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La vente du 500 René-Lévesque à Montréal s'est effectuée sans mandat de Québec, même si la tour appartenait au parc immobilier du gouvernement.
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Publié le 17 novembre 2016 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE |
DENIS LESSARD
La Presse
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(QUÉBEC) La commission Charbonneau, chargée de lever le voile sur la corruption dans l'attribution des contrats gouvernementaux, a siégé pendant quatre ans dans l'édifice de George Gantcheff, au coeur de la controverse sur les immeubles vendus par la Société immobilière du Québec (SIQ).
Le gouvernement du Québec y a dépensé 10 millions pour l'aménagement d'une salle à la fine pointe de la technologie destinée aux audiences publiques, de 2012 à 2015. Il comptait même y envoyer la nouvelle commission sur la surveillance policière des journalistes, qui devra aussi tenir des audiences publiques, a appris La Presse.
« C'est le boutte du boutte, la commission responsable de mettre fin à la magouille a été tenue dans l'immeuble d'un des bénéficiaires de la magouille ! », a lancé le chef caquiste François Legault quand La Presse lui a fait la liste des locataires du 500, boulevard René-Lévesque Ouest, à l'angle de la côte du Beaver Hall. « Les tentacules des libéraux sont partout, même dans les locaux de la commission Charbonneau ! », a-t-il ajouté. Le ministère de l'Éducation paie aussi pour une partie de la Maison olympique canadienne, à la même adresse, une facture annuelle de 75 000 $.
Le même immeuble accueille aussi des locaux du gouvernement du Québec, dont celui du ministère des Transports, un bail qui coûte à lui seul 500 000 $ par année de plus que la valeur du marché, avait fait valoir mardi François Legault à l'Assemblée nationale.
LA VÉRIFICATRICE GÉNÉRALE INTERPELLÉE
Hier, le ministre des Finances, Carlos Leitao, a annoncé que le gouvernement demanderait à la vérificatrice générale Guylaine Leclerc de se pencher sur l'ensemble des transactions de la Société immobilière du Québec de 2003 à 2012. Parallèlement, la firme Raymond Chabot Grant Thornton aura le mandat de scruter l'ensemble des 960 baux signés par cet organisme, a fait savoir hier le ministre Leitao.
Les députés libéraux appuieront donc une motion de la Coalition avenir Québec qui réclamait l'intervention de la vérificatrice dans ce dossier. Seul bémol : Mme Leclerc, en rédigeant son rapport, devra prendre soin de ne pas gêner des enquêtes policières en cours.
« Les faits troublants se sont passés il y a 10 ou 15 ans », a souligné le ministre Leitao à l'Assemblée nationale. Il a perdu son calme devant les attaques acerbes de la péquiste Agnès Maltais, qui réclamait de surcroît une enquête sur les nominations faites à la défunte SIQ par le gouvernement libéral. L'organisme a été remplacé depuis par la Société québécoise des infrastructures.
Pour M. Leitao, l'opposition péquiste se satisfait d'une intervention du Vérificateur « quand ça fait son affaire ». La députée Maltais brosse un tableau « assez mesquin » de la situation et, a lancé le ministre des Finances, « si elle a des preuves, qu'elle aille voir la police, si elle n'en a pas, qu'elle arrête de dire des niaiseries ».
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