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Mise à jour le mardi 1 septembre 2015 à 21 h 07 HAE
Mise à jour le mardi 1 septembre 2015 à 21 h 07 HAE
Entre le poing levé de Pierre Karl Péladeau pour la souveraineté du Québec et le fédéralisme « extrême » du premier ministre Philippe Couillard, François Legault estime n'avoir d'autre choix que de prendre position sur le débat national.
Lors de la création de son parti, en 2011, le chef de la CAQ avait décrété un moratoire d'au moins 10 ans sur la question nationale. Il n'était plus question d'en parler afin de se concentrer sur les « vraies » priorités des Québécois que sont la santé, l'éducation et l'économie.
Cette position est devenue intenable, croit-il, et le caucus réuni en Beauce mardi en a longuement discuté.
« On a vraiment deux partis aux deux extrêmes. [...] Il y a beaucoup de place pour un parti nationaliste, mais il va falloir définir exactement ce qu'on propose aux Québécois. »— François Legault
En entrevue à l'émission 24/60 avec Anne-Marie Dussault, M. Legault a expliqué que la donne avait changé depuis l'arrivée de M. Péladeau.
« M. Péladeau, qui prend beaucoup de place et qui a l'air vraiment décidé à ne parler à peu près que de constitution, nous force à revoir notre position », a-t-il expliqué.
Selon lui, le nouveau chef péquiste est beaucoup plus radical que ses prédécesseurs, comme Pauline Marois, André Boislcair et Bernard Landry. « Mme Marois, ce n'était pas dans ses priorités de faire un référendum. La situation était différente. Elle a évolué. Il faut s'ajuster. La CAQ doit avoir une position plus claire au niveau constitutionnel. »
De l'autre côté, déplore-t-il, Philippe Couillard est à l'« extrême » du fédéralisme.
« On n'a jamais eu quelqu'un d'aussi fédéraliste, qui ne fait pas de demande. On le voit dans la campagne fédérale : il n'a rien demandé dans le domaine de la langue, de l'immigration. Tous les secteurs où il est question d'identité, il est mal à l'aise », affirme M. Legault, laissant entendre que la CAQ pourrait en profiter.
Rappelons que la question identitaire avait permis à l'ancienne Action démocratique du Québec de Mario Dumont, avalée par la CAQ, de faire des gains durant la crise des accommodements raisonnables. L'ADQ avait réussi à former l'opposition officielle en 2007, détrônant le PQ.
Selon M. Legault, Philippe Couillard « ne comprend pas le nationalisme de la majorité des Québécois » lorsqu'il se montre ouvert à ce que la perception de l'impôt du Québec soit confiée à Ottawa, une proposition de la Commission de révision permanente des programmes, rendue publique lundi.
« C'est une question d'autonomie de choisir fiscalement ce qui est mieux pour le Québec. Je suis convaincu que c'est possible de négocier avec Ottawa pour que tous les impôts soient perçus à Québec. Mais que M. Couillard se dise ouvert à tout transférer à Ottawa, c'est une position inacceptable. Jamais un premier ministre du Québec n'aurait accepté ça. »
François Legault promet de clarifier la position de son parti sur la question nationale, mercredi après-midi, dans un point de presse.