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Les enfants de la famille syrienne Baghjajian Photo : CBC |
Une famille de réfugiés syriens établie à Toronto a reçu une mauvaise surprise dans le courrier : une facture de 8892 $. Ottawa leur réclame le coût d'examens médicaux et de leur vol du Liban au Canada.
Le couple et ses trois enfants ne bénéficient pas d'une exemption, parce qu'ils sont arrivés au pays avant l'entrée au pouvoir du gouvernement Trudeau le 4 novembre.
La mère Zouvik Baghjajian était « sous le choc » lorsqu'elle a lu les lettres du service de recouvrement d'Immigration Canada, l'une avant Noël et l'autre, juste après.
« C'est un gros chiffre, un prix élevé. Pourquoi? »— Zouvik Baghjajian, réfugiée syrienne
La famille a fui Alep l'an dernier, après qu'une bombe eut touché son immeuble. Le père, un bijoutier en Syrie, s'est trouvé un poste dans son domaine à Toronto, mais seulement à temps partiel.
Zouvik Baghjajian et sa fille Reta Photo : CBC
Des dizaines d'autres réfugiés se trouvent eux aussi avec une grosse facture à payer, selon CBC.
Ottawa leur donne d'un à six ans pour rembourser la facture, selon la somme en jeu. Dans le cas de la famille Baghjajian, l'échéancier est de six ans, mais des frais d'intérêt sont imposés après la troisième année.
Les libéraux ont exempté les réfugiés des frais de transport dans le cadre de leur promesse électorale de faire venir 25 000 Syriens au Canada. Mais cette exemption n'est pas rétroactive avant le 4 novembre.
Discriminatoire, selon les critiques
« C'est comme si l'arbitre changeait les règles en plein milieu d'un match », lance Aris Babakian, un ancien commissaire à l'Immigration et membre de la communauté arménienne de Toronto, qui parraine nombre de réfugiés.
« On ne devrait pas discriminer entre de pauvres réfugiés qui sont venus du même pays. »— Aris Babakian, membre de la communauté arménienne
Pour sa part, le ministre de l'Immigration John McCallum répond que les libéraux n'étaient pas au pouvoir avant le 4 novembre.