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Mise à jour le jeudi 12 novembre 2015 à 14 h 54 HNE La Presse Canadienne
Mise à jour le jeudi 12 novembre 2015 à 14 h 54 HNE La Presse Canadienne
Alors que d'autres régions du Québec sont maintenant touchées par la grève tournante du front commun du secteur public, un important syndicat d'employés de l'État, qui n'est pas membre du front commun, vient à son tour de se doter d'un mandat de grève.
Le Syndicat des professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) a annoncé jeudi que ses membres venaient de voter à plus de 75 % en faveur de la grève
Le SPGQ est un syndicat indépendant de 25 000 membres qui représente des comptables dans les ministères, des biologistes du ministère de l'Environnement, des agronomes, des chimistes, des actuaires, des inspecteurs de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), des responsables des communications dans les ministères.
Cette grève du Syndicat des professionnels prendra une forme inusitée, parfois par groupes de professionnels, parfois les soirs et les week-ends, en minutes ou en heures. La grève pourra être déclenchée à compter du 18 novembre.
Au cours d'une entrevue, le président du syndicat, Richard Perron, a donné l'exemple des experts du ministère de l'Environnement qui pourraient débrayer à la veille de la conférence de Paris sur les changements climatiques, afin d'embêter le gouvernement qui doit se préparer pour cette importante rencontre.
Les services essentiels seront toutefois assurés, a-t-il pris soin d'ajouter.
Les manifestations continuent...
Pendant ce temps, plusieurs manifestations de syndiqués du secteur public étaient prévues jeudi, particulièrement à Montréal et à Québec.
Le Syndicat de la fonction publique du Québec en a tenu une en pleine heure de pointe du matin, à 9h, au centre-ville de Montréal, et le front commun a réuni des milliers de ses membres sur l'heure du midi au parc de la Francophonie à Québec.
« Si on fait une grève et qu'on ne dérange pas, à quoi servirait une grève? »— Lucie Matineau, présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec
La grève tournante du front commun touche jeudi et vendredi les régions de l'Estrie, de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de la Mauricie, de Québec-Chaudière-Appalaches, du Bas Saint-Laurent, de la Côte-Nord et de la Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine.
Des fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l'Agence du revenu du Québec débraient également.
Le front commun, qui représente 400 000 des 500 000 employés de l'État, s'est doté d'un mandat de grèves tournantes exercé par groupes de régions.
Après avoir débrayé durant une journée par région, il en est maintenant rendu à débrayer deux journées par région. Il prévoit ultimement une grève générale, les 1er, 2 et 3 décembre, si les négociations avec le gouvernement du Québec ne livrent pas le fruit escompté.
Des offres bonifiées qui n'impressionnent pas les syndicats
Le gouvernement du Québec a bonifié ses offres, vendredi dernier, mais celles-ci ont été rejetées d'emblée par les représentants du front commun et ceux des autres organisations syndicales qui ne sont pas membres du front commun.
Selon ces dernières offres du Conseil du trésor, l'ordre des années de gels et d'augmentations de 1 % sur cinq ans était modifié. Ainsi, au lieu d'offrir deux années de gel suivies de trois augmentations de 1 %, Québec devançait une année d'augmentation de 1 %, mais ramenait un gel à la fin des cinq années.
« Ce qui n'est pas acceptable c'est que le gouvernement ne comprend pas que 01110 ce n'est pas la même chose que 00111. »— Lucie Matineau, présidente du SFPQ
De même, Québec était prêt à injecter 550 millions $ dans un exercice de relativité salariale, afin de rehausser les échelles de salaires de milliers d'employés de l'État. De plus, sa demande de faire passer de 60 à 62 ans l'âge auquel il sera possible de prendre sa retraite sans pénalité avait été étalé dans le temps.
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Les syndicats manquent de sérieux, dit Coiteux
Et pendant ce temps à Québec, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, a soutenu que les syndicats n'avaient même pas donné de réponse sérieuse à ses dernières offres et que leurs moyens de pression n'avaient en conséquence pas de raison d'être.
Jeudi, le ministre Coiteux a martelé que ses offres valaient 1,7 milliard $ - ce que conteste le front commun. « À ce stade-ci, on s'attend à une réponse sérieuse des syndicats », a-t-il lancé, ajoutant que comme la réponse officielle n'avait pas été donnée aux tables de négociation, « les moyens de pression qui ont lieu à l'heure actuelle n'ont aucune raison d'être ».
« Prendre la population du Québec en otage en la privant de services » ou faire des actes de vandalisme comme on a vu dans certains cas, selon lui, « c'est tout à fait inacceptable ».
La négociation, martèle le ministre Coiteux, se passe aux tables de négociation, « ce n'est pas dans la rue que ça se passe ».
Le front commun est constitué de la CSN, de la FTQ et du Secrétariat intersyndical des services publics, lui-même formé de la CSQ - qui représente les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire - de même que du Syndicat de la fonction publique du Québec et de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.
Lundi et mardi, les prochaines régions touchées par la grève tournante seront celles de Montréal et Laval, de même que les salariés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.