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vendredi, février 26, 2016

Les Iraniens votent nombreux sur la poursuite de la politique d'ouverture

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Publié le 26 février 2016 à 00h23 | Mis à jour à 08h39
Quelque 55 millions d'Iraniens sont appelés à se... (Photo Atta Kenare, Agence France-Presse)
Quelque 55 millions d'Iraniens sont appelés à se prononcer pour renouveler deux instances dominées par les conservateurs, le Parlement et l'Assemblée des experts, des religieux chargés de nommer et au besoin de remplacer le guide suprême.
PHOTO ATTA KENARE, AGENCE FRANCE-PRESSE

STÉPHANE BARBIERSIAVOSH GHAZI
Agence France-Presse
TÉHÉRAN
Les Iraniens votaient nombreux vendredi à un double scrutin, pour ou contre la poursuite de la politique d'ouverture du président modéré Hassan Rohani, qui mise sur l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances pour renforcer son pouvoir face aux conservateurs.
Quelque 55 millions d'Iraniens sont appelés à se prononcer pour renouveler deux instances dominées par les conservateurs, le Parlement et l'Assemblée des experts, des religieux chargés de nommer et au besoin de remplacer le guide suprême.
De longues files d'attente étaient visibles à Téhéran et dans les grandes villes, selon des images de la télévision d'État et des journalistes de l'AFP.
«D'ores et déjà, 150 personnes ont voté, soit deux fois plus que lors des dernières élections» législatives de 2012, déclarait à la mi-journée Mehdi Khazaie, président d'un bureau du centre de Téhéran.
Il y a quatre ans, le taux de participation avait été de 64,2% dans le pays, seulement de 48% à Téhéran.
Le guide suprême, Ali Khamenei, a été l'un des premiers à voter dans une mosquée du complexe où il réside à Téhéran.
«Tout le monde doit voter, tous ceux qui aiment l'Iran, la République islamique, la grandeur et la gloire de l'Iran», a-t-il estimé après son vote.
«Nous avons des ennemis» qu'il faut «décevoir» par le vote, a-t-il ajouté sans les nommer, mais il exprime régulièrement sa méfiance à l'égard des puissances occidentales, en premier les États-Unis, accusés de chercher «à s'infiltrer» en Iran.
En votant au ministère de l'Intérieur qui organise les élections, le président Hassan Rohani a lui déclaré que son gouvernement voyait en elles «une immense marque de confiance» et que l'ensemble des institutions qui en sont responsables allait garantir qu'elles soient «légitimes et saines».
Ces élections sont les premières depuis la conclusion en juillet d'un accord entre les grandes puissances et Téhéran sur le programme nucléaire iranien, qui doit permettre à l'Iran de sortir de son isolement et de relancer une économie affaiblie par près de dix ans de sanctions internationales.
«Dignité»
En votant à Téhéran, le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, a estimé qu'après cet accord, les grands pays occidentaux «ont désormais compris qu'il convenait de parler au peuple iranien avec dignité».
La plupart des sanctions ont été levées mi-janvier au moment de l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire.
Le président Rohani, élu en 2013, mise sur cette avancée majeure pour obtenir une majorité favorable au Parlement. Cela l'aiderait à mettre en place une politique de réformes économiques et sociales avant la fin de son mandat en 2017.
Les Iraniens ont à choisir parmi 4844 prétendants, dont près de 500 femmes, pour renouveler les 290 membres du Parlement et parmi 159 candidats, tous des hommes, pour pourvoir les 88 sièges de l'Assemblée des experts.
Les réformateurs avaient en partie boycotté le scrutin de 2012 pour protester contre la réélection qu'ils jugeaient frauduleuse du président conservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009.
L'un de leurs leaders de l'époque, Mehdi Karoubi, assigné à résidence à Téhéran, a pu voter chez lui, selon les réseaux sociaux.
Les réformateurs sont cette année au rendez-vous même si nombre de leurs responsables ont été écartés de la course par le puissant Conseil des gardiens de la Constitution (conservateur) qui a la haute main sur les élections.
«Espoir»
Pour augmenter leurs chances, ils ont fait alliance avec les modérés -dont certains peuvent être conservateurs- en présentant une liste commune baptisée «Espoir».
Le chef de file de cette liste à Téhéran, Mohammad Reza Aref, a dit espérer en votant que «l'épopée de 2013 (l'élection de Rohani) se répétera».
Face à eux, une grande coalition des conservateurs qui, en adéquation avec la ligne du guide suprême, s'inquiètent d'un risque d'«infiltration» étrangère en Iran.
Esmat Savadi, électrice de 54 ans, ne cache pas ses sympathies pour cette coalition et dit voter pour montrer «au pays et à l'étranger que nous soutenons le système pour toujours».
Les anciens présidents Mohammad Khatami (réformateur) et Akbar Hachemi Rafsandjani (modéré) ont appelé à voter massivement pour les candidats pro-Rohani et ainsi barrer la route «à l'extrémisme».
À l'Assemblée des experts, les réformateurs espèrent que ses figures les plus conservatrices seront battues, ce qui serait une victoire majeure pour eux.
Car cette Assemblée, élue pour huit ans, pourrait être amenée à désigner le successeur de l'ayatollah Khamenei, âgé de 76 ans.
Les bureaux de vote, ouverts depuis 8h00 locale (23h30 HE), fermeront à 18h00 (9h30 HE). De premiers résultats partiels sont attendus dans les 24 heures suivant leur fermeture.

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