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dimanche, janvier 22, 2017

D'autres politiciens ont suscité la controverse en visitant l'Aga Khan

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Publié le 22 janvier 2017 à 18h10 | Mis à jour à 18h10
Le premier ministre Justin Trudeau et sa famille... (PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE)
Le premier ministre Justin Trudeau et sa famille ont passé leurs vacances des Fêtes à Saint-Kitts-et-Nevis.
PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

JORDAN PRESS
La Presse Canadienne
Ottawa
Si seulement Justin Trudeau était tombé sur Earl Deveaux à l'aéroport dans les Bahamas, il aurait peut-être été en mesure de s'épargner un hélicoptère plein de critiques virulentes.
M. Deveaux - anciennement le ministre de l'Environnement des Bahamas - avait été lui-même passager de l'hélicoptère privé du chef spirituel Aga Khan, comme le premier ministre du Canada, et en avait subi les conséquences professionnelles.
En septembre 2010, quelqu'un avait pris une photo de M. Deveaux sortant de l'hélicoptère en question lors d'un arrêt en route pour l'île privé d'Aga Khan - la même île sur laquelle se sont rendus M. Trudeau et sa famille lors du Nouvel An.
Pour M. Deveaux, les risques politiques étaient encore plus évidents.
L'Aga Khan cherchait à obtenir l'autorisation de draguer au large de son île, dans une réserve marine, dans le but de faire de la place pour son imposant yacht de luxe, entre autres embarcations. Des résidants craignaient des torts irréparables à l'environnement.
Le secteur, connu sous le nom d'Exumas, est devenu très populaire auprès de célébrités et de gens très riches voulant posséder leur propre île. En fait, le Hollywood Reporter qualifie les Bahamas d'«épicentre de l'univers des îles privées».
Parmi ces propriétaires figurent l'acteur Johnny Depp, les interprètes Faith Hill et Tim McGraw et l'ancien banquier responsable des investissements Steve Harrington. Et, bien sûr, l'Aga Khan - le philanthrope richissime et chef spirituel héréditaire des quelques 15 millions de musulmans ismaéliens dans le monde, également un ami de la famille du premier ministre Trudeau.
En 2010, des appels à la démission de M. Deveaux avaient rapidement été faits. Le journal des Bahamas The Tribune l'avait cité disant qu'il ne pouvait pas être corrompu par un simple vol d'hélicoptère.
À ce moment, un argument politique souvent répété - similaire à celui avancé par M. Trudeau - était qu'il n'y avait pas d'autres moyens de se rendre sur l'île de 140 hectares qui aurait été achetée par l'Aga Khan en 2009 pour 100 millions $ US.
Des gens faisaient aussi valoir que les politiciens locaux montaient régulièrement à bord d'hélicoptères privés détenus par des hommes d'affaires dans l'archipel des Bahamas.
De telles pratiques ont déjà aussi été courantes en politique canadienne, mais sont désormais expressément interdites en vertu des règles fédérales sur l'éthique, ce qui explique pourquoi les déplacements de M. Trudeau, de sa famille - ainsi que ceux du député libéral Seamus O'Reagan et de la présidente du Parti libéral, Anna Gainey - ont suscité une telle controverse.
M. Deveaux a quitté la vie politique active en 2012, après que les travaux de dragage eurent été approuvés.
Le député libéral Seamus O'Reagan a affirmé au National Post plus tôt ce mois-ci qu'il voulait rembourser l'Aga Khan pour les coûts reliés au vol privé. Son bureau n'a pas répondu aux questions cette semaine à savoir si un paiement avait été fait, et le cas échéant, quel montant avait été versé.
Assurément, les coûts sont élevés pour exploiter un AB-139 - le modèle d'hélicoptère dans lequel est monté M. Deveaux, et qui pourrait être le même utilisé par M. Trudeau et sa famille.
Un vol nolisé d'un AB-139 sur 115 kilomètres entre Nassau et l'île Bell pourrait coûter entre 5300 $ à 8000 $ l'heure, selon les évaluations des fournisseurs de services de vols nolisés joints par La Presse canadienne.

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