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Publié le 31 octobre 2016 à 08h13 | Mis à jour à 10h23
ZOÉ LEROY
Agence France-Presse
Calais
Publié le 31 octobre 2016 à 08h13 | Mis à jour à 10h23
Environ 5000 adultes ont été évacués ces derniers jours vers des centres disséminés sur l'ensemble de la France. PHOTO AFP |
ZOÉ LEROY
Agence France-Presse
Calais
Plusieurs pelleteuses finissaient de déblayer lundi les ruines de la «Jungle» de Calais, face aux côtes anglaises, dernière étape de la démolition du plus grand bidonville de France, mais la question de l'accueil des migrants a ressurgi à Paris.
Encore occupé il y a peu par 6000 à 8000 migrants désireux de rejoindre l'Angleterre, le plus grand bidonville de France sera entièrement rasé d'ici lundi soir au terme d'une opération de démantèlement lancée la semaine dernière, selon le programme prévu par les autorités.
Environ 5000 adultes ont été évacués ces derniers jours vers des centres disséminés sur l'ensemble du pays. Quelque 1500 mineurs, rassemblés dans un centre d'accueil dédié, attendent encore sur place l'examen de leur dossier par les autorités britanniques, avec l'espoir de franchir la Manche, grâce aux dispositions sur le regroupement familial et sur les personnes vulnérables.
Pour empêcher la reconstitution d'un bidonville et lutter contre l'immigration irrégulière, un dispositif «sera maintenu» et «les forces de police resteront» sur place, promettait récemment le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Le précédent démantèlement du camp de Sangatte, en 2002, n'avait pas stoppé le flux des exilés qui rêvent de refaire leur vie outre-Manche.
Le camp de Calais à peine rasé, les effets de la crise migratoire sans précédent que connaît l'Europe surgissent ailleurs: depuis quelques jours, un campement peuplé de Soudanais, d'Érythréens, d'Afghans ou de Lybiens ne cesse de grossir dans un quartier populaire du nord de Paris, avec 2000 personnes environ installées à même les trottoirs.
Une opération de «contrôle administratif» était en cours lundi matin dans ce camp de fortune. Tout le week-end, de nombreux responsables politiques, dont le chef de l'État François Hollande, ont promis de l'évacuer dans le courant de la semaine.
Lundi, une pelleteuse s'affairait à déblayer des matelas et des couvertures. «S'ils ne nous donnent pas d'abri, pourquoi détruisent-ils nos maisons ?», s'interrogeait un Afghan. «Il ne me reste plus rien, je n'ai plus que mes vêtements, mes chaussures et mes documents», déclarait un autre migrant.
«Situation humanitaire dramatique»
Bien décidé à redorer le blason humanitaire du pays et à faire oublier sa gestion tardive de la vague migratoire, le président Hollande a promis samedi que la France ne tolérerait plus sur son sol de camps improvisés comme celui de Calais qui «n'était pas digne de ce que peut être l'accueil de la France».
Très engagée sur la question de l'accueil des réfugiés, la Maire de Paris Anne Hidalgo a adressé une lettre au gouvernement français pour lui rappeler «l'absolue nécessité» de démanteler le camp de fortune du nord de Paris, dans une «situation humanitaire et sanitaire dramatique».
Anne Hidalgo critique dans sa lettre «cette méthode qui consiste à attendre le point de rupture pour héberger».
La mairie de Paris a prévu d'ouvrir prochainement un centre d'accueil humanitaire de 400 lits, pour prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d'hébergement plus pérennes en régions.
Mais «ce lieu n'a pas vocation à accueillir les migrants déjà présents à Stalingrad: ce n'est pas sa fonction, il n'en a, par ailleurs, pas la capacité», a prévenu la mairie.
Le gouvernement travaille de son côté pour créer près de 9000 places supplémentaires dans des centres d'accueil aux quatre coins de France. Le programme de répartition ne suscite pas toujours l'enthousiasme des localités concernées, avec des mouvements de protestation souvent portés par l'extrême droite, à moins de six mois de l'élection présidentielle.
Plus de 300 000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée pour se rendre en Europe en 2016, dont au moins 3800 sont morts ou ont disparu pendant la traversée, selon les derniers bilans du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés.
L'Italie, l'une des principales portes d'entrée du continent avec la Grèce, a été confrontée en octobre à un nombre record d'arrivées, à plus de 27 000 personnes.
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