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Justin Trudeau a livré une performance au-dessus de ce que ses adversaires prévoyaient.
MARIO DUMONT
MISE à JOUR
Justin Trudeau a livré une performance au-dessus de ce que ses adversaires prévoyaient.
MARIO DUMONT
MISE à JOUR
Officiellement, tous les citoyens sont prêts à se mettre la main sur le cœur et à affirmer: «Je déteste les promesses électorales et je ne les crois pas.» En réalité, je pense plutôt que les citoyens savent ce qu’il faut dire en public pour ne pas paraître nono. Mais au fond du fond, les promesses, ça marche!
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Depuis le début de cette campagne, le Parti libéral du Canada est celui qui a gagné le plus de points dans l’opinion publique. Bien sûr, Justin Trudeau a livré une performance au-dessus de ce que ses adversaires prévoyaient. Mais nul ne peut faire abstraction d’une donnée frappante: le Parti libéral est de très loin celui qui a promis le plus.
Les promesses électorales sont comme une vieille chanson quétaine d’été. En public, on s’en moque, mais seul en auto, lorsqu’elle joue à la radio, on fredonne et on se sent bien.
Des allocations familiales deux fois plus généreuses que les conservateurs et non imposables S.V.P. De meilleures pensions pour les aînés. Des fonds par centaines de millions pour la culture, des milliards pour les soins à domicile, des bourses pour les étudiants, 750 millions pour la formation de la main-d’œuvre. Et j’en passe. Tout cela en baissant le taux d’imposition de la classe moyenne.
60 milliards
Par-dessus toutes ces promesses, la plus importante consiste à lancer un programme géant d’infrastructures de l’ordre de 60 milliards. Politiquement, c’est le coup du siècle. Le Parti libéral inscrit au cœur de son programme de relance économique l’investissement massif dans les infrastructures. C’est un refrain connu, quand le gouvernement donne de gros contrats pour des travaux, l’économie marche.
En plus de fournir au chef Justin Trudeau un discours économique simple, le programme d’infrastructures crée une autre machine distributrice de promesses à l’échelle locale. Un candidat libéral parcourt les villages de sa circonscription et distribue les OUI généreux. Un nouveau centre communautaire? Bien sûr! Refaire l’asphalte sur le rang du Lac Croche? Certainement madame! Un aréna, une piscine publique, un quai, du transport en commun, un pont, une bibliothèque, enfin il y a un parti qui nous écoute! Et qui nous dit OUI!
Pari payant
Les stratèges libéraux (qui ne sont pas nés de la dernière pluie) ont réalisé à un certain point en ficelant le programme qu’ils avaient des outils merveilleux pour faire rêver les électeurs, mais un seul petit problème: l’argent n’est pas disponible pour payer tout cela. La décision a été prise: ce sera un mauvais moment à passer en début de campagne d’annoncer qu’un gouvernement libéral retournerait en déficit. Sauf que le jeu en valait la chandelle.
Les libéraux ont misé sur le fait que les électeurs aiment les promesses plus qu’ils ne détestent les déficits gouvernementaux. De toute façon, le public est archihabitué à voir le gouvernement dans le rouge. Jusqu’à maintenant, leur pari semble rapporter. Justin Trudeau a été pressé de questions par les médias sur ce retour au déficit pendant 48 heures en août. Puis Stephen Harper lui a remis sur le nez durant les débats. Mais les gains réalisés grâce aux promesses dépassent mille fois les inconvénients.
Les promesses électorales sont comme une vieille chanson quétaine d’été. En public, on s’en moque, mais seul en auto, lorsqu’elle joue à la radio, on fredonne et on se sent bien.