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samedi, juin 25, 2016

Le PLQ reste en tête, Hamad et Daoust passent au tordeur

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EXCLUSIF
Publié le 25 juin 2016 à 08h40 | Mis à jour à 08h40
Seulement 11 % des Québécois souhaitent voir Sam Hamad... (Photo Jacques Boissinot, archives La Presse)
PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE
Seulement 11 % des Québécois souhaitent voir Sam Hamad redevenir ministre, selon le plus récent coup de sonde de CROP.

MARTIN CROTEAU
La Presse
(QUÉBEC) Les Québécois sont sans pitié envers l'ex-ministre Sam Hamad et le ministre des Transports, Jacques Daoust. Mais leurs déboires n'ont pas d'impact sur les appuis du Parti libéral du Québec (PLQ), qui sort indemne d'une session parlementaire difficile, révèle un sondage CROP mené pour La Presse.
PAS DE SYMPATHIE POUR HAMAD
Le Commissaire à l'éthique n'a pas blâmé formellement Sam Hamad pour ses échanges avec Marc-Yvan Côté dans le dossier Premier Tech. Mais les Québécois sont beaucoup moins indulgents. Seulement 11 % d'entre eux souhaitent le voir redevenir ministre. Les deux tiers des répondants (67 %) et la moitié des sympathisants libéraux (50 %) s'y opposent. Même dans sa région de Québec, moins du quart des répondants (23 %) souhaitent son retour au cabinet. Selon Youri Rivest, vice-président de CROP, ces chiffres démontrent que les scandales éthiques du gouvernement Charest planent toujours sur celui de Philippe Couillard : « Avec l'histoire de M. Hamad, c'est tout cela qui remonte à la surface. »
DAOUST DANS LA TOURMENTE
Les Québécois sont aussi sévères à l'égard du ministre des Transports, Jacques Daoust. Sa décision de soumettre Uber au système des permis de taxi a provoqué une fronde dans les rangs libéraux. Et sa gestion des possibles malversations dans son ministère a été critiquée par l'opposition. Seulement 15 % des répondants croient qu'il devrait conserver sa limousine contre 57 % qui s'y opposent. Les sympathisants libéraux ne sont guère plus tendres : 50 % d'entre eux veulent son départ. Encore là, observe M. Rivest, l'impopularité du ministre montre à quel point les Québécois sont devenus sensibles aux questions éthiques.

RÉSILIENCE
L'affaire Hamad, l'arrestation de Nathalie Normandeau, les allégations d'irrégularités au ministère des Transports, la controverse sur le pétrole d'Anticosti, rien de cela n'a touché les appuis du gouvernement Couillard. Le PLQ reste en tête des intentions de vote (34 %) tandis que le Parti québécois (PQ), en pleine course à la direction, stagne (25 %). La Coalition avenir Québec (CAQ) n'arrive pas à tirer profit des difficultés de ses adversaires et retourne en troisième place (24 %). Selon Youri Rivest, la résilience du vote libéral est attribuable en grande partie à l'appui indéfectible des non-francophones. Le parti est en effet troisième chez les francophone (24 %), derrière le PQ (30 %) et la CAQ (28 %). Selon lui, la résilience du vote libéral est de bon augure pour les libéraux : « Que leur vote ne se soit pas effondré, ça les place dans une très bonne position. »
LEGAULT, MEILLEUR PREMIER MINISTRE
Consolation pour François Legault, le chef caquiste est toujours perçu comme le meilleur premier ministre. On est loin d'une Legaultmanie : il recueille 22 % des votes, contre 20 % pour Philippe Couillard et 10 % pour le chef par intérim du PQ, Sylvain Gaudreault. N'empêche, c'est une bonne nouvelle pour la CAQ, estime Youri Rivest. « Il n'y a pas un grand champion, mais il reste que M. Legault tire son parti vers le haut », constate-t-il. À l'inverse, il fait remarquer que le chef libéral Philippe Couillard est moins populaire que son parti.
PAS D'ENGOUEMENT POUR L'INDÉPENDANCE
La course à la direction du Parti québécois est loin de provoquer un engouement pour l'indépendance du Québec. Les appuis au Oui s'établissent à 33 % dans le sondage de juin 2016, après répartition des indécis. C'est sept points de moins qu'il y a un an, alors que Pierre Karl Péladeau venait de prendre la barre de la formation politique. « La vraie stabilité, c'est les partisans du Non, constate M. Rivest. Lorsqu'on regarde les derniers mois, on voit qu'il y a, à quelques rares exceptions, autour de 60 % des Québécois qui disent Non. C'est un bloc assez robuste. »
OTTAWA : LA LUNE DE MIEL SE POURSUIT
Au fédéral, la lune de miel se poursuit pour Justin Trudeau, malgré l'adoption pénible du projet de loi C-14 sur l'aide médicale à mourir. Le Parti libéral du Canada recueille 54 % des intentions de vote au Québec, loin devant le Nouveau Parti démocratique (17 %), le Bloc québécois (14 %) et le Parti conservateur (8 %). Youri Rivest souligne que le premier ministre profite à la fois d'un fort taux de satisfaction (67 %) et de la désorganisation des partis de l'opposition, qui se cherchent tous un chef. « C'est comme si M. Trudeau était tout seul sur la patinoire et il compte des buts », illustre-t-il.

Trois militants péquistes reçus par le Front national

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Publié le 25 juin 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
Trois militants du Parti québécois (PQ) se sont rendus en France pour présenter... (Photo Reuters)
PHOTO REUTERS

Trois militants du Parti québécois (PQ) se sont rendus en France pour présenter un atelier anti-multiculturalisme et « élaborer des stratégies d'action » lors d'un congrès du Front national, un parti français d'extrême droite.
Étienne T. Pelletier, Alexandre Cormier-Denis et Philippe Plamondon sont les trois jeunes qui avaient rencontré Marine Le Pen en mars dernier lors de son passage au Québec, au grand dam de la formation politique québécoise. Rejet renouvelé dans ce cas aussi, a indiqué son porte-parole.
« Nous avons été invités au forum du Front national de la jeunesse pour y présenter une conférence sur le désastre que représente le multiculturalisme canadien imposé de force au Québec », a indiqué M. Cormier-Denis par courriel. Le jeune homme est « président d'Horizon Québec Actuel », club politique créé dans les toutes dernières semaines.
« Nous ne sommes aucunement une antenne du FN, mais nous croyons que le discours patriote de Marine Le Pen devrait être porté au Québec par le mouvement souverainiste qui s'éloigne de plus en plus des considérations populaires », dit Alexandre Cormier-Denis, militant péquiste et président d'Horizon Québec Actuel. 
Il a ajouté que lui et les membres de son groupe étaient - « bien sûr que oui » - toujours membres du PQ, « malgré le délitement et la surenchère progressiste » de la formation.
Sur le site web d'Horizon Québec Actuel, les jeunes hommes apparaissent sur de nombreuses photos très récentes, souriant en compagnie de Marine Le Pen, de son bras droit Florian Philippot ou des députés frontistes Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard.
Le quotidien français L'Opinion a même relaté leur visite sous le titre : « Le FN a reçu ses cousins souverainistes du Québec ». On y décrit Marine Le Pen comme « trop heureuse d'engranger ce soutien ». Elle se réjouira peut-être de savoir qu'elle est décrite comme « très inspirante » par Horizon Québec Actuel.
Le Collectif Mer et Francophonie, très proche du FN, assure pour sa part que la visite des Québécois renouvelle « la diplomatie patriote francophone ».
Au Parti québécois, même prise de distance qu'en mars dernier : « Ils ne parlent pas au nom du PQ », a indiqué Yannick Grégoire, responsable des communications.
« Ce qu'ils font dans leurs temps libres, ça les regarde », a-t-il affirmé en entrevue téléphonique. « On n'a aucune délégation au Front national », avec lequel « on n'a aucune valeur commune », a ajouté le porte-parole.

Le MTQ berné par le fils d'un homme arrêté par l'UPAC

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EXCLUSIF
Publié le 25 juin 2016 à 05h00 | Mis à jour à 07h04
En juin 2012, l'UPAC démantèle un cartel qui... (PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE)
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
En juin 2012, l'UPAC démantèle un cartel qui truquait des appels d'offres municipaux en Montérégie. Le Bureau de la concurrence présente alors Civ-bec comme le leader du cartel.

MARTIN CROTEAU
La Presse
Le ministère des Transports du Québec (MTQ) est poursuivi pour « négligence » après s'être fait berner par le fils d'un entrepreneur arrêté par l'Unité permanente anticorruption (UPAC). Un stratagème par lequel cet homme d'affaires a empoché près de 1 million de dollars avant de disparaître en laissant des milliers de dollars en créances impayées.
Deux entreprises réclament réparation au MTQ en lien avec un contrat de 862 000 $ accordé en 2013 à Travaux routiers majeurs (TRM). Une troisième société avait intenté un recours semblable, mais ce litige s'est réglé à l'amiable.
En 2013, TRM a décroché le contrat pour l'aménagement d'un mur antibruit le long de l'autoroute 20, à Boucherville. Elle a fait exécuter la plus grande partie des travaux par des sous-traitants.
Lorsque, au terme des travaux, TRM a empoché la plus grande partie des sommes qui lui étaient dues, son propriétaire, William Lavoie, n'a jamais payé des dizaines de milliers de dollars qu'il devait toujours aux firmes qu'il avait embauchées.
M. Lavoie est le fils de Jacques Lavoie, administrateur de la firme de construction Civ-bec. Il a été arrêté en 2012 pour son implication dans un cartel qui truquait les marchés publics à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Dans leur recours, les sous-traitants révèlent que William Lavoie a réussi à décrocher le contrat de Boucherville en imitant le nom de la société d'assurance britannique Lloyds. Il a présenté « Lloyd's Entreprises de souscripteurs » comme la société d'assurance qui devait cautionner ses travaux. Cette société appartenait en fait à Patrick Alain, un homme d'affaires de la Rive-Sud.

Alain est un ancien administrateur de Civ-bec, la firme au coeur du cartel de Saint-Jean-sur-Richelieu. Il a été arrêté en même temps que le père de William Lavoie.
QU'EST-CE QU'UNE CAUTION ?
La caution est un élément clé dans une soumission : aucune entreprise ne peut décrocher un contrat au MTQ si elle n'en a pas. Il s'agit pour une tierce partie de se porter garante de l'exécution du contrat du soumissionnaire. Si un entrepreneur fait faillite pendant le chantier, par exemple, le Ministère pourra exiger que la caution termine les travaux. Les entreprises qui offrent ces services sont des sociétés d'assurance qui doivent être accréditées par l'Autorité des marchés financiers.
À l'évidence, les fonctionnaires du MTQ n'y ont vu que du feu. La soumission de TRM a été jugée conforme, même si « Lloyd's Entreprises de souscripteurs » n'était pas une véritable compagnie d'assurance enregistrée auprès de l'Autorité des marchés financiers.
« Lloyd's Entreprises de souscripteurs » s'est avérée « insolvable » elle aussi, selon la poursuite, et n'a jamais versé un sou aux sous-traitants impayés.
LES SOUS-TRAITANTS ACCUSENT LE MTQ DE « NÉGLIGENCE »
Les entrepreneurs floués se tournent maintenant vers le MTQ, qu'ils tiennent responsable de la situation.
« [Le Ministère] est également responsable des sommes dues à la partie demanderesse en raison de sa négligence dans le traitement du dossier, lequel constitue une faute extracontractuelle », peut-on lire dans la poursuite intentée par un sous-traitant de TRM, l'entreprise Les Écrans Verts.
Cette société de la Rive-Sud a été embauchée par TRM pour construire le mur. L'entreprise de William Lavoie lui devait plus de 30 000 $ à la fin des travaux, et elle n'a jamais été payée.
« Je considère qu'on a fait un travail de qualité et on s'est fait avoir dans cette histoire. En bout de ligne, c'est uniquement les sous-traitants qui sont perdants. »
- Francis Allard, propriétaire de l'entreprise Les Écrans Verts
Jean-Paul Jansen, propriétaire d'une entreprise qui fabrique des produits de béton, calcule qu'il a perdu près de 150 000 $ dans le chantier de Boucherville. Il réclame également réparation au MTQ.
« On ne comprend pas pourquoi le MTQ a payé l'entreprise sans s'assurer qu'elle avait payé ses fournisseurs, a-t-il indiqué. C'est une pratique qui ne se fait pas habituellement. »
Le ministère des Transports a préféré ne pas commenter la cause, puisqu'elle est toujours devant les tribunaux. Sa porte-parole, Stéphanie Langelier, a précisé que la construction du mur antibruit à Boucherville est le seul contrat que le Ministère a consenti à TRM.
Il n'a pas été possible de joindre William Lavoie, propriétaire de TRM. Ses numéros de téléphone sont inactifs, tout comme ses adresses courriel.

LES LAVOIE ET LA CONSTRUCTION

JUIN 2012
L'UPAC démantèle un cartel qui truquait des appels d'offres municipaux en Montérégie. Les dirigeants de neuf entreprises et deux fonctionnaires de Saint-Jean-sur-Richelieu sont arrêtés. Le Bureau de la concurrence présente alors la firme Civ-bec, dirigée par Pasquale Fedele et Jacques Lavoie, comme le leader du cartel.
JUILLET 2012
Quelques semaines après la frappe de l'UPAC, le fils de Jacques Lavoie, William Lavoie, fonde Travaux routiers majeurs (TRM), une firme de construction.
JUIN 2013
TRM remporte un appel d'offres du ministère des Transports pour la construction d'un mur antibruit près de l'autoroute 20, à Boucherville. Sa soumission de 862 000 $ est plus de 30 000 $ inférieure à celle de son plus proche concurrent.
AOÛT 2013
Civ-bec, l'entreprise dont le père de William Lavoie est vice-président, cesse brusquement ses travaux sur l'autoroute 10 à Carignan, en Montérégie. C'est finalement une autre entreprise qui terminera les travaux, aux frais de la caution de Civ-bec.
AOÛT 2013
William Lavoie assure à TVA que sa firme TRM n'a rien à voir avec les pratiques de son père. « Je suis complètement indépendant, je fais les choses de mon côté, déclare-t-il. C'est sûr que mon père est capable de me donner des conseils. Il a beaucoup plus d'expérience que moi. »
SEPTEMBRE 2013
Les sous-traitants de TRM alertent le MTQ que l'entreprise ne les a pas payés pour des travaux effectués sur le chantier de Boucherville.
AOÛT 2015
Le journal La Seigneurie révèle que TRM a abandonné le chantier de restauration du Café centre d'art, à Boucherville, laissant en plan des milliers de dollars en créances impayées. Comme c'était le cas avec le contrat du MTQ, sa caution s'est avérée être une coquille vide.
MARS, AVRIL 2016
Les sous-traitants engagent des poursuites contre le MTQ, l'accusant de « négligence » dans l'attribution du contrat à TRM. Leur poursuite révèle que l'entreprise a pu remporter l'appel d'offres parce qu'elle a imité le nom d'une grande société d'assurance britannique.
MARS 2017
Début prévu du procès de Pasquale Fedele, Jacques Lavoie et Patrick Alain, trois administrateurs de Civ-bec, accusés d'avoir été impliqués dans un système de collusion à Saint-Jean-sur-Richelieu.