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dimanche, juin 28, 2015

Les banques grecques fermées temporairement

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 Mise à jour le dimanche 28 juin 2015 à 14 h 55 HAE  Reuters
Des personnes font la file pour retirer de l'argent d'un guichet automatique devant une banque de l'île de Crète.
Des personnes font la file pour retirer de l'argent d'un guichet automatique
devant une banque de l'île de Crète.
  Photo :  Reuters/Alkis Konstantinidis

Le premier ministre grec Alexis Tsipras a déclaré dimanche soir que le rejet de la demande d'une prolongation du programme d'aide internationale à la Grèce avait contraint la banque centrale grecque à recommander un contrôle des capitaux et une fermeture temporaire des banques du pays à partir de lundi.
La bourse d'Athènes restera, elle aussi, fermée au moment où le gouvernement tente d'éviter un effondrement financier de la Grèce qui devrait se trouver mardi en défaut de paiement, ne pouvant honorer un remboursement de 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI).
Dans une allocution télévisée, à l'issue d'un conseil des ministres et d'une réunion du conseil grec de stabilité financière, Alexis Tsipras a clairement accusé la Banque centrale européenne (BCE) d'être responsable des mesures restrictives prises par son gouvernement.
« Le rejet de la demande du gouvernement grec pour une brève prolongation du programme [d'aide] est un acte sans précédent selon les critères européens, remettant en cause le droit d'un peuple souverain à décider », a déclaré Alexis Tsipras.
« Cette décision conduit aujourd'hui la BCE à limiter les liquidités disponibles pour les banques grecques et force la banque centrale grecque à recommander une fermeture bancaire et une restriction sur les retraits bancaires. »— Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce

Alexis Tsipras a lancé un appel au calme et a affirmé aux épargnants grecs que leurs avoirs étaient en sécurité.
Le premier ministre a en outre affirmé que rien ne pourrait empêcher la tenue d'un référendum dimanche 5 juillet sur l'offre des créanciers d'une aide de 15,5 milliards d'euros pour une durée de cinq mois en échange d'une hausse des impôts et une réduction des dépenses. Il a personnellement appelé à voter « non » à cette consultation référendaire.
Le chef de file du principal parti d'opposition, l'ancien premier ministre Antonis Samaras reçu dans la journée par le président grec, a appelé à l'annulation du référendum et à la constitution d'un gouvernement d'union nationale.
Le premier ministre grec Alexis Tsipras
Le premier ministre grec Alexis Tsipras 
Photo :  Reuters/Yannis Behrakis

Des conséquences imprévisibles
Au terme d'un week-end marqué par la rupture des négociations entre Athènes et ses créanciers, les mesures annoncées par Alexis Tsipras pourraient avoir des conséquences imprévisibles sur les marchés et le système financier en général.
À Paris, François Hollande a convoqué un conseil restreint consacré à la crise grecque lundi à partir de 9 h.
À Washington, le secrétaire au Trésor Jack Lew a appelé les ministres européens des Finances et le FMI à continuer leurs efforts pour trouver une « solution durable » permettant des réformes en Grèce et une reprise au sein de la zone euro.
Les banques grecques, maintenues à flots par des fonds d'urgence de la BCE, se retrouvent donc en première ligne dans la radicalisation de la confrontation entre Athènes et les « institutions », le FMI, la Commission européenne et la BCE.
Cette dernière a accentué la pression sur les banques grecques en décidant dimanche de ne pas relever le plafond des liquidités d'urgence (ELA) qui leur sont octroyées actuellement de 89 milliards d'euros, alors que, ces dernières semaines, leur survie a surtout été le fait d'un relèvement régulier de ce plafond.
Si une enquête d'opinion publiée samedi montre qu'une nette majorité des Grecs est favorable à un accord avec les créanciers, les jours à venir peuvent se révéler décisifs pour l'avenir de l'Union économique et monétaire.
À moins d'un retournement de situation de dernière minute, la Grèce est donc susceptible de se retrouver dans deux jours en défaut de paiement, ce qui pourrait enclencher le processus inédit de la sortie d'un pays de la zone euro.
À la suite de l'abandon des discussions, de longues queues se sont formées dans la journée devant les distributeurs de billets, certaines allant même jusqu'à 40 ou 50 personnes dans le centre d'Athènes.
Le ministre allemand des Affaires étrangères a conseillé aux touristes se rendant dans le pays d'apporter beaucoup d'argent liquide pour éviter de possibles difficultés de retrait.
Merkel détient la clé, dit Varoufakis
La Banque de Grèce a dit accomplir « des efforts importants »pour faire en sorte que les distributeurs restent approvisionnés. La Banque centrale européenne (BCE) a déclaré travailler en étroite coopération avec la Banque de Grèce, ajoutant être prête à revoir à tout moment sa décision de maintenir le plafond des liquidités d'urgence.
Nombre de pays européens commencent à contester cette bouée de secours lancée par la BCE aux banques grecques, à l'instar du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble, qui s'interroge sur la solvabilité de ces banques, condition sine qua non pour pouvoir recevoir des fonds d'urgence.
En dépit de ce qui apparaît comme une nouvelle crispation des positions, certains responsables pensent qu'un accord entre la Grèce et ses créanciers est encore possible, à l'instar de Manuel Valls.
Le premier ministre français a dit ne pas pouvoir se « résoudre » à voir la Grèce quitter l'euro tout en précisant que l'économie française ne serait pas affectée par un « Grexit ».
Christine Lagarde, directrice générale du FMI, a déclaré que si le résultat du référendum du 5 juillet était « un oui sans appel » pour rester dans la zone euro et remettre en état l'économie grecque, les créanciers seraient prêts à faire des efforts.
La chancelière allemande Angela Merkel a entre les mains la clé qui pourrait aider la Grèce à conclure un accord avec ses créanciers internationaux et éviter que la crise de la dette ne connaisse une conclusion « terrible », déclare de son côté Yanis Varoufakis au journal allemand Bild.
Dans une interview à paraître lundi, le ministre des Finances souligne que son pays ne présentera pas de nouvelles propositions à ses interlocuteurs et que la balle est dans le camp de l'Union européenne, de la BCE et du FMI.