachant très bien que le pouvoir de contrainte et d'exiger des documents est un pouvoir constitutionnel de l'Assemblée», a-t-il dit.
M. Poëti a plongé son gouvernement dans l'embarras, la semaine dernière, en affirmant qu'il aurait souhaité poursuivre le ménage au MTQ avant d'être écarté de ses fonctions ministérielles, lors d'un remaniement en début d'année.
Ses déclarations ont mené au départ de la sous-ministre du MTQ, Dominique Savoie, et du directeur de cabinet de l'actuel ministre des Transports.
Mme Savoie a affirmé devant la CAP, il y a deux semaines, que cette clé USB contenait «beaucoup de listes de contrats, beaucoup de résumés, des présentations à la commission Charbonneau, des tableaux de suivi de certaines choses».
L'ex-sous-ministre avait affirmé qu'il fallait d'abord vérifier auprès de l'UPAC ce qui pourrait être remis aux membres de la CAP.
Pour la suite des choses, il appartiendra à la Commission de l'administration publique de décider ce qu'elle souhaite faire.

mercredi, mai 18, 2016

L'UPAC a-t-elle ignoré des plaintes du ministère des Transports?

http://www.985fm.ca/actualites/nouvelles/

Publié par Charles Payette pour 98,5 fm le mercredi 18 mai 2016 à 08h04. Modifié à 08h23.
L'UPAC a-t-elle ignoré des plaintes du ministère des Transports?
Le commissaire Robert Lafrenière/Cogeco Nouvelles
Exclusif (98,5 FM) - Selon ce que nous avons appris, les pratiques douteuses seraient toujours courantes au ministère des Transports du Québec (MTQ).
VOICI CE QUE LOUIS LACROIX A APPRIS
 
 
 
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Selon notre correspondant sur la colline parlementaire, Louis Lacroix, l'ex-ministre Robert Poëti aurait tenté de faire le ménage, mais il aurait plutôt été écarté avant d'avoir pu compléter son travail.
L’UPAC aurait même ignoré des plaintes au MTQ et Poëti estime avoir manqué de temps pour amorcer les changements qu’il croit nécessaires.
Détails à suivre