Publié par Charles Payette pour 98,5 fm le jeudi 07 avril 2016 à 05h52. Modifié à 08h06.
Jacques Demers/PC
(98,5fm) - L'ex-entraîneur du Canadien de Montréal et Sénateur, Jacques Demers a subi un accident vasculaire cérébral. Il devait participer à l'émission Bonsoir les Sportifs avec Ron Fournier, à Cogeco Media, hier soir, mais il n'avait pu être rejoint. M. Demers est actuellement hospitalisé et son état serait stable.
Son épouse et sa soeur seraient en route pour revenir de la Floride afin d'être à son chevet.
Âgé de 71 ans, Jacques Demers a été nommé au Sénat en 2009 par le premier ministre conservateur Stephen Harper. Il y a quelques mois, il a annoncé qu'il devenait sénateur indépendant.
Plus tôt en carrière, il s'est avantageusement fait connaître comme entraîneur-chef dans l'Association mondiale de hockey et la Ligue nationale de hockey.
Il a notamment dirigé les Nordiques de Québec, les Blues de Saint Louis, les Red Wings de Detroit, le Lightning de Tampa Bay et les Canadiens de Montréal, avec lesquels il a gagné la Coupe Stanley en 1993.
Le sénateur suspendu Patrick Brazeau ne se laisse pas démonter par ses déboires judiciaires: il envisage sérieusement un retour à la Chambre haute après les élections prévues cet automne.
C'est ce qu'a signalé vendredi l'avocat qui le représente dans son procès pour fraude et abus de confiance en lien avec les réclamations d'allocations de logement au Sénat.
"Évidemment qu'il veut revenir. Présentement, il est présumé innocent dans tous ses dossiers", a résumé Me Christian Deslauriers en sortant d'une salle du palais de justice d'Ottawa, où il s'était présenté afin de fixer une date en vue de ce procès.
L'avocat a soutenu que la motion d'expulsion visant Patrick Brazeau, qui a été adoptée par le Sénat en 2013, deviendrait caduque avec la dissolution du Parlement que doit demander le gouvernement pour déclencher des élections.
"Alors techniquement, ce serait possible si la motion n'était pas renouvelée", a-t-il affirmé.
Me Deslauriers s'est par ailleurs dit confiant que son client, qui n'était pas au tribunal vendredi, puisse avoir gain de cause dans son procès à la lumière de ce qui a été démontré depuis le début de celui concernant le sénateur déchu Mike Duffy.
Car selon lui, il semble de plus en plus clair que les définitions de résidences principale et secondaire, qui sont au coeur du procès qui attend son client, sont floues à souhait.
"Ça nous donne confiance, parce que M. Brazeau fait seulement face à des accusations en ce qui a trait à la résidence", a-t-il fait remarquer pour souligner une distinction entre les deux causes.
En plus d'être accusé d'avoir réclamé indûment des frais de logement, Mike Duffy est accusé d'avoir facturé diverses dépenses personnelles - frais de maquillage, d'entraînement personnel ou encore de photographies - en les présentant comme des dépenses liées à sa fonction de sénateur.
Le procès de Patrick Brazeau se tiendra du 29 mars au 15 avril 2016, selon ce qui a été déterminé vendredi au palais de justice d'Ottawa. Il se fera en français, devant un juge seul, a-t-il été conclu.
Mais si la Couronne décidait que les accusations concernant les frais de résidence ne tiennent pas la route dans l'affaire Duffy, il y aurait "une possibilité" que le procès Brazeau ne se tienne pas, a suggéré Me Deslauriers.
Entre-temps, le sénateur suspendu prépare sa défense tout en planchant sur un projet de livre _ l'ouvrage porte "sur sa vie, j'imagine", a indiqué l'avocat.
Les démêlés avec la justice de M. Brazeau ne se limitent pas au dossier des dépenses au Sénat.
Il est aussi en cause dans deux autres procès criminels, où il fait face à diverses accusations d'agression sexuelle, de voies de fait et de possession d'arme en contravention de ses conditions de libération.
Un juge lui avait ordonné de suivre une cure de désintoxication après sa deuxième arrestation, ce qui a été fait, selon Me Deslauriers.
"D'après ce que je comprends, depuis ce temps-là, il serait sobre et ses problèmes sont réglés", a-t-il déclaré.
Et comme s'il n'avait pas assez de choses sur le feu, Patrick Brazeau attend un quatrième enfant, dont la naissance est prévue pour octobre.
20 avril 2015 | Jennifer Ditchburn - La Presse canadienne - à Ottawa|Canada
Photo: Adrian Wyld La Presse canadienne
Le sénateur suspendu, Mike Duffy
Il semble que le sénateur suspendu Mike Duffy était perçu comme un atout par plusieurs conservateurs, selon des documents rendus publics dans le cadre de son procès.
Au moins 74 députés — anciens et actuels — ont demandé à l’ancien journaliste de faire des apparitions à des événements, d’enregistrer des messages pour leurs partisans et même de les suivre en campagne électorale.
M. Duffy aurait travaillé pour des conservateurs de l’Ontario, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard — avec un succès mitigé puisque plusieurs d’entre eux ont perdu leurs élections.
Le sénateur suspendu aurait notamment aidé à cinq reprises le ministre actuel de l’Emploi et de la Réforme démocratique, Pierre Poilievre.
Le journal de Mike Duffy, rédigé entre 2009 et 2012, montre le statut de célébrité dont il bénéficiait au sein de son parti quand il était encore dans ses bonnes grâces. Ces écrits sont utilisés en preuve pour son procès. M. Duffy fait face à 31 chefs d’accusations de fraude, d’abus de confiance et de corruption.
L’avocat de M. Duffy, Donald Bayne, plaide que de telles activités partisanes faisaient partie de ses fonctions de sénateur. Me Bayne a insisté sur le fait que le Parti conservateur avait encouragé sa participation à ces nombreux événements.
Il a présenté notamment une photo de M. Duffy et du premier ministre Stephen Harper, sur lequel ce dernier le décrivait comme un «bon journaliste et un bon sénateur». M. Harper avait en outre remercié le sénateur à l’époque, qui était «l’une de [ses] meilleures nominations».
À l’été 2009, M. Duffy avait pris part à dix événements politiques en dix-huit jours dans deux provinces et un territoire.
Sentiment de trahison
Le temps qu’il avait passé à voyager et à travailler pour ses collègues conservateurs explique probablement pourquoi le parti avait d’abord défendu le sénateur lorsque le scandale des dépenses du Sénat avait éclaté. La direction du parti avait même accepté de payer ses frais d’avocats au début des procédures.
Son historique de travail partisan peut aussi démontrer pourquoi il s’était senti trahi lorsqu’il avait été exclu du caucus conservateur en mai 2013 et, plus tard, suspendu du Sénat. «Je n’ai jamais reçu une seule note du comité des finances du Sénat, ni du leadership qui suggérait que quelque chose ne tournait pas rond avec mesvoyages. En fait, ceux qui sont de l’autre côté se rappelleront combien de fois le premier ministre m’a louangé pour tout le voyagement que je faisais», a-t-il déclaré devant le Sénat en octobre 2013.
Bien que le parti ait pris ses distances de M. Duffy, un de ses anciens collègues du caucus qui a parlé sous le couvert de l’anonymat affirme que plusieurs conservateurs ont de l’admiration pour son travail. «Je crois qu’il y a beaucoup de gens qui apprécient le fait que Mike ait fait cette tournée. Il a travaillé fort, il a fait ce qu’il devait faire en aidant les députés», a confié cette source.