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Publié par La Presse Canadienne le lundi 28 septembre 2015 à 18h52. Modifié par Charles Payette le mardi 29 septembre 2015
SAINT-JÉRÔME, Qc - «Tu veux la guerre, tu vas l'avoir!», aurait lancé Guy Turcotte à Isabelle Gaston, le jour même du meurtre de leurs deux enfants, a témoigné celle-ci lundi au second procès criminel de son ex-conjoint.
Mme Gaston a débuté son témoignage lundi en relatant notamment cette journée du 20 février 2009. Des sanglots dans la voix au départ, elle a ensuite retrouvé son calme pour faire part de sa version des faits. L'accusé était très tendu au début de son témoignage.
L'ex-cardiologue est accusé d'avoir tué leurs deux enfants, Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans.
Isabelle Gaston, toute vêtue de noir et portant des lunettes, a expliqué devant le juge et les 12 jurés comment sa relation avec son ex-conjoint s'était détériorée à partir de 2008.
La femme, qui est aussi médecin, a raconté comment un ultime voyage en famille au Mexique, en janvier 2009, a mal tourné alors qu'elle s'est fait dire que Guy Turcotte savait qu'elle l'avait trompé avec un autre homme. Celui-ci, Martin Huot, un ami du couple, a écrit à Mme Gaston qui se trouvait au Mexique pour l'informer que l'accusé était au courant. «Je suis tombée en amour avec Martin. Je regrette mon infidélité», a-t-elle répété.
Guy Turcotte a quitté le domicile familial deux jours après le retour de vacances, moins d'un mois avant de tuer les deux petits enfants.
La journée du drame, la mère de famille partait pour sa fin de semaine de ski annuelle avec des amies à Charlevoix.
Le matin, Martin Huot était encore chez elle quand l'accusé est arrivé en trombe, sans prévenir, a-t-elle relaté: «Il était agressif, il a crié: 'qu'est-ce qu'il fait là, lui?'».
Mme Gaston dit avoir fait changer les serrures de la maison où elle demeurait encore avec les enfants. Elle a été contrainte de le lui dire cet après-midi-là car il voulait venir chercher les raquettes des enfants en son absence.
«Il était en colère, il a crié», a-t-elle témoigné. Il a dit: «T'avais pas le droit. C'est ma maison», a rapporté la femme.
«Tu veux la guerre, tu vas l'avoir!» lui aurait-il ensuite lancé.
Elle a dit avoir eu peur, s'être arrêtée en chemin alors qu'elle était en route vers Charlevoix, avoir considéré rebrousser chemin et tenté d'appeler l'accusé à plusieurs reprises, en vain. Il raccrochait à chaque fois, a-t-elle dit. Elle a continué sa route.
Le lendemain, les enfants ont été retrouvés morts.
Avant cette journée du 20 février, Mme Gaston a expliqué que l'accusé avait été agressif à plusieurs reprises. Il n'acceptait pas la présence de M. Huot avec ses enfants, et lui aurait même donné un coup de poing à une occasion.
«Pour lui, que Martin soit avec les enfants, c'était un 'non' catégorique», a-t-elle dit.
Il avait de bonnes qualités de père, a toutefois convenu Mme Gaston. «Sinon je ne l'aurais pas laissé avec», a-t-elle précisé.
Après avoir perdu ses enfants, elle a voulu s'enlever la vie, a-t-elle déclaré en pleurant dans la salle de cour, la voix étranglée.
Et un jour de mai, quelques mois après le double meurtre, alors qu'elle se trouvait en état de grande détresse, elle a dit avoir appelé Guy Turcotte qui se trouvait alors à l'Institut psychiatrique Philippe-Pinel. Elle voulait mettre ses affaires en ordre avant de passer à l'acte, a-t-elle dit.
Elle lui a alors mentionné que la maison avait été évaluée à 310 000 $ ou 315 000 $. Elle a dit qu'il a alors rétorqué: «Bien là, leur as-tu dit qu'il y avait des sprinklers (système de gicleurs)?» et que cette discussion l'a mise en colère.
Relatant leurs premières années de vie commune, Isabelle Gaston a parlé d'une première rupture du couple, survenue en 2001, car elle avait vu qu'il «fréquentait de la pornographie gaie».
«J'ai figé», a-t-elle témoigné. Elle a dit avoir confronté son conjoint, qui l'aurait alors dénigrée, la traitant de folle, et que tout cela «n'était que dans sa tête». Elle a dit avoir vu plus tard des dizaines de photographies pornographiques montrant des hommes.
Leur relation était constamment parsemée de chicanes, a-t-elle dit, convenant que c'était «elle qui chialait le plus».
La semaine dernière, Guy Turcotte, âgé de 43 ans, a plaidé non coupable aux deux accusations de meurtre avec préméditation. Par l'entremise de ses avocats, il a aussi admis avoir causé la mort de ses deux jeunes enfants.
Le procès avait été suspendu toute la matinée, lundi. Un membre du jury s'étant blessé à la main au cours de la fin de semaine, le juge avait ordonné la suspension des audiences pour qu'il puisse se faire soigner à l'hôpital.
Le contre-interrogatoire de Mme Gaston se poursuit mardi.
L'ex-cardiologue est accusé d'avoir tué leurs deux enfants, Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans.
Isabelle Gaston, toute vêtue de noir et portant des lunettes, a expliqué devant le juge et les 12 jurés comment sa relation avec son ex-conjoint s'était détériorée à partir de 2008.
La femme, qui est aussi médecin, a raconté comment un ultime voyage en famille au Mexique, en janvier 2009, a mal tourné alors qu'elle s'est fait dire que Guy Turcotte savait qu'elle l'avait trompé avec un autre homme. Celui-ci, Martin Huot, un ami du couple, a écrit à Mme Gaston qui se trouvait au Mexique pour l'informer que l'accusé était au courant. «Je suis tombée en amour avec Martin. Je regrette mon infidélité», a-t-elle répété.
Guy Turcotte a quitté le domicile familial deux jours après le retour de vacances, moins d'un mois avant de tuer les deux petits enfants.
La journée du drame, la mère de famille partait pour sa fin de semaine de ski annuelle avec des amies à Charlevoix.
Le matin, Martin Huot était encore chez elle quand l'accusé est arrivé en trombe, sans prévenir, a-t-elle relaté: «Il était agressif, il a crié: 'qu'est-ce qu'il fait là, lui?'».
Mme Gaston dit avoir fait changer les serrures de la maison où elle demeurait encore avec les enfants. Elle a été contrainte de le lui dire cet après-midi-là car il voulait venir chercher les raquettes des enfants en son absence.
«Il était en colère, il a crié», a-t-elle témoigné. Il a dit: «T'avais pas le droit. C'est ma maison», a rapporté la femme.
«Tu veux la guerre, tu vas l'avoir!» lui aurait-il ensuite lancé.
Elle a dit avoir eu peur, s'être arrêtée en chemin alors qu'elle était en route vers Charlevoix, avoir considéré rebrousser chemin et tenté d'appeler l'accusé à plusieurs reprises, en vain. Il raccrochait à chaque fois, a-t-elle dit. Elle a continué sa route.
Le lendemain, les enfants ont été retrouvés morts.
Avant cette journée du 20 février, Mme Gaston a expliqué que l'accusé avait été agressif à plusieurs reprises. Il n'acceptait pas la présence de M. Huot avec ses enfants, et lui aurait même donné un coup de poing à une occasion.
«Pour lui, que Martin soit avec les enfants, c'était un 'non' catégorique», a-t-elle dit.
Il avait de bonnes qualités de père, a toutefois convenu Mme Gaston. «Sinon je ne l'aurais pas laissé avec», a-t-elle précisé.
Après avoir perdu ses enfants, elle a voulu s'enlever la vie, a-t-elle déclaré en pleurant dans la salle de cour, la voix étranglée.
Et un jour de mai, quelques mois après le double meurtre, alors qu'elle se trouvait en état de grande détresse, elle a dit avoir appelé Guy Turcotte qui se trouvait alors à l'Institut psychiatrique Philippe-Pinel. Elle voulait mettre ses affaires en ordre avant de passer à l'acte, a-t-elle dit.
Elle lui a alors mentionné que la maison avait été évaluée à 310 000 $ ou 315 000 $. Elle a dit qu'il a alors rétorqué: «Bien là, leur as-tu dit qu'il y avait des sprinklers (système de gicleurs)?» et que cette discussion l'a mise en colère.
Relatant leurs premières années de vie commune, Isabelle Gaston a parlé d'une première rupture du couple, survenue en 2001, car elle avait vu qu'il «fréquentait de la pornographie gaie».
«J'ai figé», a-t-elle témoigné. Elle a dit avoir confronté son conjoint, qui l'aurait alors dénigrée, la traitant de folle, et que tout cela «n'était que dans sa tête». Elle a dit avoir vu plus tard des dizaines de photographies pornographiques montrant des hommes.
Leur relation était constamment parsemée de chicanes, a-t-elle dit, convenant que c'était «elle qui chialait le plus».
La semaine dernière, Guy Turcotte, âgé de 43 ans, a plaidé non coupable aux deux accusations de meurtre avec préméditation. Par l'entremise de ses avocats, il a aussi admis avoir causé la mort de ses deux jeunes enfants.
Le procès avait été suspendu toute la matinée, lundi. Un membre du jury s'étant blessé à la main au cours de la fin de semaine, le juge avait ordonné la suspension des audiences pour qu'il puisse se faire soigner à l'hôpital.
Le contre-interrogatoire de Mme Gaston se poursuit mardi.