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Mise à jour le vendredi 16 octobre 2015 à 17 h 19 HAE
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Mise à jour le vendredi 16 octobre 2015 à 17 h 19 HAE
Les chefs se serrent la main avant le premier débat en français de la campagne. Dans l'ordre habituel : Gilles Duceppe (BQ), Stephen Harper (PCC), Thomas Mulcair (NPD), Elizabeth May (PVC) et Justin Trudeau (PLC). Photo : PC/CHRISTINNE MUSCHI |
L'heure du vote arrive à grands pas et le nombre d'indécis semble encore, selon les derniers sondages, assez élevé. Pour mieux faire votre choix, nous vous proposons un survol des principales propositions des partis et leur point de vue sur des enjeux qui ont fait surface au cours de la campagne.
1. Trois propositions de chaque parti
Bloc québécois (BQ)
- Rétablissement des transferts en santé.
- Électrification des transports, notamment en stimulant l'achat de véhicules électriques par des incitatifs financiers.
- Modifications au régime d'assurance-emploi : création d'une caisse autonome, hausse des prestations à 60 % du revenu, annulation du délai de carence, accessibilité au régime à partir de 360 heures travaillées et abolition du Tribunal de la sécurité sociale.
Nouveau Parti démocratique (NPD)
- Amélioration des soins de santé à travers l'annulation des compressions dans les transferts de santé, l'élaboration d'un nouvel accord en vue de réduire les temps d'attente, la création de 5000 nouveaux lits de soins de longue durée et la réduction de 30 % du coût des médicaments d'ordonnance.
- Établissement d'une relation de nation à nation avec les communautés autochtones, qui seront prises en compte dans toutes les décisions les concernant.
- Création de 60 000 places de garderie à 15 $ ou moins par jour.
Parti conservateur du Canada (PCC)
- Création d'un nouveau crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire et augmentation (à 40 %) du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation.
- Création d'un crédit d'impôt pour les aînés célibataires et veufs. Maintien du fractionnement du revenu et du doublement de la limite de cotisation annuelle du CELI.
- Réduction de plus de 20 % des cotisations à l'assurance-emploi à partir de 2017.
Parti libéral du Canada (PLC)
- Investissements massifs dans les infrastructures de transport routier et collectif, les logements abordables, les garderies, les aqueducs, les édifices verts, etc. Au coût de 125 milliards de dollars sur 10 ans; par la suite l'investissement sera de 9,5 milliards de dollars par année.
- Augmentation de l'allocation canadienne aux enfants, qui pourra atteindre 533 $ par enfant, non imposable.
- Réduction des impôts de la classe moyenne : pour les personnes gagnant entre 44 701 $ et 89 401 $, la tranche d'imposition passera de 22 % à 20,5 %, en contrepartie, il y aura une nouvelle tranche d'imposition de 33 % pour les revenus supérieurs à 200 000 $.
Parti vert du Canada (PVC)
- Création du Fonds canadien des générations, qui servirait entre autres à investir dans l'éducation pour répondre aux besoins du marché de l'emploi, puis dans les technologies et les énergies renouvelables.
- Effacement de la dette des étudiants et abolition des droits de scolarité pour les étudiants de niveau post-secondaire et en formation professionnelle d'ici 2020.
- Légalisation et taxation de la marijuana.
La position des partis sur quelques enjeux majeurs
Cliquez sur chaque enjeu pour plus de détails :
- 1. Le projet d'oléoduc Énergie Est
- 2. La lutte contre les changements climatiques
- 3. La marijuana
- 4. La mission des Forces armées en Irak et en Syrie
- 5. La loi antiterroriste
- 6. La réforme démocratique
- 7. Le niqab
- 8. Le péage sur le nouveau pont Champlain
- 9. Postes Canada
- 10. Le Partenariat transpacifique et la gestion de l'offre
- 11. La disparition de femmes autochtones
Tracé préliminaire de l'Oléoduc Énergie Est Photo : TransCanada |
Le pipeline de TransCanada, qui n'a pas encore reçu le feu vert de l'Office national de l'énergie, doit transporter le pétrole brut de l'Alberta et de la Saskatchewan jusqu'aux raffineries et aux terminaux d'exportation maritime du Québec et du Nouveau-Brunswick.
- BQ : Le Bloc s'oppose au projet. Il compte proposer un projet de loi affirmant la primauté du Québec en matière d'environnement sur son territoire et prévoyant un droit de veto sur tout projet de transport de pétrole par oléoduc ou par train.
- NPD : Le NPD pourrait approuver le projet de pipeline Énergie Est s'il passe par « une révision environnementale sérieuse » et que les compagnies pétrolières s'engagent à payer pour la pollution et l'augmentation des gaz à effet de serre qu'elles génèrent.
- PCC : Appui au projet, qui, selon les conservateurs, créera des emplois et de la croissance partout au pays et surtout au Nouveau-Brunswick.
- PLC : Le PLC appuie le projet à condition qu'il passe par un système d'évaluation environnementale crédible et transparent et qu'il bénéficie de l'acceptabilité sociale.
- PVC : Opposition à tout nouveau projet d'exportation de bitume brut. La chef du Parti vert s'oppose à Énergie Est parce que, selon elle, le Canada et le Nouveau-Brunswick ont peu à gagner du transport du pétrole brut à travers le territoire si c'est pour l'exporter sans valeur ajoutée.
À la veille de la conférence Paris Climat, qui doit permettre d'arriver à un accord international pour limiter le réchauffement global à moins de 2 degrés Celsius, que proposent les partis?
- BQ : Mise en œuvre d'un plan de lutte aux changements climatiques afin de limiter la hausse des températures à 2 degrés. Ce plan devra inclure des plafonds d'émission contraignants et l'adhésion de toutes les provinces au marché du carbone auquel participent déjà le Québec et l'Ontario.
- NPD : Établissement de cibles pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 34 % sous les niveaux de 1990 d'ici 2030 et de 80 % d'ici 2050. Lancement d'un programme de rénovation domiciliaire et établissement d'une bourse du carbone en collaboration avec les provinces et territoires.
- PCC : Le PCC ne veut imposer aucun mécanisme qui pourrait imposer des taxes sur le carbone. Pour parvenir aux cibles annoncées (soit 30 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2030), il propose plutôt d'investir dans la technologie et l'innovation. Il souhaite également aider les pays en développement à réduire leurs émissions.
- PLC : Le Parti libéral n'entend pas imposer un mécanisme à l'échelle du pays, compte tenu du fait que plusieurs provinces ont déjà élaboré leur propre système. Il ne fixe pas non plus de cibles, mais s'engage à le faire, en partenariat avec les provinces, dans les 90 jours suivant la conférence de Paris, lors de l'établissement d'un cadre pancanadien de lutte contre les changements climatiques.
- PVC : Élimination progressive des carburants fossiles utilisés au Canada avec une cible de 40 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2025 et de 80 % d'ici 2050. Crédits d'impôt à la rénovation domiciliaire pour rendre les maisons et les entreprises plus efficientes énergétiquement. Création de partenariats avec les provinces en vue de la mise en place d'une taxe sur le carbone, comme celle qui existe déjà en Colombie-Britannique.
4. La marijuanaUn joint de marijuana Photo : GI/Sean Gallup |
La proposition de Justin Trudeau de légaliser la consommation de marijuana a mis cet enjeu sur la table et permis aux autres partis de se positionner sur la question.
- BQ : Création d'un comité spécial itinérant, incluant des représentants du gouvernement du Québec et des différentes provinces, chargé d'étudier les impacts d'une légalisation de la vente et de la consommation de cannabis au Canada.
- NPD : Décriminalisation de la possession de petites quantités de marijuana pour consommation personnelle.
- PCC : La marijuana doit demeurer illégale.
- PLC : Légalisation et réglementation. La consommation et la possession de marijuana seront retirées du Code criminel. Un nouveau cadre législatif sera mis en place pour punir quiconque fournit cette drogue à un mineur ou conduit un véhicule après en avoir consommé. Mise en place d'un réseau de vente et de distribution de marijuana qui sera soumis aux taxes d'accise provinciales et fédérale.
- PVC : Légalisation et taxation de la consommation. Le Parti vert estime que cette taxe pourrait générer jusqu'à 4,7 milliards de dollars de revenus en 2016.
Le Canada est actuellement engagé en Irak au sein d'une coalition menée par les États-Unis, sans l'aval de l'ONU, pour combattre le groupe armé État islamique (EI). Officiellement, le Canada s'est contenté pour l'instant de former des soldats kurdes sur le terrain et de mener des frappes aériennes contre des sites vitaux pour l'EI, en plus d'appuyer les efforts humanitaires dans la région.
- BQ : Le Canada doit à la fois poursuivre sa participation à la coalition contre le groupe armé État islamique et fournir de l'aide humanitaire aux réfugiés syriens. Il devrait également accueillir 10 000 réfugiés syriens le plus rapidement possible.
- NPD : Il faut mettre fin aux missions de combat en Irak et en Syrie et réaffecter les ressources pour venir en aide aux civils déplacés par le conflit. Le NPD accorderait la priorité aux efforts de déradicalisation des jeunes canadiens en créant un poste de coordonnateur national et accueillerait 46 000 réfugiés syriens sur cinq ans.
- PCC : Il faut poursuivre la mission de combat et accueillir 10 000 réfugiés syriens et irakiens de plus que les 10 000 déjà promis.
- PLC : Le PLC est opposé à l'intervention aérienne des Forces canadiennes contre l'EI. La contribution du Canada devrait se limiter à la formation des forces irakiennes. Il faudrait maintenir l'aide humanitaire et accueillir 25 000 réfugiés d'ici la fin de l'année.
- PLC : Le PLC est opposé à l'intervention aérienne des Forces canadiennes contre l'EI. La contribution du Canada devrait se limiter à la formation des forces irakiennes. Il faudrait maintenir l'aide humanitaire et accueillir 25 000 réfugiés d'ici la fin de l'année.
- PVC : Le Parti vert estime que l'opération militaire n'est pas dans l'intérêt national du Canada et qu'il ne devrait donc pas y prendre part.
6. La loi antiterroristeLe siège du SCRS à Ottawa. Photo : PC/Sean Kilpatrick |
La Loi antiterroriste, aussi connue sous le nom de projet de loi C-51, a été adoptée le 6 mai 2015 à la Chambre des communes grâce à l'appui des libéraux. Cette loi controversée accorde plus de pouvoirs au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) pour contrecarrer les présumés complots terroristes.
Le Bloc québécois, le NPD et le Parti vert proposent de l'abroger, tandis que le Parti libéral, qui avait voté en faveur du projet de loi, propose d'annuler les dispositions « problématiques » et présenter de nouvelles mesures législatives « qui ramèneront l'équilibre entre notre sécurité collective et nos droits et libertés ». Le PLC souhaite notamment renforcer le pouvoir du Commissaire à la vie privée et ajouter au texte de loi des mécanismes de supervision, par des élus, pour mieux protéger la vie privée des Canadiens.
Analyse du cadre financier des partis sur le blogue de Gérald Fillion :
Le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour, actuellement en vigueur au Canada, fait parfois l'objet de critiques. Certains lui reprochent de ne pas permettre une représentation adéquate. Les plus petits partis sont notamment désavantagés.
- BQ : Statu quo.
- NPD : Instaurer la représentation proportionnelle mixte dès le premier mandat.
- PCC : Statu quo.
- PLC : Créer un comité formé de membres de tous les partis qui se penchera sur plusieurs mesures, comme les bulletins de vote hiérarchisés, la représentation proportionnelle, le vote obligatoire et le vote en ligne. Dépôt d'un projet de loi sur la réforme électorale dans les 18 mois suivant l'arrivée au pouvoir.
- PLC : Créer un comité formé de membres de tous les partis qui se penchera sur plusieurs mesures, comme les bulletins de vote hiérarchisés, la représentation proportionnelle, le vote obligatoire et le vote en ligne. Dépôt d'un projet de loi sur la réforme électorale dans les 18 mois suivant l'arrivée au pouvoir.
- PVC : Remplacer le mode de scrutin majoritaire uninominal à un tour par une représentation proportionnelle modifiée dès la première année d'un mandat des verts.
Le thème du port du niqab aux cérémonies de citoyenneté s'est invité dans la campagne électorale depuis le jugement de la Cour d'appel fédérale donnant raison à une femme d'origine pakistanaise voulant porter à son assermentation ce voile qui ne laisse paraître que les yeux.
- BQ : Le Bloc est opposé à toute politique permettant d'offrir ou de recevoir des services publics à visage couvert, y compris dans l'exercice du droit de vote et lors des cérémonies de citoyenneté.
- NPD : Les femmes ont le droit de s'habiller comme elles le désirent. Une femme portant le niqab pourrait participer à une cérémonie de citoyenneté pourvu qu'elle se soit identifiée auparavant selon les règles.
- PCC : Les conservateurs ont annoncé qu'ils portaient le jugement en appel et qu'ils déposeraient dans les 100 jours de leur arrivée au pouvoir un projet de loi pour forcer la prestation du serment de citoyenneté à visage découvert.
- PLC : Le port du niqab est acceptable en tout temps et en tout lieu au Canada, même lors d'une cérémonie d'assermentation, puisque la femme qui désirerait le faire serait tenue de lever son voile à des fins d'identification avant de participer à une telle cérémonie.
- PVC : Pour Elizabeth May, le port du niqab n'est tout simplement pas un enjeu. Selon elle, les femmes ont le droit de choisir comment elles veulent se vêtir.
- PVC : Pour Elizabeth May, le port du niqab n'est tout simplement pas un enjeu. Selon elle, les femmes ont le droit de choisir comment elles veulent se vêtir.
Futur pont Champlain |
Les travaux pour la construction d'un nouveau pont entre Montréal et la Rive-Sud ont débuté cet été. Le pont sera construit en partenariat public-privé et les automobilistes devront s'acquitter d'un péage, dont le montant n'est pas encore connu.
Les conservateurs soutiennent que sans péage, il n'y aura pas de pont. Le Bloc québécois, le NPD et le Parti libéral sont opposés au péage, alors que les verts n'ont pas pris une position claire.
La société d'État a décidé de mettre fin à la distribution à domicile du courrier en milieu urbain partout au pays et d'installer à la place des boîtes communes où les gens pourront récupérer leur courrier.
Les partis d'opposition sont unanimes pour annuler la décision des conservateurs et poursuivre le service postal à domicile.
Le gouvernement Harper a conclu au début du mois l'accord de Partenariat transpacifique (PTP) pour créer une zone de libre-échange avec 11 autres pays. Dans le cadre de cette entente, le Canada permettra un accès limité à des secteurs auparavant protégés, tels que les produits laitiers, les œufs et la volaille.
- BQ : Gilles Duceppe souhaite maintenir la protection intégrale de la gestion de l'offre. Il s'opposera à l'accord si celui-ci ne protège pas adéquatement le système actuel.
- NPD : « Un gouvernement du NPD ne se sentira pas lié par une entente signée par Stephen Harper en plein milieu d'une campagne électorale », a déclaré Thomas Mulcair, qui a précisé qu'il ne ratifierait pas l'accord. Le NPD s'engage plutôt à protéger intégralement le système de gestion de l'offre.
- PCC : Un gouvernement conservateur réélu va ratifier et mettre en oeuvre le PTP. En contrepartie, il créera des programmes de garantie du revenu et des quotas à long terme pour les agriculteurs.
- PLC : Justin Trudeau dit attendre de voir les détails avant de se prononcer, tout en soutenant l'importance des accords de libre-échange pour l'économie canadienne.
- PVC : Les verts s'opposent au Partenariat transpacifique et à l'Accord économique et commercial global (AECG) avec l'Union européenne.
Les quatre partis d'opposition souhaitent tous les quatre la tenue d'une enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées. Pour leur part, les conservateurs estiment quece n'est pas nécessaire.
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