http://www.lapresse.ca/international/europe/
Publié le 28 janvier 2017 à 08h44 | Mis à jour à 09h59
Publié le 28 janvier 2017 à 08h44 | Mis à jour à 09h59
Le président français François Hollande. PHOTO GUILLAUME SOUVANT, ARCHIVES AFP |
HERVÉ ASQUIN, BRIGITTE HAGEMANN
Agence France-Presse
LISBONNE
Agence France-Presse
LISBONNE
François Hollande a appelé samedi l'Europe à faire bloc et à opposer une réponse «ferme» au président américain Donald Trump qui s'était réjoui bruyamment du Brexit, «une chose merveilleuse» selon lui.
«Je crois que nous devons lui répondre» avec «fermeté», a martelé le chef de l'État français en marge d'un sommet de sept pays du sud de l'Union européenne et à quelques heures d'un tout premier entretien téléphonique avec le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
«Lorsqu'il y a des déclarations qui viennent du président des États-Unis sur l'Europe et lorsqu'il parle du modèle du Brexit pour d'autres pays, je crois que nous devons lui répondre», a-t-il lancé.
«Quand le président des États-Unis évoque le climat pour dire qu'il n'est pas encore convaincu de l'utilité de cet accord, nous devons lui répondre», a enchaîné François Hollande.
Renouant avec l'anaphore, sa figure de style de prédilection, le chef de l'État français a pointé aussi les «mesures protectionnistes qui pourraient déstabiliser les économies» et son refus d'accueillir des réfugiés.
«Épreuve de vérité»
Donald Trump avait affiché la veille son enthousiasme pour le Brexit, «une chose merveilleuse», vantant «la relation spéciale» entre Washington et Londres, lors d'une rencontre avec la première ministre britannique Theresa May.
«L'Europe est devant l'épreuve de vérité, devant l'heure des choix», a répliqué samedi François Hollande.
Si, officiellement, le changement radical à Washington et les échéances électorales aux Pays-Bas, en France et en Allemagne ne figuraient pas à l'ordre du jour du sommet lisboète, leurs conséquences étaient dans tous les esprits.
L'UE est «seule» depuis son investiture, a mis en garde le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.
Comme lors de la première édition de ce sommet du sud, réunie en septembre à Athènes, les sept planchaient aussi samedi sur les moyens de desserrer le carcan budgétaire européen, face à l'orthodoxie allemande, et de favoriser un «partage du fardeau plus juste» de l'accueil des réfugiés.
Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni avait donné le ton dès vendredi, estimant que le thème de la croissance devait «être au centre» des politiques tout en appelant l'Europe à «la souplesse» dans l'application des règles budgétaires.
Il s'exprimait à l'issue d'un entretien avec son homologue espagnol Mariano Rajoy qui, lui, a fait valoir que «les normes sont faites pour être respectées, mais les hommes sont là pour qu'elles soient respectées intelligemment».
«Forte et unie»
Ce «sommet des pays méditerranéens de l'UE», qui réunit aussi Grecs, Chypriotes et Maltais, devait ainsi se conclure par une déclaration commune appelant notamment à une Union européenne «forte et unie» et à une relance économique sur le continent.
Objectif: accorder les violons avant les sommets européens prévus le 3 février à Malte pour réfléchir à l'avenir de l'UE sans le Royaume-Uni, et le 25 mars dans la capitale italienne pour marquer les 60 ans du Traité fondateur de Rome et jeter les bases d'un nouveau projet européen.
Parmi les sujets à débattre figuraient aussi la sécurité et la défense, la crise des réfugiés et l'immigration illégale.
Les Européens risquent d'être confrontés au printemps à un afflux «sans précédent» de migrants sur les côtes italiennes, a averti à la mi-janvier le premier ministre maltais Joseph Muscat, dont le pays vient de prendre la présidence tournante de l'UE.
Alors que la droite allemande avait taxé le sommet d'Athènes de réunion du «Club Med» susceptible de semer la discorde en Europe, les pays du sud assurent vouloir lancer des pistes profitant à l'ensemble de l'UE.
«Dans le nouveau contexte créé par le Brexit, il s'agit de réaffirmer la vitalité et l'unité de l'Europe», a expliqué à l'AFP une source gouvernementale portugaise.
Pour la France aussi, il s'agit d'élaborer «des propositions pour toute l'Europe» et de «rassembler pour faire avancer le projet européen», indique-t-on de source diplomatique.
Avant de se rendre à Lisbonne, François Hollande avait d'ailleurs pris soin de retrouver Angela Merkel à Berlin.
«La France est à la fois un pays du sud et du nord, elle crée des ponts entre les deux régions. Il n'y a aucune raison qu'elle cherche la confrontation avec l'Allemagne», fait valoir à l'AFP Guntram Wolff, directeur du centre de réflexion Bruegel.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire