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Publié par La Presse Canadienne le dimanche 01 novembre 2015 à 09h20. Modifié par 98,5 fm à 11h08.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau/Photo: archives PC
OTTAWA - Même si certains de ses candidats autochtones les plus en vue et l'Assemblée des Premières Nations (APN) ne l'exhortent pas à le faire, Justin Trudeau a une occasion sans précédent de confier pour la première fois de l'histoire du Canada à un député autochtone les rênes du ministère fédéral des Affaires autochtones.
Le premier ministre désigné, qui annoncera ce mercredi la composition de son conseil des ministres, a l'embarras du choix: huit des dix députés autochtones, un nombre record, qui ont été élus le 19 octobre son libéraux.
S'il puise dans ce bassin pour combler le poste de ministre des Affaires autochtones, il trouvera quelques ministrables, dont Jody Wilson-Raybould, ex-chef régionale de l'APN en Colombie-Britannique, et Robert-Falcon Ouellette, qui s'est fait remarquer lors de la course à la mairie de Winnipeg en 2014.
Les deux se montrent prudents lorsque vient le temps de spéculer sur ce que représenterait la nomination d'un premier Autochtone aux commandes de ce ministère, disant vouloir éviter de se prononcer sur les prises de décision du nouveau premier ministre.
«Ça pourrait être un moment historique; on est rendu à une étape où on peut vraiment mettre quelque chose d'intéressant en place», fait valoir M. Ouellette en entrevue téléphonique, se disant prêt à relever le défi s'il lui était lancé.
«Ça ne veut pas dire que ça devrait être un Autochtone, mais il faut avoir vraiment quelqu'un qui comprend la situation et qui va être capable de prendre des actions concrètes assez rapidement», ajoute en français l'ancien membre des Forces armées canadiennes et détenteur d'un doctorat de l'Université Laval.
Sa collègue britanno-colombienne Jody Wilson-Raybould abonde dans le même sens, suggérant néanmoins au passage qu'un député autochtone bénéficierait possiblement «d'une familiarité en terme d'expérience qui pourrait profiter au portfolio».
Cependant, «pour résoudre les enjeux auxquels sont confrontés les Autochtones de ce pays, cela nécessitera non pas seulement les députés autochtones du Parlement, mais également tous les autres députés, et les Canadiens de façon plus large», insiste celle qui a été procureure de la Couronne dans sa province.
Lorsqu'on lui demande si l'aventure l'intéresserait, Jody Wilson-Raybould se contente de lancer en riant qu'elle laisse cette décision entre les mains de son chef, qui pourrait aussi considérer Hunter Tootoo, tombeur de la ministre Leona Aglukkaq au Nunavut, ou encore Dan Vandal, ex-conseiller municipal à Winnipeg.
Mais nommer un Autochtone à la tête de ce ministère ne devrait pas être pour le nouveau premier ministre un «automatisme», même s'il lancerait un «symbole très fort» en le faisant, selon le député néo-démocrate Roméo Saganash, qui avait refusé d'être nommé porte-parole de son parti en matière d'affaires autochtones.
«J'ai toujours refusé ce genre de nomination-là, tranche-t-il. Ma raison principale est que les problèmes sur les questions autochtones que nous connaissons aujourd'hui, ce ne sont pas les Autochtones qui les ont créés, mais plutôt les gouvernements non-autochtones», explique l'élu d'origine crie.
«Pourquoi est-ce que ce serait le fardeau de l'Autochtone dans son caucus d'essayer de régler un problème que les Autochtones n'ont pas créé. C'est dans ce sens-là que ma réflexion allait à cette époque-là avec (le défunt chef du Nouveau Parti démocratique) Jack Layton, et je maintiens ça», tranche M. Saganash.
Le député réélu offre d'ores et déjà sa collaboration au gouvernement libéral pour contribuer à développer la structure autour de laquelle s'articulera l'enquête publique nationale sur les quelque 1200 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées promise par Justin Trudeau pendant la campagne électorale.
Le premier ministre désigné a fait une série d'autres promesses aux Premières Nations, s'engageant notamment à injecter 2,6 milliards de dollars sur quatre ans dans leur système d'éducation et à mettre en oeuvre les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation.
Son gouvernement aura donc du pain sur la planche. Et le chef national de l'APN, Perry Bellegarde, espère que les libéraux livreront la marchandise, peu importe qui s'installera aux commandes du ministère des Affaires autochtones le 4 novembre.
«Ce qui est le plus important pour nous, c'est que M. Trudeau nomme une personne qui possède les compétences et l'expérience nécessaires pour travailler avec nous (...) sur un plan pour éliminer l'écart en matière de qualité de vie entre les Premières Nations et les Canadiens», affirme-t-il.
Il est aussi essentiel, ajoute M. Bellegarde, que le prochain ministre se voit confier «l'autorité et le mandat» nécessaires afin d'ouvrir la voie à l'établissement d'une nouvelle relation de nation à nation.
Les nouvelles allégations d'abus envers des femmes autochtones qui ont fait surface du côté de Val-d'Or montrent à quel point la charge de travail sera colossale pour les législateurs à Ottawa, souligne Jody Wilson-Raybould.
«Je crois que les enjeux autochtones dans ce pays sont parmi les plus imposants enjeux de politiques publiques que nous devrons gérer en tant que gouvernement et en tant que Parlement», plaide l'élue de la nouvelle circonscription fédérale de Vancouver Granville.
Car ultimement, «les sociétés seront jugées sur la façon dont ils traitent leurs plus vulnérables, et c'est aussi vrai pour notre société», conclut Mme Wilson-Raybould.
S'il puise dans ce bassin pour combler le poste de ministre des Affaires autochtones, il trouvera quelques ministrables, dont Jody Wilson-Raybould, ex-chef régionale de l'APN en Colombie-Britannique, et Robert-Falcon Ouellette, qui s'est fait remarquer lors de la course à la mairie de Winnipeg en 2014.
Les deux se montrent prudents lorsque vient le temps de spéculer sur ce que représenterait la nomination d'un premier Autochtone aux commandes de ce ministère, disant vouloir éviter de se prononcer sur les prises de décision du nouveau premier ministre.
«Ça pourrait être un moment historique; on est rendu à une étape où on peut vraiment mettre quelque chose d'intéressant en place», fait valoir M. Ouellette en entrevue téléphonique, se disant prêt à relever le défi s'il lui était lancé.
«Ça ne veut pas dire que ça devrait être un Autochtone, mais il faut avoir vraiment quelqu'un qui comprend la situation et qui va être capable de prendre des actions concrètes assez rapidement», ajoute en français l'ancien membre des Forces armées canadiennes et détenteur d'un doctorat de l'Université Laval.
Sa collègue britanno-colombienne Jody Wilson-Raybould abonde dans le même sens, suggérant néanmoins au passage qu'un député autochtone bénéficierait possiblement «d'une familiarité en terme d'expérience qui pourrait profiter au portfolio».
Cependant, «pour résoudre les enjeux auxquels sont confrontés les Autochtones de ce pays, cela nécessitera non pas seulement les députés autochtones du Parlement, mais également tous les autres députés, et les Canadiens de façon plus large», insiste celle qui a été procureure de la Couronne dans sa province.
Lorsqu'on lui demande si l'aventure l'intéresserait, Jody Wilson-Raybould se contente de lancer en riant qu'elle laisse cette décision entre les mains de son chef, qui pourrait aussi considérer Hunter Tootoo, tombeur de la ministre Leona Aglukkaq au Nunavut, ou encore Dan Vandal, ex-conseiller municipal à Winnipeg.
Mais nommer un Autochtone à la tête de ce ministère ne devrait pas être pour le nouveau premier ministre un «automatisme», même s'il lancerait un «symbole très fort» en le faisant, selon le député néo-démocrate Roméo Saganash, qui avait refusé d'être nommé porte-parole de son parti en matière d'affaires autochtones.
«J'ai toujours refusé ce genre de nomination-là, tranche-t-il. Ma raison principale est que les problèmes sur les questions autochtones que nous connaissons aujourd'hui, ce ne sont pas les Autochtones qui les ont créés, mais plutôt les gouvernements non-autochtones», explique l'élu d'origine crie.
«Pourquoi est-ce que ce serait le fardeau de l'Autochtone dans son caucus d'essayer de régler un problème que les Autochtones n'ont pas créé. C'est dans ce sens-là que ma réflexion allait à cette époque-là avec (le défunt chef du Nouveau Parti démocratique) Jack Layton, et je maintiens ça», tranche M. Saganash.
Le député réélu offre d'ores et déjà sa collaboration au gouvernement libéral pour contribuer à développer la structure autour de laquelle s'articulera l'enquête publique nationale sur les quelque 1200 femmes et filles autochtones disparues ou assassinées promise par Justin Trudeau pendant la campagne électorale.
Le premier ministre désigné a fait une série d'autres promesses aux Premières Nations, s'engageant notamment à injecter 2,6 milliards de dollars sur quatre ans dans leur système d'éducation et à mettre en oeuvre les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation.
Son gouvernement aura donc du pain sur la planche. Et le chef national de l'APN, Perry Bellegarde, espère que les libéraux livreront la marchandise, peu importe qui s'installera aux commandes du ministère des Affaires autochtones le 4 novembre.
«Ce qui est le plus important pour nous, c'est que M. Trudeau nomme une personne qui possède les compétences et l'expérience nécessaires pour travailler avec nous (...) sur un plan pour éliminer l'écart en matière de qualité de vie entre les Premières Nations et les Canadiens», affirme-t-il.
Il est aussi essentiel, ajoute M. Bellegarde, que le prochain ministre se voit confier «l'autorité et le mandat» nécessaires afin d'ouvrir la voie à l'établissement d'une nouvelle relation de nation à nation.
Les nouvelles allégations d'abus envers des femmes autochtones qui ont fait surface du côté de Val-d'Or montrent à quel point la charge de travail sera colossale pour les législateurs à Ottawa, souligne Jody Wilson-Raybould.
«Je crois que les enjeux autochtones dans ce pays sont parmi les plus imposants enjeux de politiques publiques que nous devrons gérer en tant que gouvernement et en tant que Parlement», plaide l'élue de la nouvelle circonscription fédérale de Vancouver Granville.
Car ultimement, «les sociétés seront jugées sur la façon dont ils traitent leurs plus vulnérables, et c'est aussi vrai pour notre société», conclut Mme Wilson-Raybould.