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Publié le 17 février 2017 à 21h40 | Mis à jour le 18 février 2017 à 00h24
Publié le 17 février 2017 à 21h40 | Mis à jour le 18 février 2017 à 00h24
La manifestation, organisée par les autorités locales et des associations civiles, a réuni de nombreux étudiants à Ciudad Juárez, ainsi que des politiques et leaders sociaux locaux. PHOTO AP |
Agence France-Presse
CIUDAD JUÁREZ
CIUDAD JUÁREZ
Des milliers de Mexicains ont formé vendredi un «mur humain» le long de la frontière avec les États-Unis pour protester contre le projet de mur frontalier du président américain Donald Trump.
La manifestation, organisée par les autorités locales et des associations civiles, a réuni de nombreux étudiants à Ciudad Juárez (nord), ainsi que des politiques et leaders sociaux locaux.
«Le voici ton mur!», scandait Cristian Ramirez, un étudiant de 15 ans, venu une fleur à la main comme beaucoup de ses compagnons. «Qu'est-ce que tu en penses si nous le faisons comme ça (ton mur) au lieu de mettre du béton et fer?» criait-il.
Sous les regards d'une patrouille frontalière américaine, les manifestants ont formé une chaîne humaine d'environ 1,5 km, se tenant par les bras, certains drapés dans des drapeaux mexicains ou vêtus de blanc.
«Ciudad Juárez et El Paso sommes une seule et même ville, nous ne serons jamais séparés» a lancé aux manifestants Oscar Leeser, le maire né au Mexique de El Paso, la ville frontalière américaine située en face de Ciudad Juárez.
L'élu a appelé à lutter pour cette unité qui caractérise les zones frontalières.
«Le mur est l'une des pires idées qui soit, cela ne va rien empêcher, ni les drogues, ni les migrants, c'est uniquement un symbole de la haine de Donald Trump, du racisme du président» commentait à l'AFP Ana Carolina Solis, 31 ans, étudiante en sciences sociales.
«Beaucoup d'entre nous ont de la famille à El Paso, ou vont étudier là-bas, beaucoup de gens traversent quotidiennement, car ils travaillent là-bas» expliquait Leo Alvarez, un travailleur social de 34 ans.
«Trump provoque la peur chez nos concitoyens aux États-Unis, nous devons nous montrer solidaires avec eux et leur afficher notre soutien. Si on les expulse, nous les accueillerons à bras ouverts» a déclaré le maire de Ciudad Juárez, Armando Cabada, également présent à la manifestation.
À 1200 kilomètres de là, sur la côte Pacifique, une cinquantaine de personnes se sont retrouvées en fin de journée à la frontière entre la ville mexicaine de Tijuana et sa voisine américaine de San Diego, pour dénoncer elles aussi le projet de mur.
Ces manifestations se déroulent près d'un mois après la prise de fonction de Donald Trump qui a signé un décret lançant la construction du mur à la frontière et affiché sa volonté d'accélérer l'expulsion des immigrants illégaux.