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Publié le 14 février 2017 à 06h28 | Mis à jour à 07h25
Publié le 14 février 2017 à 06h28 | Mis à jour à 07h25
Michael Flynn a tenu quatre jours: le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump a démissionné lundi, moins de 96 heures après des révélations de presse sur ses contacts inappropriés avec la Russie alors que Barack Obama était encore en fonctions. PHOTO REUTERS |
Agence France-Presse
Washington
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Michael Flynn a tenu quatre jours: le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump a démissionné lundi, moins de 96 heures après des révélations de presse sur ses contacts inappropriés avec la Russie alors que Barack Obama était encore en fonctions.
Michael Flynn a tenu quatre jours: le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump a démissionné lundi, moins de 96 heures après des révélations de presse sur ses contacts inappropriés avec la Russie alors que Barack Obama était encore en fonctions.
«C'est une affaire intérieure aux États-Unis (...). Ce ne sont pas nos affaires», a réagi mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Des responsables politiques russes ont estimé que cette démission portait un coup dur aux relations russo-américaines.
Dans sa lettre de démission, Michael Flynn a reconnu avoir «par inadvertance trompé le vice-président élu (Mike Pence) et d'autres personnes avec des informations incomplètes sur (ses) discussions téléphoniques avec l'ambassadeur de Russie».
La Maison-Blanche a indiqué lundi soir que le président avait accepté cette démission, qui constitue moins d'un mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump un sérieux revers et une première aussi tôt dans une présidence américaine.
Concrètement, au moment même où l'administration Obama ordonnait fin décembre des sanctions contre la Russie pour son ingérence présumée dans les élections américaines, Michael Flynn assurait lui l'ambassadeur de Russie à Washington Sergueï Kislyak que le président élu Donald Trump serait beaucoup moins sévère.
Selon les quotidiens Washington Post et New York Times, à l'origine vendredi des révélations, de telles discussions étaient potentiellement illégales. Toujours selon la presse américaine lundi, le ministère de la Justice américain a averti la Maison-Blanche que cette erreur de Michael Flynn pourrait le rendre vulnérable à une tentative de chantage russe.
Le général à la retraite Joseph Kellogg, un ancien responsable à l'état-major interarmées, a été aussitôt désigné par la Maison-Blanche pour assurer l'intérim à ce poste stratégique de conseiller à la sécurité auprès du président.
Parmi les successeurs possibles cités dans les médias figure en tête le vice-amiral Robert Harward, ancien commandant adjoint du Commandement militaire central, outre M. Kellogg ou le général David Petraeus.
«Confiance totale du président»
Lors de ses discussions téléphoniques avec l'ambassadeur de Russie, en décembre, Michael Flynn était déjà à ce poste clé dans l'élaboration de la politique étrangère et de sécurité auprès du futur président américain. Mais l'équipe Trump était encore en pleine période de transition, trois semaines avant de prendre officiellement les rênes du pouvoir.
Facteur aggravant, Michael Flynn avait induit en erreur son propre camp, en particulier Mike Pence, le futur vice-président. Il avait déclaré début janvier que la conversation avec l'ambassadeur n'avait pas porté sur les sanctions, une affirmation reprise publiquement par Mike Pence.
Sollicité pour savoir si le président Trump était au courant que M. Flynn avait discuté des sanctions avec l'ambassadeur russe, son porte-parole, Sean Spicer, a été catégorique lundi: «Non, absolument pas».
Dès lundi les démocrates au Congrès avaient réclamé le renvoi de l'ancien général pour ces accusations «ahurissantes», leurs collègues républicains optant pour le mutisme.
Une certitude: les conseillers du président Trump ne se sont pas bousculés pour défendre Michael Flynn pendant le week-end. Ce n'est que lundi après-midi qu'une proche conseillère de Donald Trump a tenté de dissiper le malaise, assurant sur la chaîne de télévision MSNBC qu'il bénéficiait «de la confiance totale du président».
La nomination de Michael Flynn, personnalité controversée qui figurait parmi les inspirateurs des idées de Donald Trump sur les questions internationales, avait suscité des remous.
Dans le renseignement, beaucoup estimaient qu'il ne convenait pas à ce poste crucial, certains affirmant qu'il avait été retiré de la tête du renseignement militaire (DIA) après seulement deux ans pour mauvaise gestion.
L'ancien général avait toujours défendu l'idée d'une relation plus proche avec la Russie. Et ces conversations privées avec l'ambassadeur russe ont eu lieu alors que les États-Unis venaient de découvrir la possible ingérence de Moscou dans la campagne présidentielle américaine, afin de soutenir Donald Trump.
Excuses de Michael Flynn
Le ministre de la Justice et le Congrès ont lancé des enquêtes distinctes sur de possibles liens entre des conseillers de la campagne Trump et Moscou. Le renseignement américain a d'ores et déjà conclu que le président russe Vladimir Poutine était lui-même intervenu pour interférer dans l'élection.
Dans leurs éditions de vendredi, les deux journaux américains avaient cité des responsables de la sécurité nationale, sans les identifier. Ceux-ci affirmaient que M. Flynn avait laissé entendre à l'ambassadeur qu'il ne fallait pas trop s'inquiéter des nouvelles sanctions et que les relations s'amélioreraient après l'investiture le 20 janvier.
À l'époque, Barack Obama avait décidé de sanctionner 4 personnalités et 5 entités et il avait aussi expulsé 35 diplomates russes.
Lorsque l'existence de ces conversations téléphoniques avait fait surface au tout début de l'année, l'ancien général avait nié toute évocation des sanctions.
Mais M. Flynn était finalement revenu vendredi sur ses dénégations, via un porte-parole: «Bien qu'il ne se souvienne pas d'avoir parlé des sanctions, il ne peut être certain que le sujet n'a jamais été abordé».
La Maison-Blanche a fait savoir lundi que M. Flynn avait présenté ses excuses au vice-président Pence.