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mercredi, avril 27, 2016

Le Canada ne versera jamais de rançon, tonne Trudeau

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/

Publié le 26 avril 2016 à 23h59 | Mis à jour le 26 avril 2016 à 23h59
Justin Trudeau a tenu à mettre les choses... (La Presse Canadienne, Jeff McIntosh)
LA PRESSE CANADIENNE, JEFF MCINTOSH
Justin Trudeau a tenu à mettre les choses au clair, mardi : le Canada ne paie pas et ne paiera pas les rançons à des terroristes.

JOAN BRYDEN
La Presse Canadienne
Kananaskis
Justin Trudeau a fermement rappelé, mardi, que le Canada ne versait jamais de rançon à des terroristes, que ce soit directement ou indirectement.
Le premier ministre du Canada a mêm e encouragé ses homologues des autres pays à adopter la même approche intransigeante.
À l'issue de trois jours de retraite avec son Cabinet au pied des Rocheuses en Alberta, M. Trudeau a été interrogé par les journalistes, mardi, sur l'exécution, lundi, du Canadien John Ridsdel par l'organisation islamiste philippine Abou Sayyaf, après six mois de captivité.
Appelé à commenter sur la possibilité que le Canada paie la rançon pour libérer les deux autres otages - le Canadien Robert Hall et le Norvégien Kjartan Sekkin-tad, qui est résident permanent au Canada - le premier ministre a tenu à mettre les choses au clair : le Canada ne paie pas et ne paiera pas les rançons.
Selon lui, celles-ci «constituent une source importante de financement pour les organisations terroristes qui leur permet ensuite de continuer de perpétrer des actes violents et meurtriers contre des innocents à travers le monde».
Il a ajouté que cela encouragerait les terroristes à capturer plus de Canadiens. «Payer une rançon pour des Canadiens mettrait en péril la vie de tous les millions de Canadiens qui vivent, travaillent ou voyagent dans le monde chaque année», a-t-il tranché.
John Ridsdel, âgé de 38 ans, était parmi les quatre touristes - avec MM. Hall et Sekkinstad, ainsi qu'une Philippine - qui ont été kidnappés par les militants d'Abou Sayyaf, le 21 septembre, au sud de l'île de Samal.
Questionné sur l'implication du Canada dans les négociations visant à libérer M. Ridsdel, M. Trudeau a répondu qu'il avait vu plusieurs articles «erronés» et «faux» dans les médias.
Certains pays alliés au Canada, dont la France et l'Italie, se sont montrés ouverts à payer des rançons pour libérer leurs citoyens. M. Trudeau a dit qu'il avait parlé avec son homologue britannique, David Cameron, qui adhère à la même approche ferme contre le versement de rançons et ils se sont mis d'accord pour encourager les autres pays à faire de même.
«Nous devons nous assurer que les terroristes comprennent qu'ils ne peuvent pas continuer de financer leurs crimes et leurs violences en kidnappant des otages innocents», a-t-il déclaré.
Position floue
Cette position semble toutefois être à géométrie variable à Ottawa, selon les situations particulières.
Dans une lettre d'Al-Qaida obtenue par l'Associated Press il y a trois ans, on croit comprendre que l'organisation terroriste a obtenu 1 million $ pour la libération du diplomate canadien Robert Fowler au Niger en 2009. M. Fowler, le plus haut diplomate des Nations Unies en poste en Afrique, et son collègue Louis Guay avaient été enlevés quatre mois auparavant.
L'Associated Press n'a pas indiqué d'où provenait l'argent; dans ses mémoires, M. Fowler soutient qu'il ignore même si une rançon a été versée. Selon le quotidien Globe and Mail, l'entente, négociée par plusieurs pays occidentaux par l'entremise d'intermédiaires africains, prévoyait un échange de «prisonniers» et le versement de plusieurs millions de dollars.
Un câble diplomatique américain de février 2010, qui a fait l'objet d'une fuite, laisse aussi croire que le Canada verse effectivement des rançons. L'ambassadeur américain d'alors au Mali y explique qu'«il serait malvenu de blâmer des pays comme le Mali ou le Burkina Faso pour leur rôle dans les négociations, alors que les pays qui sont prêts à verser de telles rançons, comme l'Autriche et le Canada, ne sont pas ennuyés».
La journaliste albertaine Amanda Lindhout et le photographe australien Nigel Brennan avaient été enlevés par de jeunes hommes armés près de Mogadiscio, en Somalie, en août 2008, en pleine guerre civile. Ils avaient été libérés 15 mois plus tard, en novembre 2009, lorsque leurs proches ont versé une rançon.

Convergence essentielle à la victoire en 2018, affirme PKP

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Publié le 26 avril 2016 à 17h28 | Mis à jour le 27 avril 2016 à 00h24
Samedi, le chef du Parti québécois, Pierre Karl... (La Presse Canadienne, Jacques Boissinot)
LA PRESSE CANADIENNE, JACQUES BOISSINOT
Samedi, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a relancé dans l'espace public l'idée de «rassembler les forces souverainistes». Mardi, il l'a hissée au rang de priorité pour son parti.

(Québec) Le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, affirme que «la convergence est un élément essentiel à la victoire» aux élections générales d'octobre 2018 au Québec.
Samedi, M. Péladeau a relancé dans l'espace public l'idée de «rassembler les forces souverainistes». Mardi, il l'a hissée au rang de priorité pour son parti. «C'est un élément que nous devons considérer prioritaire si nous souhaitons réaliser l'indépendance», a-t-il dit en marge d'une réunion de son aile parlementaire.
Afin de contourner les fortes résistances existant chez bien des militants de Québec solidaire, le député Amir Khadir a de son côté proposé d'organiser une «primaire sociale» afin, selon lui, de déloger les libéraux du pouvoir en 2018. Il suggère un essai lors d'une éventuelle élection partielle. Le Parti québécois, Québec solidaire et Option nationale devraient adouber un candidat «indépendant», qui serait choisi au terme d'une «primaire sociale».
Pierre Karl Péladeau n'avait pas encore pu prendre connaissance de cette proposition lorsqu'il a été interrogé sur le sujet. Il a néanmoins réitéré l'ouverture qu'il entend manifester. «Pour l'instant, nous ne sommes fermés à rien du tout. Nous avons et nous adoptons une perspective d'ouverture.»
«Il va y avoir des échanges, a poursuivi le chef péquiste. Et je suis convaincu que ces échanges vont être fructueux de part et d'autre.»
Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, dénonce une «convergence entre "eux", mais pas vers les Québécois». Ce n'est pas «parce qu'on converge» vers une solution des années 60 ou 70 qu'«on se rapproche des véritables intérêts des Québécois».
Le Parti québécois devrait plutôt se poser des questions sur son «offre politique», celle de la souveraineté, a martelé M. Fournier.

Au salaire minimum, on est plus pauvre en région qu'en ville

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Publié le 26 avril 2016 à 19h39 | Mis à jour le 27 avril 2016 à 07h43
À Trois-Rivières ou à Saguenay, par exemple, il... (123rf/Katarina Gondova)
123RF/KATARINA GONDOVA
À Trois-Rivières ou à Saguenay, par exemple, il est difficile pour un ménage de se déplacer sans une automobile, et l'épicerie coûte beaucoup plus cher. Un revenu plus élevé serait donc nécessaire pour atteindre le seuil du «salaire viable» défendu par l'IRIS.

(Québec) Les nombreux ménages vivotant au bas de l'échelle, à moins de 15 $ l'heure, sont plus pauvres en région que dans les grands centres urbains, suggère une étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). La faute aux denrées chères et, surtout, à l'absence de transport en commun.
Pour la deuxième année consécutive, l'IRIS - centre de recherche campé à gauche toute - a calculé ce que devraient gagner les plus bas salariés pour échapper à la misère, souffler, profiter de la vie. Le salaire minimum augmentera à 10,75 $ l'heure le 1er mai. C'est nettement insuffisant, clame Philippe Hurteau, doctorant en sciences politiques, disséqueur de politiques publiques. Avec un revenu hebdomadaire de 403 $, on ne peut pas se sortir la tête de l'eau, selon lui.
L'an dernier, M. Hurteau et un collègue avaient donc élaboré un budget qui permettrait à un ménage de subvenir à ses besoins primaires, mais aussi de participer à la vie sociale, de consommer quelques extras, de sortir au resto à l'occasion, d'inscrire les enfants au soccer. Un revenu qui permettait de se projeter, d'améliorer son sort. À l'approche du 1er mai, ils ont refait l'exercice. Alors, pour que les plus bas salariés atteignent cet éden du minimum, le gouvernement devrait fixer le salaire de base à 15,10 $ l'heure, prônent-ils.
Une personne seule pourrait ainsi empocher un salaire brut tout près de 30 000 $ l'an. Un couple avec deux revenus doublerait la mise. «Ce n'est pas du tout vivre dans le luxe», plaide Philippe Hurteau. «C'est avoir une marge de manoeuvre.»
L'IRIS n'est pas le premier groupe à lancer un 15 $ dans la mare. Récemment, l'homme d'affaires et ex-dragon Alexandre Taillefer s'est aussi positionné en faveur durant le Sommet annuel du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD). Une proposition reçue froidement par les lobbys de l'industrie, qui disent entrevoir des pertes d'emplois en masse et une hausse des prix si ce scénario devait séduire les politiques.
Pas assez en région
Mais, même à 15,10 $ l'heure, plusieurs citoyens n'atteindraient pas le seuil du «salaire viable», le seuil au-delà duquel on peut surnager, prévient le chercheur Philippe Hurteau. Pour une première fois, il a vérifié quel devrait être le salaire minimal dans différentes régions du Québec. Et le résultat étonne.
Ainsi, à Trois-Rivières, le salaire minimum actuel permet presque d'atteindre l'idéal fixé par l'IRIS. Un ménage de deux adultes qui travaillent à 10,75 $ l'heure et de deux enfants surpasse même l'objectif grâce aux nombreux crédits d'impôt réservés aux familles.
Mais, à l'opposé, une femme monoparentale avec un enfant de Saguenay ou de Sept-Îles devrait plutôt toucher 18 $, 19 $, voire 20 $ l'heure pour s'échapper du cercle vicieux de la pauvreté, selon les calculs de M. Hurteau. À Québec et à Montréal, par contre, la proposition de 15,10 $ serait même un peu élevée!
Pourquoi une telle disparité? À Trois-Rivières, les loyers sont moins dispendieux, explique Philippe Hurteau. Et la présence d'un réseau de transport en commun moins cher que dans les plus grandes villes permet aux familles d'éviter l'achat de deux voitures.
À Saguenay et à Sept-Îles, par contre, les déplacements entre la maison, la garderie, l'école et le boulot sont pratiquement impossibles sans un bolide, observe l'auteur. Et l'épicerie coûterait beaucoup plus cher. D'où un revenu nécessaire plus élevé pour atteindre le seuil de «salaire viable» défendu par l'IRIS.
La loi de la moyenne a toutefois établi que le salaire minimum québécois devrait atteindre 15,10 $. M. Hurteau pense qu'on pourrait s'y rendre en quelques années, à raison de 1 $ l'heure de plus annuellement, sans brusquer les entreprises. Et que cet argent versé dans les poches des plus bas salariés serait vite dépensé, stimulerait l'économie.
L'IRIS évalue que plus d'un million de travailleurs gagnent moins de 15 $ l'heure.

Évolution du salaire minimum

1er mai 2004: 7,45 $
 1er mai 2007: 8,00 $
 1er mai 2010: 9,50 $
 1er mai 2013: 10,15 $
 1er mai 2016: 10,75 $