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mardi, janvier 19, 2016

Péladeau veut montrer la porte à son chef de cabinet

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Publié le 19 janvier 2016 à 05h00 | Mis à jour à 06h13
Plusieurs députés péquistes sont en grippe avec Pierre... (PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL)
PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL
Plusieurs députés péquistes sont en grippe avec Pierre Duchesne, principal bras droit du chef Pierre Karl Péladeau

Denis Lessard
DENIS LESSARD
La Presse
(Québec) Critiqué à l'interne, le chef de cabinet de Pierre Karl Péladeau, Pierre Duchesne, se retrouve sur la corde raide. Nommé au début de l'automne, l'ex-journaliste « vit sur du temps emprunté », confie une source péquiste de premier niveau.
Selon les informations colligées par La Presse depuis une semaine, M. Duchesne devait se voir signifier la fin de son mandat dans les prochains jours, mais Pierre Karl Péladeau n'a pu trouver quelqu'un pour le remplacer. Des développements devaient survenir en marge du caucus de Saguenay après-demain, mais le chef péquiste se voit forcé d'écourter son séjour à la réunion des députés pour se rendre aux funérailles du père de sa première conjointe en France.
Comme pour faire baisser la tension, le cabinet de Pierre Karl Péladeau a annoncé à l'interne hier le départ de Louise-Andrée Moisan de son poste de directrice de la recherche. L'ancienne directrice de cabinet de Bernard Drainville avait une permanence dans la fonction publique, où elle retourne. En dépit de ses qualités personnelles, on aura jugé qu'elle n'avait pas l'expérience nécessaire pour occuper cette fonction stratégique. La mise au rancart de l'ancien directeur de la recherche, Simon Berthiaume, était une décision controversée du chef de cabinet Duchesne.
Les rapports entre M. Duchesne et ses proches collaborateurs posent problème, explique-t-on. Ce dernier, un ex-ministre, a tendance à «prendre de haut» ses plus proches collaborateurs. Plusieurs députés sont aussi en grippe avec le principal bras droit du chef Pierre Karl Péladeau. Les relations sont difficiles dans les bureaux de l'opposition péquiste; la chef de cabinet adjointe Annick Bélanger avait proposé à d'anciens attachés de presse de revenir à l'opposition, ce qui supposait que les employés en place se seraient fait éjecter. Personne n'a levé la main, comme pour Pierre Duchesne.
Collision Péladeau-Ouellet
Un exemple de l'atmosphère viciée au PQ a éclaté juste avant Noël, quand la députée Martine Ouellet et son chef ont eu un accrochage retentissant lors d'une réunion du caucus des députés. La députée Ouellet, qui n'est pas porte-parole en matière d'environnement, jugeait inacceptable que le chef péquiste puisse se rendre au sommet sur le changement climatique à Paris sans que son parti ait une cible précise quant aux émissions pour le Québec. Pierre Karl Péladeau était d'avis contraire et a attaqué sans ménagement sa députée, ténor de l'aile gauche chez les péquistes. Un député présent à la réunion a confié qu'il n'avait jamais vu une telle collision entre M. Péladeau et un de ses députés.
Par la suite, Mme Ouellet s'est longuement enfermée avec la chef de cabinet adjointe, Annick Bélanger, non sans lancer à la cantonade ne pas avoir compris pourquoi son patron «lui avait fait ça».