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jeudi, novembre 17, 2016

La Centrafrique appelle le monde à la «générosité» pour aider à son relèvement

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Publié le 17 novembre 2016 à 07h16 | Mis à jour à 07h16
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra... (Photo Issouf Sanogo, archives Agence France-Presse)
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra
PHOTO ISSOUF SANOGO, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Agence France-Presse
Bruxelles
Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra a appelé jeudi la communauté internationale à la «solidarité» et à la «générosité» pour aider au relèvement de son pays ruiné par la guerre, à l'ouverture d'une conférence de donateurs à Bruxelles.
Il a présenté un plan de redressement chiffré à 3,1 milliards de dollars sur cinq ans (2017-2021), dont 1,6 milliard les trois premières années, espérant que les donateurs s'engagent à ce niveau à ses côtés.
Mais le montant des promesses de dons, attendu dans la journée, semblait incertain, ce pays africain de moins de cinq millions d'habitants ne figurant plus parmi les priorités diplomatiques.
«Rien n'est acquis, on ne sait pas encore si on va atteindre ces chiffres», a déclaré à l'AFP le secrétaire d'État français au Développement André Vallini, voulant croire à une «mobilisation» des donateurs, «européens notamment».
«Je m'engage à ne pas décevoir les attentes (...), à veiller à l'utilisation judicieuse rigoureuse du fruit de l'expression de votre solidarité et de votre générosité», a plaidé pour sa part M. Touadéra dans son propos liminaire.

La Centrafrique, classée parmi les pays les plus pauvres du monde, peine à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l'ex-président François Bozizé par des rebelles séléka, majoritairement musulmans. Cela avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka majoritairement chrétiennes.
L'intervention de la force française Sangaris -- dont la mission a pris fin en octobre -- et de la force de l'ONU Minusca (12 000 hommes toujours déployés) a mis fin aux massacres, mais n'a pas réussi à stabiliser la situation sécuritaire.
L'aide internationale, a expliqué M. Touadéra, doit permettre d'«investir dans l'armée», et de réinstaller les déplacés internes et réfugiés centrafricains dans les pays voisins (Tchad, Cameroun), dont le total est estimé à 850 000 personnes.
Il s'agit aussi de contribuer à «la réconciliation».
Dans ce but, «la Cour pénale spéciale sera bientôt opérationnelle, matérialisant au-delà de tout autre discours notre profonde foi dans la lutte contre l'impunité», a affirmé le président.
La mise en place de cette juridiction, prévue par une loi de 2015 (avant l'élection du nouveau président), est vivement souhaitée par les ONG. Elle doit permettre de juger les crimes relevant du droit international.
La conférence des donateurs réunit «plus de 80 délégations» avec des représentants de l'ONU et de la Banque mondiale, selon la chef de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini.
La France qui a déjà consacré 75 millions d'euros la Centrafrique depuis 2014 (aide d'urgence et aide au développement) va s'engager jeudi pour «85 millions supplémentaires sur 2017-2019», a promis M. Vallini.

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