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mardi, décembre 08, 2015

Secteur public: la grève de mercredi semble inévitable

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par La Presse Canadienne le mardi 08 décembre 2015 à 15h51. Modifié par 98,5 fm à 16h41.
Secteur public: la grève de mercredi semble inévitable
MONTRÉAL - La plupart des écoles, établissements de santé et ministères québécois seront touchés par une grève des employés de l'État, mercredi, alors que le front commun a annoncé une grève d'une journée et que la Fédération autonome de l'enseignement amorcera alors une séquence de trois journées de grève consécutives.
À quelques heures du déclenchement de cette grève, celle-ci semblait inévitable, malgré les progrès réalisés au cours des derniers jours à certaines tables de négociation sectorielles.

Le front commun intersyndical, qui représente 400 000 des 500 000 employés de l'État, tiendra sa quatrième journée de grève mercredi, mais cette fois-ci, elle se tiendra dans l'ensemble du Québec, non plus région par région.

Le front commun n'a pas renoncé à sa journée de grève, bien que des ententes de principe sectorielles aient été conclues, au cours des derniers jours, par ses syndicats membres représentant les employés du soutien scolaire, des fonctionnaires et ouvriers, ainsi que des professeurs de cégep.

«Elle nous semble imminente. Rien n'indique à cette heure qu'on devrait mettre de côté de moyen de pression-là. Cette grève-là de toute évidence va s'exercer, parce qu'à l'heure où on se parle, même s'il y a eu au cours des derniers jours des ententes sectorielles qui sont importantes à souligner, il n'y a toujours pas de changement, pas de nouveau au niveau de la table centrale sur les paramètres salariaux et la retraite», a commenté la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, au cours d'une entrevue à La Presse Canadienne.

Les négociations se poursuivaient néanmoins mardi avec le gouvernement du Québec.

C'est à la table centrale, où sont négociés les salaires et le régime de retraite, que les progrès se font attendre, ont rapporté plusieurs syndicats.

«À moins d'un dénouement extraordinaire d'ici la fin de la journée, je pense qu'on est en mesure déjà d'annoncer que demain (mercredi) il y aura grève dans toutes les régions du Québec», a prévenu Mme Chabot.

La CSQ représente notamment les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire, soit 73 000 d'entre eux, des professionnels de l'éducation, des employés du soutien scolaire ainsi que des professeurs de cégep.

De son côté, la FAE, qui représente l'autre tiers des enseignants du primaire et du secondaire, débraiera mercredi, jeudi et vendredi dans 800 écoles de certaines régions, dont Montréal, Laval et l'Outaouais.

Au sein de cette organisation syndicale aussi, on affirmait mardi qu'il faudrait pratiquement «un miracle» pour éviter la grève.

La FAE a claqué la porte le 3 novembre, quittant sa table sectorielle. Elle n'y est pas revenue depuis, malgré deux tentatives de rapprochement, dont la plus récente dimanche dernier. Mardi, la FAE tentait encore de voir s'il y avait moyen de reprendre la négociation formellement.

Services essentiels maintenus

Les établissements de santé seront également touchés par la journée de grève unique du front commun. Toutefois, les services essentiels y seront assurés, comme l'exige le Code du travail.

D'ailleurs, les infirmières, dont la majorité sont syndiquées à la Fédération interprofessionnelle de la santé, qui n'est pas membre du front commun, ne débraient pas.

La vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, a assuré en entrevue que les services essentiels seraient maintenus dans les établissements de santé. Sa Fédération de la santé et des services sociaux est présente dans de nombreux établissements de santé au Québec.

«Dans les établissements de santé, la loi sur les services essentiels impose que l'on maintienne 100 pour cent des effectifs au niveau des urgences et des soins intensifs. Dans tous les autres services, on a convenu avec nos employeurs - et ça a été agréé (par la Commission des relations du travail) - que nous allons fournir 90 pour cent des ressources habituelles. C'est donc dire que dans tous les établissements, les gens sortent en grève entre 40 et 45 minutes - selon leur nombre d'heures de travail dans une journée», a expliqué Mme Lévesque.

«Il y a des horaires qui sont planifiés, de telle sorte que l'objectif de nuire le moins possible aux services à la population soit atteint. L'idée, ce n'est pas de fermer des services, de priver les gens de soins», a assuré Mme Lévesque.

Débrayage dans l'ensemble des ministères

Au Syndicat de la fonction publique du Québec, la présidente Lucie Martineau a précisé au cours d'une entrevue que ses membres débraieront dans l'ensemble des ministères comme Emploi et Solidarité sociale, Transports, Environnement, Agriculture, sans compter des organismes comme la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) ainsi que l'Agence du revenu du Québec.

Mais là encore, les services essentiels seront maintenus.

Mme Martineau ne croit pas que le front commun ouvre la porte à l'adoption d'une loi spéciale en débrayant ainsi dans l'ensemble du Québec, alors que des ententes sectorielles ont pourtant été conclues.

«Ça fait au moins une semaine que le gouvernement le sait (pour la grève). S'il veut l'éviter, qu'il négocie et qu'il règle! Ce n'est pas une chose qui sort d'une boîte à surprises. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement déciderait de décréter à cause de cette journée de grève-là. On en avait prévu trois (journées) et on a fait en sorte de les reporter pour donner une chance à la négociation. Bien là, la balle est dans son camp. Et je ne vois pas pourquoi ça justifierait une loi spéciale», a dit Mme Martineau.

Couillard réagit

Interrogé à ce sujet à Paris, où il prend part à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, le premier ministre Philippe Couillard a déploré le fait que le front commun et la FAE mettent à exécution leur mandat de grève alors que des ententes sectorielles ont été conclues.

«Je trouve ça assez regrettable, a-t-il dit. De l'avis de tout le monde, il y a d'importants progrès qui se font aux tables de négociation», notamment au chapitre de la relativité salariale pour les professeurs de cégep et pour les infirmières.

«Je trouve ça assez particulier qu'on fasse des débrayages. C'est la décision des syndicats; la population jugera», a ajouté le premier ministre.

Il a néanmoins réitéré son optimisme puisque les négociations continuent. «J'espère qu'on se dirige vers une entente négociée», a dit M. Couillard.

dimanche, octobre 04, 2015

Secteur public: des dizaines de milliers manifestent pour leurs conditions

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Publié par La Presse Canadienne le samedi 03 octobre 2015 à 16h30. Modifié par Léandre Drolet à 17h29.
Secteur public: des dizaines de milliers manifestent pour leurs conditions
Des milliers de manifestants ont envahi les rues de Montréal./Peter McCabe-PC
MONTRÉAL - Des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public, 150 000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi, à Montréal, dans le but de mettre de la pression sur le gouvernement dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leurs conventions collectives. Et ils ont aussi dénoncé les compressions budgétaires qui affectent l'ensemble des services.
Le président de la CSN, Jacques Létourneau.
 
 
 
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La marche a commencé à 12 h 30 au pied du mont Royal et les marcheurs se sont dirigés vers les bureaux du premier ministre Philippe Couillard, au centre-ville. Tout s'est déroulé calmement; de nombreux enfants étaient présents.

Pas moins de 384 autobus ont été nolisés provenant de toutes les régions du Québec, et c'est sans compter les manifestants qui provenaient de la grande région de Montréal. Il s'agissait certainement d'une des plus grosses manifestations des dernières années.

Le front commun des secteurs public et parapublic voulait ainsi exprimer son mécontentement, après plusieurs mois de négociations avec les représentants gouvernementaux.

Le gouvernement Couillard offre à l'ensemble des employés de l'État deux années de gel, suivies de trois années avec des augmentations de 1 pour cent par année, soit 3 pour cent sur 5 ans.

Le front commun des secteur public et parapublic réclame plutôt 4,5 pour cent d'augmentation par année pendant trois ans, soit 13,5 pour cent d'augmentation sur trois ans.

«M. (Martin) Coiteux (président du Conseil du trésor), vous dites vouloir régler; il faudrait que les bottines suivent les babines. Vos négociateurs, ils sont bien fins, mais ils n'ont pas de mandat. M. Coiteux, notre mobilisation sera à la hauteur de votre arrogance», a lancé le président de la FTQ, Daniel Boyer, à la fin de la manifestation.

Les manifestants étaient gonflés à bloc. Presque chaque tirade d'un chef syndical a été accueillie par une salve d'applaudissements, des klaxons, des cris. Bon nombre des manifestants étaient des femmes. La présidente de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, Carolle Dubé, a d'ailleurs rappelé que 75 pour cent des employés du secteur public étaient des femmes.

«Plus c'est coûteux, plus c'est Coiteux», pouvait-on lire sur une pancarte. «La grève, j'y songe», disait une autre. Et sur une énorme boule noire placée devant les bureaux du premier ministre Couillard, on pouvait lire «Couillard est un boulet».

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, a promis que la mobilisation allait s'intensifier si le gouvernement restait sur ses positions.

«Nous, on croit à la négociation. On pense qu'on est capable d'en arriver à une entente négociée, mais c'est clair que si le gouvernement ne bouge pas, comme il le fait depuis un an, la mobilisation va s'intensifier. C'est clair que la colère des travailleuses et travailleurs se fait sentir de plus en plus», a rapporté le président de la CSN, qui représente le plus gros contingent des employés du secteur public. Quelque 170 000 de ses membres sont concernés par cette négociation.

Après cette manifestation d'envergure, les syndicats du front commun vont «entreprendre des activités de perturbations socioéconomiques dans les prochains jours», dans toutes les régions du Québec, a prévenu M. Boyer.

Au cours des derniers jours, la CSN a annoncé que ses syndicats avaient obtenu des mandats de grève à 85 pour cent — la CSN compte des milliers de membres dans les établissements de santé et de services sociaux. À la Centrale des syndicats du Québec — qui représente notamment les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire — les mandats atteignent 82 pour cent. Et cette négociation concerne 130 000 de ses membres. À la FTQ aussi — 40 000 membres dans les secteurs public et parapublic — le mandat de grève atteint 85 pour cent.

«À date les mandats de grève sont très forts; les assemblées bondées. On ne parle pas de mandats de grève à 51 pour cent ou aux deux tiers. Les mandats de grève à 85, 90, 95 pour cent. Le but, ce n'est pas de faire la grève, ce n'est pas de faire des moyens de pression; c'est de négocier. On demande à M. Coiteux de donner des mandats à ses négociateurs, parce que c'est fini le niaisage. C'est fini, sinon on va exercer les mandats qu'on a», a tonné M. Boyer.

Le mandat de grève du front commun des secteurs public et parapublic consiste en six journées de grève tournante, sur une base régionale ou nationale, à être tenues au moment jugé opportun. C'est le front commun qui décidera des dates de ces débrayages, le cas échéant.

vendredi, juin 05, 2015

Secteur public: le front commun syndical prépare la grève pour l'automne

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Publié par La Presse Canadienne le vendredi 05 juin 2015 à 13h11.
Secteur public: le front commun syndical prépare la grève pour l'automne
QUÉBEC — Le front commun syndical fourbit ses armes en vue d'une grève l'automne prochain dans le secteur public.
En conférence de presse à Québec vendredi matin, les chefs syndicaux ont indiqué que rien n'avance aux tables de négociations qui ont été entreprises en début d'année.

«On fait face à un blocage important», a déclaré la vice-présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Francine Lévesque.

«Il y a des discussions, mais il n'y a pas d'avancées, aucun point n'a fait l'objet d'une entente, alors cela piétine, ce n'est pas normal qu'après six mois, on soit rendu à ce stade-ci», a ajouté la présidente du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), Lucie Martineau, assise à ses côtés.

Aucune proposition officielle n'a été déposée par la partie patronale, a précisé le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer, en soulignant qu'il n'y a pas eu de règlement sur les grands enjeux convenus, comme l'accès aux services publics, l'organisation du travail, l'attraction et la rétention de main-d'oeuvre ainsi que la précarité.

Les négociations étaient déjà mal parties l'automne dernier avec le dépôt des offres salariales de l'État. Québec propose un gel salarial sur deux ans, suivi d'une hausse de 1 pour cent par an pour les trois années suivantes. Les représentants du secteur public revendiquent pour leur part des augmentations de 4,5 pour cent par an, pour une convention collective de trois ans.

Les leaders des organisations syndicales demandent donc la nomination d'un médiateur pour faire débloquer les pourparlers. Mais du même souffle, les syndicats vont réclamer des mandats de grève à leurs membres et tout préparer dans l'éventualité d'un conflit de travail.

«Ce qu'on demande actuellement à nos militants, c'est de tout planifier ça, et, dès le retour en septembre, là on ira chercher, de façon très claire, des mandats de grève», a expliqué Mme Lévesque.

Mais les troupes sont déjà «mobilisées» et trépignent d'impatience, tandis que des organisations ont même déjà tenu des votes de grève, a souligné M. Boyer.

«Il y a des syndicats qui sont pressés de nous faire savoir qu'ils sont mobilisés et qu'ils seront prêts à passer à l'action, aussitôt qu'on leur dira que c'est nécessaire de le faire», a poursuivi la vice-présidente de la CSN.

Selon les syndicats, l'écueil principal est actuellement l'équité salariale. Le gouvernement demande un règlement global pour les 6000 plaintes déposées à la Commission de l'équité salariale avant de progresser sur les autres enjeux, soutiennent les organisations syndicales, qui trouvent cela inacceptable.

«La question de l'équité salariale, ce n'est pas à la table de négociations que cela doit être traité, c'est à la commission de l'équité salariale, a dit Mme Lévesque. Cela ne devrait pas nous empêcher d'engager des discussions sur le fond.»

Les chefs syndicaux dressaient des pronostics plutôt sombres vendredi matin. M. Boyer a dit être un «éternel optimiste», mais il estime que la «voie de passage» sera difficile, depuis le dernier budget, en raison des compressions dans les réseaux. Idem pour Mme Martineau, «habituellement optimiste, mais pas cette fois-ci».

«Tout ce qu'on voit, ce sont des reculs. (...) Un gel, c'est une diminution salariale», a-t-elle dit.

Mme Lévesque a aussi jugé que ces négociations étaient difficiles, en raison de «l'approche idéologique» du gouvernement, mais elle persiste à croire qu'il y a des «espaces» pour des solutions.

Pour sa part, le gouvernement a réagi en affichant un certain calme et en minimisant cette sortie. Le ministre du Travail, Sam Hamad, a indiqué que cinq des 59 tables de négociations avaient déjà demandé des médiateurs et qu'il est normal de demander la médiation pour aider à la négociation. Son ministère fournira les médiateurs demandés.

Il a rappelé que la grève est un droit et que le processus en cours est «simple et normal».

«Il faut rester calme, a-t-il déclaré en point de presse. Il faut être patient dans les négociations.»

Pour sa part, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a aussi affirmé que tout se déroulait actuellement de façon normale. Les parties ont convenu d'accélérer la cadence et de négocier tout l'été, a-t-il précisé.

«Il n'y aura pas de vacances en négociations et on négocie de bonne foi», a-t-il dit, en ajoutant cependant que le «cadre financier n'a pas changé».

Le front commun syndical représente un demi-million d'employés du secteur public.

mercredi, avril 15, 2015

Le PQ doit prendre le virage entrepreneurial

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Il devrait par exemple proposer un régime d’épargne entreprise aussi avantageux que le régime d’épargne étude

15 avril 2015 | François Côté, Faïka Gafsi, Patrick Gentes, Marie-Ève Pagé, Sébastien Pagé, Guillaume Rousseau - Six souverainistes de moins de 40 ans oeuvrant ou ayant oeuvré dans le monde des affaires |Québec
De plus en plus de jeunes et de moins jeunes se tournent vers la création d’entreprises.
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Banana Stock
De plus en plus de jeunes et de moins jeunes se tournent vers la création d’entreprises.
Un an après sa cuisante défaite aux élections et alors que sa course à la chefferie bat son plein, c’est le moment où jamais pour le Parti québécois de prendre un virage. Au cours de la Révolution tranquille, à la faveur de la création de dizaines de ministères et d’organismes publics, une nouvelle classe sociale formée d’employés du secteur public émerge et se trouve en position d’exercer une grande influence sur la société québécoise. Le point culminant de cette « longue marche des technocrates », pour reprendre la thèse du sociologue Jean-Jacques Simard, conduit à la prise du pouvoir par le PQ en 1976 et enclenche la série de réformes à la fois progressistes et étatistes qui s’en suit.

Logiquement, les têtes d’affiche de ce parti sont issues du secteur public : René Lévesque venait de Radio-Canada, Jacques Parizeau de HEC, Claude Morin de la fonction publique, Camille Laurin du secteur de la santé, etc. Et cela est vrai encore aujourd’hui, autant pour ce qui est du discours, axé sur les services publics, que pour les têtes d’affiche : Véronique Hivon vient de la fonction publique, Nicolas Marceau du monde universitaire, Sylvain Gaudreault du monde collégial, Pierre Duchesne et Raymond Archambault de Radio-Canada, etc.
 
Comme l’ont démontré les gouvernements du PQ, les anciens employés du secteur public sont particulièrement à même de devenir de bons dirigeants de ministères. Certaines évolutions sociologiques sont toutefois défavorables à cette classe sociale. Depuis les années 1990, la part que représentent les employés réguliers du secteur public dans l’ensemble de la population a cessé de croître comme jadis, et les emplois qu’ils occupent sont moins motivants qu’avant puisqu’ils consistent souvent à gérer des compressions plus qu’à offrir de nouveaux services.

Pour les baby-boomers, la perspective d’un emploi dans le secteur public était à la fois réaliste et enthousiasmante. Pour la génération suivante, moins. Quant aux jeunes d’aujourd’hui, ils font carrément face à des gels d’embauche dans plusieurs domaines du secteur public et sont peu nombreux à rêver d’y faire carrière. Dans ce contexte, les appuis au parti des employés du secteur public diminuent, particulièrement chez les jeunes.
 
S’il ne change pas, le PQ risque de continuer de perdre des appuis. Concrètement, cela signifie qu’il doit prendre le virage entrepreneurial. Car même si les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent plus espérer un poste dans le secteur public comme auparavant, ils n’en sont pas moins ambitieux. Ils veulent eux aussi poursuivre une carrière à la hauteur de leurs diplômes. Seulement, ils seront moins nombreux à pouvoir le faire dans le secteur public ou même dans les entreprises privées déjà établies qui peinent à créer suffisamment d’emplois de qualité. C’est pourquoi de plus en plus de jeunes et de moins jeunes se tournent vers la création d’entreprises. Ce n’est donc pas un hasard si on compte désormais parmi les héros du petit écran des dragons investisseurs. Certes, il ne faut pas opposer secteur public et démarrage d’entreprises pour autant, au contraire.
 
Complémentarité
 
Même si le défi du Québec et celui du PQ en particulier est de se donner un programme politique qui rendra possible l’élargissement de sa base entrepreneuriale, le virage que nous appelons de nos voeux ne doit pas être un virage à droite. D’abord, parce que, dans le respect de la tradition de ce parti et plus largement du Québec, il devra se faire en misant beaucoup sur l’économie sociale. Vu la réticence de plusieurs Québécois face au capitalisme en général et au profit en particulier, ce type d’économie est à même d’attirer des entrepreneurs potentiels qui hésiteraient à se lancer dans le secteur privé à but lucratif.
 
Ce virage entrepreneurial n’en serait pas un à droite parce qu’il se ferait non pas contre, mais avec l’État. De la même manière que ce dernier a été essentiel pour favoriser l’accès à l’éducation à des universitaires de première génération, il sera essentiel pour soutenir les initiatives des entrepreneurs de première génération. Car sans aide, il est plus facile de se lancer en affaires pour un fils d’entrepreneurs que pour un fils de fonctionnaires. Le PQ devrait donc faire de l’aide au démarrage et à l’accélération d’entreprises la priorité nationale et proposer des mesures en ce sens. Les CLD qu’il a créés et que les libéraux sont en train d’abolir devraient être recréés en version améliorée.

Le système d’éducation devrait préparer les jeunes à démarrer une entreprise ; ce n’est pas normal que des diplômés de nos établissements d’enseignement ignorent comment monter un plan d’affaires ! Il devrait exister un régime d’épargne entrepreneurial aussi avantageux que le régime d’épargne étude. Le secteur public pourrait encourager ses employés qui souhaitent tenter leur chance en affaires, par exemple en offrant plus systématiquement des congés sans solde de longue durée ou des accommodements d’horaire. Car de nos jours, il n’est pas rare de voir des entreprises fondées par d’anciens ou d’actuels employés du secteur public (infirmière offrant des cours prénataux, enseignant fondant un OBNL, secrétaire d’une commission scolaire ouvrant une école de chant, etc.).
 
Étant le seul parti de gouvernement à croire vraiment en l’État, avec un nouveau chef le PQ devrait être à même de proposer ce vaste chantier aux Québécois, pour qui entreprendre pourrait devenir une façon d’exprimer leur goût de l’indépendance.