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vendredi, novembre 13, 2015

Justin Trudeau n'aurait pas pu choisir meilleur tremplin

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Publié par La Presse Canadienne le vendredi 13 novembre 2015 à 13h09. Modifié par Danielle Arsenault à 13h25.
Justin Trudeau n'aurait pas pu choisir meilleur tremplin
FRED CHARTRAND / La Presse Canadienne
OTTAWA - Le calendrier international imposera à Justin Trudeau de faire ses débuts sur la scène mondiale à l'occasion du sommet du G20 qui se déroulera en Turquie ce week-end.
Si le nouveau premier ministre avait choisi lui-même, il n'aurait probablement pas pu trouver une rencontre correspondant mieux à la plateforme électorale qui l'a porté au pouvoir avec un gouvernement majoritaire.

Les principaux engagements de M. Trudeau, qui prévoit notamment favoriser la croissance économique en investissant dans les infrastructures, lutter contre les changements climatiques et aider les réfugiés, s'harmoniseront très bien à l'ordre jour du sommet du G20, qui aura lieu à Antalya, une grande ville touristique turque située sur les bords de la Méditerranée.

D'après John Kirton, un spécialiste du G8 et du G20 de l'Université de Toronto, ce sommet est taillé sur mesure pour Justin Trudeau. Cela dit, M. Trudeau, qui prendra la direction de la Turquie vendredi soir, devra faire plus que se présenter et écouter, a ajouté M. Kirton. Il devra prouver que le Canada est prêt à respecter ses promesses relativement à ces dossiers.

Le premier sommet du G20 auquel participera Justin Trudeau est également celui ayant le programme le plus ambitieux depuis la création du groupe en 2008 au plus fort de la récession.

La rencontre, qui s'amorcera dimanche en sol turc, s'attardera à de nouvelles mesures en matière d'infrastructure et de commerce dans le cadre d'une croissance économique «inclusive», une idée bénéficiant de l'appui du nouveau premier ministre.

«Je parlerai du fait que, pour générer une plus grande croissance mondiale, particulièrement pour la classe moyenne partout sur la planète, nous devons investir, a expliqué M. Trudeau en conférence de presse. Je crois en l'investissement, pas en l'austérité.»

Mais à Antalya, l'ordre du jour comprendra aussi des discussions sur le terrorisme et la crise des migrants, dont certains se sont échoués sur les plages turques près desquelles les leaders du G20 se réuniront.

La Turquie est l'un des pays sur lesquels le flot de Syriens fuyant la guerre a déferlé, elle qui héberge présentement plus de deux millions de réfugiés.

John Kirton a affirmé que la promesse de Justin Trudeau d'accueillir 25 000 demandeurs d'asile syriens d'ici la fin de l'année et l'engagement de son parti à verser 100 millions $ à l'agence onusienne pour les réfugiés étaient connus, mais que le premier ministre devrait songer à donner de l'argent à d'autres organisations de l'ONU travaillant en Syrie, comme le Programme alimentaire mondial et l'Organisation mondiale de la santé.

Pour Domenico Lombardi, le directeur du programme sur l'économie mondiale du Centre pour l'innovation dans la gouvernance internationale de Waterloo, en Ontario, l'approche de M. Trudeau marquera un profond changement dans les relations du Canada avec le G20 par rapport à celles qui prévalaient du temps de Stephen Harper, qui préférait s'appuyer sur l'austérité pour générer la croissance économique.

M. Lombardi a fait valoir que plus un pays pouvait discuter des sujets importants figurant au programme du G20, plus grand était le rôle qu'il était en mesure de jouer au sein du groupe.