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dimanche, juin 05, 2016

Les Suisses aux urnes sur le revenu de base pour tous

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Les Suisses aux urnes sur le revenu de base pour tous
Selon les derniers sondages, la proposition a peu de chances de passer.Photo Fotolia

Gilles Campion




GENÈVE - Les Suisses votaient dimanche pour se prononcer sur la création d'un revenu de base pour tous, salariés ou sans emploi, un projet unique au monde qui suscite de vifs débats dans un pays où l'on vénère la valeur travail.

Toutefois, selon les derniers sondages, la proposition, soumise par un groupe sans affiliation politique, a peu de chances de passer.

Rien d'étonnant quand on se souvient qu'en 2012, les Suisses avaient déjà refusé de porter leurs congés payés de 4 à 6 semaines, craignant une baisse de leur compétitivité.

Dans la plupart des cantons, les bureaux de vote ont ouvert à 10 h et devaient fermer à midi, car une large partie des électeurs suisses préfèrent voter par correspondance.

À Genève par exemple, 47,4 % des inscrits avaient déjà déposé leur bulletin samedi soir, selon le service régional des élections.

L'initiative populaire «pour un revenu de base inconditionnel» (RBI) propose de verser une allocation universelle chaque mois à tous les Suisses et aux étrangers vivant dans le pays depuis au moins 5 ans, qu'ils aient ou non déjà un emploi.

Le montant de ce revenu reste à fixer, mais le groupe à l'origine de l'initiative suggère de distribuer 2500 francs suisses (2260 euros) par adulte - un montant très faible pour vivre en Suisse - et 650 francs suisses pour chaque mineur.

Cela nécessiterait un budget supplémentaire d'environ 25 milliards de francs suisses (22,6 milliards d'euros) par an, financé par de nouveaux impôts ou taxes.

«C'est un rêve qui existe depuis longtemps», mais qui est devenu «indispensable» face au chômage élevé provoqué par la robotisation croissante, explique à l'AFP l'un des pères de l'initiative, Ralph Kundig.

Le gouvernement et la plupart des partis politiques dénoncent un projet utopique et trop coûteux.

«C'est un vieux rêve, un peu marxiste. Pleins de bons sentiments irréfutables mais sans réflexion économique», déclare à l'AFP le directeur du Centre international d'études monétaires et bancaires à Genève, Charles Wyplosz. Selon lui, si le lien entre la rémunération et le travail est coupé, «les gens en feront moins».

«L'idée est noble, mais je ne pense pas que notre société puisse se le permettre aujourd'hui», estime Stéphane Szeless, un fonctionnaire de 45 ans, interrogé à Genève par l'AFP. «Je suis sceptique.»

Selon le dernier sondage réalisé par l'institut gfs.bern, 71 % des Suisses devraient voter non.

«Loi eugéniste»

Parmi les autres sujets soumis au vote dimanche figurent l'accélération des procédures d'asile et l'autorisation du diagnostic préimplantatoire.

Concernant l'asile, la nouvelle loi propose d'accélérer les procédures, dont une grande partie devront être achevées en 140 jours maximum. Elle est soutenue par 60 % des votants, si l'on en croit le sondage gfs.bern.

Les opposants au projet dénoncent pour leur part la mise à disposition d'une aide juridique gratuite pour les migrants, alors que les Suisses n'y ont pas droit, et la simplification de la procédure d'approbation prévue pour l'ouverture des centres d'asile fédéraux.

Dimanche, les Suisses devront aussi dire s'ils acceptent ou non le diagnostic préimplantatoire (DPI), une technique qui permettra de sélectionner et de congeler des embryons, mais uniquement ceux des couples porteurs d'une maladie héréditaire grave ou qui ne peuvent pas avoir d'enfant par voie naturelle.

Selon un sondage réalisé par le groupe de médias Tamedia, 55 % des personnes interrogées soutiennent le projet. S'il est accepté, douze embryons pourront être développés par traitement, contre trois actuellement, et ceux qui ne seront pas implantés immédiatement pourront désormais être congelés.

Les adversaires du projet dénoncent une «loi eugéniste».

samedi, juin 04, 2016

Daoust n'a jamais été préoccupé par Rona, dit un ex-patron du quincailler

http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/

Publié le 03 juin 2016 à 16h24 | Mis à jour le 03 juin 2016 à 17h46
L'ancien PDG de Rona, Robert Dutton... (PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)
L'ancien PDG de Rona, Robert DuttonPHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
JULIEN ARSENAULT
La Presse Canadienne
Un ancien dirigeant de Rona affirme que le ministre Jacques Daoust ne s'est guère montré préoccupé par l'avenir du quincailler en 2012, lorsque le géant de la rénovation Lowe's a déposé sa première offre pour en prendre le contrôle.
Selon Robert Dutton, M. Daoust lui aurait dit en août 2012, alors qu'il était aux commandes d'Investissement Québec (IQ), qu'il ne «voulait rien savoir de Rona».
Lors d'un entretien téléphonique, M. Dutton, qui a été chef de la direction de Rona pendant 20 ans, a dit avoir été ébranlé par cette réponse «irrespectueuse» de l'ancien président-directeur général d'IQ.
M. Dutton discutait alors avec M. Daoust afin que le bras financier du gouvernement achète pour 100 millions $ d'actions de Rona afin de protéger le fleuron québécois de l'offre non sollicitée de 1,76 milliard $ du géant américain.
«Je suis allé à son bureau (...) il est rentré et m'a dit «Moi je ne veux plus rien savoir de cela. Je suis en train de m'acheter un vignoble avec mon garçon. Je vais perdre mon (poste). Tout ce qui m'intéresse c'est de rénover mon vignoble. Là, je vais aller chez Rona et j'espère que tu as des bons prix'», a raconté l'ex-dirigeant du quincailler.
«J'étais déconcerté, je pensais rêver», a ajouté M. Dutton.
M. Daoust aurait évoqué la précarité de son poste alors que le premier ministre de l'époque, Jean Charest, venait de déclencher des élections qui allaient être remportées par le Parti québécois, dirigé par Pauline Marois.
D'après M. Dutton, cet entretien remontait à la première semaine du mois d'août 2012. Environ un mois plus tôt, Lowe's avait soumis sa proposition au conseil d'administration de Rona.
«Vers la mi-juillet, j'avais reçu un appel de M. Daoust qui me disait avoir reçu un mandat du ministre (des Finances Raymond) Bachand pour sauver le siège social de Rona, raconte l'ancien chef de la direction du quincailler. Je n'avais pas eu de nouvelles par la suite.»
M. Dutton reproche à M. Daoust de ne jamais l'avoir écouté, et ce, même s'il discutait avec d'autres entreprises, dont la française ITM Entreprises et deux autres groupes non identifiés, dans l'espoir de dénicher des partenaires à Rona.
«C'est ce que j'essayais d'expliquer, mais il n'y avait aucune écoute, a déploré M. Dutton, élaborant sur des propos tenus initialement sur les ondes du 98.5 FM. Il y avait des investisseurs prêts à mettre 100 millions $ et des marchands (indépendants voulaient en mettre plus). M. Daoust me répétait constamment qu'il ne voulait rien savoir de Rona.»
Dans l'espoir d'obtenir un peu de temps pour agir, M. Dutton aurait souhaité voir son interlocuteur retourner auprès du gouvernement provincial, ce qui, selon lui, ne s'est jamais produit. «À mon avis, le plan de vendre Rona, il le voulait», a-t-il lâché.
Invitée à commenter les déclarations de M. Dutton, l'attachée de presse du ministre, Mélissa Turgeon, a répété que M. Daoust, s'il avait été mis au courant à l'époque des projets d'IQ,  aurait exprimé des réserves entourant la vente des actions de Rona.
Actuellement ministre des Transports, M. Daoust est sur la sellette depuis que la vérificatrice générale a conclu dans un rapport que ce dernier avait autorisé, en décembre 2014, la vente de la totalité des actions du quincailler Rona alors qu'il était au Développement économique.
La vérificatrice a dit s'appuyer sur des procès-verbaux du conseil d'administration d'IQ, mais M. Daoust nie cette version des faits, affirmant qu'il n'avait jamais été informé de la transaction, donc qu'il n'avait pas pu l'autoriser.
«En autorisant la vente, on a enclenché le processus de vente», a déploré M. Dutton, qui, à son avis, croit que IQ, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et les marchands indépendants détenaient suffisamment de titres pour bloquer une prise de contrôle étrangère.
Quatre ans après sa première tentative, Lowe's a finalement réussi cette année à mettre la main sur Rona pour 3,2 milliards $.
Comme il l'a déjà fait dans le passé, M. Dutton a au passage écorché la CDPQ, affirmant avoir été congédié sans raison valable le 2 novembre 2012 par le président et chef de la direction de l'institution, Michael Sabia.

Irrégularités au MTQ: l'UPAC remet plus de 2500 documents aux élus

http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/

Publié le 03 juin 2016 à 16h45 | Mis à jour le 03 juin 2016 à 16h45
Le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, a remis aux élus la quasi-totalité... (Archives)
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MARTIN CROTEAU
La Presse
(QUÉBEC) Le commissaire de l'UPAC, Robert Lafrenière, a remis aux élus la quasi-totalité des documents qu'une ex-vérificatrice du ministère des Transports avait transmis au corps policier, vendredi.
Embauchée par l'ancien ministre Robert Poëti, Annie Trudel avait colligé des centaines de documents sur une clé USB, qui a été envoyée à l'UPAC. Celle-ci refusait de rendre les documents publics de crainte de nuire à ses enquêtes. 
Lors d'un témoignage à huis clos devant la commission de l'administration publique, vendredi, M. Lafrenière a finalement accepté de partager presque tous les documents avec les élus. Ils seront rendus publics prochainement.

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Nombre de documents se trouvant sur la clé USB qui seront transmis aux élus.
Seuls huit documents resteront secrets parce qu'ils contiennent des renseignements sensibles. 
« Il y a une petite portion - pour protéger nos enquêtes, pour protéger nos sources - que nous avons dû caviarder », a expliqué M. Lafrenière. 
Le commissaire a également confirmé aux élus que l'UPAC mène une dizaine d'enquêtes sur le MTQ, comme La Presse le révélait il y a deux semaines
Les découvertes de Mme Trudel ont été révélées par une lettre écrite par M. Poëti à l'actuel ministre Jacques Daoust. M. Poëti a dit craindre que le MTQ ait accordé des contrats de gré à gré, que ses vérificateurs internes aient été victimes d'intimidation, et qu'un système de comptabilité complexe camouflé des dépassements de coûts. 
Lors d'un passage en commission parlementaire, l'ancienne sous-minsitre Dominique Savoie a minimisé les anomalies découvertes par Mme Trudel. À ses yeux, il s'agissait de cas « d'insatisfaction administrative » et non d'actes criminels. 
Mme Savoie a été démise de ses fonctions le lendemain matin, tout comme le chef de cabinet de M. Daoust, Pierre Ouellet. 
Selon la députée du Parti québécois, Martine Ouellet, il est clair que la sous-ministre n'a pas pris au sérieux les mises en garde de Mme Trudel. 
« Très clairement, elle avait sous-estimé le contenu de la clé USB », a dit Mme Ouellet. 
Les travaux de la commission de l'administration publique sur le MTQ se poursuivront la semaine prochaine. L'ancienne vérificatrice Annie Trudel et l'ex-vérificatrice interne Louise Boily témoigneront tour à tour. 
Le député de la Coalition avenir Québec, Éric Caire, croit que ces témoignages permettront d'en savoir davantage sur les pratiques du MTQ. 
« On a les documents, on a les acteurs concernés, a dit M. Caire. Moi je pense qu'on va faire un bon bout de chemin. J'ai bon espoir qu'on va aller au bout des choses et qu'on va avoir le fin mot de l'histoire. »