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MISE à JOUR
MISE à JOUR
Franchement, la situation tourne au loufoque pour certains campus qui ont vécu déjà leur part de perturbations le printemps dernier. Parler de grève la semaine de la rentrée revient à dire que vous vous êtes inscrit sans intention réelle d’assister aux cours durant la session.
Trop chère l’université ?
C’est à n’y rien comprendre. Les associations étudiantes alliées à la très militante ASSÉ prétendent que les frais de scolarité universitaire coûtent trop cher. Comment expliquer alors que plusieurs d’entre eux semblent disposés à défrayer ce montant seulement pour se donner le statut d’étudiant qui leur permet de participer aux assemblées étudiantes? «Je veux le statut d’étudiant juste pour faire la grève!» Champion!
Dans plusieurs cas, en l’absence de votes secrets, les étudiants contre la grève se sentent sous forte pression pour ne pas dire intimidés. Démocratie ?
Il faut préciser que les droits de scolarité ne couvrent qu’une petite partie des coûts réels de l’enseignement universitaire. Plus de 80 % de la facture est assumé par le gouvernement, donc par l’ensemble des contribuables. Les coûts d’une session gaspillée ou prolongée sont couverts par toute la société, qui n’a pas un mot à dire dans les assemblées générales. Même chose pour les coûts reliés à la sécurité ou aux réparations du grabuge.
Dans le cas des étudiants de cégep, c’est la totalité de la facture qui est refilée aux contribuables. Advenant une session perdue, l’étudiant perd quelques frais d’inscription et perd son temps (certains militants éternels n’ont pas l’air de s’en faire avec ça).
La « démocratie » étudiante
Malgré les coûts potentiels pour la collectivité et malgré les expériences des dernières années, aucun gouvernement n’a encore eu le courage de baliser les conditions permettant de lever les cours dans un établissement d’enseignement supérieur. La «démocratie étudiante» permet tout.
Nous avons assisté à des assemblées sans fin où le vote ne survient qu’à l’heure où les étudiants opposés à la grève ont quitté, découragés. Vous vous souvenez de cet autre vote de grève ou le NON a gagné? Pas bon, on reprend le vote. Le NON gagne encore. Vote invalide, on reprend. Puis tard en soirée le OUI l’emporte finalement. Fin de l’assemblée, on fait la grève!
Dans plusieurs cas, en l’absence de votes secrets, les étudiants contre la grève se sentent sous forte pression pour ne pas dire intimidés. Démocratie?
Dans le cas particulier de l’UQAM, ajoutons l’enjeu crucial de la réputation. Le nombre de demandes d’admission a chuté considérablement. Faut-il s’en étonner avec toutes les scènes disgracieuses auxquelles on a assisté?
Les leaders étudiants comme les représentants des professeurs refusent de reconnaître cette réalité et refusent surtout de porter une quelconque responsabilité pour la perte de réputation de l’UQAM. Il faut qu’ils soient plus qu’aveuglés.
Cet automne, l’ASSÉ se mobiliserait en appui aux syndiqués du secteur public. En avril, c’était contre l’austérité... et les hydrocarbures. Le printemps 2012 a laissé des souvenirs d’héroïsme. Tous les prétextes semblent bons pour essayer de reproduire le modèle au point même de planifier des votes de grève au matin de la rentrée.
Quelqu’un doit mettre fin à la récréation.