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vendredi, novembre 20, 2015

Le malaise à l'endroit des réfugiés s'étend jusqu'au Congrès américain

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Mise à jour le jeudi 19 novembre 2015 à 18 h 32 HNE   Radio-Canada avec Agence France-Presse

La Chambre des représentants a adopté jeudi un projet de loi visant à suspendre l'accueil de réfugiés syriens et irakiens, en réaction aux attentats du 13 novembre à Paris.
Malgré l'appel du président Obama aux élus, la Chambre, à majorité républicaine, a largement plébiscité le projet de loi par 289 voix contre 137.
Il doit maintenant être soumis au vote du Sénat.
Pour le chef du Parti démocrate au Sénat Harry Reid, il n'y a cependant « aucun moyen » pour que le projet passe le Sénat et atteigne le bureau du président qui, incidemment, a clairement indiqué son intention d'y opposer son veto dans un tel cas.
La proposition de loi prévoit la mise en place de mesures très strictes concernant la sélection des réfugiés.
Le FBI, le secrétaire à la Sécurité intérieure et le directeur du Renseignement national devront assurer « personnellement » que chaque réfugié gagnant le sol américain ne pose pas de menace sécuritaire.
Cela bloquerait donc l'accès à de nombreux réfugiés syriens et irakiens qui ne répondraient pas à ces critères draconiens, surtout qu'il est, comme l'a souligné le directeur du FBI James Comey, difficile d'obtenir des renseignements sur les ressortissants syriens.
Un détachement démocrate important
Selon la Maison-Blanche, ces dispositions sont « impraticables ». L'administration a donc essayé de minimiser les défections démocrates, en vain. Quarante-sept démocrates en tout se sont détachés du caucus en défaveur de la proposition prôné par Obama.
Le président américain Barack Obama répond à une question sur les réfugiés au sommet de l'APEC le 18 novembre
Le président américain Barack Obama répond à une question sur les réfugiés
 au sommet de l'APEC le 18 novembre
  Photo :  Jonathan Ernst / Reuters
Le représentant démocrate de New York, Sean Patrick Maloney, qui a voté pour la loi, précise àPolitico : « C'est offensant de stigmatiser les réfugiés, mais si vous lisez la proposition, c'est un simple processus de certification qui s'ajoute aux procédures de sélection déjà effectives, et qui marchent bien. »
Pour les républicains, à l'origine du projet de loi, il s'agit d'une évidence sécuritaire. 
« Si nos forces de l'ordre et nos services de renseignement ne peuvent pas vérifier que chaque personne qui rentre ne présente pas une menace à la sécurité, ils ne devraient pas pouvoir rentrer. »— Paul Ryan (républicain), président de la Chambre des représentants

Les républicains veulent faire passer le règlement à tout prix
Le vote survient moins d'une semaine après les attentats meurtriers de Paris revendiqués par le groupe armé État islamique (EI) où 129 personnes ont trouvé la mort.
Plusieurs sources confirment que l'un des terroristes de Paris était entré en Europe à titre de réfugié syrien.
Pour le représentant démocrate Jerrold Nadler, un tel projet de législation est désolant.
« Les États-Unis ont toujours été et doivent rester une terre de refuge. C'est comme si l'on démantelait la statue de la Liberté. »— Jerrold Nadler, représentant démocrate de l'État de New York

Le programme de réfugiés de l'administration Obama prévoyait l'accueil de 10 000 Syriens sur le territoire américain.
Si le passage de la loi est bloqué par le veto présidentiel, les républicains prévoient déjà de faire passer la proposition dans un projet de loi « fourre-tout », appelé omnibus, pour forcer la main au gouvernement.