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mercredi, septembre 30, 2015

Procès Turcotte: Isabelle Gaston n'avait pas peur qu'il fasse mal aux enfants

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par La Presse Canadienne le mardi 29 septembre 2015 à 17h51. Modifié par Charles Payette le mercredi 30 septembre 2015
Procès Turcotte: Isabelle Gaston n'avait pas peur qu'il fasse mal aux enfants
Isabelle Gaston
SAINT-JÉRÔME - «Je n'ai jamais pensé qu'il pourrait les tuer», a répété plus d'une fois Isabelle Gaston, mardi, au second procès de Guy Turcotte, accusé du meurtre prémédité de leurs deux enfants.
Un reportage de Philippe Bonneville.
 
 
 
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«Les brasser? Oui. Mais de les tuer? Jamais de ma sainte vie», a témoigné la mère d'Olivier et d'Anne-Sophie.
Lors de son contre-interrogatoire mené par Guy Poupart, l'avocat de Guy Turcotte, Mme Gaston a déclaré que sa relation avec lui était devenue «toxique».

Elle s'est fait questionner assez longuement sur l'état de sa vie de couple avec l'accusé au cours de l'année 2008, celle qui a précédé la mort des enfants, en février 2009.

«C'était une année difficile», a-t-elle déclaré, admettant que le couple s'éloignait de plus en plus. Elle a parlé de beaucoup d'accrochages, de paroles dures, de querelles.

Questionnée par Me Poupart, elle a dit que l'accusé n'avait pas eu de gestes violents envers elle lors des nombreux voyages faits en couple ou avec les enfants.

Il y avait des accrochages, un peu comme à la maison, le reste de l'année. Mais aussi de bons moments, a-t-elle dit, à sa deuxième journée à la barre des témoins, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Elle a souligné qu'elle considère maintenant, avec le recul, avoir été victime de violence conjugale, car son ex-conjoint la dénigrait sans cesse, a-t-elle rapporté.

«Il ne m'a pas frappée, mais il y avait de la violence verbale et psychologique», a précisé Mme Gaston.

«À l'époque, je considérais que c'était moi le problème, la pomme pourrie, (...) la mère absente», a-t-elle ajouté.

«Je considère maintenant que je vivais de la violence conjugale», a dit la femme qui estime qu'elle a été une excellente mère, malgré les paroles de Guy Turcotte à son égard.

«Moi aussi je faisais de la violence verbale», a-t-elle toutefois convenu, en réponse à une question de Me Poupart. «C'est comme une spirale», a ajouté la femme qui dit se reconnaître des torts.

«On avait une dynamique toxique», a-t-elle aussi admis.

Pressée de détails, Mme Gaston a fini par perdre un peu patience: «Je ne sais pas pourquoi on parle encore du couple. J'essaie d'oublier cette relation-là.»

Le juge a donné une directive au jury sur ses propos: il a avisé les 12 jurés que la violence conjugale — qui n'est pas le sujet de ce procès et qui n'a pas été prouvée — ne doit pas faire en sorte qu'ils jugent Guy Turcotte «plus susceptible» d'avoir commis les crimes dont il est accusé.

Au cours de la journée, Mme Gaston a réitéré à plusieurs reprises que l'accusé était un bon père et qu'il s'occupait des enfants.

Mais à une occasion, après la séparation, il a frappé Olivier. Selon elle, c'était pour la provoquer. Il ne l'a pas battu «comme on voit à la télévision», lui causant un oeil au beurre noir ou un bras cassé, a-t-elle précisé, après avoir mimé la scène dans la salle de cour. Selon cette démonstration, l'accusé semble avoir donné une tape vigoureuse à l'enfant.

«Il était devenu un peu plus agressif», a-t-elle ajouté.

Elle a aussi été questionnée sur la relation qu'elle a nouée en 2008 avec Martin Huot, son entraîneur. Il formait à l'époque un couple avec Patricia Giroux et ceux-ci fréquentaient Mme Gaston et Guy Turcotte.

Elle a témoigné s'être rapprochée de Martin Huot lors d'un voyage pour un congrès à Québec en 2008, un voyage qui devait se faire à deux couples, mais lors duquel Mme Giroux et l'accusé étaient finalement absents.

«Je le regrette encore», a-t-elle dit, comme la veille lors de son témoignage.

Isabelle Gaston et Guy Turcotte se sont séparés vers la fin du mois de janvier 2009, et il a quitté à ce moment le domicile familial, moins d'un mois avant la mort des deux enfants.

Mme Gaston a quitté le palais de justice mardi après-midi juste après son témoignage, sans parler aux journalistes. «Pas de commentaires», leur a-t-elle dit.

L'ex-cardiologue est en procès pour le meurtre d'Olivier, 5 ans, et d'Anne-Sophie, 3 ans, qu'il a poignardés à 46 reprises. Par la bouche de ses avocats, il a admis avoir causé leur mort. Il a toutefois plaidé non coupable aux deux accusations de meurtre qui pèsent contre lui.

Mardi, les jurés ont aussi entendu le témoignage d'une spécialiste en biologie judiciaire, du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal. Elle a réalisé une expertise sur un verre retrouvé sur la table de chevet dans la chambre de l'accusé. Elle a analysé les taches rougeâtres sur le verre de vitre et a conclu qu'il s'agissait de sang et qu'il était celui d'Anne-Sophie.

Le procès se poursuit mercredi matin.

mardi, septembre 29, 2015

Isabelle Gaston a débuté son témoignage au second procès de Guy Turcotte

http://www.985fm.ca/national/nouvelles/

Publié par La Presse Canadienne le lundi 28 septembre 2015 à 18h52. Modifié par Charles Payette le mardi 29 septembre 2015
Isabelle Gaston a débuté son témoignage au second procès de Guy Turcotte
SAINT-JÉRÔME, Qc - «Tu veux la guerre, tu vas l'avoir!», aurait lancé Guy Turcotte à Isabelle Gaston, le jour même du meurtre de leurs deux enfants, a témoigné celle-ci lundi au second procès criminel de son ex-conjoint.
Mme Gaston a débuté son témoignage lundi en relatant notamment cette journée du 20 février 2009. Des sanglots dans la voix au départ, elle a ensuite retrouvé son calme pour faire part de sa version des faits. L'accusé était très tendu au début de son témoignage.

L'ex-cardiologue est accusé d'avoir tué leurs deux enfants, Olivier, 5 ans, et Anne-Sophie, 3 ans.

Isabelle Gaston, toute vêtue de noir et portant des lunettes, a expliqué devant le juge et les 12 jurés comment sa relation avec son ex-conjoint s'était détériorée à partir de 2008.

La femme, qui est aussi médecin, a raconté comment un ultime voyage en famille au Mexique, en janvier 2009, a mal tourné alors qu'elle s'est fait dire que Guy Turcotte savait qu'elle l'avait trompé avec un autre homme. Celui-ci, Martin Huot, un ami du couple, a écrit à Mme Gaston qui se trouvait au Mexique pour l'informer que l'accusé était au courant. «Je suis tombée en amour avec Martin. Je regrette mon infidélité», a-t-elle répété.

Guy Turcotte a quitté le domicile familial deux jours après le retour de vacances, moins d'un mois avant de tuer les deux petits enfants.

La journée du drame, la mère de famille partait pour sa fin de semaine de ski annuelle avec des amies à Charlevoix.

Le matin, Martin Huot était encore chez elle quand l'accusé est arrivé en trombe, sans prévenir, a-t-elle relaté: «Il était agressif, il a crié: 'qu'est-ce qu'il fait là, lui?'».

Mme Gaston dit avoir fait changer les serrures de la maison où elle demeurait encore avec les enfants. Elle a été contrainte de le lui dire cet après-midi-là car il voulait venir chercher les raquettes des enfants en son absence.

«Il était en colère, il a crié», a-t-elle témoigné. Il a dit: «T'avais pas le droit. C'est ma maison», a rapporté la femme.

«Tu veux la guerre, tu vas l'avoir!» lui aurait-il ensuite lancé.

Elle a dit avoir eu peur, s'être arrêtée en chemin alors qu'elle était en route vers Charlevoix, avoir considéré rebrousser chemin et tenté d'appeler l'accusé à plusieurs reprises, en vain. Il raccrochait à chaque fois, a-t-elle dit. Elle a continué sa route.

Le lendemain, les enfants ont été retrouvés morts.

Avant cette journée du 20 février, Mme Gaston a expliqué que l'accusé avait été agressif à plusieurs reprises. Il n'acceptait pas la présence de M. Huot avec ses enfants, et lui aurait même donné un coup de poing à une occasion.

«Pour lui, que Martin soit avec les enfants, c'était un 'non' catégorique», a-t-elle dit.

Il avait de bonnes qualités de père, a toutefois convenu Mme Gaston. «Sinon je ne l'aurais pas laissé avec», a-t-elle précisé.

Après avoir perdu ses enfants, elle a voulu s'enlever la vie, a-t-elle déclaré en pleurant dans la salle de cour, la voix étranglée.

Et un jour de mai, quelques mois après le double meurtre, alors qu'elle se trouvait en état de grande détresse, elle a dit avoir appelé Guy Turcotte qui se trouvait alors à l'Institut psychiatrique Philippe-Pinel. Elle voulait mettre ses affaires en ordre avant de passer à l'acte, a-t-elle dit.

Elle lui a alors mentionné que la maison avait été évaluée à 310 000 $ ou 315 000 $. Elle a dit qu'il a alors rétorqué: «Bien là, leur as-tu dit qu'il y avait des sprinklers (système de gicleurs)?» et que cette discussion l'a mise en colère.

Relatant leurs premières années de vie commune, Isabelle Gaston a parlé d'une première rupture du couple, survenue en 2001, car elle avait vu qu'il «fréquentait de la pornographie gaie».

«J'ai figé», a-t-elle témoigné. Elle a dit avoir confronté son conjoint, qui l'aurait alors dénigrée, la traitant de folle, et que tout cela «n'était que dans sa tête». Elle a dit avoir vu plus tard des dizaines de photographies pornographiques montrant des hommes.

Leur relation était constamment parsemée de chicanes, a-t-elle dit, convenant que c'était «elle qui chialait le plus».

La semaine dernière, Guy Turcotte, âgé de 43 ans, a plaidé non coupable aux deux accusations de meurtre avec préméditation. Par l'entremise de ses avocats, il a aussi admis avoir causé la mort de ses deux jeunes enfants.

Le procès avait été suspendu toute la matinée, lundi. Un membre du jury s'étant blessé à la main au cours de la fin de semaine, le juge avait ordonné la suspension des audiences pour qu'il puisse se faire soigner à l'hôpital.

Le contre-interrogatoire de Mme Gaston se poursuit mardi.