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Publié le 22 janvier 2017 à 15h35 | Mis à jour à 16h38
Publié le 22 janvier 2017 à 15h35 | Mis à jour à 16h38
M. Trudeau a déjà remanié son cabinet pour s'adapter à l'arrivée de M. Trump en désignant la spécialiste du commerce Chrystia Freeland aux Affaires étrangères. |
MIKE BLANCHFIELD
La Presse Canadienne
Ottawa
La Presse Canadienne
Ottawa
La «bromance» - relation plus que chaleureuse entre le premier ministre Justin Trudeau et l'ex-président Barack Obama - est chose du passé.
M. Trudeau et son gouvernement libéral fédéral doivent désormais affronter la réalité d'une présidence occupée par le républicain Donald Trump, alors que les ministres se réunissent dimanche pour une retraite de trois jours.
Jusqu'à ce jour, M. Trudeau avait eu la vie relativement facile dans les relations du Canada avec les États-Unis, M. Obama ayant été notamment un allié naturel sur le front des changements climatiques. Désormais, les libéraux se préparent pour une ère complètement nouvelle avec Washington, et cela devrait être sur toutes les lèvres à l'occasion de ces discussions entre ministres du cabinet Trudeau.
M. Trump a promis lors de son discours d'assermentation, vendredi, de donner naissance à «une nouvelle fierté nationale» et de ramener les emplois aux États-Unis. La politique étrangère a été très peu abordée.
Selon Roland Paris, ancien conseiller de M. Trudeau en politique étrangère, les libéraux ont adopté jusqu'à maintenant une approche judicieuse en tendant la main à l'équipe de transition de M. Trump «dans l'objectif de commencer à faire valoir l'importance du partenariat économique et l'intérêt des États-Unis à le maintenir».
Mais M. Paris estime que le véritable travail ne fait que commencer, et que l'approche de la nouvelle administration américaine risque de ne «ressembler à aucune autre» avant elle à Washington.
«C'est un grand virage. Cela est vrai pour le Canada, mais aussi pour tous les pays du monde», a-t-il affirmé.
Le gouvernement libéral espère envoyer le message à l'administration Trump que le Canada et les États-Unis ont des priorités communes, a expliqué le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr.
«Nous devrons voir ce que l'administration fait réellement», a-t-il soutenu dimanche, à Calgary.
«Plusieurs déclarations ont été faites et il y a eu beaucoup de spéculation, mais nous commençons cette relation en nous disant qu'il y a des points communs dans le secteur de l'énergie et nous nous pencherons là-dessus», a-t-il ajouté.
M. Trudeau a déjà remanié son cabinet pour s'adapter à l'arrivée de M. Trump en désignant la spécialiste du commerce Chrystia Freeland aux Affaires étrangères, et en lui affectant le général à la retraite Andrew Leslie comme secrétaire parlementaire, qui a côtoyé plusieurs des anciens commandants militaires ayant décroché des postes importants dans l'administration Trump.
Le gouvernement libéral a dit rechercher les intérêts communs avec l'administration Trump dans la volonté d'une croissance de la classe moyenne.
Avant d'obtenir ces nouvelles fonctions, Mme Freeland avait déjà tâté le terrain à Washington, discutant avec des membres du Congrès et de l'équipe de transition de M. Trump à titre de ministre du Commerce international du Canada.
Mme Freeland s'est entretenue avec l'ancien président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, aujourd'hui conseiller de M. Trump, de même qu'avec Stephen Schwarzman, le chef de la direction de la firme d'investissement Blackstone Group, qui a été nommé en décembre pour diriger le comité sur la stratégie et les politiques du président - le Strategic and Policy Forum.
M. Trump souhaite que les 16 chefs de la direction et leaders d'affaires dans le groupe lui offrent une perspective du secteur privé sur les manières de créer de l'emploi et de stimuler la croissance.
Georganne Burke, une partisane de M. Trump née aux États-Unis et qui est vice-présidente d'une firme de relations publiques de Toronto, a dit croire qu'il serait une bonne idée pour les libéraux de poursuivre la discussion avec M. Schwarzman et son groupe.
«M. Trump veut ramener des emplois et c'est ce à quoi s'attèle ce groupe. Il pourrait y avoir certains secteurs où les visions seraient complémentaires», a-t-elle soutenu.
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