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dimanche, novembre 08, 2015

Offres salariales: Couillard fait reculer le Québec, selon Legault

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Publié par La Presse Canadienne le samedi 07 novembre 2015 à 16h50. Modifié par Léandre Drolet à 17h14.
Offres salariales: Couillard fait reculer le Québec, selon Legault
François Legault
LAVAL - Philippe Couillard fait reculer le Québec de 10, 20 ou 30 ans avec les nouvelles offres dans le secteur public.
François Legault
 
 
 
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C'est le jugement lapidaire porté par le chef caquiste François Legault, à la suite du dépôt, vendredi, de nouvelles propositions du gouvernement qui abaissent notamment le salaire d'entrée des infirmières et d'autres catégories d'emploi.

Québec s'engage notamment dans un exercice de relativité salariale et la révision des échelles. Certains employés gagneront plus, d'autres moins. En ce qui concerne les infirmières, le premier échelon salarial serait abaissé.

«Je n'en reviens pas», s'est exclamé François Legault, en marge du conseil général de son parti à Laval, samedi matin.

Il demande au premier ministre de retirer ces propositions pilotées par le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

Le chef caquiste dit être favorable au principe de relativité salariale, mais soutient que le gouvernement rétablit les clauses «orphelin», qui finançaient les hausses consenties aux travailleurs qui avaient plus d'ancienneté en abaissant le salaire des nouveaux employés.

«Ce n'est pas vrai qu'on va retomber dans des problèmes d'équité entre les générations avec des clauses 'orphelin'. (...) Je pensais que cela n'existait plus au Québec. M. Couillard est en train de nous ramener à il y a 10 ans, 20 ans, 30 ans.»

L'offre présentée vendredi par le gouvernement a été aussi rejetée par les syndicats du secteur public.

Québec propose notamment une enveloppe de 550 millions $ pour la relativité salariale, qui vise à corriger des distorsions entre des catégories d'emploi.

Cette enveloppe serait versée au terme des futures conventions collectives, la cinquième année.

Selon le gouvernement, plus de 400 000 employés seraient gagnants dans cet exercice, certains plus, d'autres moins. Et selon les syndicats, au moins 18 000 travailleurs, et peut-être jusqu'à 35 000, subiraient carrément une baisse de salaires.

En ce qui a trait aux infirmières, les premiers échelons salariaux seraient inférieurs à ceux actuels, tandis que les derniers seraient rehaussés.

En outre, François Legault exige aussi que les enseignants bénéficient d'une hausse de salaires, au lieu des deux années de gel prévues dans le contrat de cinq ans proposé par le gouvernement.

«Je n'accepterai jamais qu'on gèle même pour une année le salaire des enseignants», a-t-il martelé, au nom de la priorité que doit être l'éducation selon lui.

Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, s'est défendu d'imposer des clauses «orphelins» aux employés de l'État.

Les déclarations de M. Legault sont «plus que déplorables» et «tout à fait inacceptables», a-t-il dit dans un entretien téléphonique. Selon lui, une clause «orphelin» équivaut à accorder à des échelons un niveau supérieur qui n'est pas accessible aux jeunes employés.

«On ne fait pas ça du tout», a soutenu M. Coiteux.

Il admet toutefois que pour les six premières années de sa carrière, une jeune infirmière gagnerait moins qu'en vertu de l'échelle actuelle. Mais étant donné la durée de sa carrière, elle sera compensée par les hausses subséquentes de sa rémunération.

Pas moins de 95 pour cent des employés gagneront plus, et pour les 5 pour cent restants, on verra à atténuer le choc d'une baisse de salaires, a-t-il expliqué.

«Dans les quelques cas où effectivement il y aura une légère diminution, entre-temps, il y aura des augmentations liées aux paramètres, et on est capables d'établir des règles pour éviter les changements brusques, cela se fait.»

Rappelons qu'au sens reconnu par le ministère de la Justice, la clause «orphelin», ou plus exactement clause de disparité de traitement, est une clause d'une convention collective prévoyant une différence de traitement, généralement en fonction de la date d'embauche et souvent sous forme de double échelle salariale, entre salariés dont l'emploi, la formation et l'expérience sont équivalents.