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Mise à jour le jeudi 22 octobre 2015 à 18 h 11 HAE
Mise à jour le jeudi 22 octobre 2015 à 18 h 11 HAE
Trois jours après sa défaite aux élections générales de lundi, Gilles Duceppe confirme qu'il démissionne de son poste de chef du Bloc Québécois.
« Mon retour visait à sauver ce parti, qui demeure important pour les 817 000 Québécois et Québécoises qui ont voté pour nous », a-t-il déclaré en début d'après-midi à la permanence de Bloc québécois, à Montréal. « Avec l'élection de 10 députés, l'avenir de notre formation est assuré pour les quatre prochaines années. »
L'homme de 68 ans a convenu qu'il aurait aimé faire élire davantage de députés lors de l'élection de lundi dernier et être lui-même élu dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie, qu'il a représentée de 1990 à 2011.
« Somme toute, je quitte avec le sentiment du devoir accompli. »— Gilles Duceppe, chef démissionnaire du Bloc québécois
M. Duceppe a attendu quelques jours avant d'annoncer sa décision afin de laisser « un parti en ordre, sans dettes, qui fait une place importante à la relève avec une aile parlementaire organisée ».
M. Duceppe a quitté la scène politique québécoise en réitérant sa profession de foi souverainiste. « Le territoire québécois, c'est fabuleux. Le peuple québécois, c'est encore mieux », a-t-il déclaré. « Nous formons une nation ni pire ni meilleure que les autres. Nous sommes différents, tout simplement. C'est précisément ces différences qui font la beauté du monde. »
« Le seul avenir digne de ce nom pour notre peuple consiste à devenir un pays indépendant. »— Gilles Duceppe, chef démissionnaire du Bloc québécois
« Comme nation, nous avons une responsabilité face à l'histoire, à la suite de celles et de ceux qui nous ont devancés, a-t-il ajouté. Nous avons la responsabilité de durer, de transmettre aux prochaines générations la fierté de faire partie de cette nation francophone des Amériques. »
Gilles Duceppe a quitté la scène politique québécoise sans prendre les questions des journalistes. Il s'est dirigé directement vers son épouse Yolande, qu'il a embrassée, avant de quitter la salle.
« Le Québec lui doit beaucoup » - Péladeau
Par voie de communiqué, le chef péquiste, qui hier encore appelait Gilles Duceppe à rester au Bloc, a salué sa contribution au mouvement souverainiste.
« Le Québec lui doit beaucoup, tout comme le mouvement indépendantiste. Sa contribution à notre projet est inestimable, et je sais qu'il continuera à servir la cause », a affirmé Pierre Karl Péladeau, ajoutant avoir, au fil des mois, développé avec lui « une belle amitié ».
Le chef péquiste a tenu à réitérer qu'à son avis, Gilles Duceppe a mené une « très belle campagne électorale » avec une équipe de candidats où se distinguaient de « nombreux jeunes de la relève indépendantiste ».
Un résultat électoral mitigé
Le bilan du Bloc québécois au sortir du scrutin de lundi est mitigé. S'il a fait élire 10 députés, son appui populaire n'a pas dépassé les 20 %. M. Duceppe a reconnu, lors de la soirée électorale, que les résultats de l'élection n'étaient pas à la hauteur de ses attentes.
Après avoir été défait dans sa circonscription en 2011, M. Duceppe avait quitté une première fois ses fonctions à la tête du parti. Le Bloc ne comptait alors que quatre députés.
M. Duceppe était finalement sorti de sa retraite cet été, avant le début de la campagne électorale, à la demande du chef d'alors, Mario Beaulieu, qui a été élu député de la circonscription de Pointe-de-l'île lundi.
Avec 10 députés, 8 de plus que les 2 qu'il possédait à la dissolution de la Chambre, le parti tombe cependant à court des 12 sièges requis pour devenir un parti officiel et ainsi obtenir des budgets de recherche et un droit de parole régulier durant la période de questions.
| Catherine Fournier devant son local de campagne électorale, à Sainte-Julie Photo : Myriam Fimbry |
Et pour la suite des choses
Le député Rhéal Fortin assurera l'intérim comme chef du Bloc. Le vétéran de la circonscription Bécancour-Nicolet-Saurel Louis Plamondon devient président du parti et la candidate défaite dans Montarville, Catherine Fournier, prend la vice-présidence.
Économiste de formation, Mme Fournier a terminé deuxième dans sa circonscription, sur la Rive-Sud, avec 29,1 % des voix contre 33,5 % pour le nouveau député libéral Michel Picard.
La jeune femme de 23 ans correspond à l'image de jeunesse que veut revêtir le Bloc.
« C'est au Bloc québécois où l'on retrouvait le plus grand nombre de candidats en bas de 30 ans. Juste ça, pour moi, c'est une belle réussite. Il y avait des militants jeunes partout dans les circonscriptions qui ont pris leur place, a-t-elle dit en marge du point de presse de Gilles Duceppe. On a construit déjà cette année et cela ne peut que prendre de l'expansion dans les années à venir. Faut tabler sur ce travail-là qu'on a fait et continuer à parler aux jeunes de leurs préoccupations ».