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De retour d'ou nous ne sommes jamais partis...
Le PLQ était corrompu sous Simon-Napoléon Parent qui a été premier ministre de 1900 à 1905. Ce libéral, ami des grosses compagnies étrangères, donnait déjà nos ressources naturelles aux plus grands graisseux de patte de politiciens qui existaient alors ; cette pratique n’a donc pas commencé avec le plan Nord de Jean Charest que Philippe Couillard se propose de relancer, oh que non ! Ça fait plus d’un siècle que les libéraux retournent l’ascenseur aux amis du régime.
Parent, qui est entré en politique pauvre comme Job et en ressortit riche comme Crésus, a été accusé de s’être enrichi, lui personnellement, en favorisant de riches marchands du bois. Conséquence : il démissionna en 1905.
Il fut remplacé par Lomer Gouin, un autre bon libéral, ami de Wilfrid Laurier, premier ministre canadien d’obédience libérale lui aussi. Gouin dirigea les destinées du Québec de 1905 à 1920. Comme tout bon libéral, la corruption faisait partie de son quotidien. Le gouvernement Gouin sélectionnait les amis du régime lorsque venait le temps d’accorder de lucratifs contrats gouvernementaux. Ce qu’on apprend à la commission Charbonneau ces mois-ci, ce n’est donc rien de neuf !
Le cas de fraude le plus patent de l’époque Gouin se déroula dans la région de Trois-Rivières. Le gouvernement avait prévu la construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Saint-Maurice. Un projet d’un million et demi de dollars. L’entrepreneur canadien-français Joseph Gosselin avait soumissionné à 80 000$ moins cher que la St-Maurice Construction company, une filiale de la très étrangère Shawinigan Water and Power.
Selon les règles, c’est Gosselin qui aurait dû obtenir le contrat. Hé bien non ! C’est plutôt la compagnie étrangère qui décrocha le contrat, et ce, parce qu’elle en menait très large dans ce Québec libéral ! Elle savait à quelle porte frapper pour obtenir ce qu’elle voulait des politiciens véreux qui n’attendaient que cela pour mieux prévoir leur retraite dorée.
Sous le règne de Gouin, on assista aussi à des manigances dans le cadre de la construction de la prison de Bordeaux. Au départ, le gouvernement Gouin avait annoncé que le projet coûterait 750 000$ aux contribuables. En cours de route, des journalistes s’aperçurent que la facture se chiffrait déjà à 3.5 millions$, et la prison n’était pas même complétée, permettant à tous et chacun de comprendre que la facture n’avait pas fini de grimper.
L’opposition démontra que les amis du régime libéral gonflaient les factures et construisaient n’importe comment la prison (ça rappelle les entrepreneurs véreux d’aujourd’hui qui mal construisent nos routes et nos infrastructures de façon à pouvoir les réparer plus tôt que tard) . Les entrepreneurs de cette époque et proches des libéraux profitaient des fonds publics pour remplir leurs portefeuilles, quoi !
Gouin se défendit en refusant de donner les détails du projet de Bordeaux, prétextant qu’en temps de guerre, ce n’était pas une bonne chose à faire ( !!!) Constatant pareilles inepties, le journaliste Jules Fournier rebaptisa Gouin-le-libéral « le premier ministre des contracteurs ».
L’opposition mit également au jour le fait que le gouvernement Gouin usait de la stratégie dite de la « barrière de péage » pour financer la caisse électorale du parti. Le procédé était bien simple. Si tu voulais une loi, il s’agissait de payer pour l’obtenir, en accordant des pots-de-vin aux membres du gouvernement. Dans ce dossier, le libéral chargé de recevoir les enveloppes brunes était le député Joseph-Octave Mousseau, responsable de l’adoption des bills privés.
C’est le journal Montreal Daily News, grâce à de l’écoute électronique (une première en la matière au Québec) qui parvint à faire éclater l’affaire. Gouin tenta par tous les moyens de remettre le couvercle sur la marmite en mettant sur pied une commission d’enquête dont il confia la présidence… au libéral notoire Louis-Alexandre Taschereau.
Après bien des délibérations qui indisposèrent les libéraux, le député Mousseau fut reconnu coupable ; mais il ne fut jamais traduit devant les tribunaux pour écoper d’une sentence bien méritée. C’est que le premier ministre Gouin, lui qui était également procureur général du Québec, en avait déjà assez entendu, il s’assura donc de clore l’affaire au plus vite sans recourir aux tribunaux, au grand dam des justiciers de l’époque. Dans les pages du Devoir, Henri Bourassa fit connaître sa colère et dénonça ce gouvernement corrompu jusqu’à la moelle.
Lomer Gouin, entré en politique québécoise pauvre comme bien d’autres, la quitta en 1920 plus riche que jamais. Pour les libéraux, la politique, c’est toujours payant.
Gouin fut remplacé par un autre libéral corrompu : Louis-Alexandre Taschereau (1920-1936).
Très rapidement, le gouvernement Taschereau a été accusé de favoritisme et de détournement de fonds publics. Avec les « culottes à Vautrin », la démonstration de toute cette corruption fut réalisée par l’absurde. En 1936, on découvrit que le ministre libéral de la Colonisation, Irénée Vautrin, avait un compte de dépense très élevé.
Les enquêtes démontrèrent qu’il utilisait les fonds publics à des fins personnelles, qu’il s’était même acheté des pantalons avec l’argent des contribuables. Il n’en fallut pas plus à Maurice Duplessis pour faire campagne en usant de ce cas, en scandant que les « culottes à Vautrin » démontraient bien jusqu’où étaient prêts à aller les libéraux lorsque venait le temps de piller le trésor public.
Ce qui, dans les faits, était loin d’être exagéré ou de constituer un cas isolé. Puisqu’on découvrit à la même époque que bien des contrats gouvernementaux étaient accordés à des compagnies qui finançaient la caisse électorale du PLQ. C’était le cas de la Beauharnois, Light, Heat and Power qui remit 700 000$ aux libéraux pour obtenir le mandat de détourner les eaux du Saint-Laurent afin de construire un barrage à Beauharnois. Il fut aussi démontré que le premier ministre Taschereau finançait illégalement, et en cachette, le train de vie des membres de sa famille. 42 personnes ayant un lien de parenté avec lui recevaient de l’argent provenant des fonds publics ! Ce qui scandalisa l’opinion publique.
Sous l’effet de la pression exercée par tous ceux que toute cette corruption écoeurait, Taschereau démissionna en 1936.
Le premier ministre libéral suivant fut Adélard Godbout (1939-1944). Sous son règne, le Québec perdit des pouvoirs aux mains du fédéral (assurance-emploi, points d’impôts et allocations familiales par exemples). Cela alimenta la majeure partie des critiques qu’il se méritait. Mais en ces temps troublés par la Deuxième Guerre mondiale, on ne parla pas beaucoup de corruption, sauf pour accuser la police provinciale d’agir malhonnêtement et de dénoncer les libéraux qui dissimulaient ses méfaits.
Pour ses félonies portées contre l’autonomie du Québec, Godbout fut battu par Maurice Duplessis en 1944, lui qui instaura le long règne de l’Union nationale. Il fallut attendre Robert Bourassa (1970-1976 et 1985-1994) pour voir la corruption libérale reprendre du poil de la bête.
En 1974, les journalistes mirent au jour le cas Paragon. Cette affaire prouvait, bien simplement, que Bourassa ne voyait aucun mal à ce que son gouvernement finance les affaires de sa belle-famille en lui accordant des contrats gouvernementaux. Paragon était la propriété de l’épouse du premier ministre Bourassa à hauteur de 20%. Le beau-frère du chef libéral, Claude, ministre du Tourisme dans son gouvernement, était également actionnaire de ladite compagnie. Cette affaire outra profondément les Québécois qui s’en rappelèrent en 1976, au moment de voter pour René Lévesque !
Les travaux de la commission Charbonneau ont démontré que la mafia n’est jamais bien loin lorsqu’il est question des affaires les plus louches du PLQ. C’est peut-être choquant, mais tout cela ne date pas d’hier. Dès les années 1970, grâce à la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO), on découvrit que la mafia soutenait le PLQ de diverses façons, allant même jusqu’à organiser des élections pour l’un des candidats à la chefferie de ce parti, Pierre Laporte pour ne pas le nommer. C’est aussi grâce à la CECO qu’on apprit que les libéraux utilisaient la Régie des alcools dans une vaste opération de patronage. Les contrats importants étaient accordés aux entreprises qui finançaient le parti, les autres étaient tout simplement éliminées des listes.
Lorsque le gouvernement Bourassa et le maire de Montréal, Jean Drapeau, annoncèrent la construction du stade Olympique dans les années 1970, on parlait alors d’une dépense de quelque 300 millions$. Mais cette somme ne prenait pas en compte l’avidité des petits copains du PLQ qui se chargèrent de la construction de l’éléphant blanc et qui firent grimper vertigineusement la facture.
On découvrit rapidement que la facture atteignait déjà les 1,5 milliard$, et ce n’était pas fini. À son arrivée au pouvoir en 1976, René Lévesque tenta de faire la lumière sur ce nouveau scandale libéral. Il mit sur pied la commission Malouf. Celle-ci démontra que les finances du PLQ avaient grandement profité de la générosité des deux firmes impliquées dans la construction du stade (LVLV-Lavalin et Désourdy-Duranceau). Plus ça change, plus c’est pareil !
Annonçant dernièrement ses couleurs en prévision de la prochaine campagne électorale qui devrait avoir lieu au printemps 2014, Philippe Couillard a dit qu’il relancerait les projets de mini-centrales hydroélectriques privées. Il n’y a rien là d’étonnant quand on pense au fait que ces projets servent à flatter dans le sens du poil les amis du PLQ depuis bien longtemps. C’était déjà le cas dans les années 1980 et 1990. C’est ce qu’ont démontré des journalistes du Soleil en 1995.
De 1984 à 1994 (sous les libéraux Robert Bourassa et Daniel Johnson, lui qui présidera la campagne électorale de Couillard soit dit en passant), sur les 65 contrats de production privée dont les actionnaires étaient connus, 57 furent associés à des entreprises qui fournissaient à la caisse du Parti libéral. Ce ne sont pas moins de 480 000$ provenant d’entrepreneurs impliqués dans de tels projets qui se sont ainsi retrouvés dans les coffres du PLQ.
En 1994, un document publié par le directeur général des élections identifiait, en plus, une trentaine d'actionnaires de petites centrales en tant que contributeurs du Parti libéral. Leurs dons s'élevaient à 35 000 $. Les présidents de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec figuraient parmi les plus réguliers des donateurs. Le président de l’époque, Kazimir Olechnowics, donna pour sa part quelque 20 000 $ au PLQ en 10 ans, et l'ancien président, Bertrand Beaulieu, leur accorda quant à lui 25 000 $. On peut de ce fait un peu mieux comprendre l’intérêt de Couillard pour de tels projets…
Ce qui nous amène au règne de Jean Charest (2003-2012). Sous son égide, ce ne furent pas les cas de corruption qui manquèrent, ai-je besoin de le dire ! On peut penser au scandale des places en garderie présidé par les ô combien douteux ministres de la Famille que furent Tony Tomassi et Michelle Courchesne. Le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, démontra que le processus d'attribution des places en 2008 avait manqué de rigueur et « laissa une grande place à la subjectivité».
Plus concrètement, Lachance découvrit que Courchesne était allée à l'encontre de l'avis de ses fonctionnaires pour 21% des projets qu'elle avait retenus, plusieurs de ceux-là étant défendus par des donateurs libéraux. Elle accorda également 130 places à Joe Magri, un ami d'enfance de Tony Tomassi. Dans les Laurentides, quatre projets retenus par la ministre lui avaient été présentés par des promoteurs ayant contribué à la caisse du PLQ. Et n’oublions pas de mentionner que les frères Cola, fiers contributeurs du PLQ et impliqués dans le scandale de la fermeture de l'abattoir Levinoff-Colbex, sont à la même époque devenus propriétaires ou actionnaires de 13 garderies (1000 places) en plus d'acheter un projet de 60 places à Nourith Salonichios.
On découvrit également que des ministres de ce gouvernement déjeunaient avec des membres de la mafia. Line Beauchamp fut l’une d’entre eux. Ou que Nathalie Normandeau participa à une activité de financement frauduleux du PLQ. Ou que des prête-noms étaient utilisés afin de financer le parti, prête-noms associés à des compagnies obtenant des contrats avec le gouvernement libéral bien sûr. Ou que 22 ministres – dont Charest lui-même – versèrent 60 000$ en contribution à une œuvre de l’entrepreneur en construction Giuseppe Borsellino.
Et c’est aussi à la même époque que j’accusai le premier ministre Charest de n’avoir pas les revenus nécessaires au financement de son train de vie princier. Malgré les mises en demeure du premier ministre libéral, je tins mon bout et maintins mes accusations. Par conséquent, Charest admit qu’il recevait un salaire secret de 75 000$ de son parti depuis 10 ans, somme puisée à même un fonds secret du PLQ.
Jean Charest quitta la politique beaucoup plus riche qu’il ne l’était au moment de se marier avec elle, dans les années 1980. Ce qui n’est en soi que bien peu surprenant. Après tout, la famille libérale sait prendre soin des siens.
C’est tout ça que Philippe Couillard veut nous faire oublier en nous invitant à voter pour lui et son parti en 2013 ou en 2014. Il veut que nous oublions le fait que son parti a toujours été corrompu et que rien ne changera sous son règne, lui qui entretint jusqu’à tout récemment des liens d’amitié importants avec Arthur Porter, l’un des artisans de la méga fraude concernant le Centre universitaire de santé de McGill.
Ce nouveau chef libéral qui, alors qu’il était encore ministre de la Santé dans le gouvernement Charest, négociait des avantages pour le privé en santé tout juste avant de quitter ses fonctions ministérielles pour se mettre à l’emploi de Persistence Capital Partners, firme défendant l’idée que le privé doit avoir une plus grande place dans le réseau de la santé du Québec. Partant de là, comment reprocher à certains d’avoir parlé d’affreuses apparences de conflit d’intérêts ? Et comment croire que les choses changeront enfin?
Or, Couillard va comprendre que la corruption n’est en rien un projet de société et que les Québécois ont le droit de s’offrir autre chose qu’une gestion corrompue jusqu’à la moelle comme perspectives d’avenir. C’est aussi ça que j’expliquerai aux gens de Viau ou d’Outremont lors des élections partielles qui débuteront prochainement; je leur dirai que la liberté, la justice et la dignité seront toujours plus stimulantes et saines comme idées d’avenir que la soumission et la corruption libérales aux relents passéistes. Qui pourrait me contredire à ce sujet ?
De retour d'ou nous ne sommes jamais partis...
Le PLQ était corrompu sous Simon-Napoléon Parent qui a été premier ministre de 1900 à 1905. Ce libéral, ami des grosses compagnies étrangères, donnait déjà nos ressources naturelles aux plus grands graisseux de patte de politiciens qui existaient alors ; cette pratique n’a donc pas commencé avec le plan Nord de Jean Charest que Philippe Couillard se propose de relancer, oh que non ! Ça fait plus d’un siècle que les libéraux retournent l’ascenseur aux amis du régime.
Parent, qui est entré en politique pauvre comme Job et en ressortit riche comme Crésus, a été accusé de s’être enrichi, lui personnellement, en favorisant de riches marchands du bois. Conséquence : il démissionna en 1905.
Il fut remplacé par Lomer Gouin, un autre bon libéral, ami de Wilfrid Laurier, premier ministre canadien d’obédience libérale lui aussi. Gouin dirigea les destinées du Québec de 1905 à 1920. Comme tout bon libéral, la corruption faisait partie de son quotidien. Le gouvernement Gouin sélectionnait les amis du régime lorsque venait le temps d’accorder de lucratifs contrats gouvernementaux. Ce qu’on apprend à la commission Charbonneau ces mois-ci, ce n’est donc rien de neuf !
Le cas de fraude le plus patent de l’époque Gouin se déroula dans la région de Trois-Rivières. Le gouvernement avait prévu la construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Saint-Maurice. Un projet d’un million et demi de dollars. L’entrepreneur canadien-français Joseph Gosselin avait soumissionné à 80 000$ moins cher que la St-Maurice Construction company, une filiale de la très étrangère Shawinigan Water and Power.
Selon les règles, c’est Gosselin qui aurait dû obtenir le contrat. Hé bien non ! C’est plutôt la compagnie étrangère qui décrocha le contrat, et ce, parce qu’elle en menait très large dans ce Québec libéral ! Elle savait à quelle porte frapper pour obtenir ce qu’elle voulait des politiciens véreux qui n’attendaient que cela pour mieux prévoir leur retraite dorée.
Sous le règne de Gouin, on assista aussi à des manigances dans le cadre de la construction de la prison de Bordeaux. Au départ, le gouvernement Gouin avait annoncé que le projet coûterait 750 000$ aux contribuables. En cours de route, des journalistes s’aperçurent que la facture se chiffrait déjà à 3.5 millions$, et la prison n’était pas même complétée, permettant à tous et chacun de comprendre que la facture n’avait pas fini de grimper.
L’opposition démontra que les amis du régime libéral gonflaient les factures et construisaient n’importe comment la prison (ça rappelle les entrepreneurs véreux d’aujourd’hui qui mal construisent nos routes et nos infrastructures de façon à pouvoir les réparer plus tôt que tard) . Les entrepreneurs de cette époque et proches des libéraux profitaient des fonds publics pour remplir leurs portefeuilles, quoi !
Gouin se défendit en refusant de donner les détails du projet de Bordeaux, prétextant qu’en temps de guerre, ce n’était pas une bonne chose à faire ( !!!) Constatant pareilles inepties, le journaliste Jules Fournier rebaptisa Gouin-le-libéral « le premier ministre des contracteurs ».
L’opposition mit également au jour le fait que le gouvernement Gouin usait de la stratégie dite de la « barrière de péage » pour financer la caisse électorale du parti. Le procédé était bien simple. Si tu voulais une loi, il s’agissait de payer pour l’obtenir, en accordant des pots-de-vin aux membres du gouvernement. Dans ce dossier, le libéral chargé de recevoir les enveloppes brunes était le député Joseph-Octave Mousseau, responsable de l’adoption des bills privés.
C’est le journal Montreal Daily News, grâce à de l’écoute électronique (une première en la matière au Québec) qui parvint à faire éclater l’affaire. Gouin tenta par tous les moyens de remettre le couvercle sur la marmite en mettant sur pied une commission d’enquête dont il confia la présidence… au libéral notoire Louis-Alexandre Taschereau.
Après bien des délibérations qui indisposèrent les libéraux, le député Mousseau fut reconnu coupable ; mais il ne fut jamais traduit devant les tribunaux pour écoper d’une sentence bien méritée. C’est que le premier ministre Gouin, lui qui était également procureur général du Québec, en avait déjà assez entendu, il s’assura donc de clore l’affaire au plus vite sans recourir aux tribunaux, au grand dam des justiciers de l’époque. Dans les pages du Devoir, Henri Bourassa fit connaître sa colère et dénonça ce gouvernement corrompu jusqu’à la moelle.
Lomer Gouin, entré en politique québécoise pauvre comme bien d’autres, la quitta en 1920 plus riche que jamais. Pour les libéraux, la politique, c’est toujours payant.
Gouin fut remplacé par un autre libéral corrompu : Louis-Alexandre Taschereau (1920-1936).
Très rapidement, le gouvernement Taschereau a été accusé de favoritisme et de détournement de fonds publics. Avec les « culottes à Vautrin », la démonstration de toute cette corruption fut réalisée par l’absurde. En 1936, on découvrit que le ministre libéral de la Colonisation, Irénée Vautrin, avait un compte de dépense très élevé.
Les enquêtes démontrèrent qu’il utilisait les fonds publics à des fins personnelles, qu’il s’était même acheté des pantalons avec l’argent des contribuables. Il n’en fallut pas plus à Maurice Duplessis pour faire campagne en usant de ce cas, en scandant que les « culottes à Vautrin » démontraient bien jusqu’où étaient prêts à aller les libéraux lorsque venait le temps de piller le trésor public.
Ce qui, dans les faits, était loin d’être exagéré ou de constituer un cas isolé. Puisqu’on découvrit à la même époque que bien des contrats gouvernementaux étaient accordés à des compagnies qui finançaient la caisse électorale du PLQ. C’était le cas de la Beauharnois, Light, Heat and Power qui remit 700 000$ aux libéraux pour obtenir le mandat de détourner les eaux du Saint-Laurent afin de construire un barrage à Beauharnois. Il fut aussi démontré que le premier ministre Taschereau finançait illégalement, et en cachette, le train de vie des membres de sa famille. 42 personnes ayant un lien de parenté avec lui recevaient de l’argent provenant des fonds publics ! Ce qui scandalisa l’opinion publique.
Sous l’effet de la pression exercée par tous ceux que toute cette corruption écoeurait, Taschereau démissionna en 1936.
Le premier ministre libéral suivant fut Adélard Godbout (1939-1944). Sous son règne, le Québec perdit des pouvoirs aux mains du fédéral (assurance-emploi, points d’impôts et allocations familiales par exemples). Cela alimenta la majeure partie des critiques qu’il se méritait. Mais en ces temps troublés par la Deuxième Guerre mondiale, on ne parla pas beaucoup de corruption, sauf pour accuser la police provinciale d’agir malhonnêtement et de dénoncer les libéraux qui dissimulaient ses méfaits.
Pour ses félonies portées contre l’autonomie du Québec, Godbout fut battu par Maurice Duplessis en 1944, lui qui instaura le long règne de l’Union nationale. Il fallut attendre Robert Bourassa (1970-1976 et 1985-1994) pour voir la corruption libérale reprendre du poil de la bête.
En 1974, les journalistes mirent au jour le cas Paragon. Cette affaire prouvait, bien simplement, que Bourassa ne voyait aucun mal à ce que son gouvernement finance les affaires de sa belle-famille en lui accordant des contrats gouvernementaux. Paragon était la propriété de l’épouse du premier ministre Bourassa à hauteur de 20%. Le beau-frère du chef libéral, Claude, ministre du Tourisme dans son gouvernement, était également actionnaire de ladite compagnie. Cette affaire outra profondément les Québécois qui s’en rappelèrent en 1976, au moment de voter pour René Lévesque !
Les travaux de la commission Charbonneau ont démontré que la mafia n’est jamais bien loin lorsqu’il est question des affaires les plus louches du PLQ. C’est peut-être choquant, mais tout cela ne date pas d’hier. Dès les années 1970, grâce à la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO), on découvrit que la mafia soutenait le PLQ de diverses façons, allant même jusqu’à organiser des élections pour l’un des candidats à la chefferie de ce parti, Pierre Laporte pour ne pas le nommer. C’est aussi grâce à la CECO qu’on apprit que les libéraux utilisaient la Régie des alcools dans une vaste opération de patronage. Les contrats importants étaient accordés aux entreprises qui finançaient le parti, les autres étaient tout simplement éliminées des listes.
Lorsque le gouvernement Bourassa et le maire de Montréal, Jean Drapeau, annoncèrent la construction du stade Olympique dans les années 1970, on parlait alors d’une dépense de quelque 300 millions$. Mais cette somme ne prenait pas en compte l’avidité des petits copains du PLQ qui se chargèrent de la construction de l’éléphant blanc et qui firent grimper vertigineusement la facture.
On découvrit rapidement que la facture atteignait déjà les 1,5 milliard$, et ce n’était pas fini. À son arrivée au pouvoir en 1976, René Lévesque tenta de faire la lumière sur ce nouveau scandale libéral. Il mit sur pied la commission Malouf. Celle-ci démontra que les finances du PLQ avaient grandement profité de la générosité des deux firmes impliquées dans la construction du stade (LVLV-Lavalin et Désourdy-Duranceau). Plus ça change, plus c’est pareil !
Annonçant dernièrement ses couleurs en prévision de la prochaine campagne électorale qui devrait avoir lieu au printemps 2014, Philippe Couillard a dit qu’il relancerait les projets de mini-centrales hydroélectriques privées. Il n’y a rien là d’étonnant quand on pense au fait que ces projets servent à flatter dans le sens du poil les amis du PLQ depuis bien longtemps. C’était déjà le cas dans les années 1980 et 1990. C’est ce qu’ont démontré des journalistes du Soleil en 1995.
De 1984 à 1994 (sous les libéraux Robert Bourassa et Daniel Johnson, lui qui présidera la campagne électorale de Couillard soit dit en passant), sur les 65 contrats de production privée dont les actionnaires étaient connus, 57 furent associés à des entreprises qui fournissaient à la caisse du Parti libéral. Ce ne sont pas moins de 480 000$ provenant d’entrepreneurs impliqués dans de tels projets qui se sont ainsi retrouvés dans les coffres du PLQ.
En 1994, un document publié par le directeur général des élections identifiait, en plus, une trentaine d'actionnaires de petites centrales en tant que contributeurs du Parti libéral. Leurs dons s'élevaient à 35 000 $. Les présidents de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec figuraient parmi les plus réguliers des donateurs. Le président de l’époque, Kazimir Olechnowics, donna pour sa part quelque 20 000 $ au PLQ en 10 ans, et l'ancien président, Bertrand Beaulieu, leur accorda quant à lui 25 000 $. On peut de ce fait un peu mieux comprendre l’intérêt de Couillard pour de tels projets…
Ce qui nous amène au règne de Jean Charest (2003-2012). Sous son égide, ce ne furent pas les cas de corruption qui manquèrent, ai-je besoin de le dire ! On peut penser au scandale des places en garderie présidé par les ô combien douteux ministres de la Famille que furent Tony Tomassi et Michelle Courchesne. Le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, démontra que le processus d'attribution des places en 2008 avait manqué de rigueur et « laissa une grande place à la subjectivité».
Plus concrètement, Lachance découvrit que Courchesne était allée à l'encontre de l'avis de ses fonctionnaires pour 21% des projets qu'elle avait retenus, plusieurs de ceux-là étant défendus par des donateurs libéraux. Elle accorda également 130 places à Joe Magri, un ami d'enfance de Tony Tomassi. Dans les Laurentides, quatre projets retenus par la ministre lui avaient été présentés par des promoteurs ayant contribué à la caisse du PLQ. Et n’oublions pas de mentionner que les frères Cola, fiers contributeurs du PLQ et impliqués dans le scandale de la fermeture de l'abattoir Levinoff-Colbex, sont à la même époque devenus propriétaires ou actionnaires de 13 garderies (1000 places) en plus d'acheter un projet de 60 places à Nourith Salonichios.
On découvrit également que des ministres de ce gouvernement déjeunaient avec des membres de la mafia. Line Beauchamp fut l’une d’entre eux. Ou que Nathalie Normandeau participa à une activité de financement frauduleux du PLQ. Ou que des prête-noms étaient utilisés afin de financer le parti, prête-noms associés à des compagnies obtenant des contrats avec le gouvernement libéral bien sûr. Ou que 22 ministres – dont Charest lui-même – versèrent 60 000$ en contribution à une œuvre de l’entrepreneur en construction Giuseppe Borsellino.
Et c’est aussi à la même époque que j’accusai le premier ministre Charest de n’avoir pas les revenus nécessaires au financement de son train de vie princier. Malgré les mises en demeure du premier ministre libéral, je tins mon bout et maintins mes accusations. Par conséquent, Charest admit qu’il recevait un salaire secret de 75 000$ de son parti depuis 10 ans, somme puisée à même un fonds secret du PLQ.
Jean Charest quitta la politique beaucoup plus riche qu’il ne l’était au moment de se marier avec elle, dans les années 1980. Ce qui n’est en soi que bien peu surprenant. Après tout, la famille libérale sait prendre soin des siens.
C’est tout ça que Philippe Couillard veut nous faire oublier en nous invitant à voter pour lui et son parti en 2013 ou en 2014. Il veut que nous oublions le fait que son parti a toujours été corrompu et que rien ne changera sous son règne, lui qui entretint jusqu’à tout récemment des liens d’amitié importants avec Arthur Porter, l’un des artisans de la méga fraude concernant le Centre universitaire de santé de McGill.
Ce nouveau chef libéral qui, alors qu’il était encore ministre de la Santé dans le gouvernement Charest, négociait des avantages pour le privé en santé tout juste avant de quitter ses fonctions ministérielles pour se mettre à l’emploi de Persistence Capital Partners, firme défendant l’idée que le privé doit avoir une plus grande place dans le réseau de la santé du Québec. Partant de là, comment reprocher à certains d’avoir parlé d’affreuses apparences de conflit d’intérêts ? Et comment croire que les choses changeront enfin?
Or, Couillard va comprendre que la corruption n’est en rien un projet de société et que les Québécois ont le droit de s’offrir autre chose qu’une gestion corrompue jusqu’à la moelle comme perspectives d’avenir. C’est aussi ça que j’expliquerai aux gens de Viau ou d’Outremont lors des élections partielles qui débuteront prochainement; je leur dirai que la liberté, la justice et la dignité seront toujours plus stimulantes et saines comme idées d’avenir que la soumission et la corruption libérales aux relents passéistes. Qui pourrait me contredire à ce sujet ?