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Publié le 09 novembre 2015 à 06h45 | Mis à jour à 06h45
Marie-Ève Rancourt, candidate du Québec solidaire dans Saint-Henri-Sainte-Anne.
Publié le 09 novembre 2015 à 06h45 | Mis à jour à 06h45
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE |
Marie-Ève Rancourt, candidate du Québec solidaire dans Saint-Henri-Sainte-Anne.
Au terme d'une campagne éclipsée par le scrutin fédéral, près de 200 000 électeurs québécois sont appelés aux urnes aujourd'hui pour élire leur député à Montréal, à Laval, en Beauce et dans le nord-est du Québec. Quatre élections partielles qui pourraient se transformer en référendum sur les mesures d'austérité et les 18 premiers mois du gouvernement Couillard.
Dominique Anglade, candidate du Parti libéral dans Saint-Henri–Sainte-Anne.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Gabrielle Lemieux, candidate du Parti québécois dans Saint-Henri–Sainte-Anne.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Même s'il n'avait pas son effervescence estivale, le marché Atwater fourmillait hier de citoyens venus faire leurs emplettes dominicales ou déguster un espresso. Une occasion en or pour mener un dernier blitz de campagne pour les candidats de Saint-Henri-Sainte-Anne. Postée devant le marché, la libérale Dominique Anglade a multiplié poignées de main et discussions avec les badauds hier après-midi.
Tout juste avant le début la mêlée de presse, un citoyen interpelle La Presse pour vanter les mérites de la candidate. « Elle va faire une très bonne députée », lance-t-il devant celle-ci, un peu gênée. Depuis l'annonce de la candidature de Mme Anglade, ses adversaires lui reprochent d'être une transfuge caquiste et une résidante de Westmount qui ne connaît pas sa circonscription. Dominique Anglade balaie ces accusations d'un revers de main, disant s'être inspirée du travail de terrain de la populaire députée libérale sortante Marguerite Blais.
« Je suis née juste à côté d'ici, j'habite à cinq minutes d'ici, mon mari a établi son entreprise en plein coeur de la circonscription [...] C'est une circonscription que je connais bien, avec laquelle j'ai plein d'affinités. »
À l'autre bout du marché Atwater, le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ), Louis-Philippe Boulanger, achève son sprint électoral, qui n'a duré que trois semaines puisqu'il n'a pas fait campagne pendant les élections fédérales par « respect pour les électeurs ».
Il ne mâche pas ses mots à l'endroit de Dominique Anglade, ex-présidente de son parti. « Il y a à peine deux ans, [elle] disait que le Parti libéral était corrompu. Aujourd'hui, elle se présente pour le Parti libéral. Ce n'est pas quelqu'un qui a tenu ses convictions très longtemps », lâche-t-il. Le candidat caquiste croit être en mesure de profiter du « désir de changement » des gens.
« [La population est] tannée du Parti libéral, des coupes et du massacre en éducation. »
Même si le Parti québécois a terminé deuxième avec 22 % des votes en 2014, la candidate péquiste Gabrielle Lemieux est persuadée que le mécontentement des citoyens à l'endroit du gouvernement Couillard lui permettra de ravir ce fief libéral.
« C'est sans contredit une élection sur l'austérité. »
« C'est vraiment l'occasion de dire au gouvernement que les coupes qu'il fait présentement, les compressions en éducation, en santé, dans le secteur communautaire et dans les garderies, ce n'est vraiment pas bon pour le Québec et pour les citoyens de Saint-Henri-Sainte-Anne en particulier. »
Dans le camp de Québec solidaire, on pense qu'une vague anti-austérité pourrait submerger la circonscription, voire d'autres endroits au Québec. « On a un espoir réel de faire une percée, une belle », s'enthousiasme la députée Françoise David, venue prêter main-forte à la candidate Marie-Ève Rancourt hier.
« Ça fait longtemps qu'on parle d'austérité, mais maintenant, les gens saisissent réellement l'impact de ces mesures-là sur leur vie et ils constatent cet appauvrissement. »
La bataille de Fabre
La circonscription de Fabre, dans l'ouest de Laval, est vacante depuis le départ du libéral Gilles Ouimet, réélu en 2014 avec 55 % des voix. Pour lui succéder, les libéraux ont fait confiance à Monique Sauvé, ex-présidente du Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec.
« Je suis quelqu'un de conviction. Je n'ai jamais hésité à nommer haut et fort les préoccupations des jeunes auprès du gouvernement », affirme-t-elle en entrevue téléphonique. La candidate promet notamment de promouvoir l'achat des produits lavallois et de trouver une solution à l'engorgement des trains de banlieue.
En plus des enjeux de transport et des zones inondables, son opposant péquiste Jibril Akaaboune Le François croit que la question des compressions en éducation est cruciale dans Fabre.
« À Sainte-Dorothée en particulier, la question des services aux élèves est revenue régulièrement. Les gens ne comprennent pas quel est le plan du gouvernement. »
Même son de cloche chez Carla El-Ghandour, candidate de la CAQ, qui dénonce les coupes dans les services aux élèves. « Je sens vraiment un vent de changement », maintient-elle. Du côté de Québec solidaire, le candidat Charles Lemieux, âgé de 20 ans, croit que les citoyens, « tannés » de l'austérité, sont « prêts pour un changement concret ».
Beauce-Sud
Le libéral Paul Busque tentera de succéder au député sortant Robert Dutil afin de maintenir l'hégémonie libérale dans la circonscription beauceronne. Seule la défunte Action démocratique du Québec a réussi à détrôner les libéraux depuis 1979. Bon deuxième en 2014 avec 38 % des voix, Samuel Poulin se représente pour la CAQ. Les autres candidats sont Renaud Fortier, du PQ, et Diane Vincent, de Québec solidaire.
René-Lévesque
L'ex-whip en chef du PQ Marjolain Dufour régnait sur cette gigantesque circonscription de l'est et du nord du Québec depuis 2003. Le candidat Martin Ouellet tentera de lui succéder contre la libérale Karine Otis, le caquiste Dave Savard et la solidaire Claire du Sablon. En 2014, les libéraux avaient terminé deuxièmes avec 22 % des voix.