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samedi, avril 18, 2015

Il faut du toupet

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18 avril 2015 |Manon Cornellier | Canada
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Comme ça, Ottawa attend les provinces pour fixer ses cibles à long terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en vue de la Conférence de Paris, l’automne prochain. La ministre fédérale de l’Environnement, Leona Aglukkaq, a même eu l’audace, une fois passée la date butoir pour présenter lesdites cibles aux Nations unies, d’écrire aux provinces pour leur demander davantage d’informations.
 
La lettre de Mme Aglukkaq a été envoyée vendredi dernier, à la veille d’une rencontre des premiers ministres des provinces sur la question des changements climatiques, un sommet prévu de longue date. Alors, comme geste de dernière minute, il est difficile de faire mieux.
 
Et, contrairement à l’impression qu’elle a pu laisser, la plupart des provinces ne traînent pas les pieds, contrairement à elle. Ce sont leurs efforts qui ont permis au Canada d’afficher un léger fléchissement de ses émissions. Ce n’est pas moi qui le dis, mais la commissaire à l’environnement et au développement durable dans son dernier rapport au Parlement, l’automne dernier.
 
« Les plus récentes estimations indiquent que les mesures fédérales prises dans leur ensemble représenteront quelque 36 mégatonnes, soit environ le tiers des réductions prévues découlant des mesures prises par tous les ordres de gouvernement », pouvait-on lire. Bref, les provinces sont responsables des deux tiers de la baisse. Selon le dernier rapport de la Table ronde sur l’environnement et l’économie, dissoute par le gouvernement Harper en 2012, la part des provinces pourrait même être de 75 %.
 
Que fait Ottawa devant ce constat ? Il affiche son déni habituel. Pire, il prend publiquement le crédit des progrès obtenus.
 

Mardi, alors que les provinces se réunissaient à Québec, le ministre fédéral des Ressources naturelles, Greg Rickford, était à New York pour s’adresser à des gens d’affaires participant à un sommet sur l’énergie. M. Rickford a déclaré sans rire que les politiques de son gouvernement en la matière stimulaient la croissance « tout en rehaussant [son] bilan exemplaire en matière d’environnement ». Vous avez bien lu, « exemplaire » !
 
Il a évoqué l’importance des investissements faits dans les énergies renouvelables, sans dire, là encore, que ce sont les provinces qui ont fait les plus importants. Il n’a rien dit non plus de la promesse non tenue de son gouvernement, faite en 2007, de réglementer les émissions de GES du secteur pétrolier et gazier.
 
Il n’est pas le seul à prendre le crédit pour ce qui ne lui revient pas. Dans sa lettre, la ministre Aglukkaq vantait l’action de son gouvernement pour réduire la production d’électricité au moyen de centrales thermiques au charbon.
 
Son gouvernement a adopté des règlements pour ce secteur, mais ils ne s’appliquent qu’aux centrales qui entreront en production à partir du 1er juillet prochain. Les vieilles centrales qui ont été fermées l’ont été par des provinces, en particulier l’Ontario, sans aucune aide d’Ottawa.
 

Comme l’a dit le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, un gouvernement ne peut demander à un autre de faire tout le travail dans un domaine où la coopération est de mise. Mais la coopération fédérale-provinciale fait défaut, et depuis longtemps, dans ce dossier, et par la faute d’Ottawa.
 
La Table ronde sur l’environnement et l’économie le déplorait, la commissaire à l’environnement aussi. « Comme le gouvernement fédéral partage la compétence en matière d’environnement avec les provinces et les territoires, les deux ordres de gouvernement doivent coordonner leurs mesures de manière efficace et continue s’ils veulent atteindre la cible nationale », écrivait-elle l’automne dernier.
 
Mais M. Harper et son équipe n’en font qu’à leur tête dans le dossier environnemental et se fichent de faire du Canada un cancre sur la scène internationale. En décembre dernier, on apprenait que, lors d’une rencontre à Bangkok en 2013, le Canada a exprimé des réserves au sujet de 76 motions présentées en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces menacées de disparition. Il a indiqué, comme il en avait le droit, qu’il ne serait lié par aucune.
 
Au pays, il ferme des bases de la Garde côtière, dont celle de Kitsilano, un secteur riverain de Vancouver, mais affirme toujours qu’il offre une réponse de « calibre mondial » en cas de désastre pétrolier. La semaine dernière, un petit déversement au large de Vancouver a révélé le contraire. C’est très inquiétant, car un projet à l’étude entraînerait un accroissement majeur du trafic dans le port de Burnaby, la ville voisine.
 
Je pourrais continuer, mais vous comprenez le topo. Qu’importe ce qu’il dit dans ces dossiers, ce gouvernement n’a aucune crédibilité et le plus gros déficit qu’il laissera aux générations futures sera environnemental.

L’État québécois, en mieux

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Dans son livre à paraître, Martine Ouellet propose une deuxième révolution tranquille

18 avril 2015 | Marco Bélair-Cirino - Correspondant parlementaire à Québec | Québec
Martine Ouellet
Photo: Martine Ouellet
À l’heure où le « modèle québécois » subit les assauts de l’« austérité », la députée de Vachon, Martine Ouellet, appelle les Québécois à « se réapproprier » l’État québécois.
 
« On est mûr au Québec pour une deuxième révolution tranquille », lance l’ex-ministre des Ressources naturelles, dans un entretien avec Le Devoir. Cette seconde révolution tranquille devrait déboucher ni sur plus d’État ni sur moins d’État, mais sur « mieux d’État » : « un État plus agile, plus expert », selon Mme Ouellet.
 
La candidate à la direction du Parti québécois lancera dans quelques jours — lundi à Montréal et mardi à Québec — l’essai intitulé Mieux d’État (Somme toute), dans lequel elle propose différentes mesures afin de réhabiliter l’État québécois aux yeux de la population québécoise. La femme politique de 46 ans souhaite contribuer à dissiper le « cynisme ambiant » envers l’administration publique — et qui « fait l’affaire de ceux qui veulent le saccager »« J’invite les citoyens de tous les horizons à se réapproprier leur État parce qu’il leur appartient… et il est beau ! Plus on va l’investir, plus il va nous ressembler et travailler pour nous », affirme l’ingénieure mécanique, détentrice d’une maîtrise en administration des affaires (MBA).
 
À ses yeux, il est urgent de s’atteler à la tâche de dissiper le « discours » dominant selon lequel « l’État est trop gros, l’État est inefficace »« On a des médias qui sont alignés [sur le modèle du] néolibéralisme », déplore-t-elle, tout en montrant notamment du doigt Québecor — dont l’actionnaire de contrôle est le favori de la course à la chefferie du PQ, Pierre Karl Péladeau.
 
Martine Ouellet s’engage à ne pas rétrécir la taille de l’État et à ne pas alourdir le fardeau fiscal des Québécois — ou, du moins, de ceux dont le revenu ne se compte pas en centaines de milliers de dollars.
 
En revanche, elle ne se gênera pas pour réinstaurer la taxe sur le capital des établissements financiers si elle se voit confier les rênes du pouvoir. Selon la défenseure d’une « social-démocratie verte »« l’austérité a été créée de toutes pièces » par le gouvernement de Jean Charest. En abolissant progressivement la taxe sur le capital des établissements financiers, l’ancien chef du gouvernement a privé l’État de plus de 1,5 milliard de dollars de revenus, ce qui a précipité le Québec dans une spirale de déficits structurels, explique-t-elle.
 
L’État québécois n’en demeure pas moins mûr pour un changement de « culture organisationnelle », affirme l’ancienne gestionnaire chez Hydro-Québec. Martine Ouellet milite en faveur de l’attribution d’une « plus grande autonomie » aux employés de l’État.« On a des gens qui sont capables d’apporter une plus grande contribution. »
 
Elle voit d’un mauvais oeil la Commission permanente de révision des programmes, estimant que « ça appartient à chacun des ministères » de passer au peigne fin les programmes gouvernementaux.
 
Mme Ouellet voit dans l’État le garant du « développement économique intelligent » du Québec. Dans cet esprit, le gouvernement doit exprimer sur-le-champ ses réticences à l’égard de projets toxiques comme l’exploitation du gaz de schiste — ou, à tout le moins, s’abstenir de s’y associer, selon elle. « [Il faut] arrêter de traiter tous les projets de la même façon, parce que les mauvais projets viennent salir la réputation de l’ensemble des projets ».
 
Par exemple, « d’aucune espèce de façon » le projet d’oléoduc Énergie Est ne s’inscrit dans une politique de développement économique intelligent. « C’est insensé. Peu importe les redevances offertes, ça ne sera jamais suffisant pour payer [les dépenses encourues en cas d’]accident dans le fleuve Saint-Laurent. » Un gouvernement Ouellet « prendr [ait] le parti des citoyens » et « dir [ait] : « Non, ça ne se passera pas chez nous » », fait-elle valoir.
 
L’État doit également « partager » le maximum d’« information avec la population », afin de« susciter le débat » populaire sur différentes orientations qu’il entend prendre. Lors de 28 années de militantisme au PQ, Martine Ouellet s’est servie de « bilans annuels » produits par différents ministères, afin de jeter les bases notamment de la Politique nationale de l’eau (2002). « Ça n’existe plus », se désole-t-elle.
 
Les Québécois doivent être maîtres du « demi-État » du Québec, et ce, d’ici à ce qu’ils récupèrent l’autre demi. « On ne peut plus se limiter au rôle d’une province », soutient Martine Ouellet. Elle est la seule des cinq candidats à la chefferie du PQ à promettre la tenue d’un référendum sur l’indépendance du Québec au cours des quatre années qui suivront l’élection d’un gouvernement majoritaire du PQ.
 
Mme Ouellet croise les doigts afin que son essai Mieux d’État contribue à « revaloriser » le rôle de l’État, mais également celui du « Politique ». « On n’est pas tous pareils. »

Elle met les mains de l'enfant sur un rond de poële

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Elle met les mains de l'enfant sur un rond de poële
� NEWS 8
CA_Daniel-Girard
Une femme de Danbury, au Connecticut, fait face à une accusation d'assaut avec préméditation sur un enfant.
Lidia Quilligana, une gardienne, aurait forcé une bambine de trois ans à mettre ses mains sur un rond de poële chauffant.
L'accusation a été déposée après le visionnement d'une vidéo enregistrée par une caméra de surveillance dans la maison où se trouvaient la gardienne et l'enfant.
La mère de la bambine avait alerté la police après son retour du travail chez elle.
Elle avait tout de suite remarqué que l'enfant avait un œil au beurre noir et des brûlures.
La gardienne avait expliqué à la mère que la petite fille avait eu un accident alors qu'elle l'aidait à faire des crêpes.
Selon Lidia Quilligana, la bambine avait utilisé une petite chaise pour travailler sur le poële, mais elle avait perdu l'équilibre, heurtant le poële.
Une vidéo incriminante...
En regardant la vidéo, les policiers ont plutôt vu la gardienne sauter sur la bambine, la forcer à manger un aliment qui lui a brûlé la bouche, et lui mettre de force les mains sur un rond de poële.
La procureure Deborah Mabbett, qui a vu la vidéo, affirme qu'on peut y voir l'enfant crier et pleurer et tenter de s'enfuir.
La caméra de surveillance avait été achetée par les parents en décembre 2014.
Lidia Quilligana travaillait pour cette famille depuis un an.
Elle restera incarcérée jusqu'à sa comparution, le 22 avril.
Elle risque une peine de prison de 20 ans.
Sa caution a été fixée à un million de dollars.