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mercredi, février 03, 2016

La Caisse de dépôt doit bloquer la vente de Rona, tonne Péladeau

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Le chef du PQ Pierre Karl Péladeau
Le chef du PQ Pierre Karl Péladeau  Photo :  PC/Paul Chiasson

La Caisse de dépôt et placement du Québec approuvera la vente de Rona à la firme américaine Lowe's, malgré l'avis contraire exprimé par le chef du Parti québécois. « Dans l'ensemble, la Caisse estime que la transaction mènera au maintien ou à la croissance de l'activité économique générée par les bannières de Rona au Québec », écrit-elle dans un communiqué.
La Caisse, actionnaire minoritaire de Rona, dit avoir pris sa décision après avoir considéré « la recommandation unanime du conseil d'administration de Rona en faveur de cette offre, la prime de 105 % par rapport à la valeur moyenne de l'action à la Bourse de Toronto dans les 30 derniers jours (11,68$), les responsabilités de la Caisse envers ses déposants et les engagements pris par Lowe's quant à sa présence au Québec et au Canada ».
Dans une série de messages publiés un peu plus tôt sur Twitter, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a affirmé que la Caisse de dépôt et placement « peut et doit bloquer » cette transaction de 3,2 milliards de dollars annoncée par les conseils d'administration des deux entreprises mercredi matin. 
Rona : La Caisse détient 17%, elle peut et doit bloquer transaction: + de Provigo, Alcan, Astral au Québec. Gardons nos entreprises.
« Le Québec de Couillard : vendre nos entreprises à l'étranger! Un autre siège social perdu après Alcan et Provigo » a-t-il réagi dans un premier temps sur les réseaux sociaux.
Le chef de l'opposition officielle estime que cette transaction constitue une « première épreuve » pour la nouvelle ministre de l'Économie du Québec, Dominique Anglade.
« Laissera-t-elle perdre un autre siège social » établi au Québec, écrit-il. « Résistera-t-elle à son PM ? »
M. Péladeau tombe aussi à bras raccourci sur le premier ministre Philippe Couillard qui, dit-il, « s'écrase encore » dans ce dossier.
Il rappelle au passage que l'ex-premier ministre Jean Charest et son ministre des Finances Raymond Bachand avaient « défendu » Rona lorsque Lowe's avait lancé une offre d'achat à son endroit en 2012.
À l'époque, Lowe's avait toutefois présenté une offre d'achat non sollicitée. Le scénario est cependant différent cette fois-ci : la transaction a été approuvée par les conseils d'administration des deux entreprises.
Les administrateurs de Rona recommanderont d'ailleurs aux actionnaires de l'approuver lors d'une assemblée extraordinaire à ce sujet qui doit avoir lieu au cours des prochaines semaines.
Dans leur communiqué conjoint, les deux entreprises affirment que le siège social de Rona, à Boucherville, deviendra le siège social des activités canadiennes de Lowe's, que les mutliples bannières de Rona seront maintenues et que la « vaste majorité » des employés conserveront leur emploi. « Les hauts dirigeants clé de la solide équipe de direction de Rona » seront aussi maintenus en poste. Lowe's et Rona indiquent aussi qu'elles vont « poursuivre la mise en oeuvre de la stratégie d'approvisionnement local et éthique de Rona, et potentiellement accroître les liens avec les fabricants et fournisseurs canadiens qui ont été développés tant avec Lowe's qu'avec Rona ».
Pierre Karl Péladeau doute visiblement de ces assurances. « Rio Tinto a dit la même chose sur Alcan », écrit-il dans un autre message publié sur Twitter.
Dans une entrevue accordée à ICI RDI, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, dit être inquiète pour les emplois en jeu. « Moi je voudrais qu'on soit assuré de garder la totalité des emplois », a-t-elle indiqué. 
Mme David s'interroge aussi sur le rôle que doit jouer la Caisse de dépôt et placement dans ce dossier. Elle n'est cependant pas allée jusqu'à demander le blocage de la transaction.
« Moi je dirais en tout cas que si la Caisse de dépôt a été capable d'aider Pierre Karl Péladeau - sans la CDP, il n'aurait pas pu acheter Vidéotron comme tout le monde sait - comment ça se fait que la Caisse de dépôt, aujourd'hui, est étrangément silencieuse », demande-t-elle.
« Est-ce que le gouvernement du Québec ne devrait pas sans mêler un peu? », ajoute-t-elle. « Rona, c'est une belle entreprise québécoise qui existe depuis fort longtemps. Il faut absolument, en tout cas, préserver les emplois et s'assurer que les fournisseurs québécois vont continuer d'être dans le décor de façon importante. »
Plus de détails à venir.