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mardi, septembre 08, 2015

Élections Canada 2015 La démocratie canadienne est-elle malade?

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Le jour se lève sur la colline du Parlement, à Ottawa. (26-06-15)
Le jour se lève sur la colline du Parlement, à Ottawa. (26-06-15) 
Photo :  Radio-Canada

La démocratie canadienne est-elle malade? Près de 25 millions de Canadiens seront appelés aux urnes le 19 octobre. Mais que vaut leur vote?
Un texte de Sophie Langlois au TéléjournalTwitterCourriel
La légitimité du Parlement est affaiblie, selon Jean-Pierre Kingsley, qui a dirigé Élections Canada pendant 17 ans, par un système parlementaire qui accorde trop de pouvoirs au premier ministre. La discipline de parti, imposée par le Bureau du premier ministre, étoufferait les débats.
« On s'approche du moment où on pourra dire que la légitimité du Parlement est entachée. »— Jean-Pierre Kingsley, ancien directeur d'Élections Canada

Tous les mardis, du 8 septembre au 6 octobre, le Téléjournal se penche sur les enjeux fondamentaux auxquels fait face le Canada, alors que la campagne électorale bat son plein. Cet article est le premier d'une série de cinq. Le reportage de Sophie Langlois sera diffusé mardi soir, à 22 h, à ICIRadio-Canada Télé.
« Le rôle du député a été réduit et ça coûte cher à notre démocratie. Quand, de nos jours, voit-on un député se tenir debout et prononcer un discours qui va à l'encontre de la ligne dictée par le parti? »
La taille du Conseil privé, le ministère au service du premier ministre, a plus que doublé en 40 ans. Jean Chrétien est celui qui a le plus engraissé le Conseil privé, qui est passé de 576 à 886 fonctionnaires de 1995 à 2005. Stephen Harper est le seul à avoir réduit ses effectifs, de 886 à 778.
Pour voir l'évolution du Conseil privé sur votre appareil mobile, cliquez ici.
Quels sont les rôles respectifs du Bureau du premier ministre et du Conseil privé?

Le Bureau du premier ministre (ou Cabinet, CPM) : considéré comme l'une des institutions les plus puissantes du pays, le CPM comprend le premier ministre, ainsi que ses plus proches collaborateurs et conseillers. En plus d'assurer la liaison avec la presse, le CPM suggère des candidatures aux nombreuses nominations par décret, comme la direction des Sociétés d'État, les juges de la Cour suprême et le gouverneur général. Le CPM est dirigé par le Chef du cabinet, actuellement Ray Novak.

Le Bureau du Conseil privé (ou BCP) : il s'agit de l'organisme central de la fonction publique qui appuie le premier ministre ainsi que le Cabinet et ses structures décisionnelles. Contrairement au CPM, le BCP donne des conseils impartiaux et objectifs basés sur l'expertise de la fonction publique et en concertation avec les ministères du gouvernement fédéral ou des gouvernements provinciaux. Le BCP est dirigé par le greffier du Conseil privé.
La discipline de parti, de plus en plus rigide
Le sénateur conservateur à la retraite Hugh Segal, qui a aussi été directeur de cabinet de Brian Mulroney, a osé voter quelques fois contre des projets de loi du gouvernement Harper.
Mais il juge que la discipline de parti est effectivement devenue trop rigide au Canada. « Notre système y gagnerait s'il y avait plus de liberté en place », estime-t-il.
« Cela dépend de la personnalité des chefs. En ce moment, aucun ne tolère la dissidence. Ni les néo-démocrates, ni les libéraux, ni le Parti conservateur. »— Hugh Segal

Pour celui qui dirige maintenant le Collège Massey de l'Université de Toronto, il faut absolument modifier le mode de scrutin. « Il faut avoir un système où le vote de chacun compte. À mon avis, c'est la faiblesse la plus sérieuse de notre démocratie. »
Les projets de loi mammouth critiqués
Les projets de loi omnibus, qui permettent au gouvernement de modifier d'un coup des dizaines de lois sans étude sérieuse ni débat mine aussi la légitimité du Parlement, selon Jean-Pierre Kingsley.
« Dans ces fameux projets de loi budgétaires omnibus, qui peuvent avoir 450 pages, il y a toutes sortes de modifications importantes qui ne sont pas reliées au budget, déplore l'observateur. On touche aux lois sur l'immigration, sur les Autochtones, la loi électorale, ça échappe au rôle des parlementaires, qui votent sans connaissance de cause. »
« Si les députés ne savent pas sur quoi ils votent, ça veut dire que moi, l'électeur, je ne compte plus dans le système. »— Jean-Pierre Kingsley

Limiter le poids de l'argent dans les campagnes
Nos deux experts jugent aussi que le prochain gouvernement devra modifier la loi sur les élections à date fixe, afin de contrôler les dépenses qui sont faites sans limites, en période préélectorale. « Si on accepte une influence trop sérieuse de l'argent, dit M. Segal, on est en train de dire que la politique c'est seulement pour ceux qui sont riches. Si on fait ça, on crée des divisions entre les classes économiques et sociales, ça peut être très, très négatif pour l'avenir du Canada. »
Quelles sont les promesses des partis?
Radio-Canada a demandé à chaque parti ses engagements sur différentes questions : accès à l'information, réforme du Sénat, droit de parole des fonctionnaires, etc. Voici leurs réponses.
Pour voir les promesses des partis sur votre appareil mobile, cliquez ici.

Élections Canada 2015 Duceppe sonne l'alarme à propos des transferts en santé

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 Mise à jour le mardi 8 septembre 2015 à 17 h 22 HAE  La Presse Canadienne
Gilles Duceppe en point de presse à Montréal.
Gilles Duceppe en point de presse à Montréal.  Photo :  PC/Paul Chiasson

La santé devrait être un enjeu prioritaire de la présente campagne électorale, et le Bloc québécois promet d'en faire son « premier cheval de bataille ».
Le chef bloquiste Gilles Duceppe y est allé de ce message, mardi, prévenant que ses adversaires fédéraux représentaient une menace pour la pérennité du financement des soins de santé dans les provinces.
Les besoins auxquels sont confrontés les gouvernements provinciaux sont « plus pressants que jamais » en raison du vieillissement de la population, a fait valoir le chef bloquiste, en point de presse à Montréal, en ce 38e jour de campagne.
« Il s'agit certainement de l'enjeu le plus important de ces élections fédérales. Le plus urgent, c'est de rétablir les transferts en santé pour donner de l'oxygène au système », a-t-il plaidé.
Car le spectre du déséquilibre fiscal plane toujours sur les provinces, surtout depuis que le gouvernement conservateur de Stephen Harper a annoncé qu'il limiterait l'augmentation des transferts en santé à compter de 2017, a averti M. Duceppe.
« Nous allons exiger du gouvernement fédéral qu'il prenne en compte dans le calcul des transferts les effets du vieillissement de la population. Pour le Québec, ça signifie 7,3 milliards de dollars de plus en santé sur les 10 prochaines années », a-t-il souligné.
Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a demandé aux chefs des partis fédéraux de se pencher sur cet enjeu dans une lettre envoyée il y a plus de trois semaines, les exhortant à bonifier le Transfert canadien en matière de santé (TCS) et à l'ajuster aux réalités démographiques.
En date de mardi, seul le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a répondu à la missive, s'engageant simplement à travailler en partenariat avec les provinces afin de conclure une entente à long terme sur le financement des soins de santé.
Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a aussi promis récemment de s'asseoir avec ses homologues provinciaux et territoriaux pour convenir d'un accord, mais son hésitation à réitérer en contexte électoral son engagement d'annuler les compressions a suscité une certaine inquiétude.
Selon Gilles Duceppe, on ne peut faire davantage confiance au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) à ce chapitre - car en promettant d'équilibrer le budget à tout prix, il a choisi de se ranger dans le camp de l'austérité et de ses chantres, les banquiers de Bay Street, a-t-il déploré.
« Si rien ne change, dans 30 ans, Ottawa aura entièrement payé sa dette, tandis que le Québec et les provinces seront quasiment en faillite », a affirmé M. Duceppe au lendemain d'un conseil général au cours duquel la plateforme de son parti a été adoptée.
Dans son rapport sur la viabilité financière de 2015 publié en juillet dernier, le directeur parlementaire du budget (DPB) a souligné que les dépenses en santé, liées au vieillissement de la population, continuent de faire mal aux administrations des provinces.
Le document précise que « la croissance des dépenses en santé des administrations infranationales dépasse celle de l'économie » et qu'Ottawa pourrait remédier à la situation en augmentant le TCS.
Par exemple, « en combinant une hausse des versements au titre du TCS à une réduction de la croissance excédentaire des coûts en santé, on pourrait faire disparaître ou réduire sensiblement l'écart financier des administrations infranationales », est-il écrit.
Les conservateurs défendent leur bilan en matière de santé : « Les transferts aux provinces en matière de santé sont les plus hauts de notre histoire et ils vont continuer de croître de façon prévisible, soutenue et sans précédent avec le gouvernement Harper », a écrit la porte-parole du parti, Catherine Loubier.
« C'est plutôt dans la demeure de Gilles Duceppe et du Bloc qu'il semble y avoir péril », a-t-elle ajouté.
Des prestations pour la garde d'enfants non imposables

À Saint-Eustache, Gilles Duceppe a promis que le Bloc québécois réclamerait des prestations pour la garde d'enfants non imposables, pour remplacer la prestation universelle (PUGE) bonifiée par le gouvernement juste avant le déclenchement de la campagne électorale.

Cette prestation augmentée a été critiquée parce qu'elle devra être remboursée en bonne partie en impôt sur le revenu. Le Bloc québécois estime que les parents devront ainsi payer 325 $ en moyenne par enfant.

Le communiqué publié par le parti mentionne qu'il « pourrait envisager » la mesure proposée par les libéraux à ce sujet, soit d'augmenter l'allocation versée aux familles de la classe moyenne et de la rendre non imposable, en augmentant l'impôt des plus riches. Gilles Duceppe accuse le NPD de ne rien proposer en ce sens en raison de la promesse des néo-démocrates d'atteindre l'équilibre budgétaire.

L'ASSE se prépare à un automne chaud pour lutter contre l'austérité

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Mise à jour le mardi 8 septembre 2015 à 15 h 44 HAE   Radio-Canada avec La Presse Canadienne
Hind Fazazi, de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
Hind Fazazi, de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE)

Fidèle à sa réputation d'organisation combative, l'ASSE prévient qu'aucun moyen ne sera exclu pour combattre les politiques d'austérité du gouvernement Couillard. Et, comme prévu, elle se mêlera aux syndicats des secteurs public et parapublic qui doivent manifester cet automne dans le cadre de la négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives.
L'Association pour une solidarité syndicale étudiante a rencontré les médias, mardi, pour annoncer sa campagne de mobilisation de l'automne. Celle-ci commençait d'ailleurs par des journées d'action dans plusieurs campus ce jour-là pour la rentrée.
En faisant ce qu'elle qualifie d'« actions de visibilité », l'ASSE veut signifier sa solidarité avec les enseignants « qui luttent pour de meilleures conditions de travail, mais aussi pour la qualité de notre éducation », a expliqué Hind Fazazi, de l'ASSE en entrevue sur ICI RDI. 
D'autres actions sont prévues : ainsi l'ASSE prévoit tenir un rassemblement en faveur de l'éducation, les 26 et 27 septembre à Montréal. Ce rassemblement doit réunir des associations étudiantes de différents horizons, de même que des enseignants et des travailleurs syndiqués du secteur de l'éducation, espère l'ASSE.
Puis le 30 septembre, où 34 000 membres de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) feront la grève, les étudiants membres de l'ASSE entendent se montrer solidaires de cette action. 
« Les moyens que nous avons en tant que syndicat étudiant, c'est la grève. Les piquets de grève, c'est ce qui nous permet de faire entendre nos revendications. »— Hind Fazizi, de l'ASSE

« Nos moyens d'action sont à la hauteur de ce que le gouvernement fait comme attaque aux services publics », explique Hind Fazizi.
« Cet automne, nous voulons agir conjointement avec les syndicats du milieu de l'éducation. [...] Bien évidemment, il y aura des votes de grève dans les campus dans les prochaines semaines. Toutefois on va axer notre action sur la concertation avec les milieux syndiqués, qui sont nos alliés. »— Hind Fazizi, de l'ASSE

Le regroupement précise par ailleurs que des assemblées générales étudiantes auront lieu au cours des prochaines semaines, dans les différents établissements, pour décider des moyens de pression à adopter pour combattre l'austérité dénoncée.
L'ASSE propose des solutions de rechange à cette austérité, parmi lesquelles l'augmentation du taux d'imposition des entreprises, sauf pour les PME, de même que l'instauration de 11 paliers d'imposition pour le revenu des particuliers.
La Fondation 1625 met en garde l'ASSE
Le fait que L'ASSE n'exclut « aucun moyen pour combattre les politiques d'austérité du gouvernement » pousse la Fondation 1625 à mettre en garde cette association.
Rappelons que la Fondation 1625 est un organisme à but non lucratif créé en 2012 afin d'amasser des fonds dans le but de soutenir les étudiants qui ont été victimes de la grève. 
La Fondation 1625 estime qu'au printemps dernier, la vaste majorité de la population s'était opposée aux moyens pris par l'ASSE et ses membres, « notamment l'intimidation, le blocage des salles de classes, la provocation des affrontements avec les forces policières ainsi que le vandalisme de nos universités ».
« L'ASSE veut encore recourir aux mêmes moyens qui ont fait des milliers de victimes en 2012 et en 2015 en prenant les étudiants en otage pour mener leur lutte idéologique. [...] La Fondation 1625, seul rempart entre les associations étudiantes extrémistes et les étudiants désirant compléter leur diplôme en paix, utilisera encore toutes les ressources nécessaires afin de contrecarrer l'ASSE, et ce, dans tous les établissements d'enseignement supérieur du Québec. »— Miguaël Bergeron, associé à la Fondation 1625

La Fondation 1625 invite l'ASSE à faire part de ses revendications sans s'attaquer aux étudiants.