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dimanche, avril 09, 2017

La Russie doit faire plus pour éliminer l’arsenal chimique syrien, selon Rex Tillerson

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9 avril 2017 11h26 |Agence France-Presse | États-Unis
Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson
Photo: Joe Raedle Agence France-Presse
Le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson
Washington — Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, s’est interrogé dimanche, deux jours avant une visite capitale à Moscou, sur les réelles intentions de la Russie en Syrie, où elle s’est montrée selon lui « incompétente » pour surveiller l’élimination de l’arsenal chimique du président syrien, Bachar Al-Assad.
 
« Cela va faire partie des discussions que nous aurons quand je serai à Moscou cette semaine : je vais demander au ministre des Affaires étrangères [Sergueï] Lavrov et au gouvernement russe de respecter leurs engagements envers la communauté internationale, quand ils ont donné leur accord pour garantir l’élimination des armes chimiques », a déclaré M. Tillerson dans une interview sur la chaîne ABC.
 
« Pourquoi la Russie n’a pas été capable de remplir cette mission, ce n’est pas clair pour moi. Je ne veux pas tirer comme conclusion qu’ils ont été complices, mais ils ont clairement été incompétents, et peut-être que les Syriens se sont joués d’eux », a-t-il ajouté.
 
Le régime de Damas a été montré du doigt par la communauté internationale pour une attaque chimique présumée mardi ayant fait au moins 87 morts, dont des dizaines d’enfants dans la localité rebelle de Khan Cheikhoun.
 
En réponse, les États-Unis ont lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une frappe punitive de missiles Tomahawk contre la base aérienne d’où sont partis les avions ayant largué les armes chimiques sur Khan Cheikhoun, selon Washington. C’était la première intervention directe de Washington contre le régime syrien.
 
« Clairement ce sont les alliés de Bachar Al-Assad », a repris M. Tillerson à propos des Russes. « Ils devraient avoir une grande influence sur lui et le pousser à ne plus utiliser d’armes chimiques ».
 
Damas a nié avoir perpétré une attaque chimique et le président russe, Vladimir Poutine, a considéré les représailles américaines comme une « agression contre un État souverain ».
 
« Je ne pense pas que les Russes veulent une dégradation des relations avec les États-Unis, mais il va falloir beaucoup de discussions et de dialogue pour mieux comprendre quelle relation la Russie veut avoir avec nous », a encore dit M. Tillerson.
 
« J’espère que nous pourrons avoir des discussions constructives avec le gouvernement russe et le ministre des Affaires étrangères Lavrov pour que la Russie soutienne un processus qui conduira à une Syrie stable », a-t-il poursuivi.

« Ça suffit »

« Il fallait faire quelque chose », a dit de son côté sur NBC Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU, évoquant « l’arrogance » du régime syrien. « Il fallait dire à Assad : “ça suffit”. Et il fallait montrer à la Russie qu’on n’allait plus la laisser couvrir ce régime ».

Le conseiller à la sécurité nationale, le général H.R. McMaster, a lui aussi pointé du doigt Moscou : « On doit demander à la Russie, comment se fait-il, si vous avez des conseillers sur cette base aérienne, que vous n’ayez pas su que l’armée de l’air syrienne préparait une attaque de destruction massive avec des armes chimiques ? », s’est-il interrogé sur la chaîne Fox.

« C’est une excellente occasion pour les dirigeants russes de réévaluer leurs positions. La Russie pourrait faire partie de la solution », a-t-il encore souligné. Mais « pour le moment, tout le monde voit la Russie comme une partie du problème ».

samedi, janvier 21, 2017

Trump n’est pas le fou qu’on pense

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21 janvier 2017 | Sam Haroun - Auteur de «Le Canada et la guerre» (Septentrion, 2009)
«Pour Trump, et à terme, la Russie ne peut être une menace. Mieux: la Russie a besoin des États-Unis pour améliorer son économie et se mettre au diapason des puissances scientifiques [...]», écrit Sam Haroun.
Photo: Chip Somodevilla / Getty Images / Agence France-Presse
«Pour Trump, et à terme, la Russie ne peut être une menace. Mieux: la Russie a besoin des États-Unis pour améliorer son économie et se mettre au diapason des puissances scientifiques [...]», écrit Sam Haroun.
Derrière les propos excessifs et parfois incendiaires du président Donald Trump se dessine, en filigrane, une politique cohérente, pragmatique mais hégémonique, axée sur une stratégie d’éclatement des grands ensembles économiques (libre-échange nord-américain et transpacifique, Union européenne) et de réaménagement des alliances sécuritaires (OTAN, possiblement NORAD). Le président veut avoir les coudées franches et monnayer la protection que les États-Unis octroient à leurs alliés non seulement en termes financiers, mais aussi sous forme de conditions économiques et politiques favorables aux intérêts américains. C’est le retour au rapport de force classique des grandes puissances du XIXe siècle, quand les puissances européennes se partageaient des zones d’influence en Europe et dans le monde. Sauf qu’aujourd’hui, et à la différence du XIXe siècle, où les puissances s’équilibraient plus ou moins, les États-Unis sont la superpuissance inégalée en forces militaires, économiques et technologiques.
 
Quand il parle du Brexit, M. Trump semble exulter. La divine surprise ! Et il en rajoute en prédisant que d’autres pays européens suivront. Pourquoi ? Parce que l’Union européenne est le seul ensemble économique capable de rivaliser avec les États-Unis. À cet égard, le Canada et le Mexique sont des États dont on peut exiger beaucoup et à moindre coût. Toute autre est la configuration européenne, forte d’un marché de près d’un demi-milliard d’habitants et d’une économie grosso modo performante. Négocier bilatéralement avec un pays de la zone euro est, pour les États-Unis, infiniment plus avantageux que de négocier avec le bloc euro : c’est un rapport de fort à faible, et les États-Unis sont les plus forts. Idem avec le Mexique ou le Canada ou la Chine, etc. Dans tout état de figure, le bilatéralisme est la voie choisie par Trump pour réaffirmer la suprématie américaine.
 
Le cas russe est intéressant : Poutine peut élargir sa sphère d’influence au Levant et en Europe de l’Est, il ne saurait en aucun cas rivaliser avec les États-Unis sur les plans économique et technologique. Pour Trump, et à terme, la Russie ne peut être une menace. Mieux : la Russie a besoin des États-Unis pour améliorer son économie et se mettre au diapason des puissances scientifiques (États-Unis, Japon, Europe, Corée du Sud). Nous avons dit que Trump est un pragmatique, il raisonne en termes de gains et de pertes : il était contre l’invasion de l’Irak en 2003 non pour des raisons géopolitiques ou idéologiques ou par amour des Arabes, mais parce que cette guerre n’apporterait aucun gain et infligerait beaucoup de pertes financières, militaires et politiques. Il n’avait pas tort, son sens des affaires ayant coïncidé avec sa vision pragmatique des choses. Donc Poutine est fréquentable, puisqu’il est faible par rapport aux États-Unis et que sa coopération pourrait être bénéfique en Europe et en Asie (face à la Chine notamment).
 
La montée des populismes s’accompagne de celle des protectionnismes, et celles-ci peuvent conduire à la crispation des relations internationales. Trump est plus à l’aise dans des situations où il n’a pas les mains liées par des traités contraignants (libre-échange, alliance militaire). Il veut pouvoir avoir plusieurs fers dans son feu. C’est la vieille recette des égoïsmes nationaux. L’Amérique n’a pas de puissance supérieure sur la terre. America First ou Make America Great Again ! Trump a élevé un slogan au rang de politique. Cette politique est conséquente avec une certaine idée de l’Amérique. Toutefois, elle suppose une exceptionnelle capacité de manoeuvrer dans les méandres des crises et des égoïsmes des puissances grandes et moyennes, des conflits religieux et ethniques, etc. Trump a-t-il cette capacité ? La logique des affaires qui comporte une certaine rationalité et beaucoup de flair est loin de se comparer avec celle des relations internationales infiniment plus complexes où se mêlent rapports de force, jeux dans les coulisses, émotions nationalistes et religieuses, intérêts cachés, sordides et moins sordides, ambitions personnelles et collectives…

vendredi, janvier 13, 2017

Les contradictions du clan Trump se révèlent

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13 janvier 2017 | Philippe Orfali - Avec Associated Press et l’Agence France-Presse
Donald Trump à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, entouré de son conseiller Michael Flynn et de son chef de cabinet, Reince Priebus, en décembre dernier
Photo: Andrew Harnik Associated Press

Donald Trump à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, entouré de son conseiller Michael Flynn et de son chef de cabinet, Reince Priebus, en décembre dernier
Tranchant avec les commentaires explosifs du président désigné sur Twitter et de ses courbettes pour Vladimir Poutine, la politique étrangère de la prochaine administration américaine se révèle peu à peu, au fur et à mesure que comparaissent les membres de l’équipe du futur président devant le Congrès.
 
La Russie, un allié des États-Unis de Donald Trump ? Rien de plus faux, ont laissé entendre jeudi l’ex-p.-d.g. d’ExxonMobil Rex Tillerson, qui cherche à devenir le secrétaire d’État, et l’ancien général des marines James Mattis, qui brigue la Défense. Les deux hommes ont contredit M. Trump lors de leurs audiences de confirmation devant le Sénat.
 
Russie
 
Sur le front russe, celui qui attire le plus l’attention, les deux hommes n’ont pas hésité à se montrer fermes. M. Mattis a par exemple accusé le Kremlin de « vouloir casser l’Alliance atlantique », l’OTAN. « J’ai des attentes très modestes dans les domaines de coopération avec la Russie », a-t-il ajouté, tandis que M. Tillerson avait estimé que les États membres de l’organisation avaient « raison de s’alarmer de la résurgence de la Russie », celle-ci représentant « un danger » pour l’Europe et les États-Unis. La Russie a « choisi d’être un rival stratégique des États-Unis », a-t-il ajouté.
 
Chine
 
Les deux ministres pressentis se sont montrés tout aussi durs avec la Chine, rivale des États-Unis en Asie-Pacifique, une région jugée prioritaire par l’administration de Barack Obama. Washington enverra un « signal clair » à Pékin pour lui interdire « l’accès » aux îles disputées de mer de Chine, où la seconde puissance mondiale multiplie les constructions d’infrastructures, a menacé M. Tillerson. Il a comparé la militarisation de ces îlots, ce que l’administration Obama dénonce depuis des lustres, à « la prise de la Crimée par la Russie ».
 
Iran et Israël
 
Source de fierté pour Barack Obama, l’accord international de juillet 2015 sur le contrôle du programme nucléaire iranien en échange d’une levée des sanctions avait été vivement critiqué par Donald Trump. Le général Mattis a affirmé que l’accord était « imparfait », mais que « quand l’Amérique donne sa parole, nous devons la respecter et travailler avec nos alliés ». Dans le cas d’Israël aussi, M. Mattis a semblé se distancer de son patron, qui avait annoncé qu’il déplacerait l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem et qu’il reconnaîtrait ainsi de facto la ville sainte comme capitale de l’État juif. Il a aussi admis qu’il n’y avait pas d’« autre » voie de sortie du conflit israélo-palestinien que la solution à deux États.
 
CIA
 
Autre comparution suivie avec attention à Washington, celle de Mike Pompeo, appelé à devenir directeur de la CIA, accusée par Trump d’être à l’origine d’une fuite d’informations compromettantes à son égard. M. Pompeo a clairement attribué les piratages à « de hauts responsables en Russie ».
 
En parallèle, l’inspecteur général du département de la Justice a annoncé jeudi le déclenchement d’une enquête sur les actions du département et du FBI lors de l’élection présidentielle 2016, concernant l’affaire des courriels d’Hillary Clinton. L’enquête tentera de déterminer si les lignes directrices du département et du FBI ont été respectées par le directeur du FBI, James Comey. Le dévoilement par le FBI de l’existence de « nouveaux » courriels, moins de deux semaines avant le jour du scrutin, avait nui à la candidate démocrate dans plusieurs États clés.
 
L’ex-maire de New York devient conseiller de Trump
 
Le président désigné a en outre désigné jeudi Rudy Giuliani, ex-maire de New York, pour le conseiller dans le dossier explosif de la cybersécurité, alors que le scandale du piratage informatique de la campagne électorale par Moscou ne cesse de l’empoisonner.
 
Le communiqué publié par son équipe de transition reste vague sur les responsabilités exactes de M. Giuliani, 72 ans, qui fut procureur fédéral puis « maire de l’Amérique » après les attentats du 11 septembre 2001. Le controversé républicain va « partager son expertise » sur « les problèmes de sécurité du secteur privé », dont la contribution est nécessaire pour contrer « la menace majeure » que représente le piratage informatique pour la sécurité nationale, selon le document. Le porte-parole de Trump, Sean Spicer, a précisé que Giuliani présiderait un comité sur la cybersécurité.
 
L’ex-maire de New York a indiqué qu’il entendait « créer une cyberdéfense très robuste et très dynamique pour le secteur privé comme pour le gouvernement » et qu’il allait réunir des leaders du secteur privé pour conseiller Trump dans ce dossier. « Nous avons laissé notre défense se relâcher », a-t-il estimé. Le nom de M. Giuliani avait un temps circulé comme possible secrétaire d’État, poste dont il a finalement été écarté au profit de M. Tillerson.

dimanche, décembre 18, 2016

Washington pointe Poutine dans le piratage électoral

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16 décembre 2016 |Agence France-Presse
Le président russe, Vladimir Poutine
Photo: Alexei Nikolsky / RIA-Novosti Kremlin Pool Photo via AP
Le président russe, Vladimir Poutine
Washington — La Maison-Blanche a mis en cause jeudi le président russe, Vladimir Poutine, dans les piratages informatiques ayant perturbé l’élection présidentielle, faisant monter encore la tension avec Moscou à quelques semaines de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
 
L’administration Obama, qui a promis il y a plusieurs semaines déjà de répondre à la Russie, est plus que jamais sous pression pour envoyer un signal fort après ces cyberattaques qui ont pu avoir une influence sur le scrutin ayant opposé, le 8 novembre, Hillary Clinton à Donald Trump.
 
« Je ne pense pas que des événements aux ramifications aussi importantes se produisent dans le gouvernement russe sans que Vladimir Poutine ne soit au courant, a affirmé Ben Rhodes, un proche conseiller de Barack Obama sur la chaîne MSNBC. En dernier ressort, Vladimir Poutine est responsable des actions du gouvernement russe. »
 
Trump isolé
 
M. Trump a de nouveau insinué jeudi que la Maison-Blanche avait des intentions partisanes en accusant la Russie de Vladimir Poutine d’être à l’origine des piratages informatiques contre sa rivale démocrate.
 
« Si la Russie, ou toute autre entité, faisait du piratage, pourquoi la Maison-Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir ? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu’après la défaite d’Hillary ? » a-t-il écrit sur Twitter.
 
« C’était un mois avant l’élection, cela n’avait rien d’un secret », a pourtant martelé il y a quelques jours Barack Obama dans une entrevue, en rappelant que ses services avaient publiquement montré du doigt Moscou le 7 octobre, soit un mois avant le scrutin du 8 novembre.
 
En Russie, « il n’y a qu’un décideur, c’est Poutine », a renchéri l’élu démocrate Adam Schiff, membre de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants.
 
Donald Trump apparaît de plus en plus isolé dans son insistance à épargner Vladimir Poutine, un homme dont il a souvent loué les qualités de leader et avec qui il croit possible de réchauffer les relations, alors que la Russie subit aujourd’hui des sanctions économiques imposées après l’annexion de la Crimée.
 
À l’encontre du parti
 
Il est extraordinaire que les conclusions des services de renseignements américains, de la CIA au FBI, soient ainsi rejetées par un futur commandant en chef. Il va ainsi à l’encontre de son propre parti, la fibre antirusse chez les conservateurs américains étant plus vivace que jamais.
 
Les républicains du Congrès vont d’ailleurs lancer plusieurs enquêtes parlementaires sur le rôle de la Russie dans la campagne américaine.

Sur le même sujet

samedi, décembre 17, 2016

Piratage informatique: le ton monte entre Obama et Poutine

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17 décembre 2016 |Agence France-Presse | États-Unis
Barack Obama a été interrogé par les journalistes vendredi lors d’une longue conférence de presse à la Maison-Blanche.
Barack Obama a été interrogé par les journalistes vendredi lors
 d’une longue conférence de presse à la Maison-Blanche
.Photo: Zach Gibson Agence France-Presse

Washington — Barack Obama a promis vendredi d’envoyer un « message clair » à la Russie après les cyberattaques qui ont perturbé l’élection américaine et appelé son successeur républicain, Donald Trump, à placer l’intérêt du pays avant les querelles partisanes.

Désignant le chef du Kremlin comme responsable des piratages de ces derniers mois — « pas grand-chose ne se passe en Russie sans l’aval de Vladimir Poutine » —, le président américain est resté cependant évasif sur la nature de sa riposte à venir après les conclusions « unanimes » du renseignement américain visant Moscou.

Avant de quitter Washington pour ses dernières vacances présidentielles à Hawaï, le locataire de la Maison-Blanche, calme et posé, a mis en garde M. Trump, favorable à un rapprochement avec le président russe, l’exhortant à accepter une enquête « bipartite, indépendante » sur ces piratages.

La Russie « est un pays plus petit, un pays plus faible », a lancé M. Obama dans une formule qui devrait à coup sûr faire bondir son homologue russe. « Mais ils peuvent nous affecter si nous oublions qui nous sommes. »

« M. Poutine peut nous affaiblir, comme il tente d’affaiblir l’Europe, si nous commençons à admettre l’idée qu’il est acceptable d’intimider la presse, ou d’enfermer les dissidents », a affirmé le président américain.

Menaces

M. Obama a aussi révélé avoir demandé directement en septembre, en marge d’un sommet du G20 en Chine, à M. Poutine de « cesser » les cyberattaques, au risque de « conséquences sérieuses s’il ne le faisait pas ».

Le recours à d’éventuelles sanctions contre des cadres du régime russe fait partie des options possibles pour l’exécutif américain. Il placerait Donald Trump dans une position difficile une fois au pouvoir : les supprimer d’un trait de plume nourrirait les accusations d’une trop grande proximité avec Moscou, une posture qui crée des remous au sein du parti républicain.

Citant un sondage selon lequel un tiers des républicains américains, traditionnellement hostiles à la Russie, approuvaient la politique de Vladimir Poutine, qui fut, a rappelé M. Obama, patron du renseignement russe, il a lancé : « Ronald Reagan doit se retourner dans sa tombe ! Comment a-t-on pu en arriver là ? »

Retour sur la campagne

Affirmant entretenir des relations « cordiales » avec son successeur, il a encouragé ce dernier à faire preuve, en politique étrangère, de cohérence dans la durée sur des dossiers aussi sensibles que les relations entre Taïwan et la Chine.

Revenant longuement sur la campagne électorale, il a refusé de se prononcer sur l’éventuel impact des piratages dont le parti démocrate a été victime sur la victoire finale de Donald Trump face à Hillary Clinton.

La candidate démocrate juge, elle, que Moscou et Vladimir Poutine sont partiellement responsables de sa défaite surprise face au magnat de l’immobilier. Les cyberattaques dont son parti a été la cible résultent de la « dent » qu’avait gardée contre elle le président russe, a-t-elle déclaré lors d’un dîner ayant rassemblé jeudi des donateurs de sa campagne.

Moscou a vivement réagi aux accusations américaines. « Il faut soit cesser d’en parler, soit apporter enfin des preuves. Sinon, tout ça est plus qu’indécent », a lancé vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

mardi, mars 31, 2015

ASSASSINAT DE BORIS NEMTSOV Les cinq suspects sont inculpés de «meurtre commandité»

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31 mars 2015 07h28 |Agence France-Presse | Actualités internationales
Boris Nemtsov, en 2011
Photo: Kirill Kudryavtsev
Agence France-Presse
Boris Nemtsov, en 2011
Moscou, Russie — Les cinq suspects arrêtés suite à l’assassinat en février de l’opposant russe Boris Nemtsov ont été inculpés par la justice russe pour «meurtre commandité», a annoncé mardi le tribunal municipal de Moscou.

Dans un communiqué, le tribunal a indiqué que les cinq hommes, originaires des républiques russes de Tchétchénie et d’Ingouchie, étaient inculpés au titre de l’article 105 du code criminel russe sur les «assassinats commis par un groupe de personnes agissant dans le but de s’enrichir ou sur commande», signifiant que les enquêteurs s’orientent vers la piste d’un meurtre commandité.

Ancien vice-premier ministre et opposant de Vladimir Poutine, Boris Nemtsov a été abattu dans la nuit du 27 au 28 février en plein centre de Moscou, au pied du Kremlin, alors qu’il rentrait chez lui avec sa compagne.

Cinq hommes ont été arrêtés par les autorités russes la semaine suivant l’assassinat. Le principal suspect, un ancien policier nommé Zaour Dadaïev, a d’abord plaidé coupable avant de se rétracter en affirmant que ses aveux lui avaient été extorqués sous la torture. Les quatre autres suspects ont pour leur part plaidé non-coupable.

Le président Vladimir Poutine avait immédiatement qualifié l’assassinat de Boris Nemtsov de«provocation», promettant que tout serait fait pour que les commanditaires et les exécutants soient retrouvés et punis. Quasiment aucune information n’a pourtant filtré depuis sur les progrès de l’enquête pour retrouver le commanditaire du meurtre. Plusieurs proches de Boris Nemtsov ont récusé la «piste islamiste» avancée par la police, qui privilégie l’hypothèse d’un assassinat en réponse au soutien de M. Nemtsov à Charlie Hebdo, les suspects étant originaires de républiques musulmanes de Russie.

Le quotidien russe Kommersant a affirmé lundi, citant une source proche, que le Comité d’enquête russe avait identifié l’homme ayant fourni aux exécutants l’arme et le véhicule utilisé pour perpétrer ce meurtre. Selon le journal, le suspect, dont l’identité n’a pas été rendue publique, avait également promis cinq millions de roubles à chaque participant.