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mercredi, janvier 20, 2016

Péladeau fait de «l'intimidation juridique», accuse le PLQ

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Publié le 20 janvier 2016 à 05h00 | Mis à jour à 06h25
Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois et... (PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)
PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois et de l'opposition officielle à l'Assemblée nationale.

(Québec) Pierre Karl Péladeau «ne comprend pas la démocratie» et se livre à de «l'intimidation juridique» en menaçant de poursuivre un adversaire politique qui le critique au sujet du financement de son futur Institut de recherche sur la souveraineté, a dénoncé hier le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier.
Selon lui, le chef du Parti québécois violerait les lois électorales en finançant de sa poche la mise sur pied d'un centre de recherche visant à développer l'argumentaire souverainiste. Il a du coup repris la critique formulée la semaine dernière par le député caquiste Benoit Charette, qui a lui aussi mis en doute la légalité de la stratégie.
Pour M. Fournier, la mise en demeure que M. Péladeau a envoyée à M. Charette prouve que le chef péquiste «ne comprend pas la démocratie». «Quand une richissime personne considère que la façon de mener des débats publics démocratiques, c'est d'envoyer des mises en demeure, je crois qu'on est dans le domaine de l'intimidation juridique.»
Le centre de recherche que souhaite mettre sur pied le chef péquiste sera ni plus ni moins une extension du PQ, a-t-il ajouté. Le «don important» qu'il souhaite verser pour assurer son décollage - le chiffre de 1 million a circulé - prouve que le centre servira les intérêts partisans du PQ.
«C'est un institut voulu par le chef du Parti québécois, payé par l'argent de Québecor, que Québecor donne au chef du Parti québécois», a ironisé M. Fournier.
Il a balayé d'un revers de main tout parallèle avec L'Idée fédérale, un centre de recherche fédéraliste dont le conseil d'administration est présidé par le militant libéral Patrice Ryan. Cet organisme a été fondé par André Pratte, éditorialiste à La Presse, et non par un chef de parti politique comme M. Péladeau.
Ambiguïté
À la veille d'une réunion de son caucus à Jonquière, Pierre Karl Péladeau a laissé planer l'ambiguïté sur le sort de son chef de cabinet Pierre Duchesne. Il a d'abord dit aux journalistes qu'il ne demandait «pas du tout» son départ. Puis il a refusé de réitérer sa confiance en M. Duchesne. «Je n'ai pas d'autres commentaires à vous donner que ceux que je viens de faire», a-t-il répondu. «Ça ne vous regarde pas, c'est mon équipe. L'équipe va bien.» Les changements qui sont survenus récemment dans son entourage, dont le départ de la directrice de la recherche Louise-Andrée Moisan, sont à ses yeux «des choses tout à fait normales».
Le chef péquiste a pris part en soirée à une assemblée militante à Chicoutimi, où le gouvernement Couillard doit déclencher une élection partielle à la suite de la démission du péquiste Stéphane Bédard. M. Péladeau l'avait éjecté de son poste de leader parlementaire, ce qui a provoqué des tensions. L'ex-député était néanmoins présent à l'assemblée d'hier. «Je suis un militant pour l'indépendance, qui croit en l'égalité des chances et qui croit au développement des régions. Le seul véhicule pour moi qui est crédible, c'est le Parti québécois. C'est pourquoi je suis présent avec grand plaisir avec des militants que je côtoie depuis 30 ans, sinon plus», a expliqué M. Bédard à La Presse.
Bien des noms ont circulé, mais deux femmes sont maintenant sur les rangs pour porter les couleurs du PQ dans Chicoutimi. Il s'agit de la femme d'affaires Mireille Jean, directrice générale du Réseau photonique du Québec et ex-candidate à la mairie contre Jean Tremblay en 2005, et d'Élise Gauthier, candidate pour le Bloc québécois l'an dernier.
La circonscription de Chicoutimi est un château fort du PQ, mais «il ne faut pas partir avec les pouces dans les bretelles et être trop sûr de soi», a affirmé le président régional du PQ, Sabin Gaudreault. Lors des dernières élections générales, Stéphane Bédard avait remporté la victoire avec une majorité de 1605 votes, contre 6907 au scrutin de 2012.