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samedi, novembre 28, 2015

Hollande et Poutine s'entendent pour coopérer contre l'EI

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Mise à jour le jeudi 26 novembre 2015 à 12 h 36 HNE  Reuters

François Hollande et Vladimir Poutine ont affirmé jeudi soir à Moscou leur souhait commun d'intensifier les échanges de renseignements pour être plus efficaces dans leurs frappes contre le groupe armé État islamique (EI) en Syrie.
Au terme d'un dîner de travail, les présidents russe et français sont convenus de combattre l'EI en préservant les groupes armés locaux qui combattent déjà ce groupe terroriste. Jusqu'à récemment, les occidentaux accusaient Moscou de frapper les rebelles hostiles au président syrien Bachar Al-Assad.
« Nous allons augmenter les échanges d'informations et les renseignements de toute nature, et notamment entre nos forces », a expliqué François Hollande devant la presse au Kremlin.
« Les frappes contre l'EI seront intensifiées et feront l'objet d'une coordination pour augmenter leur efficacité notamment sur le transport du pétrole. »— François Hollande

« Troisièmement, les forces luttant contre l'EI et les groupes terroristes ne doivent pas être visés par nos avions, nous devons aller frapper les groupes terroristes et l'EI »,a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a de son côté indiqué que la Russie était prête à apporter « une contribution pratique à la formation d'une coalition antiterroriste très large, à savoir un front antiterroriste sous l'égide de l'ONU ».
Sur le sort de Bachar Al-Assad, les positions n'ont pas avancé d'un iota, le président russe refusant toujours de se rallier à l'avis des occidentaux qui considèrent le président syrien comme responsable de près de cinq ans de guerre civile et veulent le voir quitter le pouvoir.
« Le destin du président de la Syrie doit être à 100% entre les mains du peuple syrien. La seule armée capable de lutter contre l'EI, c'est l'armée syrienne de Bachar Al-Assad », a dit le chef du Kremlin.
François Hollande a évoqué l'idée de confier les pouvoirs exécutifs à un gouvernement d'union nationale indépendant, le temps d'une transition conduisant vers des élections.
État islamique, le règne de la terreur
Marathon diplomatique
Moscou a constitué une étape importante du marathon diplomatique engagé par le président français pour tenter de concentrer le combat contre l'EI, tenu pour responsable des pires attentats jamais commis à Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre.
L'EI a également revendiqué avoir abattu le 31 octobre au-dessus du Sinaï un avion de ligne transportant des touristes russes, faisant 224 morts.
Outre ses voyages à Washington et Moscou, François Hollande en a appelé à la solidarité européenne. L'Allemagne a offert de participer aux missions de protection, de reconnaissance et de logistique aux opérations de lutte contre l'EI en Syrie et en Irak.
Si Vladimir Poutine s'est dit prêt à combattre un « ennemi commun », la « grande coalition unique » contre l'EI souhaitée par le président français a peu de chances de voir le jour en raison de réticences diverses et des tensions sur le terrain.
Poutine s'en prend aux Turcs
Le ton est monté mardi entre Moscou et Ankara, membre de l'OTAN, après la destruction d'un avion chasseur-bombardier russe abattu par les forces turques qui l'accusaient de violer leur espace aérien.
Jeudi soir, Vladimir Poutine a encore eu des mots durs pour les Turcs, qu'il a accusés de fermer les yeux sur le trafic de pétrole en provenance de zones contrôlées par l'EI.
François Hollande a considéré que l'incident « éminemment regrettable » de l'avion abattu appelait plus que jamais une meilleure coordination, sans perdre de vue l'objectif principal : « lutter contre l'EI ».
« Il est essentiel, dans cette zone et dans cette période, d'éviter tout risque et tout nouvel incident et de prévenir cette escalade. »— François Hollande

Vladimir Poutine en a appelé à la vigilance de Washington. « Nous sommes prêts à participer à une coalition dirigée par les États-Unis. Mais bien sûr des incidents comme la destruction de notre appareil et la mort de nos hommes (..) sont absolument inacceptables ».
Vladimir Poutine et François Hollande se retrouveront lundi prochain pour l'ouverture de la conférence mondiale sur le climat, qui réunira quelque 140 chefs d'État et de gouvernement dans la capitale française.