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Mise à jour le jeudi 17 septembre 2015 à 21 h 21 HAE
Mise à jour le jeudi 17 septembre 2015 à 21 h 21 HAE
À six reprises, le Bloc québécois a remporté une majorité de sièges au Québec. Puis, en 2011, le parti souverainiste s'est retrouvé avec seulement quatre députés à Ottawa, balayé par la vague orange. Dans la présente campagne, le Bloc joue-t-il son avenir?
Martine Tremblay vient de publier un ouvrage fouillé sur le parcours de ce parti : La rébellion tranquille. Selon l'auteure, le Bloc québécois a été l'instrument « d'une rébellion qu'on peut qualifier de tranquille, parce que, c'était un geste de rébellion de créer ce parti (au début des années 1990) et d'envoyer une majorité de députés à Ottawa, mais de le faire de manière responsable, dans le respect des institutions », explique-t-elle en entrevue à 24/60.
Mme Tremblay semble toutefois chroniquer la mort graduelle de parti rebelle. Elle souligne d'ailleurs que ces dernières années, « on avait l'impression, à la fin, que le Bloc faisait de moins en moins peur au Canada anglais ».
Ce qui a véritablement amorcé le déclin du Bloc, selon l'auteure, c'est l'arrivée de Stephen Harper à Ottawa. Dans son livre, elle écrit que le mouvement souverainiste s'est installé dans une espèce de torpeur avec l'arrivée de Stephen Harper, parce que l'axe de réflexion n'était plus souverainiste/fédéraliste, mais gauche/droite.
« On a senti que le Bloc avait beaucoup plus de misère à trouver ses marques. »— Matrine Tremblay
« Tellement habitué d'être face à l'ennemi héréditaire qui était le parti libéral de Jean Chrétien, quand Stephen Harper est arrivé et a décrispé les relations entre le Québec et Ottawa, bien sûr, le Bloc a été déstabilisé », dit Martine Tremblay.
Qui est Martine Tremblay?
Martine Tremblay a été attachée politique et directrice de cabinet des premiers ministres péquistes René Lévesque et Pierre Marc Johnson, sous-ministre adjointe au ministère des Affaires culturelles et sous-ministre de la Culture et des Communications de 1995 à 1999 ainsi que des Relations internationales du Québec, de 1999 à 2002.
Martine Tremblay a été attachée politique et directrice de cabinet des premiers ministres péquistes René Lévesque et Pierre Marc Johnson, sous-ministre adjointe au ministère des Affaires culturelles et sous-ministre de la Culture et des Communications de 1995 à 1999 ainsi que des Relations internationales du Québec, de 1999 à 2002.
PQ et Bloc, deux frères indépendants
Le Bloc et le parti souverainiste à Québec, le Parti québécois, ont toujours été « deux frères avec des tensions incroyables », souligne Mme Tremblay en entrevue.
Tout au long de son histoire, le Bloc a éprouvé de la difficulté à se faire accepter du PQ, notamment parce qu'au Parti québécois, « certains ont rêvé de contrôler ce parti frère. »
Il leur est néanmoins arrivé de travailler ensemble. « D'ailleurs, à certains moments, le Parti québécois, qui cherchait à remonter la pente après ses défaites successives de 2003 à 2011, avait besoin du Bloc! Le Bloc était devenu un parti riche, un parti super organisé, incroyablement outillé », dit-elle.
« Le Bloc est devenu une incroyable machine politique pendant ces années-là, sous la gouverne de Gilles Duceppe. »— Martine Tremblay
Martine Tremblay croit-elle qu'en publiant son livre pendant la campagne électorale, cela pourrait donner des munitions aux adversaires du Bloc? « Oui, mais en même temps, je pense que ça fait la part des choses, aussi, et ça fait valoir ce qu'a été le Bloc. Pour moi le Bloc, il a réussi un exploit historique, insiste-t-elle. Le Bloc, pendant 20 ans, a dominé la politique fédérale au Québec. C'est ce que je voulais documenter. »