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Par Lisa Hanoun
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Des dizaines de soldats se sont fait espionner par le mouvement islamiste qui utilisait pour ce faire de faux profils de jolies jeunes filles de confession juive sur les réseaux sociaux.
«Cette fois, leur arme n'est pas une bombe, un pistolet ou un véhicule. C'est une simple demande de contact»,. C'est par ces mots que l'armée israélienne résume sur son site internet la manière inhabituelle par laquelle des dizaines de soldats israéliens ont été piégés par le Hamas. Le groupe islamiste palestinien, qui gouverne actuellement la bande de Gaza, a utilisé des fausses identités de jeunes filles juives sur les réseaux sociaux, afin de prendre le contrôle des smartphones, caméras et micros de militaires israéliens, a précisé mercredi un haut responsable du renseignement israélien.
Selon cet officier, le Hamas traquait les soldats via Facebook. Afin de prendre les atours de profils réels - à l'instar d'une certaine Elianna Amer, originaire d'Ashkelon en Israël - des vraies photos de jeunes femmes étaient prises sur Internet et des descriptions aguicheuses postées en hébreu pour «appâter» les soldats en quête de rencontres. D'autres jeunes filles affirmaient également sur leur profil vouloir faire leur Allyah (en hébreu qui signifie émigrer en Terre Sainte par une personne de confession juive), précise le site Haaretz.
«Je vais vous envoyer une photo mon cher», écrit une femme sur un extrait de conversation fourni par l'officier.
«OK. Ha-ha», répond le soldat, dans cet échange.
Sa correspondante lui envoie la photo d'une femme blonde en maillot de bain et lui propose ensuite de télécharger une application pour converser par vidéo. «Une simple application de chat pour émettre des appels vidéo», peut-on lire sur la conversation fournie par le même agent.
Des applications chevaux de Troie
Les Forces de Défense israéliennes disent avoir identifié les méthodes du Hamas qui cherchait ainsi à découvrir des informations sur les stratégies et l'artillerie de l'armée israélienne. Les pirates proposaient aux soldats de télécharger des applications YeeCall Pro ou Wowo Messenger qui étaient en réalité des chevaux de Troie pour s'introduire dans «les téléphones des soldats, leurs fichiers, d'avoir accès à leurs données GPS, ou encore d'installer des applications sur l'appareil», révèle le site d'information israélien i24.
Le stratagème a été découvert lorsque plusieurs soldats ont constaté tour à tour les attitudes étranges de leurs flirts sur la toile, qui ne donnaient plus de nouvelles une fois l'application téléchargée. L'armée a ensuite découvert des dizaines de fausses identités de jeunes femmes utilisées par le Hamas, a indiqué l'officier. Tous les soldats visés étaient dans les rangs inférieurs, membres d'unités de combat, a-t-il ajouté.
Pour le moment, le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, n'a pas souhaité commenter ces allégations.
Former les soldats aux dangers de la toile
«Potentiellement cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques, mais les dommages créés sont minimes», a déclaré l'agent du renseignement, en ajoutant que «la menace est maintenant considérée comme déjouée» et que les appareils des soldats touchés avaient été «désinfectés», a ajouté i24.
En réponse à cette cyberattaque, l'armée israélienne a lancé une campagne, intitulée «Combat enter», pour prévenir les soldats des dangers sur les réseaux sociaux. «Nous allons diffuser et dénoncer les faux profils du Hamas, imposer des règles plus strictes pour les soldats qui sont sur des réseaux sociaux et former les militaires à réagir aux attaques avant qu'il ne soit trop tard», explique une source militaire.
Les soldats israéliens ne sont pas obligés de rendre leur smartphone à leur entrée dans les bases et sont encore autorisés à mentionner qu'ils sont soldats sur leur profil Facebook, relève Ynetnews, le site internet du quotidien Yedioth Ahronoth. Ainsi, l'armée est de plus en plus consciente des risques que cela comporte et essaye d'agir en conséquence.
Le compte Facebook de chaque soldat est actuellement passé à la loupe afin de voir si certaines photos ne délivreraient pas des informations confidentielles. Si une image compromettante est trouvée, le soldat est prévenu et devra la supprimer, a ajouté le site israélien.
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