Le Bureau fédéral de la concurrence va de l’avant malgré les retards
L’ancien v.-p. de Genivar Éric Tremblay avait déjà été blâmé pour s’être engagé à verser un avantage pour l’obtention d’un contrat (1992) et pour procédure malhonnête (2000).
Le Bureau fédéral de la concurrence s’active pour aller jusqu’au bout de son enquête criminelle sur le «cartel» du génie-conseil, qui a sévi à Québec de 2006 à 2010.
La plupart des présumés responsables de ce qui a été qualifié de «cartel de Québec» dans le rapport Charbonneau ont récemment été avisés, a-t-on appris, par le Bureau de la concurrence, à savoir qu’ils faisaient toujours l’objet d’une enquête pour complot et truquage d’appels d’offres.
Le dossier s’éternisait après des perquisitions en 2013, mais tout indique donc que le Bureau veut en finir avec cet avis aux ingénieurs visés.
Hier, un d’entre eux, l’ancien vice-président de Genivar, Éric Tremblay, était devant le comité de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
Par sa participation à «un système de partage de contrats lui permettant de contourner le processus d’appel d’offres de la Ville de Québec» entre 2006 et 2010, M Tremblay a été condamné pour conflits d’intérêts, procédures malhonnêtes et manque d’intégrité. Il n’a présenté aucune preuve pour se défendre et a admis sa culpabilité.
Radiation de 20 mois
Celui qui a quitté Genivar à l’été 2013 a accepté une radiation de 20 mois. La sentence sera confirmée d’ici quelques semaines.
L’audience a permis d’apprendre qu’il demeurait, en parallèle, «sous enquête criminelle». Son avocat a souligné que le Bureau de la concurrence avait avisé M. Tremblay à cet effet le 9 mars.
Comme deux autres ingénieurs blâmés par l’Ordre en janvier, Éric Tremblay a admis l’existence du système à huit firmes. Celle qui devait gagner offrait le prix des barèmes de la profession et les sept autres soumissionnaient à un prix supérieur, rendant ainsi caducs les processus d’appels d’offres.
Des courriels à détruire
En preuve, un tableau a été exposé sur lequel les firmes pouvaient indiquer entre elles leur prix pour un projet d’usine de traitement des eaux. Il était écrit dans un autre courriel: «Bien vouloir détruire après consultation.» L’enquête du syndic de l’Ordre confirme que les contrats concernaient surtout «des contrats d’infrastructures municipales».
L’avocat de M. Tremblay, Me Réjean Lavoie, a souligné que les profits engendrés par le système n’étaient pas «exagérés». Il a mentionné que le prix final était «honnête», ce qui a fait sourciller l’avocate du syndic, Me Nathalie Vaillant. Se rappelant que son client était condamné pour procédure malhonnête, Me Lavoie s’est ravisé en reconnaissant que les prix étaient peut-être «supérieurs à ce qu’ils auraient été dans un libre marché».
« CARTEL DE QUÉBEC »
Huit firmes
1. Tecsult/Aecom
2. SNC-Lavalin
3. Cima+
4. BPR
5. Genivar
6. Teknika-HBA
7. Dessau
8. Roche
De 2006 à 2010
Auraient touché 168 contrats totalisant 85 M$ à Québec et Lévis
70 % des «mandats octroyés par la Ville» de Québec en génie-conseil auraient été obtenus par voie de collusion durant la période, selon le témoignage de l’ingénieur Patrice Mathieu devant la commission Charbonneau.
Les ententes se discutaient lors des réunions de l’Association des ingénieurs-conseils du Québec, section Québec.
Les Panama Papers et l'évasion fiscale: le légal qui est, dans les faits, illégal
Mettons immédiatement les points sur les «i» et les barres sur les «t». Les paradis fiscaux, comptant souvent moins de 100 000 habitants, c'est peut-être immoral, mais c'est parfaitement légal. Légal uniquement grâce aux politiciens occidentaux inféodés qui ont légalisé l'illégal. Ils ont rendu légal à grande échelle le vol et le crime de l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux. Il faudrait plutôt arrêter de parler d'évasion et d'évitement fiscaux, mais bel et bien de fraude fiscale lorsqu'il est question des paradis fiscaux. Les pays occidentaux pourraient les éliminer en moins d'une journée en promulguant un petit embargo économique, bancaire et monétaire comme ils l'ont pourtant fait contre l'Irak, l'Iran, Cuba, la Russie, etc. Les pays occidentaux et leurs gouvernements sont complices de ce crime permanent qu'ils font semblant de vouloir éradiquer.
La Royal Bank (RBC) joue au pur
Rire et mépriser la population quant à l’évasion fiscale est l'une des spécialités des banquiers canadiens et des élus libéraux du Québec. Les banquiers, ça doit être du bon monde, puisque les libéraux de Philippe Couillard en comptent trois parmi leurs ministres très importants, soit Carlos Leitao, Martin Coiteux et Jacques Daoust. Les conservateurs de Stephen Harper avaient aussi dans leur rang des banquiers. Et quand un banquier est nommé ministre, le patronat applaudit et les médias parlent d'expérience, de rigueur et de pragmatisme.
Ah ben, à la suite des révélations des Panama papers, voilà-tu pas que le président de la Banque Royale, David McKay jure, la main sur le cœur que «Tout est légal, parole de banquier » (Le Devoir, 7 avril 2016). Pour ce que vaut la parole d'un banquier et encore plus de son PDG, s'entend. Et la RBC qui en rajoute, tellement que c'est carrément louche et suspect: «La Banque Royale s'en tient à la lettre de la loi» (Le Devoir, 5 avril 2016). Front de bœuf vous dites, et bien les boss de l'institution financière, la plus grande banque au Canada, en rajoutent une grosse couche en prétendant que: «L'institution canadienne affirme travailler pour contrer l'évasion fiscale» Rien à leur épreuve que je vous dis. Et lors de la récente commission bidon des finances publiques du Québec, où des élus se sont penchés sur les paradis fiscaux, les banquiers leur ont ri en pleine face en affirmant que «Les banques affirment freiner l'évasion et l'évitement fiscaux. Des avoirs canadiens de 300 G$ dorment [paisiblement] à l'étranger à l'abri de l'impôt» (Le Journal de Montréal, 18 novembre 2015). Et le Journal de Montréal a intitulé ainsi son texte publié le 22 novembre 2015: «Les banquiers ont-ils pris les élus pour des valises?», Mais pas pour des valises, ni pour des containers, mais pour des entrepôts. Où étaient les «tough» du PLQ lors de cette commission, par exemple les Martin Coiteux, François Blais et Gaétan Barrette?
Des parallèles avec les énormités des banquiers
Quand des banquiers disent contrer et lutter avec acharnement contre l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux, c'est comme lorsqu’une multinationale du tabac a prétendu ceci: «Imperial Tabacco dit vouloir prévenir le tabagisme chez les jeunes» (Le Devoir, 8 mai 2007). Ça dépasse tout entendement de voir Jean Charest, l'ex-premier ministre libéral du Québec, prononcer une conférence sur l'éthique. Comment une université sérieuse et de «haut savoir a invité Jean Charest a ergoté sur l'éthique? Je n'en reviens pas.
Jean Charest qui parle d'éthique est aussi pathétique qu'Élyse Bissonette, médecin et chercheuse à l'Université Laval, eut clamé «scientifiquement» les mérites du tabac après avoir accepté une subvention de 250 000$ d'une compagnie de tabac: «Un médecin vante des cigarettes» (Le Journal de Montréal, 10 novembre 2006). Riez tant que vous voulez de mes vieux articles de journaux, mais ça me permet d'en trouver des vertes et des pas mûres.
La Banque Royale nie, même devant les faits
Au Québec, vous vous rappelez de trois cas d'escroqueries notoires de firmes et d'individus qui carburaient aux fonds publics et qui ont ruiné des milliers d'individus? Il y a eu Norshield de John Xanthoudakis, Cinar des Charest et Weinberg et Dominion Investments deMartin Trembaly, qui ont détourné frauduleusement des milliards de dollars dans les paradis fiscaux. Et qui était le banquier commun à ces trois canailles selon vous? Et ben oui la très chère Banque Royale du Canada qui prétend quand même tout faire pour éradiquer l'évasion fiscale: «Norshield, Cinar et Martin Trembaly avaient la même banque: La Royale» (La Presse, 26 janvier 2007).
Tout de même incroyable, elles veulent s'attaquer vigoureusement à l'évasion fiscale tout en ayant plein de succursales et de filiales dans tous les paradis fiscaux afin d’accommoder et d'accompagner leurs bonnes vieilles clientèles vertueuses. Cherchez l'erreur!
Cas flagrants de la Royal Bank
Moi, je vous l'ai déjà dit maintes fois, j'aime mes dossiers de vieux articles de journaux. C'est le grand amour entre nous. Ça me permet de trouver des perles qui viennent ridiculiser les mensonges des dirigeants de la Banque Royale qui joue, comme les autres, à la vierge offensée quand elle se sent visée par la fraude qu'elle pratique dans les paradis fiscaux.
Tiens, tiens, que dites-vous mes amis de celle-ci qui s'est passée aux Bahamas?: «La Royale visée en France pour blanchiment et évasion fiscale» (Le Journal de Montréal, 30 mars 2015). Il y a aussi ce cas de complicité entre la Royale et un milliardaire: «1,5 milliard$ caché à la Royale aux Bahamas» (Le Journal de Montréal, 5 janvier 2015). Et pourquoi pas une autre juste pour vous: «La Royale cache encore des documents. La banque canadienne est accusée de transactions illégales dans des filiales aux îles Caïmans et aux Bahamas» (Le Journal de Montréal, 29 avril 2014).
Ah ben, ça parle au diable. Après le gouvernement français, voilà que le gouvernement américain «s'acharne», mais jamais nos gouvernements canadiens et québécois, sur RBC: « Paradis fiscaux. Amende de 35 M$ pour la Banque Royale » (Le Journal de Montréal, 20 janvier 2015). Au Québec, nos courageux ministres libéraux ne s'attaquent jamais aux gros, juste aux petits. C'est une question de principe au PLQ.
Concernant la RBC au royaume des paradis fiscaux, il y a plusieurs autres exemples, mais terminons par ces deux cas: «Évasion fiscale: l'Agence du revenu du Canada soupçonne des conseillers de RBC Dominion» et «L'ex-président de Montréal International (Marc Fortier) poursuit une filiale de la Banque Royale » (Le Devoir, 15 décembre 2009 et La Presse, 1er avril 2004). Rien ne les arrête. Monsieur Marc Fortier demande à RBC de lui placer un million de dollars dans un paradis fiscal (Île Jersey) afin d’alléger ses impôts. Le placement tourne au vinaigre et monsieur Fortier poursuit RBC pour « négligence grossière ». C'est le boutte du boutte. Un filouteur qui poursuit un arnaqueur.
La petitesse de Banque Royale et l'épanouissement de nos enfants
La RBC qui nous arnaque sur les frais bancaires et les intérêts sur les cartes de crédit; qui transfère des emplois en Inde et ailleurs afin «d'optimiser» ses ressources financières, même en réalisant des milliards en profits records chaque année; qui vogue allègrement dans les paradis fiscaux et qui a, malgré tout, le culot de nous jouer la carte du philanthrope et du mécène, comme l'affichent ces publicités: «Quand on croit en nos enfants, ils peuvent s'épanouir. À RBC, nous croyons que tous les enfants méritent de s'épanouir. C'est pourquoi nous appuyons diverses initiatives qui portent sur la santé mentale des enfants, les programmes d'activités parascolaires et le sport amateur. Nous croyons également que la meilleure façon de préparer les enfants et les jeunes pour l'avenir consiste à leur offrir un départ axé sur la santé et le bonheur global» (La Presse, 22 octobre 2013). Je m'excuse, mais tant d'hypocrisie, c'est vraiment trop pour moi. La meilleure façon de préparer «tous» les enfants pour l'avenir axé sur la santé et le «bonheur global» serait de payer vos impôts sur vos profits records; d'arrêter de détourner des milliards de dollars dans les paradis fiscaux pour votre compte et au profit de vos «fidèles» clients; de garder vos emplois au pays au lieu de les transférer en Inde et d'arrêter de fourrer le monde avec vos intérêts sur vos cartes de crédit, sur vos frais bancaires et autres de toutes sortes. Les terroristes ne sont pas souvent ceux que l'on pense
Autres magouilles du malfrat royal
La Banque Royale ne fait pas seulement dans les paradis fiscaux. Oh que non. Découlant de son code de conduite «éthique» et de sa responsabilité «sociale» qui visent à assurer le bonheur global de nos enfants, même à l'encontre du bonheur intégral de leurs actionnaires et de leurs dirigeants, la RBC papillonne dans plus d'autres affaires très croches comme: «Manipulation des cours. Amendes de plus de 200 M$» (Le Devoir, 17 décembre 2004). Dont 17 M$ pour la Royale, 21 M$ pour la TD et 19 millions$ pour une filiale de Power Corp., soit le Groupe Investors.
Ah ben, que vois-je drette-là devant moi: «Recours collectif historique. Des banques devront payer 200 millions$ (un autre petit 200 M$). Plusieurs institutions financières ont imposé des frais illégaux pour des achats en devises étrangères» (Le Devoir, 12 juin 2009). Parmi les institutions ciblées, imaginez-vous donc qu'il y avait notre sainte coopérative bancaire Desjardins en plus, évidemment, de RBC qui n'en manque jamais une.
Et puis bang, aux États-Unis, la Banque Royale est «accusée d'avoir orchestré des transactions fictives sur le marché des contrats à terme à des fins d'évitement fiscale» (Le Devoir, 3 avril 2012). Le gouvernement américain dans les affaires illégales, que nos banquiers nomment des petites affaires juste immorales, est moins indulgent et moins aveugle que nos gouvernements du Canada et du Québec. Avez-vous déjà vu passer une poursuite quelconque de nos gouvernements à l'endroit de nos banques? Des poursuites criminelles contre les chômeurs et les assistés sociaux qui trichent, mais jamais contre les banquiers à cravate qui en fait dirigent le pays et la province.
Ah ben sainte Bine, encore le gouvernement américain qui s'acharne sur nos banques canadiennes, cette fois-ci en lançant une action judiciaire pour manipulation du taux interbancaire: «Libor. La Royale est au nombre des banques poursuivies par les États-Unis» (Le Devoir, 15 mars 2014). Et en rafale, il y a: «Affaire Norshield. Recours de plus de 150 M$ contre la Royale» (La Presse, 5 novembre 2013). Puis: 17 M$ pour panser la plaie. La Banque Royale règle à l'amiable avec les victimes d'Earl Jones » (Le Devoir, 7 mars 2012). Et pour finir, concernant des pratiques commerciales et tarifaires abusives sur le marché des cartes de crédit: «Recours collectif. La RBC versera des millions» (Le Journal de Montréal, 15 avril 2014).
La solution, c'est quoi
Je fais même cette lucide et réaliste recommandation pour régler une fois pour toute ce problème «structurel»: «Nous avons la solution: les banquiers en prison. Des centaines de milliers de personnes descendent dans la rue partout à travers l'Europe» (Le Devoir, 15 novembre 2012). Et vous, qu'en pensez-vous?
Avez-vous entendu la Terre trembler, hier soir, vers 19 h ?
Une forte secousse sismique (de 7,8 sur l’échelle Richter-Lapointe des vedettes de catégorie A) a traversé le Québec de bord en bord.
Hier soir, Julie Snyder a franchi les portes de Radio-Canada pour assister à l’enregistrement de Tout le monde en parle.
LE GRAND DÉGEL
À en croire certains commentateurs, on a vécu un moment his-to-ri-que. J’ai même lu que c’était comparable à la visite du président Obama à Cuba, 50 ans après la crise des missiles. (Celui qui a écrit ça ne fumait pas que des cigares...)
Après 12 ans de guerre froide entre les deux empires, l’ex-femme-de-l’ex-grand-patron-de-Québecor franchit le Rubicon et va rendre visite à l’ex-ennemi juré.
Julie va-t-elle faire défection à l’Ouest, comme le faisaient les athlètes est-allemands ou russes dans les pires années de la guerre froide? Va-t-elle faire comme Rudolf Noureev et demander l’asile politique à Guy A.?
Va-t-on sortir les pics et les pelles pour faire tomber le mur entre Rad-Can et TVA, comme on l’a fait un soir de 1989 pour la chute du Mur de Berlin?
J’ai une idée de mise en scène. On pourrait faire revenir le pianiste qui a interprété Imagine dimanche au Gala Artis, et la gagnante de La Voix pourrait chanter une nouvelle version de la chanson de John Lennon: «Imagine qu’il n’y a plus de guerres de cotes d’écoute/Entre Julie et Guy A. /C’est possible si tu y crois/Tu peux dire que je suis un rêveur/Mais le monde peut vivre dans l’harmonie».
PRENDRE SON GAZ ÉGAL
Non, sérieusement, ce tournant de la Grande histoire du petit écran a donné lieu à tellement d’enflures verbales qu’on croirait que la venue de Julie Snyder est la plus grosse nouvelle à frapper le monde du spectacle depuis la mort d’Elvis... en 1977.
C’est rien de moins qu’«un miracle», a écrit un chroniqueur de La Presse. Comme si la Vierge en personne allait faire son apparition lors de TLMEP, dont on dit souvent qu’elle est la messe du dimanche.
On se calme. C’est juste de la TV, les amis.
L’ENFER, C’EST EUX AUTRES
En 2015, Julie et Guy A. avaient eu une bataille assez épique sur Twitter, quand la réputation de PKP avait été écorchée par Mitch Garber à TLMEP. Puis le lendemain, pour montrer qu’elle n’était pas rancunière, elle avait écrit sur Twitter: «Guy et moi sommes “comme” un vieux couple, j'ai même déjà chanté sur un disque de RBO :)».
Au Poing J, Julie avait invité Guy A. Lepage à une entrevue dans un lit. Elle l’avait taquiné sur la taille de son «ti-boutte». Et Guy A. a déjà imité Julie et son «Tchik-a-tchik» des publicités de MasterCard à l’époque de RBO.
Guy A. va sûrement lui demander pourquoi ce n’est pas elle qui interviewe Céline pour sa première entrevue depuis la mort de René. Ils vont sûrement parler de sa séparation-réconciliation-séparation, de son poids, de ses crédits d’impôt, etc.
Non, dimanche soir, on n’assistera pas à un «miracle».
Mais avouez que ça va être assez spécial de voir la «démone» aller à la «messe».
Julie Snyder s'est mise à fumer durant la course à la chefferie du Parti québécois qui a mené au couronnement de Pierre Karl Péladeau.
Voilà l'une des révélations faites par l'animatrice sur le plateau de Tout le monde en parle jeudi soir. L'émission sera diffusée dimanche.
Dans le court extrait dévoilé vendredi après-midi par ICI Radio-Canada Télé, Mme Snyder raconte un peu l'envers du décor de la soirée où Pierre Karl Péladeau est devenu chef du PQ.
Des piétons dans les rues de Tokyo. pendant l'heure de pointe PHOTO : AP/KOJI SASAHARA
Coincé entre une population qui diminue et une économie qui vivote, le Japon cherche à ramener les femmes dans les entreprises pour relancer son économie. Une initiative qui rencontre toutefois des problèmes. État des lieux.
Un texte de David Savoie
Le terme « Womenomics » — ou l'économie des femmes — est en vogue ces jours-ci au Japon. C'est l'une des parties du programme de relance économique du pays lancé par le premier ministre, Shinzo Abe.
L'idée est simple : ramener plus de 8 millions de femmes sur le marché du travail, ce qui pourrait se traduire par une augmentation de 9 % à 15 % du PIB.
Et le potentiel est là : près des trois quarts des femmes qui donnent naissance à un enfant ne retournent pas travailler. Des perspectives alléchantes pour l'économie nipponne, en panne depuis un moment.
Shinzo Abe est en fait l'un des premiers dirigeants dans le monde à insister sur la présence des femmes dans un plan de renouveau économique.
Les autorités japonaises mettent tout en place pour y parvenir : forcer des entreprises à publier le nombre de cadres qui sont des femmes, prolonger les congés de maternité et de paternité, lancer une campagne de publicité pour inciter les hommes à faire plus de corvées ménagères.
L'objectif est ambitieux. Par exemple, le Japon veut faire augmenter le nombre de femmes au sein des conseils d'administration. À l'heure actuelle, il est d'environ 3 %. En comparaison, aux États-Unis et au Canada, c'est environ 20 %.
David Savoie est allé au Japon grâce à une bourse du Foreign Press Center of Japan.
Le rôle des entreprises
Pour plusieurs, le gouvernement a une capacité limitée à faire changer les choses, et il doit y avoir un changement de culture au sein des entreprises japonaises.
L'économiste Kathy Matsui travaille chez Goldman Sachs. Elle a beaucoup réfléchi à la place des femmes au Japon. C'est elle qui a lancé le terme des « Womenomics » et elle s'intéresse au sujet depuis 15 ans.
« Il y a un raisonnement économique derrière tout ça, et c'est pour ça que maintenant, même les dirigeants d'entreprises japonaises, certains peut-être à contrecoeur, en viennent à se dire qu'il faut s'intéresser à ce sujet. Parce que si on ne le fait pas [...], comment allons-nous survivre? », explique-t-elle dans ses bureaux de Tokyo. Elle étale des documents et des sondages, et plusieurs sont révélateurs.
À l'heure actuelle, il y a plus d'emplois disponibles au Japon que de travailleurs pour les occuper. Autre fait intéressant : il y a eu une augmentation significative du nombre de femmes sur le marché du travail japonais au cours des dernières années. Mais les femmes ont surtout des emplois à temps partiel, beaucoup moins bien payés que des emplois à temps plein.
Et surtout, bon nombre de mères, après avoir donné naissance à leur premier enfant, ne reviennent pas travailler. Souvent, elles ne parviennent pas à obtenir des postes aussi intéressants qu'avant d'avoir eu leur enfant. Elles font également face à de la discrimination contre les carrières interrompues et le système de garderie est très peu développé au Japon. Autant d'exemples qui démontrent que le système japonais est très mal adapté aux mères qui veulent travailler.
Pour Kathy Matsui, la culture d'entreprise et le manque de souplesse des ressources humaines constituent certains des obstacles. « Certaines ont jusqu'à 15 ans d'expérience, elles ont toutes ces qualifications et ces accomplissements, et vous regardez simplement leur âge, et vous dites, non, elles sont trop vieilles. Ce qui est arrivé à plusieurs de mes amies, même si elles ont des diplômes en comptabilité ou en droit. Mais parce qu'elles ont ce trou dans leur CV, elles ne sont pas mises à égalité avec les autres candidats », dit-elle.
Le Japon a réussi de façon extraordinaire avec son modèle actuel. C'est devenu la troisième économie mondiale, remarquablement sans la moitié de sa population. Imaginez ce que ce serait avec toute sa population aujourd'hui!
D'autres problèmes
La discrimination existe aussi pour les futures mamans. Mayu Murakami a fait face à du harcèlement lors de sa maternité – un phénomène connu ici sous le terme de « mata hara ». C'est une ancienne élue municipale dans la ville d'Osaka. Elle est tombée enceinte durant son mandat, et c'est là que les insultes ont commencé à pleuvoir.
« Dans la rue, les gens se réjouissaient pour moi, ils me disaient "toutes mes félicitations". Mais sur Twitter, par texto ou sur Internet, les gens me traitaient de voleuse de salaire », explique la jeune femme.
Elle a terminé son mandat, et elle vit maintenant dans la capitale. Elle se dit pour les politiques promues par le premier ministre Abe. Mais il y a un bémol : plusieurs responsabilités retombent sur les épaules des femmes, selon elle, comme prendre soin des parents vieillissants, faire les tâches ménagères, s'occuper des enfants, en plus du travail, et c'est une charge lourde. Il faudra un changement social, explique l'ex-politicienne.
Repenser la société nippone
Ce que plusieurs dénotent, c'est qu'en fait, une grosse partie du problème, ce sont les hommes. Machiko Osawa est directrice de l'Institut de recherche pour les femmes et les carrières, à l'université des femmes du Japon. À son avis, le Japon vit une période de changements.
Elle a mené des recherches exhaustives sur le sujet de la réintégration des femmes sur le marché du travail. Son constat? Les hommes, ceux-là mêmes qui décident des lois et des règlements, ne connaissent pas la réalité des femmes. « Les épouses de plusieurs d'entre eux sont encore à la maison. Donc, ils pensent encore que les femmes veulent faire ça. Ils ne connaissent pas la réalité. J'essaie de leur expliquer, mais ceux qui les soutiennent ont eux aussi des salaires élevés, et n'ont pas intérêt à améliorer la façon dont les femmes sont traitées », dit-elle.
La réputation des Japonais d'être des bourreaux de travail n'est pas surfaite. C'est dans les moeurs : ils passent généralement de longues heures chaque jour au bureau, et rentrent à la maison très tard le soir. Rien pour aider la conciliation travail-famille.
Parce qu'ils travaillent tant, les hommes participent très peu aux tâches ménagères. En moyenne, les Japonais passent 7 minutes chaque jour à s'occuper des enfants et 21 minutes à faire des corvées, c'est presque trois fois moins que les Canadiens.
Autre important problème: les entreprises peinent à s'adapter à la nouvelle réalité sociale des femmes qui veulent travailler.
Mais Machiko Osawa ne perd pas espoir. « La société japonaise a forcé les femmes à choisir de façon implicite entre la carrière et la maternité. L'emploi passe en deuxième, le statut de mère passe en premier. Mais la révolution des genres fait en sorte que les Japonaises peuvent avoir les deux. », dit-elle.
Du changement
Malgré les obstacles, il y a un changement qui s'opère. Des femmes sont maintenant des maîtres-brasseurs de saké, ou encore, une femme a été nommée à la tête du Département de la Police métropolitaine de Tokyo.
Certaines entreprises se sont aussi adaptées. C'est le cas de la compagnie Estrolabo, en périphérie d'Osaka, à quelques centaines de kilomètres au sud-ouest de la capitale. La PME se spécialise dans l'usinage de pièces de métal.
Ici, fait rare, la majeure partie des employées sont des femmes, et tout est adapté pour la conciliation travail-famille, avec des horaires plus souples, tout ça parce qu'une directrice a choisi de changer les habitudes de travail.
Masayo Yamamoto est une mère de deux enfants qui travaille pour la compagnie depuis déjà plusieurs années. Elle dit qu'il y a un mécanisme qui permet aux travailleuses de s'absenter pour aller prendre soin de leur enfant s'il est malade par exemple, un système qui n'existait pas dans son emploi précédent. Et ces choix d'entreprise ont eu un effet inespéré : Masayo explique que les hommes qui travaillent chez Estrolabo ont changé de mentalité; ils comprennent mieux la réalité de leurs collègues féminines.
C'est donc un important changement de culture que le Japon veut amorcer. Du changement dans les entreprises, dans les foyers, dans les relations entre hommes et femmes. Un des problèmes, c'est que les lois mises en place par le gouvernement ne sont pas contraignantes. Pour le moment, des observateurs estiment que les Womenomics de Shinzo Abe donnent peu de résultats jusqu'à maintenant. Le temps presse pourtant : d'ici quelques années, le nombre de personnes actives sur le marché de l'emploi va diminuer.
Le reportage de David Savoie sera présenté à Désautels le dimanche, le 1er mai sur ICI Radio-Canada Première dès 10 h.
Charlotte Hartney était au coeur d'une dispute avec Air Canada PHOTO : CALEY HARTNEY
Air Canada a modifié sa politique après avoir refusé qu'une fillette de deux ans devant voyager au tarif Tango soit assise à côté de ses parents à moins qu'ils ne payent un supplément de 40 $.
Caley et Matt Harney s'étaient plaints que le transporteur aérien leur avait garanti que leur petite Charlotte serait dans la même partie de l'avion pendant leur trajet de Vancouver à Toronto le mois prochain, mais que le système de réservation ne permettait pas qu'elle soit forcément assise dans la même rangée ou sur un siège voisin.
« Air Canada [demandait] une rançon pour s'assurer qu'un enfant puisse s'asseoir à côté de ses parents, alors que c'est la loi. Ils sont obligés de le faire de toute manière, et cela gratuitement », affirme Gabor Lukacs, un défenseur des droits des voyageurs.
Désormais, dit Air Canada, un agent d'un centre d'appel assignera sans frais les sièges des parents au moment de la réservation pour que la famille puisse être assise ensemble.
Publié par Valérie Beaudoin pour 98,5 fm le vendredi 29 avril 2016 à 19h45.
Courtoisie Cégep de Rivière-du-Loup
(98,5 FM) - Un jeune Québécois de 18 ans a été admis à la prestigieuse Université Harvard. Un privilège réservé à 2037 personnes cette année sur près de 40 000 demandes.
Publié le vendredi 29 avril 2016 dans Montréal maintenantAvec Paul Houde
Finissant du baccalauréat international au Cégep de Rivière-du-Loup, Philippe Noël se spécialisera en physique et génie électrique. En plus des cours dispensés à Harvard, il en suivra également au Massachussetts Institute of Technology (MIT). Le prodige souhaite par la suite se spécialiser en ingénierie quantique et nanotechnologique.
«Je suis très privilégié. J’ai eu la chance de recevoir une lettre signée à la main par le directeur des admissions, près de deux mois avant la date normale d’annonce», a raconté Philippe Noël au micro de Paul Houde.
Cette lettre est envoyée uniquement aux étudiants que l’université veut absolument compter dans ses rangs.
Publié par Valérie Beaudoin pour 98,5 fm le vendredi 29 avril 2016 à 20h55. Modifié à 21h08.
FTQ-Crédit Clément Allard
(98,5 FM) - Les affrontements sont à prévoir si les maires ne respectent pas le Code du travail, a indiqué Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.
Publié le vendredi 29 avril 2016 dans DutrizacAvec Benoît Dutrizac
En point de presse à la suite de la traditionnelle rencontre des chefs syndicaux avec le premier ministre, M. Boyer a indiqué que Québec se «magasinait un cocktail Molotov» si elle permettait aux maires de municipalités de décréter les conditions de travail de leurs employés syndiqués.
Il a expliqué ses propos à Benoit Dutrizac vendredi midi. Il ne faut pas se surprendre que ces gens-là soient en beau maudit, a indiqué le président de la FTQ. Il n’y a aucun autre employeur au Québec qui a ce droit-là.»
Il a ajouté que normalement il y a très peu de conflits de travail au sein de municipalité et espérait que le gouvernement Couillard allait agir en faveur des travailleurs.
Chaque année les partis se rencontrent à l’occasion de la Fête des travailleurs du 1er mai.
C'est l'un des meilleurs connaisseurs des Églises orientales. Dans un livre, Pascal Gollnisch prône le maintien des chrétiens en Orient.
SOURCE AFP
Publié le | Le Point.fr
"Arrêtons de mettre tous les feux de l'actualité" sur les chrétiens qui fuient l'Orient, "expliquons pourquoi il est important qu'ils restent et pourquoi ils peuvent rester" : ainsi parle Mgr Pascal Gollnisch, l'un des meilleurs connaisseurs des Églises orientales, notamment d'Irak et de Syrie. Le directeur général de l'Oeuvre d'Orient, le plus vieux mouvement d'aide aux catholiques orientaux, qui célèbre ses 160 ans et accompagne 1 200 projets sur le terrain, vient de publier un livre dont le titre résonne comme un manifeste : "Chrétiens d'Orient, résister sur notre terre" (Cherche Midi).
"Il faut souligner l'importance du maintien des chrétiens pour ces pays et redire que c'est possible. En Irak, une fois qu'on aura neutralisé Daech (l'organisation djihadiste État islamique, NDLR), il n'y a pas de raison qu'ils ne puissent pas vivre chez eux", estime dans un entretien à l'Agence France-Presse le vicaire général à l'ordinariat des catholiques orientaux en France. Le prêtre parisien revient d'un voyage de prélats français à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, à la rencontre de 400 étudiants dont les études sont en partie financées par des dons de fidèles de France, puis à Erbil (Kurdistan irakien), au contact de déplacés et de représentants des Églises syriaque et chaldéenne.
Pas de recul de l'EI ?
"Dans les zones où des chrétiens ont été chassés par Daech, c'est-à-dire Mossoul et la plaine de Ninive avec des villes comme Qaraqosh, sur la rive gauche du Tigre, pas un centimètre carré n'a été libéré", déplore Mgr Gollnisch, pour qui "toute idée selon laquelle il y aurait un recul" de l'EI est "farfelue".
"C'est de nature à décourager les populations qui se trouvent actuellement au Kurdistan irakien et qui confient on nous avait dit qu'on rentrerait assez rapidement chez nous ! Si rien ne se fait dans les semaines à venir, ces populations, qui comptent aussi des Yézidis, des sunnites réfractaires à Daech, des Turkomans, en tout peut-être 1,2 million de déplacés dont 120 000 chrétiens, risquent de se lancer sur les folles routes de l'émigration et ce sera ingérable", prévient-il.
"Pas chef d'état-major"
Prêtre et "pas chef d'état-major", le directeur de l'Oeuvre d'Orient s'interroge toutefois sur le manque de résultats des frappes aériennes de la coalition contre Daech. "Le problème n'est pas tant militaire, Daech n'est pas une force aussi considérable. (...) Beaucoup de sunnites seraient prêts à se soulever contre Daech, à condition qu'on leur fasse une proposition qui passe par l'octroi d'un pouvoir régional important, et qu'ils ne soient pas sous la coupe des chiites de Bagdad auxquels les Américains ont donné le pouvoir", assure Mgr Gollnisch.
La situation d'une Syrie en proie à la guerre civile depuis cinq ans lui semble "beaucoup plus douloureuse, puisqu'on n'est pas capable d'arrêter ce conflit". Pour le prélat, le départ de Bachar el-Assad "n'est pas la question aujourd'hui", et "si le régime s'effondrait, ce serait une catastrophe humanitaire". Là encore, "il vaudrait mieux essayer de stabiliser des pouvoirs régionaux", avec "une zone alaouite comprenant les chrétiens, une zone kurde, une zone sunnite sans Daech ni Al-Qaïda, pour aider des populations épuisées, qui n'en peuvent plus".
"Il faut dépasser l'émotion immédiate"
La minorité chrétienne a-t-elle "perdu tout espoir" en Irak, comme l'a clamé mercredi la coordination Chrétiens d'Orient en danger (Chredo) de l'élu Les Républicains Patrick Karam, au retour d'une mission sur place ? "Il faut dépasser l'émotion immédiate. Le désir le plus profond de ces personnes, c'est de pouvoir rentrer chez elles. Je regrette ce voyage trop rapide de Patrick Karam, qui se donne la mission - qu'il n'a pas - de parler au nom des chrétiens d'Orient, c'est intolérable", tacle Mgr Gollnisch.
"Ce qu'on doit bien comprendre en Europe, c'est qu'un chrétien d'Irak c'est un Irakien, un chrétien de Syrie c'est un Syrien", martèle le prélat. "Ils ont le droit moral" de vivre sur leurs terres, et en tant que minorité "peuvent jouer un rôle important" pour construire "une citoyenneté reconnue pour tous". "Ce n'est pas seulement un voeu pieux du directeur de l'Oeuvre d'Orient : beaucoup de musulmans souhaitent que les chrétiens restent dans leurs pays, il faut l'entendre aussi", conclut-il.
OTTAWA - Une ancienne candidate du concours Miss Canada pense qu’il est «hypocrite» de la part du gouvernement Trudeau de se porter à la défense de la liberté d’expression tout en vendant des blindés en Arabie saoudite et en condamnant le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).
« J’ai trouvé ça tellement effronté de la part du gouvernement qui se bat pour la liberté d’expression à l’extérieur, mais qui nous empêche de parler. Non seulement ça, mais on me dit quels produits j’ai le droit de boycotter ou pas », déplore Hala Yassin, en entrevue avec Le Huffington Post Québec.
Au départ, la jeune femme de 29 ans voulait utiliser sa tribune lors de la finale de Miss Canada 2016 afin de partager l’histoire des immigrants syriens qui, comme elle, se sont intégrés et participent à la société québécoise.
« Le gouvernement de Justin Trudeau est hypocrite, affirme-t-elle sans détour. Beaucoup de gens avaient espoir. Mais le fait de vendre des blindés à l’Arabie saoudite, pendant qu’on sait très bien que Raïf Badawi est là-bas avec 1000 coups de fouet, pendant que la liberté des femmes est opprimée, quand on empêche la liberté d’expression en condamnant le mouvement BDS, c’est vraiment très décevant. »
« Ça va contre toutes les valeurs dont Justin Trudeau parle quand il dit qu’on est pour la liberté d’expression, qu’on est contre les crimes de guerre. Pourtant, on fait affaire avec eux. C’est aberrant. On est très déçus. »
Bien plus qu'un joli visage
L’activiste de 29 ans est membre du conseil d’administration de l’organisation palestiniens et juifs unis (PAJU). Depuis des années, elle s’implique aussi dans la lutte contre le SIDA, le cancer et s’investit auprès des centres jeunesse. Elle a aussi organiséune marche à Montréal en l’honneur de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela en 2013.
Mais Hala, une ingénieure civile, n’est pas seulement engagée – elle est aussi très jolie. Et puisqu’elle est jolie, elle serait écoutée par les médias. Une amie lui a donc suggéré de tenter sa chance dans des concours de beauté afin d’ajouter de la substance aux habituels discours de paix dans le monde.
Il fallait auparavant convaincre son cercle militant de laisser l’une de ses porte-paroles se parader en robe tout en prêchant le féminisme et en dénonçant les mesures anti-austérité du gouvernement. Pas question de la faire participer à un concours en bikini.
"C’est le seul endroit dans le monde entier où l’on regarde quelque chose comme ça et on l’applaudit."
Lors de la finale du concours Miss Québec 2015, Hala a utilisé sa plateforme pour dénoncer la violence physique, psychologique et sexuelle faite aux filles et aux femmes à travers le monde. Elle a aussi demandé une enquête sur les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada, souhait qui a été exaucé par le gouvernement Trudeau quelques mois après.
Elle a voulu répéter l’expérience avec Miss Canada en 2016. Mais cette fois, c’était pour s’en prendre aux libéraux qui justifient les crimes de guerre d’Israël à son avis.
« Quand on voit des enfants-soldats, tout le monde le condamne. Quand on voit la famine ou la dictature, on va s’insurger. Mais Israël peut faire tout ça sans que personne ne s’insurge, sans que personne ne condamne ou sinon, ils condamnent à faible voix, sans donner aucune conséquence », critique-t-elle.
« Il y a des gens qui meurent de faim, qui n’ont pas accès à l’eau, qui n’ont pas de liberté d’expression, qui sont des citoyens de troisième classe. C’est le seul endroit dans le monde entier où l’on regarde quelque chose comme ça et on l’applaudit. C’est pour cela que c’est ma cause à moi. Les gens sont oubliés parce qu’ils ne veulent pas se battre. »
Deux poids, deux mesures
C’est lors d’un cours de cégep sur l’histoire du Moyen-Orient que Hala s’est intéressée au conflit israélo-palestinien. Petit à petit, elle a commencé à marcher dans les rues pour la liberté de la Palestine – une « cause perdue » selon ses dires.
« Je ne comprenais pas pourquoi, dans les autres pays, quand on voit quelque chose d’affreux arriver, on n’hésite pas à condamner, tandis qu’en Palestine, on applaudit la répression. Ce n’est même pas comme si on n’en parle pas, on l’applaudit, on l’encourage », critique la jeune femme.
« Le seul moyen qu’on a pour se battre, c’est avec notre liberté de choix et notre liberté d’expression », poursuit Hala. Si le mouvement BDS lui tient à cœur, c’est parce qu’il s’agit d’une « façon pacifique » de manifester son désaccord avec les États voyous.
Jusqu’à maintenant, des dizaines de syndicats et d’associations étudiantes – dont la Confédération des syndicats nationaux et la Fédération des femmes du Québec – ont joint leur voix au boycottage d’Israël.
« Pour qu’Israël finisse par se rendre compte qu’ils font quelque chose de mal, comme [lors de l’apartheid] en Afrique du Sud, c’est d’essayer de les serrer, de les isoler pour leur dire d’arrêter. C’est notre moyen, ça fonctionne et parce que ça fonctionne, Israël dénonce le mouvement BDS. »
"Le seul moyen qu’on a pour se battre, c’est avec notre liberté de choix et notre liberté d’expression."
Hala a quitté la Syrie avec ses parents et sa soeur lorsqu’elle était enfant. Son père - qui sentait déjà la soupe chaude sous la dictature de Hafez el-Assad, le père de Bachar - voulait quitter avant qu’une guerre civile éclate et oblige des millions de citoyens à fuir leur pays.
Pourtant, c’est le sort du peuple palestinien qui la préoccupe. « Je ne me suis jamais vue comme une Syrienne qui doit se battre pour la Syrie. Je me suis toujours vue comme humaine et je dois me battre pour l’humanité », se justifie-t-elle.
L’ingénieure civile dit vouloir maintenant « redonner » tout ce que le Québec lui a apporté. « Si je pouvais, je prendrais les causes du monde entier sur moi. Mais je n’en suis pas capable », réitère-t-elle.
Hala n’a pas remporté le concours de Miss Canada. En fait, elle ne voulait pas gagner. Elle aura tout de même réussi à devenir « la voix pour ceux qui n’en avaient pas » et à écorcher le gouvernement du haut de son piédestal.