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Je suis présentement interné (!) dans un camp de redressement communiste, à Cuba.
Quel curieux pays. Le médecin de mon camp gagne dix fois moins que le barman. Il se déplace à vélo et le barman, au volant d’une voiture récente qui fait l’envie.
Mais tous les Cubains sont soignés sans attente, aux frais de l’État. Il s’y est même développé un tourisme médical auquel des Québécois frustrés participent.
Tous les enfants vont à l’école, vêtus d’un bermuda bleu et d’un polo plus blanc que blanc. Il n’y a pas de décrocheurs.
Ils y apprennent même l’histoire de leur pays, à compter et à écrire, y développent une fierté nationale et l’importance de la culture, plus que jamais aujourd’hui avec le retour massif prochain des Américains.
Les «vieux» y sont même respectés et écoutés. Ils coulent une fin de vie paisiblement, mégot de cigare à la bouche, canne à la main, près des leurs. Il n’y a pas de CHSLD où nous parquons les nôtres.
Uber qui ?
Lorsque je demande un taxi, j’exprime ma préférence pour une vieille américaine d’avant le blocus, rafistolée magiquement depuis. Uber qui?
Cette île est devenue une maîtresse il y a seulement six ou sept ans. (L’autre est Anticosti). Je m’y suis déjà réfugié à bas prix jusqu’à trois fois en douze mois.
Les Cubains forment un peuple fort, très chaleureux et ouvert, fier de sa riche culture, soudé.
J’ose même porter, parfois, une petite casquette à l’effigie du Che. Ils aiment.
J’observe évidemment beaucoup de pauvreté à l’extérieur des centres touristiques. Les valeurs fondamentales des Cubains y sont néanmoins très fortes.
Mais, déjà l’an dernier, j’avais entendu de l’inquiétude chez plusieurs relativement à la préservation de celles-ci et de la culture cubaine. J’écouterai.
À mon retour, je suis assuré qu’Amir sera à l’aéroport pour m’accueillir à bras ouverts.