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Mise à jour le lundi 16 novembre 2015 à 3 h 42 HNE
Mise à jour le lundi 16 novembre 2015 à 3 h 42 HNE
Wali au Kurdistan, en août 2015 Photo : Compte Facebook La Torche et l'Épée |
Le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) de Montréal est intervenu auprès de familles qui craignaient que leurs proches se joignent à l'organisation armée État islamique. Mais il a aussi reçu des appels à l'aide de personnes qui craignent de voir leurs jeunes partir combattre ces mêmes groupes terroristes.
Wali, un jeune Québécois qui est parti rejoindre les Kurdes pour se battre contre l'organisation armée État islamique, est apparu sur plusieurs tribunes lors de son passage au Québec, notamment à Tout le monde en parle.
Wali inspire ainsi d'autres Québécois, selon le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence armée. Le directeur du centre, Herman Deparice-Okomba, s'inquiète de ce qu'il appelle le « phénomène Wali ».
« Ça a créé un engouement, on a eu pas mal d'appels ces temps-ci où les parents nous appellent, disent que leurs jeunes manifestent l'intention d'aller se battre contre l'État islamique [...] C'est un phénomène qui nous inquiète, et en même temps il faut être réaliste, c'est de la radicalisation violente », estime M. Deparice-Okomba. Il indique que le centre a retracé une dizaine de jeunes au Québec qui seraient tentés de suivre les traces de Wali.
« On est en train de réfléchir là-dessus, et peut-être le rencontrer. Peut-être faire une stratégie de prévention avec lui », dit M. Deparice-Okomba. Wali, qui ne donne pas son nom complet pour des raisons de sécurité, précise qu'il est conscient de la situation.
« Je reçois énormément de messages de volontaires potentiels. Je suis fier que notre jeunesse veuille combattre la barbarie. Je suis fier que les jeunes veuillent prendre les armes contre l'extrémisme! Je réalise également la responsabilité qui pèse maintenant sur mes épaules. Je vais bientôt mettre en place un système standardisé de manière à encadrer cet engouement qui est né, à mon sens, des valeurs humanitaires les plus nobles », dit Wali, par courriel.
Pas une grande menace pour la sécurité
L'ancien analyste des services secrets canadiens Phil Gursky estime que ce phénomène est inquiétant certes, mais ne représente pas une grande menace pour le Canada.
« La plus grande menace à laquelle on devra faire face maintenant, ça serait vraiment les jeunes qui se sont radicalisés dans l'idéologie d'Al-Qaïda ou l'État islamique », dit M. Gursky.
Le SCRS estime que 140 Canadiens ont rejoint les rangs de l'une de ces deux organisations terroristes. Le Centre de prévention de la radicalisation est déjà intervenu auprès de 90 familles et a reçu 360 appels depuis mars. Avec sa ligne téléphonique et son équipe d'interventions sur le terrain, il vient notamment en aide aux familles qui craignent que des proches ne se radicalisent. L'organisme, financé par Montréal et la province, veut combattre le radicalisme violent, qu'il soit religieux, d'extrême droite ou d'extrême gauche.