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Le projet Espace Montmorency prévoit un complexe d'une dizaine de «blocs». Chaque «bloc» pourra porter le logo de son occupant principal. Une grande place sera faite aux restaurants et aux bars.
EXCLUSIF
Publié le 30 novembre 2015 à 05h00 | Mis à jour à 08h51
PHOTO FOURNIE PAR SID LEE |
Le projet Espace Montmorency prévoit un complexe d'une dizaine de «blocs». Chaque «bloc» pourra porter le logo de son occupant principal. Une grande place sera faite aux restaurants et aux bars.
Après des mois de rumeurs et de spéculation, les promoteurs de l'Espace Montmorency, un immense complexe immobilier de 420 millions de dollars conçu à la manière de gros blocs Lego, lanceront leur projet aujourd'hui à Laval.
Le Fonds de solidarité immobilier FTQ, Claridge et MONTONI sont partenaires à parts égales dans ce projet d'aspect futuriste. Le complexe, adjacent à la future Place Bell et relié à la station de métro Montmorency, sera construit en quatre phases successives à partir de la fin de 2016. Il devrait être terminé dans un horizon de cinq ans, selon le consortium.
«On a vraiment concentré notre développement près de la station de métro parce qu'on pense vraiment que c'est là qu'on va attirer les gens», a expliqué Normand Bélanger, PDG du Fonds immobilier de solidarité FTQ, pendant une présentation exclusive àLa Presse Affaires.
Le projet sera composé d'une dizaine d'immeubles imbriqués les uns dans les autres, dont la hauteur maximale pourrait atteindre 20 étages. Le complexe «multiusages» dessiné par Sid Lee Architecture inclura un hôtel, des bureaux, des commerces, des espaces de travail partagés pour les jeunes entreprises ainsi que de nombreuses places publiques et terrasses vertes.
Nouveau centre-ville
C'est en 2003 que le Fonds FTQ a commencé à acquérir plusieurs terrains autour de la station Montmorency, en prévision du développement futur. La densification s'est accélérée depuis deux ans, avec la construction de la Place Bell - un amphithéâtre culturel et sportif de 10 000 places - et du complexe résidentiel Urbania, qui comprendra à terme 1150 condos.
«Autour de la Place Bell, il va y avoir un changement dramatique en termes d'animation», a fait valoir Pierre Boivin, PDG de Claridge, qui prenait part à la rencontre.
«Ce qu'on recherche essentiellement, ce ne sont pas tant des projets signature, qui comportent une certaine notion d'orgueil, mais des projets transformateurs qui vont changer la qualité de vie dans un secteur, a poursuivi l'ancien PDG du Canadien de Montréal. On s'en rapproche avec l'Espace Montmorency.»
Jean Pelland, associé principal chez Sid Lee Architecture, croit lui aussi que ce projet viendra consolider les environs du métro Montmorency comme nouveau pôle urbain de premier plan. «Laval déplace toujours son centre-ville, chaque année ça bouge, mais là, on a vraiment l'impression que c'est en train de se fixer.»
Comme des blocs
Les quatre phases du projet comprendront chacune leur propre stationnement souterrain ainsi que leurs aires communes et espaces commerciaux. Les constructeurs «feront un phasage tant horizontal que vertical», explique Jean Pelland, et construiront le complexe comme on assemble de gros blocs Lego.
«Selon la vélocité du marché, il y aura la possibilité de rajouter des blocs par-dessus», a expliqué l'architecte pendant sa présentation.
Chaque «bloc» aura une superficie d'environ 10 0000 pieds carrés, et la superficie totale du complexe lavallois devrait s'établir à un peu plus de 1 million de pieds carrés. C'est davantage que le 1000, de La Gauchetière, un gratte-ciel de 51 étages qui compte 898 000 pieds carrés.
Le marché lavallois pourra-t-il absorber une telle quantité de nouveaux bureaux? Selon un rapport de la firme Colliers, le taux de disponibilité (incluant les espaces offerts en sous-location) s'établissait à 15,7 % au début de l'année à Laval, contre 10,6 % au centre-ville de Montréal.
Dario Montoni, président du constructeur MONTONI, se montre néanmoins confiant. Il signale que les promoteurs sont déjà en discussions avec différents locataires potentiels, incluant des enseignes internationales de l'hôtellerie.
«C'est un produit qui est inédit, a-t-il fait valoir à La Presse Affaires. Le fait qu'on crée un bâtiment comme ça, qui réunit plusieurs besoins ensemble, c'est intéressant pour attirer une compagnie. On voit ça comme un projet métropolitain, pas comme un projet de Laval.»
Des bribes d'information sur le projet avaient circulé dans les médias lavallois le printemps dernier, après que MONTONI eut publié des images sur son site web. Le groupe avait vite retiré ces données de son site web, et le consortium n'avait jamais donné aucun détail publiquement avant la rencontre de vendredi dernier.
Le projet sera lancé officiellement lundi dans le cadre du Forum immobilier de Laval.