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vendredi, octobre 23, 2015

Gilles Duceppe part avec le sentiment du devoir accompli

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Mise à jour le jeudi 22 octobre 2015 à 18 h 11 HAE

Trois jours après sa défaite aux élections générales de lundi, Gilles Duceppe confirme qu'il démissionne de son poste de chef du Bloc Québécois.
« Mon retour visait à sauver ce parti, qui demeure important pour les 817 000 Québécois et Québécoises qui ont voté pour nous », a-t-il déclaré en début d'après-midi à la permanence de Bloc québécois, à Montréal. « Avec l'élection de 10 députés, l'avenir de notre formation est assuré pour les quatre prochaines années. »
L'homme de 68 ans a convenu qu'il aurait aimé faire élire davantage de députés lors de l'élection de lundi dernier et être lui-même élu dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie, qu'il a représentée de 1990 à 2011.
« Somme toute, je quitte avec le sentiment du devoir accompli. »— Gilles Duceppe, chef démissionnaire du Bloc québécois

M. Duceppe a attendu quelques jours avant d'annoncer sa décision afin de laisser « un parti en ordre, sans dettes, qui fait une place importante à la relève avec une aile parlementaire organisée ».
M. Duceppe a quitté la scène politique québécoise en réitérant sa profession de foi souverainiste. « Le territoire québécois, c'est fabuleux. Le peuple québécois, c'est encore mieux », a-t-il déclaré. « Nous formons une nation ni pire ni meilleure que les autres. Nous sommes différents, tout simplement. C'est précisément ces différences qui font la beauté du monde. »
« Le seul avenir digne de ce nom pour notre peuple consiste à devenir un pays indépendant. »— Gilles Duceppe, chef démissionnaire du Bloc québécois

« Comme nation, nous avons une responsabilité face à l'histoire, à la suite de celles et de ceux qui nous ont devancés, a-t-il ajouté. Nous avons la responsabilité de durer, de transmettre aux prochaines générations la fierté de faire partie de cette nation francophone des Amériques. »
Gilles Duceppe a quitté la scène politique québécoise sans prendre les questions des journalistes. Il s'est dirigé directement vers son épouse Yolande, qu'il a embrassée, avant de quitter la salle.
« Le Québec lui doit beaucoup » - Péladeau
Par voie de communiqué, le chef péquiste, qui hier encore appelait Gilles Duceppe à rester au Bloc, a salué sa contribution au mouvement souverainiste.
« Le Québec lui doit beaucoup, tout comme le mouvement indépendantiste. Sa contribution à notre projet est inestimable, et je sais qu'il continuera à servir la cause », a affirmé Pierre Karl Péladeau, ajoutant avoir, au fil des mois, développé avec lui « une belle amitié ».
Le chef péquiste a tenu à réitérer qu'à son avis, Gilles Duceppe a mené une « très belle campagne électorale » avec une équipe de candidats où se distinguaient de « nombreux jeunes de la relève indépendantiste ».
Un résultat électoral mitigé
Le bilan du Bloc québécois au sortir du scrutin de lundi est mitigé. S'il a fait élire 10 députés, son appui populaire n'a pas dépassé les 20 %. M. Duceppe a reconnu, lors de la soirée électorale, que les résultats de l'élection n'étaient pas à la hauteur de ses attentes.
Après avoir été défait dans sa circonscription en 2011, M. Duceppe avait quitté une première fois ses fonctions à la tête du parti. Le Bloc ne comptait alors que quatre députés.
M. Duceppe était finalement sorti de sa retraite cet été, avant le début de la campagne électorale, à la demande du chef d'alors, Mario Beaulieu, qui a été élu député de la circonscription de Pointe-de-l'île lundi.
Avec 10 députés, 8 de plus que les 2 qu'il possédait à la dissolution de la Chambre, le parti tombe cependant à court des 12 sièges requis pour devenir un parti officiel et ainsi obtenir des budgets de recherche et un droit de parole régulier durant la période de questions.
Catherine Fournier devant son local de campagne électorale, à Sainte-Julie
Catherine Fournier devant son local de campagne électorale, à Sainte-Julie 
Photo :  Myriam Fimbry

 Et pour la suite des choses
Le député Rhéal Fortin assurera l'intérim comme chef du Bloc. Le vétéran de la circonscription Bécancour-Nicolet-Saurel Louis Plamondon devient président du parti et la candidate défaite dans Montarville, Catherine Fournier, prend la vice-présidence.
Économiste de formation, Mme Fournier a terminé deuxième dans sa circonscription, sur la Rive-Sud, avec 29,1 % des voix contre 33,5 % pour le nouveau député libéral Michel Picard.
La jeune femme de 23 ans correspond à l'image de jeunesse que veut revêtir le Bloc.
« C'est au Bloc québécois où l'on retrouvait le plus grand nombre de candidats en bas de 30 ans. Juste ça, pour moi, c'est une belle réussite. Il y avait des militants jeunes partout dans les circonscriptions qui ont pris leur place, a-t-elle dit en marge du point de presse de Gilles Duceppe. On a construit déjà cette année et cela ne peut que prendre de l'expansion dans les années à venir. Faut tabler sur ce travail-là qu'on a fait et continuer à parler aux jeunes de leurs préoccupations ».